Par Agnès Rousseaux (29 avril 2013)
Faire condamner les responsables de la crise financière : telle est l’ambition de l’Islande depuis quatre ans. Nomination d’un procureur spécial, investigations sur les crimes économiques, levée du secret bancaire... Si tout n’est pas rose sur l’île, une chose est sûre : face à la pire crise bancaire de l’histoire, l’Islande fait passer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers. Et a décidé de mettre fin à l’impunité des délinquants de la finance. Mode d’emploi d’une sortie de crise pas comme les autres.
Imaginez en France 20 000 agents de l’Etat chargés d’enquêter sur les crimes économiques, cherchant des preuves, interrogeant des témoins, fouillant dans les moindres recoins des archives des banques, plaçant en détention provisoire PDG, dirigeants ou traders. Plus de secret bancaire, accès illimité à toutes les informations. Un seul objectif : faire condamner les responsables de la crise financière. Science-fiction ? C’est pourtant la voie choisie depuis quatre ans par l’Islande, avec des moyens à la mesure de ce petit pays de 320 000 habitants.
(...)
1 - Enquêter sur les crimes financiers
2 - Donner à la justice des moyens conséquents
3 - Lever le secret bancaire
4 - Punir les délinquants en col blanc
5 - Faire le ménage dans l’oligarchie administrative et politique
6 - Assurer une totale transparence
7 - Ne surtout pas écouter le FMI
8 - N’accorder aucune confiance à la Commission européenne
9 - Placer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers
10 - Refonder la démocratie, un travail à long terme