Dieu ne fait pas d'erreur ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Puisque Dieu ne fait pas d'erreur, il (elle) se suicide !


"Je suis une fille piégée dans le corps d'un garçon. Je ressens ça depuis mes 4 ans. (...) A 14 ans, j'ai appris ce que signifiait le mot transgenre et j'ai pleuré de bonheur. Après dix ans de confusion, j'ai enfin compris qui j'étais."


"Ma mère m'a dit que j'avais tort, que Dieu ne faisait pas d'erreurs"
Leelah explique l'avoir immédiatement dit à sa mère. "Elle a réagi négativement me disant que ce n'était qu'une phase et je ne serais jamais une fille, que Dieu ne faisait pas d'erreurs, que j'avais tort. Si vous lisez ceci, parents, ne dites jamais cela à vos enfants. Même si vous êtes chrétien ou si vous êtes contre les personnes transgenres. Cela ne fera rien d'autre à votre enfant que le pousser à se détester. C'est exactement ce que ça m'a fait."

Leelah a été contrainte à voir un thérapeute catholique ("très partial", ironise-t-elle). "A 16 ans, j'ai réalisé que mes parents ne me soutiendraient jamais et que je devrais attendre mes 18 ans pour enfin prendre un traitement transitoire. Ca m'a brisé le coeur. Plus vous attendez, plus la transition est difficile à faire."

Futur sombre
Le temps n'a rien arrangé: les parents de Leelah lui ont interdit l'accès à son ordinateur, aux réseaux sociaux. "Ils m'ont isolée de mes amis." Leelah n'a jamais trouvé l'apaisement. Le futur lui semblait sombre. "Je ne trouverai jamais un homme qui m'aimera. Je ne serai jamais heureuse. Soit je vivrai comme un homme solitaire qui voudrait agir comme une femme. Soit je vivrai comme une femme solitaire qui se déteste."

"Ma mort doit vouloir dire quelque chose"
Leelah termine son message par ces mots: "Je reposerai en paix si un jour les transgenres sont traités comme des êtres humains et non comme je l'ai été. Des êtres humains avec des sentiments acceptables et des droits. Le sexe doit être enseigné dans les écoles, le plus tôt sera le mieux. Ma mort doit vouloir dire quelque chose."

La mère persiste
La mère de Leelah est sortie du silence. Malgré le drame, elle persiste et signe: "Nous ne le soutenions pas, religieusement", a-t-elle confié à CNN. "Mais nous lui avons dit que nous l'aimions de manière inconditionnelle. J'aimais mon fils. Les gens doivent savoir que je l'aimais. C'était un bon garçon."

Leelah n'a pas eu droit à un service funèbre: ses parents souhaitaient mettre le nom de Josh Alcorn sur sa tombe, ce qui était vu comme une "insulte finale" par certains protestataires. Mais pour la maman de Leelah, ce prénom n'existait pas. "Je n'avais jamais entendu ce nom avant de le lire dans sa note de suicide", assure-t-elle.


Source : 7sur7