Bien nourri, bien servi | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2016 : Novembre


"D’aucuns entonnent leur chant d’amour – très dépensier en énergie – dès que possible et attirent plein de femelles mais pas longtemps. D’autres, tranquillement, chanteront plus tard, profitant surtout de la fin de la saison – et des partenaires qui restent disponibles. Les premiers seraient des adeptes du « vivre vite, mourir jeune » et les seconds des long-termistes patients. C’était la théorie en vigueur.


Jusqu’aux travaux de Luc Bussière et de ses collègues à l’université d’Exter (Royaume-Uni), expérimentant sur le Grillon replet Gryllodes sigillatus (Orth. Gryllidé) – le grillon domestique des Antilles. Les chercheurs ont suivi des lots d’imagos mâles à qui la nourriture et les partenaires sexuels étaient offerts en quantités différentes. Ils ont repéré l’âge des individus et noté leurs stridulations. À la fin, ils ont mesuré leurs réserves énergétiques.

 

Il en résulte principalement que les grillons bien nourris stridulent plus vigoureusement et stockent plus d’énergie et que, par ailleurs, c’est la disponibilité des femelles qui détermine le déclenchement et la durée du chant.


La théorie classique doit être abandonnée. Les grillons sont essentiellement soumis aux ressources disponibles. Dans la nature, le grillon bien replet est un parti intéressant pour les grillonnes et il le fait savoir sans ambiguïté, se frottant les élytres avec entrain et endurance. Et il est récompensé (1 fois par jour en moyenne), sans que sa longévité (1 mois) soit affectée.

 

Certes, des compères maigrelets peuvent « tricher » et striduler comme des gras mais ils ne font pas illusion longtemps.

 

D’après, notamment, « Food supply—not 'live fast, die young' mentality—makes male crickets chirpy », lu le 1er novembre 2016 à //phys.org/news/


À (re)lire et (ré)écouter : Stridulations."