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Des fourmis bien armées pour récolter du nectar

Des fourmis bien armées pour récolter du nectar | EntomoNews | Scoop.it
Les plantes et les insectes ont évolué ensemble, s’adaptant les unes aux autres. Quoi de mieux des des mandibules géantes pour délicatement récolter du nectar ?

 

Publié: 14 mars 2023, 21:00 CET

 

Romain Garrouste

Chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (ISYEB), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

 

"Les fourmis sont des insectes étonnants. Elles se sont adaptées de façon variée, notamment par leur extraordinaire et complexe vie sociale, et des « mutualismes » remarquables avec les plantes. Elles font partie du succès phénoménal des insectes sur notre planète, par leur biomasse considérable (des millions de tonnes, plus de 10 % de tous les organismes réunis) et leur diversité.

La fourmi tropicale des Amériques Ectatomma (Hyménoptères Formicidae) possède des mandibules impressionnantes. Ces outils massifs ne servent pas des fins guerrières, mais à récupérer délicatement le nectar sucré produit par des glandes végétales, comme les « glandes à nectar ».

 

En effet, les insectes raffolent du nectar, cette substance nutritive sucrée, et les plantes ne le produisent pas seulement au niveau des fleurs (où il attire des pollinisateurs). De nombreuses structures spéciales, sur les feuilles par exemple, sécrètent également du nectar, dit « nectar extrafloral ».

 

La forme incurvée des épaisses mandibules de la fourmi Ectatomma permet à une goutte de liquide sucré de s’y maintenir facilement pour être transportée jusqu’à la fourmilière pour y nourrir les larves.

 

Ici, la fourmi surveille une glande à nectar (petite cupule entre les feuilles) sur une feuille d’Inga, un arbre de la famille des légumineuses de la forêt guyanaise. En échange, la plante est protégée par les fourmis contre les agresseurs qui voudraient s’en prendre à leurs feuilles, fruits ou graines, ou consommer à leur place le nectar. C’est donc une véritable co-évolution entre les fourmis et les plantes pour arriver à ce mutualisme.

Se nourrir et protéger la plante

Les fournis sont en général omnivores et ne se nourrissent pas que de nectar. En effet, dans un même nid, une partie des ouvrières chasse des insectes dans les arbres, et l’autre partie récolte le nectar. Leurs nids sont dans le sol, à la base des arbres, où elles élèvent leurs larves avec ces deux types de nourritures.

 

La co-évolution entre les insectes et les plantes est l’un des moteurs de l’évolution de nos écosystèmes. Une des interactions les plus fondamentales entre plantes et insectes est la pollinisation, avec l’apparition des plantes à fleurs qui ont tant intrigué Charles Darwin dans ses profondes réflexions sur l’évolution. Les plantes à fleurs sont apparues au Jurassique et les insectes ont joué un rôle dans leur succès, qui a été fulgurant mais difficilement explicable, et qui a tant intrigué Charles Darwin dans ses profondes réflexions sur l’évolution.

 

Les fourmis Ectatomma ne sont pas les seules à avoir des adaptations mandibulaires. De nombreuses autres adaptations existent : dans le registre fossile, certaines sont tellement extraordinaires que l’on ne sait pas à quoi elles servaient. Par exemple les « fourmis licornes » présentent des appendices céphaliques et des mandibules tellement transformées que l’on ne sait pas à quoi elle servait.

 

Lorsque ces « mutualismes », qui ne sont pas des relations obligatoires (les fourmis peuvent se passer de la plante et inversement) le deviennent, alors on parle de « symbioses », comme avec certains champignons. Voilà bien l’un des « superpouvoirs » que les insectes ont développés au cours des 300 millions d’évolution connue de ce groupe majeur d’animaux… qui seraient en fait encore plus vieux, et auraient autour de 470 millions d’années (les mammifères, en comparaison, ont environ 200 millions d’années).

 

Pour en savoir plus, découvrez le film « Mystérieux insectes » sur France 5, dont l’auteur a été à l’origine et conseiller scientifique.

