Malgré une préoccupation croissante face au déclin des insectes, nous conservons d’eux une perception ambiguë, surtout lorsqu’ils s’invitent dans notre intimité.
Par Michel Renou, 02.05.2019
Espèces invasives ou envahissantes ?
On voit souvent les rassemblements de coccinelles asiatiques ou de punaises diaboliques dans nos maisons en automne comme des invasions menaçantes. À ce propos, la coccinelle « bénéficie » d’un double statut : bête à bon dieu de notre enfance ou indésirable venue d’ailleurs.
Mais « invasif » n’a pas du tout la même signification pour l’écologue et le public. Pour le premier, l’adjectif désigne des espèces introduites dont les populations connaissent un développement rapide et qui entrent en compétition avec les espèces locales comme le ver « Obama ». Le public, quant à lui, y associe tout organisme qui envahit nos lieux de vie, en provoquant des nuisances d’un degré très différent.
La recrudescence des punaises de lit est ainsi souvent qualifiée d’invasion alors que l’espèce était déjà présente depuis longtemps en France et bien contrôlée : seule une dégradation des conditions d’hygiène permet sa résurgence.
La remontée des chenilles processionnaires du Pin dans des régions septentrionales de la France est une mauvaise nouvelle, mais la processionnaire est une espèce native.
À l’inverse, la pyrale du buis – papillon nocturne venu d’Asie – est à la fois une espèce invasive qui compromet la survie des buis sauvages et ornementaux, et envahissante lorsque, attirée par la lumière, elle vient perturber un dîner sur la terrasse."
[Image] La pyrale du buis, espèce invasive de papillon colonisateur à prolifération rapide, touche la France, la Suisse, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Autriche. Crédit : Michel Renou
« En direct des espèces » : avez-vous vu Obama dans votre jardin ? - From theconversation.com - March 9, 2017 5:18 PM