Les produits de médecine vétérinaire sont reconnus comme des contaminants émergents de l’environnement. La présence de ces molécules dans les sols, eaux de surface ou souterraines et même les plantes nous oblige à nous interroger sur leur possible impact sur des organismes non cibles.
Par Itsap, 29.11.2018
Les conclusions de cette étude
"Les antiparasitaires et biocides jouent un rôle important dans le maintien de la bonne santé des animaux d’élevage, et il est difficile d’envisager de s’en passer. Néanmoins, il est évident que ces substances en particulier et les médicaments vétérinaires en général ne restent pas dans l’exploitation où ils sont utilisés. Ils se retrouvent dans l’environnement, avec une rémanence plus ou moins importante, et des organismes non cibles peuvent ainsi être exposés.
Pour limiter les effets non intentionnels de ces substances, diverses actions sont à favoriser, telles qu’améliorer la gestion de ces substances depuis leur prescription par le vétérinaire jusqu’à l’élimination des déchets associés, améliorer l’évaluation du risque pour les organismes non cibles ainsi que renforcer la surveillance des effets secondaires des médicaments (pharmacovigilance), en particulier pour les acaricides apicoles pour lesquels peu d’informations semblent transmises alors que des effets non intentionnels sont parfois rapportés par les apiculteurs.
En outre, en orientant le choix des molécules et des animaux à traiter ainsi que les périodes d’administration, il est possible de minimiser le transfert dans l’environnement des antiparasitaires et biocides et leur possible impact sur des organismes non-cibles.
Il y a aujourd’hui consensus pour promouvoir une utilisation raisonnée des antiparasitaires et biocides, d’une part afin de limiter l’impact environnemental de ces molécules, et d’autre part en raison des phénomènes de plus en plus préoccupants de résistance des parasites (cf. Colloque organisé en 2017 par la SNGTV sur l’Utilisation raisonnée des antiparasitaires à l’horizon 2020-2025 (27)).
Il est à présent essentiel, afin de limiter les risques éventuels pour les organismes non cibles, de compléter nos connaissances sur le transfert et l’impact des médicaments vétérinaires pour l’environnement tout en améliorant les usages."
[Image] La présence dans le sol d’antiparasitaires est d’autant plus préoccupante pour la faune du sol que le temps de demi-vie des molécules y est relativement long : 61 à 79 jours pour la doramectine, 64 jours pour l’éprinomectine, 21 à 36 jours pour la deltaméthrine. La persistance dans le sol est en outre influencée par la température et l’humidité : le temps de demi- vie de l’ivermectine dans les sols et fumiers est de 7 à 14 jours en été mais de 91 à 217 jours en hiver (17).
(Re)lire aussi :
→ Les médicaments vétérinaires et leurs résidus : quels risques pour les organismes non cibles et le fonctionnement des écosystèmes ? - From www.sngtv.org - 18 June, 18:29