L‘un des “sixièmes” sens les plus remarquables du règne animal est la magnétoréception, la capacité à détecter les champs magnétiques, mais son fonctionnement exact reste un mystère. Récemment, des chercheurs japonais ont peut-être trouvé un élément essentiel de l’énigme, en réalisant les premières observations de cellules vivantes et non altérées réagissant à des champs magnétiques.
Guru Med | 9 Jan 2021
"On sait que de nombreux animaux se déplacent en détectant le champ magnétique terrestre, notamment les oiseaux, les chauves-souris, les rats-taupes, les anguilles, les baleines… et, selon certaines études, peut-être même les humains. Cependant, le mécanisme exact en jeu chez les vertébrés n’est pas bien compris. Une hypothèse suggère que c’est le résultat d’une relation symbiotique entre les animaux et les bactéries qui détectent le champ magnétique."
"... Dans les cellules vivantes des animaux disposant d’une magnétoréception, on pense que des protéines appelées cryptochromes seraient les molécules qui subissent ce mécanisme de paires radicales. Et à présent, des chercheurs de l’université de Tokyo ont observé pour la première fois des cryptochromes réagissant aux champs magnétiques."
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- L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Cellular autofluorescence is magnetic field sensitive et présentée sur le site de l’Université de Tokyo : Magnets dim natural glow of human cells, may shed light on how animals migrate.
[Image] A short burst of blue light shines on a specific area (blue circle) of a single HeLa (human cervical cancer) cell and then the light that the cell emits back is measured (center). The cellular autofluorescence occurs only in the area that was irradiated with blue light (center, right). © Ikeya and Woodward, CC BY, originally published in PNAS DOI: 10.1073/pnas.2018043118
"C’est néanmoins chez les insectes que l’on a apporté la preuve la plus convaincante de ce qu’un cryptochrome est l’élément responsable de la magnétoréception : la drosophile (mouche du vinaigre) peut être conditionnée à répondre à la présence d’un champ magnétique en choisissant un tube auquel est appliqué un champ magnétique de l’ordre de 500 microTeslas. La réponse dépend de la longueur d’onde de la lumière utilisée. La réponse obtenue sous spectre lumineux complet ne se produit pas chez les drosophiles génétiquement déficientes en cryptochrome, ce qui montre le caractère indispensable à la magnétoréception de ce photopigment."
Henri Brugère
via "Comment les animaux perçoivent les champs magnétiques" - De www.pseudo-sciences.org - 1 février 2014, 19:27
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À (re)lire aussi :
→ Le sens de l'orientation expliqué par... une protéine de l’œil, chez la drosophile - De www.europe1.fr - 25 novembre 2015, 11:49