Et si l’économie collaborative était au fond inspirée de la Nature ? C’est en tout cas l’avis de Gaëtan Dartevelle, co-fondateur de Biomimicry Europa et directeur de Greenloop. Interview :
On ne présente plus le biomimétisme, principe vulgarisé à la fin des années 90 par la biologiste américaine Janine Benyus selon lequel la Nature dans la diversité de ses formes, procédés et stratégies peut être une source d’enrichissement et d’innovation pour nos propres systèmes humains.
L'approche collaborative de la symbiose entre les racines des arbres et champignons : la mycorhize.
On s’est aperçu qu’il y avait un réel échange entre ces deux espèces vivantes. Étant donné que l’arbre est capable de sécréter des sucres grâce à la photosynthèse, ce que ne peut le champignon, l’arbre donne au champignon des sucres excédentaires en échange de quoi le champignon (grâce à sa surface d’absorption de mycélium beaucoup plus importante) est capable d’aller chercher plus loin l’eau et les sels minéraux dont l’arbre a besoin. C’est un échange win-win.
Ce deal va même plus loin. Grâce au réseau de champignons, une solidarité se crée entre petits arbres et grands arbres. On a souvent l’image que les petits arbres seraient désavantagés par rapport aux grands arbres car ne bénéficiant pas assez de la lumière naturelle. Avec le système de mycélium, les grands arbres donnent aussi leurs sucres excédentaires aux petits arbres. A notre échelle humaine, c’est un peu comme les allocations familiales…
Troisième niveau de ce processus : cet échange se réalise entre des espèces différentes, aussi diverses qu’un conifère et un peuplier. L’échange s’opère selon les variations climatiques que l’arbre est capable de supporter ; ainsi les arbres les plus en forme diffusent leurs éléments aux arbres les plus fragiles à un moment donné. On peut encore transfigurer cela à notre système de sécurité sociale.