 

[Image] La fourmi Ectatomma sur une feuille d’Inga, Guyane. Romain Garrouste, MNHN, Fourni par l'auteur

 

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NDÉ

Études en relation avec l'article

 

 

  • Extreme morphogenesis and ecological specialization among Cretaceous basal ants. Current Biology. Perrichot V.1,2, Wang B.3, Engel M.S.2,4, 2016. doi:10.1016/j.cub.2016.03.075.

 

  • Specialized Predation Drives Aberrant Morphological Integration and Diversity in the Earliest Ants: Current Biology, 06.08.2020 https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(20)31000-9

 

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Une "fourmi infernale" piégée depuis 99 millions d'années avec sa proie dans de l'ambre

Une "fourmi infernale" piégée depuis 99 millions d'années avec sa proie dans de l'ambre | EntomoNews | Scoop.it
Des scientifiques ont mené une nouvelle étude sur un fragment d'ambre vieux de 99 millions d'années mis au jour au Myanmar. Le morceau renferme une fourmi préhistorique d'une espèce jusqu'ici inconnue mais aussi sa proie, un insecte, qu'elle tient fermement entre ses mandibules.

 

Par Émeline Férard, 10.08.2020

 

[Image] L'ambre a figé la fourmi prédatrice en pleine capture de sa proie, une nymphe de l'espèce Caputoraptor elegans. NJIT/Chinese Academy of Sciences/Université de Rennes

 

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NDÉ

L'étude

 

 

"... The remaining hell ant taxa have a posteriorly derived clypeal projection resulting from an increase in cuticular elevation and accompanied by a second projection, the frontal triangle. In Linguamyrmex and Ceratomyrmex, the frontal triangle is fused to the clypeal projection. In taxa where it is not fused to the clypeal projection, such as Haidomyrmex and Protoceratomyrmex, the function of the frontal triangle is unknown; it could aid in muscular attachment.

 

[Image] Predation Preserved in Amber

 
Specimen NIGP163569, a worker of Ceratomyrmex ellenbergeri grasping a nymph of Caputoraptor elegans (Alienoptera) preserved in Burmese amber dated to ∼99 Ma.
 
(A) Dorsal view.
 
(B) Reconstruction of specimen.
 
(C) Ventral view of mandibles closed around the pronotal neck.
 
(D) Simplified reconstruction from oblique lateral view.
Abbreviations are as follows: amd, apical portion of Ceratomyrmex mandibles; e, compound eye of Caputoraptor; mib, mandibular medioventral blade of Ceratomyrmex; pg, protruding extension of Caputoraptor’s gena.
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Des licornes prédatrices au Crétacé

Des licornes prédatrices au Crétacé | EntomoNews | Scoop.it
Une équipe internationale de paléontologues, menée par un enseignant-chercheur de l’université de Rennes 1, membre du laboratoire Géosciences Rennes (OSUR, CNRS) a mis au jour des fossiles spectaculaires d'une fourmi-licorne datée de 99 millions d'années, dont la morphologie extrême suggère une adaptation pour la prédation en solitaire de larges proies, une écologie étonnamment sophistiquée pour cette fourmi pourtant parmi les plus anciennes connues. Cette étude vient de paraître dans la revue Current Biology.

 

CNRS, 27.05.2016


Source(s):

 

  • Extreme morphogenesis and ecological specialization among Cretaceous basal ants. Current Biology. Perrichot V.1,2, Wang B.3, Engel M.S.2,4, 2016. doi:10.1016/j.cub.2016.03.075.

 

[Image] Vue schématisée de la tête de Ceratomyrmex ellenbergeri illustrant le mécanisme de piège formé par les mandibules surdimensionnées et la corne spatulée, et déclenché par contact des soies sensitives (V. Perrichot)

 

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Une "fourmi de l’enfer" préhistorique, coincée dans de l'ambre, se nourrit de sa proie depuis 99 millions d'années

