La France et la Belgique prirent alors conscience qu’au-delà de la ligne de front se jouait le sort de populations entières laissées sous la coupe de l’occupant honni. Ce fut ainsi que plusieurs mois après le lancement du plan Schlieffen, se posa crûment la question du “produit” des viols des femmes belges et françaises, débat qui agita notamment de manière significative la presse et l’opinion hexagonales. Stéphane Audoin-Rouzeau revint en 1995 sur cet épisode douloureux dans un essai appelé à connaître des rééditions successives, L’enfant de l’ennemi, 1914-1918 : viol, avortement, infanticide pendant la Grande Guerre.
Via HG Académie de Rennes
"S. Audoin-Rouzeau, dans cet essai, s’inscrit dans le sillage ouvert par Alain Corbin : s’il concède d’emblée que sur tous les théâtres d’opérations militaires qui impliquent une occupation territoriale, des viols sont commis, il insiste sur la dimension particulière que revêtit cette question pendant la Grande Guerre, à la lumière des enjeux médicaux, sociaux et politiques de l’époque. Il conclut en insistant sur l’intérêt d’étudier aussi les épisodes paroxystiques de la Première Guerre mondiale, tant ils peuvent être révélateurs de la Culture de guerre." Par Fabrice Boyer, Directeur de la Bibliothèque Clermont-Université.