Your new post is loading...
Your new post is loading...
Jean-Laurent Cassely, journaliste, s’est intéressé à décrypter les choix d’une minorité de jeunes surdiplômés en rupture avec les codes de l’entreprise et mus par l’envie de faire quelque chose de leurs mains et en dehors des open spaces. Un épiphénomène qui révèle le malaise d’une génération et dont il a tiré un livre, La Révolte des premiers de la classe. Entretien.
C'est un rapport hallucinant que vient de publier l’Oxfam, ONG luttant contre la pauvreté et les inégalités. Une enquête réalisée dans des usines américaines de découpes de volailles montre que la plupart des ouvriers sont interdits de pause-pipi. Résultat : ils tentent de minimiser leur consommation de liquide et portent parfois des couches sur leur lieu de travail…
Après la déchéance de la nationalité, le projet de loi El Khomri constitue incontestablement le deuxième tournant du quinquennat. Le premier a pris à front renversé la coalition politique qui avait porté au pouvoir François Hollande, en s’attaquant à ce qui fonde la citoyenneté elle même. Le second touche aux rapports économiques dans ce qu’ils ont de plus essentiels, puisque finalement ils proposent un tout autre arrangement que celui qui prévalait jusqu’ici de la relation entre le capital et le travail. Ce sont ainsi deux fondements de la République qui sont transformés et destinés à être inscrits dans le marbre.
Le projet de loi sur (ou plutôt contre) le droit du travail prévoit bien plus que la disparition des 35 heures : l’abandon des salariés, la généralisation de leur précarisation et un extraordinaire reniement politique. Sans aucun effet à espérer pour l’emploi.
Le Baromètre de l’entreprise responsable 2015, présentée en octobre, dévoile que les conditions de travail, à 42 %, sont la thématique prioritaire en matière de Responsabilité Sociétale et Environnementale dans l’entreprise, bien loin devant l’environnement (13 %). Alors que certaines nuisances au travail se dégradent et que se confirme une fracture générationnelle, au détriment des seniors, la qualité de vie au travail est un concept en marche. Certaines nuisances au travail se dégradent
Ubérisation du marché du travail, hétérogénéisation de la population active, individualisation de la relation d’emploi, nouveaux modes de production, pluriactivité… l’emploi vit moins une crise qu’une révolution.
Arte diffuse le 24 février un documentaire baptisé «Le bonheur au travail», qui prône une méthode radicale: pour rendre heureux les salariés, il faut libérer les organisations. Plus facile à dire qu'à faire...
Via la Fabrique Spinoza, Zones Mutantes, Bernard BRUNET
Économiste. Auteur de La Troisième Révolution industrielle (2012) et de bien d’autres essais remarqués, il est le président de la Foundation on Economic Trends qui mène depuis la fin des années 1970 un travail de prospective sur les questions économiques, sociales et environnementales. Il vient de publier La Nouvelle Société du coût marginal zéro aux éditions Les liens qui libèrent.
Dans votre dernier ouvrage, vous poursuivez votre réflexion sur ce que vous appeliez en 1995 « la fin du travail » en annonçant une troisième révolution industrielle. De quoi s’agit-il ? La troisième révolution industrielle correspond à la disparition progressive du capitalisme au profit d’un nouveau système économique, fondé sur le partage et les communautés collaboratives. Cette transition, qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux, est la conséquence du développement des nouvelles technologies, et notamment de l’imprimante 3D, qui permettent de réduire considérablement le coût marginal, c’est-à-dire le coût de production d’une unité supplémentaire. Grâce à l’« Internet des objets », l’humanité entière sera bientôt connectée. Sous réserve que la protection des données personnelles et le principe de neutralité du Web soient garantis, chacun pourra, sur son smartphone, tirer profit des Big Data [les données numériques à la croissance exponentielle] et devenir un véritable prosumer, mi-producteur, mi-consommateur.
