Chez les abeilles, les antennes captent les champs électriques | EntomoNews | Scoop.it

Les abeilles perçoivent les champs électriques. L’information n’est pas nouvelle mais on vient seulement de comprendre... Tout reposerait sur la répulsion qu’ont les antennes pour les charges électriques positives. Et si insectes s'en servaient pour communiquer entre eux ? Un décryptage s’impose.


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Des antennes électrosensibles chez les abeilles

 

Trois expériences ont été menées dans une salle dépourvue de perturbations électromagnétiques extérieures. Les champs émis par des abeilles chargées (tension de 0 à 450 volts) ont des composants de basses et de hautes fréquences. Pour commencer, ils ont été reproduits sur une baguette qui a ensuite été approchée de butineuses. Dans tous les cas, leurs antennes se sont mises à fléchir passivement à l’arrivée de l’objet. Dans la deuxième expérience, les chercheurs ont conditionné les abeilles pour qu’elles réagissent à un champ électrique précis, dont l’émission signalait la présence d’une récompense sucrée. Le test a été couronné de succès, ce qui signifie que ces insectes perçoivent les champs émis avec précision.

 

Enfin, des antennes ont été extraites de plusieurs spécimens, avec tous les organes attenants, puis exposées à la baguette chargée. Cette dernière les a de nouveau fait fléchir, provoquant la mise en mouvement des cellules sensorielles ciliées (ou mécanorécepteurs), d’après des mesures réalisées avec un vibromètre laser. Ces cellules sont observables dans l’organe de Johnson, qui se situe lui-même à la base des appendices. Des électrodes placées sur les axones partant de cet organe ont bien enregistré l’émission d’influx nerveux en présence d'un champ électrique. Leurs intensités respectives sont même liées. Ce mécanisme a été présenté dans les Proceedings of the Royal Society B.

 

Selon les auteurs, les abeilles pourraient l’exploiter pour dialoguer par champs électriques interposés. Ce nouveau mode de communication expliquerait comment elles se transmettent des informations dans l’obscurité, notamment lorsqu’elles réalisent leur danse indiquant la position d’une source de nourriture. Il reste maintenant à le prouver...

 

 

Abstract

Honeybees, like other insects, accumulate electric charge in flight, and when their body parts are moved or rubbed together. We report that bees emit constant and modulated electric fields when flying, landing, walking and during the waggle dance. The electric fields emitted by dancing bees consist of low- and high-frequency components. Both components induce passive antennal movements in stationary bees according to Coulomb's law. Bees learn both the constant and the modulated electric field components in the context of appetitive proboscis extension response conditioning. Using this paradigm, we identify mechanoreceptors in both joints of the antennae as sensors. Other mechanoreceptors on the bee body are potentially involved but are less sensitive. Using laser vibrometry, we show that the electrically charged flagellum is moved by constant and modulated electric fields and more strongly so if sound and electric fields interact. Recordings from axons of the Johnston organ document its sensitivity to electric field stimuli. Our analyses identify electric fields emanating from the surface charge of bees as stimuli for mechanoreceptors, and as biologically relevant stimuli, which may play a role in social communication.

 


Via Bee Api?