Environ un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme à la réglementation, selon un rapport qui doit être rendu public jeudi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Par Stéphane Foucart
Publié hier à 22h16, modifié le 06.04.2023 à 10h17
Mots-clés :
fongicide / chlorothalonil / métabolite / R471811
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NDÉ
Précédemment
Selon les données du « Monde », environ 12 millions de personnes ont été concernées en 2021 par des dépassements de seuils de qualité pour les pesticides et leurs métabolites.
Par Stéphane Foucart, Stéphane Mandard
et Florence Traullé (Lille, correspondante)
- AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à « la détermination de la pertinence pour les eaux destinées à la consommation humaine de métabolites de pesticide : chlorothalonil R471811, 2,6-dichlorobenzamide, diméthénamide ESA et diméthénamide OXA » https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2021SA0020-b.pdf
L’Anses a été saisie le 1er février 2021 par la Direction Générale de la santé (DGS) pour réaliser notamment l’expertise suivante : « caractériser la pertinence pour les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) des métabolites de pesticide suivants : chlorothalonil R471811, 2,6-dichlorobenzamide, diméthénamide ESA et diméthénamide OXA ».
- Four Common Pesticides, Their Mixtures and a Formulation Solvent in the Hive Environment Have High Oral Toxicity to Honey Bee Larvae | PLOS ONE, 08.01.2014
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0077547
Recently, the widespread distribution of pesticides detected in the hive has raised serious concerns about pesticide exposure on honey bee (Apis mellifera L.) health. A larval rearing method was adapted to assess the chronic oral toxicity to honey bee larvae of the four most common pesticides detected in pollen and wax - fluvalinate, coumaphos, chlorothalonil, and chloropyrifos - tested alone and in all combinations. All pesticides at hive-residue levels triggered a significant increase in larval mortality compared to untreated larvae by over two fold, with a strong increase after 3 days of exposure. Among these four pesticides, honey bee larvae were most sensitive to chlorothalonil compared to adults. Synergistic toxicity was observed in the binary mixture of chlorothalonil with fluvalinate at the concentrations of 34 mg/L and 3 mg/L, respectively; whereas, when diluted by 10 fold, the interaction switched to antagonism. Chlorothalonil at 34 mg/L was also found to synergize the miticide coumaphos at 8 mg/L. The addition of coumaphos significantly reduced the toxicity of the fluvalinate and chlorothalonil mixture, the only significant non-additive effect in all tested ternary mixtures. We also tested the common ‘inert’ ingredient N-methyl-2-pyrrolidone at seven concentrations, and documented its high toxicity to larval bees. We have shown that chronic dietary exposure to a fungicide, pesticide mixtures, and a formulation solvent have the potential to impact honey bee populations, and warrants further investigation. We suggest that pesticide mixtures in pollen be evaluated by adding their toxicities together, until complete data on interactions can be accumulated.
(Re)lire aussi
- Les fongicides joueraient un rôle dans le déclin des pollinisateurs. - De www.sciencesetavenir.fr - 22 novembre 2017, 19:11
- 'chlorothalonil' in EntomoNews | 4 scoops
https://www.scoop.it/topic/entomonews/?&tag=chlorothalonil
Extrait (le début de l'article)
"C’est une catastrophe comme les producteurs d’eau potable n’en ont sans doute jamais connue, dont la facture pourrait se chiffrer en milliards d’euros et dont une part importante risque de demeurer durablement ingérable. Depuis plusieurs mois, un peu partout en France, les régies et les sociétés délégataires du service public de l’eau potable s’alarment de découvrir des concentrations élevées d’un produit de dégradation (ou « métabolite ») du chlorothalonil – un pesticide commercialisé par Syngenta, utilisé depuis 1970 et interdit en Europe en 2019.
Ces inquiétudes sont fondées. Dans un rapport qui doit être rendu public jeudi 6 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) confirme la présence quasi généralisée du métabolite en question – le R471811 –, dans les eaux de surface et souterraines de métropole. Ce dernier n’était pas recherché jusqu’à tout récemment, les laboratoires agréés n’étant pas tous capables de le mesurer."
Stéphane Foucart