L’alliance défendant les droits des travailleurs du textile, Clean Clothes Campaign vient de publier un rapport sur les conditions de rémunération et de travail dans le secteur du vêtement et de la chaussure dans quatre États membres de l’Union Européenne (Bulgarie, Croatie, Roumanie, Slovaquie) et six pays, non membres de l’UE (Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Macédoine, Moldavie, Turquie et Ukraine), entretenant des relations avec l’UE mais sans appliquer ses règles sociales.
La directive européenne n’est pas encore terminée et, après l’arbitrage sur son contenu trouvé en décembre 2013, le circuit de révision de la directive de 1996 se poursuit (*). Car, aux dires mêmes de Bruxelles, « les conditions de travail et d’emploi minimales ne sont souvent pas respectées dans l’UE pour les travailleurs détachés, qui sont à peu près un million ».
Dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, presque tous les métiers sont représentés. Que ce soit par choix ou par hasard, des jeunes ont quitté une entreprise traditionnelle pour exercer leur profession autrement. Et ils ne le regrettent pas !
Le sociologue Julien Damon a publié en juin 2013 une note sur la démobilité pour la Fondapol. Retour sur cette étude (à télécharger) et sur sa présentation faite par l’auteur dans une vidéo. Est-ce la solution pour mieux vivre la ville et ne plus subir des déplacements pénibles ? Une réflexion pour tous les aménageurs.Julien Damon, professeur associé dans le master Urbanisme de Science Po, répond à quelques questions à propos de sa note « Démobilité : travailler, vivre autrement » dans laquelle il mentionne le télétravail comme l’un des solutions pour faire baisser la souffrance liée aux transports dans le grandes villes.
Charles a eu 50 ans il y a peu. Il est cadre dans une entreprise qui s’occupe de maintenance d’appareils téléphoniques high-tech. Depuis plus de 10 ans, il lutte pour survivre dans une entreprise où le management « nouveau style » a fait brutalement son apparition suite à des rachats. Comme pas mal d’autres collègues, Charles a été mis sur la touche. C’était à son retour d’un long congé maladie. Fragilisé, aujourd’hui il ne cherche pas à savoir si l’entreprise aurait pu le « dégager ». Il constate juste qu’en peu de temps, avec quelques changements de patrons, il est devenu un renégat après avoir été un des cadres les plus performants et les plus appréciés de l’entreprise. Le monde a été pour lui comme métamorphosé en un éclair. Plus personne à qui parler, plus rien à faire après des années excitantes. Le vide. On pourrait le voir privilégié ; après tout il n’a pas été licencié, il est payé à ne rien faire ! Une espèce de « long congé sabbatique » comme dit son chef en riant.
|
Humiliation, déshumanisation, exploitation… La formation des soignants à l’hôpital peut parfois ressembler à une « descente aux enfers ». C’est cette maltraitance au cœur d’un lieu pourtant consacré aux soins qu’ont accepté de raconter une centaine d’élèves infirmiers, aides-soignants ou internes en médecine dans Omerta à l’hôpital (éditions Michalon, 320 pages, 21 euros), de Valérie Auslender, médecin généraliste attachée à Sciences Po. L’ouvrage sort en librairie jeudi 2 mars.
Pourquoi la notion de digital labor liée au numérique suscite-t-elle autant d’intérêt en France, après d’autres pays ? Antonio A. Casilli embrasse la complexité de ce phénomène qui fait écho aux inquiétudes liées aux transformations du monde du travail.
Via Bernard BRUNET
En France, plus d’un tiers des prisons sont en partie gérées par des grands groupes privés. Le mouvement de privatisation du système carcéral, entamé il y a trois décennies, prend toujours plus d’ampleur. De la gestion des repas à l’accueil des familles, de la construction des maisons d’arrêt au travail pénitentiaire, une poignée d’entreprises se sont saisies de ce nouveau marché lucratif. L’Etat débourse près de six milliards d’euros par an pour payer leurs services, sans que les bénéfices d’une gestion privée soit démontrée. Cette privatisation rampante pose une autre question : les entreprises privées ont tout intérêt à ce que les prisons ne désemplissent pas.
