À premier abord, c’était un mystère. Comment cela se faisait-il qu’en dépit d’un été 2007 extrêmement sec et chaud les cas d’infections à virus du Nil occidental avaient augmenté de 276 pour cent à Bakersfield, en Californie?
Par temps sec, les moustiques, qui transmettent la maladie des oiseaux à l’homme, sont généralement plus rares.
Les laboratoires avaient confirmé 140 cas d’infection à Bakersfield, une ville de plus de 800 000 habitants située dans le sud de la Californie.
Les chercheurs de l’Université de la Californie avaient remarqué que les vues aériennes de la ville montraient quelque chose d’inhabituel – une prolifération d’algues dans les piscines privées, les cuves thermales et les étangs décoratifs. D’après les photos aériennes, 17 pour cent des piscines et des cuves thermales contenaient une eau verdâtre propice aux moustiques.
Bakersfield était aussi à l’épicentre des saisies hypothécaires – le fléchissement du marché immobilier ayant entraîné une hausse de 300 pour cent du nombre de délinquances hypothécaires.
Le Dr William K. Reisen, entomologiste et chercheur au Centre des maladies à transmission vectorielle, avait demandé à son équipe d’aller frapper aux portes de ces maisons et elles étaient vides. Laissées à l’état d’abandon, les piscines, les cuves thermales et autres pièces d’eau étaient devenues des aires de reproduction idéales pour les moustiques.
Cette histoire figure dans le nouveau livre intitulé The Body Economic: Why Austerity Kills, de David Stuckler et Sanjay Basu, qui nous rappelle que nous sommes tous concernés.
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