Education&Formation est une revue en ligne, gratuite, référencée par l'AERES (ISSN : 2032-8184). C'est une Revue qui, dans le domaine des Sciences de l'Education, se veut valoriser des publications de recherches centrées sur des problématiques pragmatiques. L'adresse du site est maintenant la suivante : <a href="http://revueeducationformation.be" rel="nofollow">http://revueeducationformation.be</a>/
Plusieurs études ont été menées pour documenter les facteurs contribuant au risque de décrochage scolaire et des initiatives de prévention ont vu le jour.
Trait d’Union (Fortin, 2012) en est une qui favorise la relation enseignant-élève. Cette étude, menée auprès de 72 enseignants d’une école secondaire québécoise, vise à documenter les caractéristiques des enseignants qui contribuent à l’établissement d’une bonne relation enseignant-élève.
Les résultats indiquent que la formation initiale et le temps de présence auprès de l’élève sont deux de ces caractéristiques qui favorisent l’accrochage scolaire, alors que le sexe et le nombre d’années d’expérience ne permettent pas de discriminer les enseignants sur ce plan.
« L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde »
Nelson Mandela
Bruno De Lièvre Université de Mons
Le décrochage scolaire a des conséquences dommageables de plusieurs ordres : intellectuelles pour les élèves qui ne développent pas les compétences attendues ; économiques pour la société qui a investi dans un potentiel non réalisé ; sociaux pour la collectivité qui ne sera pas enrichie d'apports de haut-niveau mais ce sont sans doute les conséquences humaines en termes d'estime de soi et de projection dans l'avenir qui sont les plus pénibles à porter pour ceux qui subissent cette situation.
L'accrochage scolaire est le terme qui correspond sans doute le mieux à cette volonté de trouver des solutions pour tenter d'améliorer l'engagement dans la sphère d'apprentissage. Parmi les multiples moyens qui sont envisagés, favoriser les alliances entre différents acteurs de la sphère éducative est celui qui sera traité dans ce n° e-300.
Si les enseignants doivent se concerter au sein de leur établissement c'est aussi avec les partenaires du monde social, de l'aide à la jeunesse ou de l'univers de la culture et des loisirs qu'ils doivent collaborer. L'objectif est de créer de nouvelles synergies en faveur de ceux qui sont les plus fragiles dont les besoins n'ont pas pu être satisfaits par les institutions traditionnelles. Reste à trouver les formules les plus adéquates pour que ces associations se révèlent efficaces. Car rassembler les individus est une étape, réussir à les faire collaborer en est une autre. Au-delà des bonnes volontés et des déclarations d'intentions, c'est l'entente effective entre les partenaires qui procure tout son sens à l'alliance. C'est autour de cette problématique que Chantal Tièche-Christinat et Jean-Luc Gilles de la Haute Ecole Pédagogique du Vaud (Suisse) ont coordonné cette publication composée d'articles de recherche qui sont le fruit d'une alliance entre de nombreux auteurs en provenance d'horizons multiples. Nous sommes ravis d'accueillir à cette tribune scientifique la Suède, le Mexique et Madagascar pour la première fois, autour de nos collègues suisses, français, luxembourgeois et québécois.
Une première partie insiste sur le processus de construction des alliances :
Baeriswyl & al. (Suisse) le font sous l'angle de la proximité institutionnelle ;
Nadeau & Lessard (Canada) traitent de la relation enseignant-élève qui favorise l'accrochage ;
Bélanger & al. (Canada-France) comparent les modalités de mise en œuvre des alliances en France et au Québec ;
Jean Bélanger & Gilles Roy (Canada) se penchent sur les phases essentielles de l'initiation d'un partenariat ;
Denecheau & Blaya (France) décrivent les conditions particulières d'enfants placés par les services d'Aide sociale.
Une deuxième partie se centre sur la diversité des alliances :
Favreau & Capdevielle (France) analysent la coopération entre école et entreprise ;
Avery (Suède) met en avant le rôle des bibliothèques publiques ;
Gilles & al. (Suisse) insistent sur la complémentarité entre les structures associatives et publiques ;
Poirier & Fortin (Canada) mettent en évidence l'aide au public délinquant ;
Poncelet & al. (Luxembourg) s'intéressent aux collaborations écoles-familles ;
Albero & al. (France – Mexique) considèrent l'alliance quand elle est médiée par les technologies.
Cette focalisation sur les outils nous amène à présenter deux articles hors thématique dans la troisième partie. Le premier d'Holo & Baron (France) qui font état des représentations de l'ordinateur chez les enfants du primaire, public pour lequel Bechet et Karsenti (Canada) analysent la manière dont les TIC favorisent l'engagement dans un processus d'apprentissage.
Bonnes lectures à tous et Meilleurs Vœux pour 2014 !
Pour la Revue Education & Formation, Bruno De Lièvre
Réussir & Faire réussir Bruno De Lièvre Université de Mons
« Le professeur a réussi au moment où son élève devient original. » Lane Cooper
A l'heure des enquêtes PISA, des évaluations pédagogiques des enseignants, du « Shangai ranking » des universités, etc., la réussite interroge autant que l'échec, le décrochage scolaire ou l'abandon. S'il peut paraître évident que ces deux points de vue se répondent en miroir, adopter un point de vue plutôt qu'un autre témoigne sans doute aussi d'une vision spécifique du sens accordé à l'éducation.