Une "fourmi de l’enfer" préhistorique, coincée dans de l'ambre, se nourrit de sa proie depuis 99 millions d'années | EntomoNews | Scoop.it
Une lignée d'insectes disparue depuis longtemps, connue sous le nom de "fourmi de l'enfer" (hell ant), a été découverte figée dans de la sève d’arbre fossilisée, de l’ambre vieille de 99 millions d'années, [dont un cas d'individu] avec sa mâchoire en forme de faux qui retient toujours sa proie. Selon les 3 scientifiques américains, français et chinois, ce féroce prédateur est une espèce de fourmi préhistorique fraîchement identifiée, connue sous le nom de Ceratomyrmex ellenbergeri (Fourmi à corne d'Ellenberger), et c'est la première fois que nous voyons une fourmi de l'enfer se nourrir activement. Son repas, une larve de Caputoraptor elegans, est un parent éteint de la blatte.

 

Par Guru Med, 15.08.2020

 

 

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NDÉ

Traduction

 

Les "fourmis de l'enfer" éteintes Haidomyrmecini sont parmi les plus anciennes fourmis connues. Ces taxons crétacés eusociaux s'écartaient des lignées existantes avant l'ancêtre commun le plus récent de toutes les fourmis vivantes et possédaient des pièces buccales bizarres ressemblant à des faux ainsi qu'un ensemble frappant de projections céphaliques ressemblant à des cornes.

 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

[(Hymenoptera Formicidae Haidomyrmecini)]

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Sur le même sujet

 

  • Une "fourmi infernale" piégée depuis 99 millions d'années avec sa proie dans de l'ambre - De www.geo.fr - 11 août 2020, 00:13

 

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Une "fourmi-vampire" découverte dans l'ambre / Meet the vampire ant from hell with huge jaws and a metal horn

Une "fourmi-vampire" découverte dans l'ambre / Meet the vampire ant from hell with huge jaws and a metal horn | EntomoNews | Scoop.it
Linguamyrmex vladi had ferocious snapping jaws and a horn reinforced with metal, which it may have used to puncture prey and drain their blood

 

 

An unusual Cretaceous trap jaw ant is described from Burmese amber dated to the Late Cretaceous. Linguamyrmex vladi gen.n. sp.n. is distinguished by an unusual suite of morphological characters indicating specialized predatory behaviour and an adaptive strategy no longer found among modern ant lineages. The clypeus, highly modified as in other closely related haidomyrmecine hell ants, is equipped with a paddle-like projection similar to Ceratomyrmex. X-ray imaging reveals that this clypeal paddle is reinforced, most probably with sequestered metals. Presumably this fortified clypeal structure was utilized in tandem with scythe-like mandibles to pin and potentially puncture soft-bodied prey. This unique taxon, which stresses the diversity of stem-group ants, is discussed in the context of modern and other Cretaceous trap jaw ant species.

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Une étrange fourmi-licorne de 99 millions d’années

Une étrange fourmi-licorne de 99 millions d’années | EntomoNews | Scoop.it
Sur ces trois photos de C. ellenbergeri, les flèches blanches indiquent la corne et les flèches noires les mandibules. A gauche, une vue générale de l’animal. Au milieu une vue de profil. A droite une vue de dessous. © Perrichot et al./Current Biology.

Pour les auteurs de l’étude, cette corne, inconnue chez les quelque 14 000 espèces recensées de fourmis – éteintes ou actuelles –, constituait très probablement un instrument de chasse redoutable. Comme me l’a expliqué par courriel Vincent Perrichot, actuellement en mission en Chine, cette « corne est recouverte de longues soies sur toute sa surface antérieure, auxquelles s’ajoute une brosse de courtes épines sur la partie terminale spatulée. Chez les insectes, de telles soies ou épines ont toujours une fonction sensitive ; on en a alors déduit que ce système sensitif devait permettre d’évaluer précisément la taille et la position de l’objet saisi entre les mandibules et la corne, voire de le stabiliser par friction avec les épines. »

 

Par Pierre Barthélémy. Passeur de sciences, 26.05.2016

 

[L'étude] Extreme Morphogenesis and Ecological Specialization among Cretaceous Basal Ants: Current Biology, 26.05.2016

http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(16)30328-1

 

[Ceratomyrmex ellenbergeri]

                  

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