Juliana* est en stage dans une organisation non gouvernementale. Quatre autres jeunes diplômés non salariés assurent, avec elle, la représentation de l’institution lors du Conseil des droits de l’homme au Palais des Nations. Le fondateur, et seul employé de l’ONG, ne se donne souvent même pas la peine de se rendre en commission. «Notre cahier des charges n’est pas clair. On a l’impression d’être lâché dans la nature simplement parce que ça assure un certain statut d’avoir des stagiaires», dénonce Juliana. Comme elle, des milliers d’autres jeunes diplômés occupent des postes précaires en attente de se voir offrir un premier emploi. Ils constituent un réservoir de main-d’œuvre bon marché, voire gratuit. Le secteur international et les médias sont particulièrement touchés par le phénomène. Le négoce ou le social suivent la marche. Même dans le bâtiment, on a constaté le cas d’un stage de conducteur grue! En Suisse, depuis 2007, le nombre de postes de stages a augmenté de 40%, selon une étude d’Adecco. En France et en Allemagne, 1,5 million de jeunes entament chaque année un stage, selon le Parlement européen. Dans l’Hexagone, leur nombre a doublé depuis 2006.