Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2017 : Janvier
"En broutant les végétaux, les chenilles ingèrent des bactéries, dont certaines leur sont dommageables. Les unes et les autres se retrouvent dans leur tube digestif où se livre une bataille dont une récente étude, dirigée par Yongqi Shao à l'institut Max-Planck (Allemagne), a dévoilé les protagonistes et leurs rôles. Des « bonnes » bactéries sécrètent un peptide antibiotique qui tue les « mauvaises », éliminant donc ses compétiteurs et protégeant son hôte.
On soupçonnait depuis longtemps que la très bonne résistance des insectes aux maladies, une cause majeure de leur succès évolutif, était en grande partie due à leur bactériome.
La première découverte issue de ces recherches faites sur le Ver du cotonnier Spodoptera littoralis (Lép. Noctuidé), fut le changement de faune survenant durant le développement larvaire : alors qu'on trouve chez les jeunes chenilles une grande variété d'espèces d' Enterococcus , les chenilles âgées hébergent presque uniquement E. mundtii, non pathogène. Ensuite fut isolée de cette dernière espèce la mundticin KS, peptide toxique pour les autres bactéries.
Les travaux suivants seront consacrés à rechercher des cas semblables chez d'autres espèces et à identifier les toxines produites par les composantes du bactériome. On en espère la mise au point de nouveaux agents de lutte biologique contre les ravageurs et, en médecine, le découverte de peptides antibactériens.
Article source (gratuit, en anglais)"
[L'étude] Symbiont-Derived Antimicrobials Contribute to the Control of the Lepidopteran Gut Microbiota: Cell Chemical Biology, 19.01.2017 http://www.cell.com/cell-chemical-biology/fulltext/S2451-9456%2816%2930438-X
[Image] Survey and Characteristics of Enterococcus Bacteria from S. littoralis