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Stratégies anti-lanceurs d’alerte, par François-Bernard Huygue

Stratégies anti-lanceurs d’alerte, par François-Bernard Huygue | EXPLORATION | Scoop.it

(14 octobre 2016)

"La stratégie de la révélation – celle du lanceur d’alerte ou whistleblower consiste à diffuser auprès du public des documents confidentiels produits par une bureaucratie (une armée, un ministère, une grande entreprise), et en révéler les turpitudes. Que ce soit pour avertir d’un danger, ou pour dénoncer des crimes ou pratiques occultes de l’organisation à laquelle il appartient (mais dont il ne veut plus moralement être complice), le lanceur d’alerte fait donc appel au public et aux autorités pour mettre fin à une situation scandaleuse. Il y a eu des lanceurs d’alertes connus dès les années 70 (Ralph Nader est un des premiers à employer le terme), mais le phénomène a vraiment explosé avec les réseaux sociaux. Pour des raisons notamment techniques : plus on stocke de secrets présumés honteux dans ses ordinateurs (et une bureaucratie ratée produit forcément beaucoup d’archives), plus il y a de probabilités statistiques qu’un membre de l’organisation copie des documents et les fasse parvenir à une association ou à la presse qui lui donneront une publicité efficace.

Les cas de Manning ou de Snowden sont de parfaites illustrations de la façon dont un individu qui éprouve des scrupules peut transmettre des quantités énormes de documents authentiques pour prouver des pratiques – diplomatiques, militaires, d’espionnage…- qui vont choquer l’opinion. Wikileaks apparu en 2006 est par excellence l’organisation pratiquant la stratégie de la révélation (même si Anonymous, Cryptome, Openleaks ou d’autre on apporté une aide considérable à des dénonciateurs de pratiques cachées. En 2010, l’affaire du cablegate (des centaines de milliers de documents sur la guerre d’Irak ou la diplomatie américaine) a un impact mondial.Julien Assange le fondateur de Wikileaks le paiera cher : il est assiégé dans l’ambassade de l’Équateur à Londres depuis 2012.

Donc le whistleblowing constitue un souci constant pour Washington (et d’autres capitales). Jusqu’à présent l’administration Obama avait essayé de parer à ce danger – outre la répression qui frappera aussi Manning ou contraindra Snowden à l’exil et quelques attaques informatiques- par une rhétorique assez simple :
La dangerosité du dévoilement qui mettrait en jeu la vie de soldats ou d’agents américains ou faciliterait des actions ennemies
La dénonciation de la dictature de la transparence : l’Etat, pour protéger ses citoyens et mener ses mission, a besoin de garder certains secrets et de restreindre certaines libertés

Depuis quelques temps, l’offensive idéologique contre Wikileaks a adopté de nouveaux angles : " (...)

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Quand Jean-Pierre Chevènement et le FBI jouent aux « conspirationnistes »…

Quand Jean-Pierre Chevènement et le FBI jouent aux « conspirationnistes »… | EXPLORATION | Scoop.it

"Que faut-il penser quand un journaliste d’investigation respecté écrit un livre pour nous expliquer que la CIA a recruté en Bosnie les terroristes qui ont contribué aux attentats du 11 septembre ? Que faut-il penser quand un ancien ministre de la défense et de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, décide d’écrire la préface d’un tel ouvrage en déclarant qu’il « constitue une mine de révélations pour quiconque cherche à comprendre les enjeux géostratégiques mondiaux » ? Que faut-il penser quand le FBI déclare qu’il n’existe aucune preuve à ce jour qui permette d’associer Ben Laden aux attentats du 11 septembre ? Que faut-il penser quand aucun média français ne traite de ces sujets ?

Le 1er avril 2006, Jürgen Elsässer sort la version française d’un ouvrage dont on n’a pas beaucoup entendu parler en France :Comment le Djihad est arrivé en Europe.

Ce petit livre s’est vendu uniquement à 6000 exemplaires en Allemagne, et la version française, publiée en Suisse par un tout jeune éditeur (Xenia), n’est pas bien distribuée en France (quasiment introuvable en librairie, trois semaines de livraison sur le site de la FNAC, distribution indirecte sur Amazon…). Or, tant le profil de l’auteur du livre (un journaliste d’investigation respecté) que celui de l’auteur de la préface (un ancien ministre de l’intérieur français) devraient permettre d’établir un minimum d’intérêt et de confiance…

Très succinctement, nous pouvons dire que dans son long travail d’investigation, l’auteur a essayé de prouver le lien existant entre les guerres dans les Balkans et les attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, en remontant la piste des kamikazes du 11 septembre, il est arrivé directement en Bosnie où les moudjahidin sont recrutés et entraînés par les services secrets occidentaux, la CIA en tête….

Une synthèse du livre est disponible sur le site de l’auteur et ceux qui souhaitent aller plus loin peuvent également écouter le podcast audio de la conférence qui s’est déroulée avec l’auteur le 6 mai 2006, au prestigieux Club suisse de la presse (qui comprend parmi ses membres des prix Nobel et des prix Pulitzer) et qui était intitulée : « Comment le Djihad est arrivé en Europe : Islamisme et services secrets« .

Une journaliste suisse, Silvia Cattori, a également interviewé Jürgen Elsässer et a publié son entretien sur plusieurs médias « alternatifs » ou militants (Voltaire, Bellacio. Oulala, Le Grand Soir…). Certains extraits de l’interview sont intéressants et montrent bien le très fort scepticisme de l’auteur allemand face à la thèse officielle de l’administration américaine :

« C’est le seul ouvrage qui établisse le lien entre les guerres dans les Balkans des années 1990 et les attentats du 11 septembre 2001. Tous les grands attentats, à New York, à Londres, à Madrid, n’auraient jamais eu lieu sans le recrutement par les services secrets américains et britanniques de ces djihadistes à qui l’on attribue les attentats. […] Les informations que j’ai collectées à de multiples sources démontrent que ces djihadistes sont des marionnettes entre les mains de l’Occident et non pas, comme on le prétend, des ennemis. »

« Les néoconservateurs, groupés autour de Richard Perle, avaient rédigé un document, un an avant le 11 septembre, selon lequel l’Amérique avait besoin d’un évènement catalyseur comme l’attaque de Pearl Harbour. Le 11 septembre fut cet évènement catalyseur. Je crois que les gens autour de Perle ont souhaité les attentats du 11 septembre. »" (...)

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