Nous vivons dans un monde où tout le monde est peu à peu amené à porter simultanément plusieurs casquettes. Je peux être salarié tout en étant hôte Airbnb, covoitureur sur BlaBlaCar, trésorier d’une association et développer des activités de freelance par le biais d’un statut d’auto-entrepreneur. L’économie collaborative, une nouvelle forme de marchandisation du travail ? Quelle organisation pour réguler ces modes d’activités en évitant de retomber dans les travers d’autrefois ?
La journée de travail à 6 heures seulement… cela peut paraître décalé d’en parler, comme une provocation même, quand la tendance en France est au retour des 35 vers les 39 heures. Pourtant, de plus en plus d’entreprises suédoises adoptent cette journée de travail à 6 heures.
journée de travail de 6 heures En suède la journée de travail de 6 heures remporte un vrai succès
Maisons de retraites, hôpitaux, constructeurs automobiles… de plus en plus de patrons suédois sautent le pas, ils raccourcissent la journée de travail de leurs employés de deux heures.
C’est ce que rapporte le site Sciencealerte.com qui explique la démarche de ces patrons qui innovent en Suède en parvenant à accroitre la productivité tout en améliorant la vie des employés:
« L’idée est de parvenir finalement à en faire plus en moins de temps tout en gardant de l’énergie pour vivre une vie de famille épanouie. »
Les contrats à durée indéterminée sont-ils en train de disparaître ? La question peut se poser tant il devient difficile de décrocher ce type de contrat aujourd'hui. Geoffroy Thiriez est dirigeant d'une PME qui fabrique des matelas. Depuis le début de l'année, il a embauché quinze personnes, dont quatorze en CDD. "On commence souvent par quelques semaines, parfois quelques mois en intérim pour sélectionner nos futurs collaborateurs. On poursuit ensuite l'aventure avec un premier CDD de six mois et si celui-ci est concluant, on enchaîne avec un CDI", explique le dirigeant.
«Le travail, c’est la santé», chantait hilare le regretté Henri Salvador. Aujourd’hui, il déchanterait sans doute! Comme la sociologue Sophie Le Garrec qui peine à voir en rose l’avenir des salariés… Bien que les conditions de travail se soient améliorées, les maux liés aux activités professionnelles n’ont jamais été aussi nombreux. C’est un sacré paradoxe, non?
Via Frédéric Brutier, JP Fourcade
Foxconn, le sous-traitant tristement célèbre d’Apple et d’autres compagnies high-tech, entend remplacer ses travailleurs par un million de robots. Une véritable nouvelle crise de l’emploi se profile.
Dans notre économie où les salariés sont hyper-protégés, on oublie combien, dans certaines régions du monde, les conditions de travail sont précaires. Elles frisent même l’esclavage dans certaines filières comme la pêche en Asie.
Incontournable, l’activité de nettoyage concerne plus de 200 000 salariés en France. La plupart sont des femmes, sous qualifiées, qui travaillent à temps partiel, souvent au péril de leur santé. En plus des troubles musculo-squelettiques, les agents de nettoyage sont en effet soumis à un important risque chimique, dû à la composition des produits utilisés, et au rythme de travail intense imposé par la concurrence. Pourtant, de sérieuses alternatives existent pour nettoyer sans pétrochimie. Mais elles sont loin d’être généralisées. A quand de véritables mesures pour protéger ces salariés ?
La direction d’IBM France et ses syndicats sont en train de finaliser, dans un contexte de restructuration, une négociation sur la mobilité et le travail à distance, la question du télétravail à domicile étant renvoyée à une discussion ultérieure. Si les partenaires sociaux de Big Blue n’ont pas encore reçu le projet d’accord-cadre définitif, un texte prêt à l’emploi leur a été soumis lors du CCE le 29 janvier dernier. Ce dernier balise les diverses formes de travail « en dehors des murs de l’entreprise », issues du code de mobilité mondial baptisé « WPI » (Work Place Indicator) : travail chez le client, sur d’autres sites IBM et travail occasionnel à domicile.
Les lieux de travail partagé et collaboratif se développent partout dans le monde. Les entreprises, en quête d'innovation et de nouveaux modèles, commencent à s'y intéresser.
|