Quelle est la mission prioritaire des enseignants : aider à réussir ou réduire les échecs ? Cette question subtile peut trouver des ébauches de réponse dans la variété des articles que propose le n°e-298-03 de la Revue Education & Formation. Nous allons les évoquer en prenant le point de vue positif et constructif en interrogeant la question de la réussite et des moyens qui peuvent contribuer à favoriser le succès.
Tout d'abord, Emmanuelle Annoot et Thierry Piot (Université du Havre et de Caen) montrent que, pour satisfaire aux exigences de cette culture du résultat appliquée à la formation universitaire, des effets différents peuvent être mis en évidence selon les domaines concernés (Sciences, Economie, Sciences humaines, Lettres, etc). Rawad Chaker (Université de Lille) prend lui le point de vue des étudiants en analysant comment les usages des TIC pendant leur formation ont une incidence sur leur intégration sociale et professionnelle. C'est aussi un usage spécifique des technologies, celui de l'écriture à l'aide d'un traitement de texte dont Pascal Grégoire et Thierry Karsenti (Université de Montréal) mettent en avant les effets sur les performances scripturales des apprenants.
En termes de solutions proposées pour favoriser la réussite, l'équipe de l'Université Libre de Bruxelles explique quel processus de remédiation ils mettent en place pour leurs étudiants. Hélène Jacques (Université de Poitiers), quant à elle, évoque une voie trop souvent désavouée, celle de l'apprentissage qui permet à chacun de bénéficier d'une formation adaptée à ses besoins. Ce que Najoua Mohib (Université de Strasbourg) et ses collègues montrent également en analysant un dispositif de tutorat développé dans le cadre d'une formation d'ingénieurs pour contribuer à augmenter le niveau de leurs résultats.
Ces recherches témoignent, d'une part, de la variété des solutions qui existent pour faciliter l'appropriation du savoir et pour permettre que les jeunes puissent poursuivre leurs études le plus longtemps possible afin d'obtenir une certification de leurs acquis en termes de connaissances et de compétences. Ils pourront de la sorte s'insérer professionnellement et se réaliser au mieux. D'autre part, il faut insister sur le fait que l'existence d'une variété de solutions insiste une fois de plus sur le fait qu'il n'y a pas de modèle de réussite unique. La réussite est celle de l'individu qui trouve sa place dans sa vie et dans la société. Une place qui lui est propre et qui lui appartient.
La mission de l'enseignement est de mettre en place les dispositifs pour que le plus grand nombre puisse s'épanouir dans un environnement auquel il contribue en partageant ses compétences… qui ont toutes leur valeur.
Bonnes réflexions.
Pour la Revue Education & Formation, Bruno De Lièvre
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » (Rabelais, 1532) »
Des études en Sciences Cognitives (Dehaene, 2010 ) mettent en évidence que lorsqu'un stimulus reste à l'état inconscient, l'effet d'apprentissage est faible. Pour les Sciences de l'Education, de tels résultats ne font que conforter le point de vue selon lequel la conception de situations d'apprentissage doit se fonder sur des principes étayés par la recherche en vue de mettre en place les conditions les plus appropriées au bénéfice des apprenants. Et au niveau de la formation des enseignants, que peut-on mettre en place pour passer des idées aux pratiques ?
Ce sont des réponses à cette question que le n°e-298-02 souhaite mettre en évidence. Sous la houlette de Ndella, De Vos, Orange-Ravachol et Orange, coordinateurs de ce volume, sont décrites différentes modalités qui permettent aux enseignants de développer leurs pratiques et leurs compétences professionnelles. Considérant ces multiples situations dans lesquelles sont impliqués des enseignants de sciences, leurs analyses mettent en évidence les effets produits par leur participation et les retours réflexifs qui les accompagnent.
Les dispositifs d'accompagnement des enseignants, les collaborations entre enseignants et didacticiens, les pratiques de formation initiale et les partenariats entre praticiens et universités, sont les quatre axes autour desquels sont articulés les articles de ce numéro thématique aux accents multiples procurés par nos collègues de Suisse, du Canada, de France et de Belgique.
Ces axes témoignent des nombreuses initiatives susceptibles de contribuer à la formation des enseignants lors de leur formation initiale mais aussi en leur permettant de développer leurs acquis tant au début qu'en cours de carrière. Les dispositifs de formation continue, ainsi que les collaborations avec des spécialistes en didactique des disciplines ou des Sciences de l'Education, sont autant de voies qui peuvent être considérées pour que permettre aux compétences enseignantes d'évoluer. Il reste que pour valider les effets de ces initiatives, elles doivent pouvoir être évaluées. La nécessité de prendre en compte les variables contextuelles dans lesquelles ces dispositifs sont insérés amène les chercheurs à travailler sous la forme d'étude de cas, d'analyse qualitative et plus rarement sur de larges échantillons. Les articles proposés se font aussi le reflet de ces pratiques de recherche.
Toutefois, l'essentiel est l'objectif poursuivi, à savoir stimuler le développement professionnel des enseignants par la prise de conscience de ce qu'ils font, de ce que d'autres réalisent, des résultats qu'ils obtiennent. Ceci dans une démarche qui se veut celle de la rigueur scientifique ainsi que celle de l'échange. A l'ère des réseaux sociaux, l'intelligence collective des enseignants doit être alimentée par des pratiques de partage.
Cette prise de conscience doit se traduire dans des pratiques, car ce sont celles-ci qui permettront à la Science, considérée dans son acception la plus large, de toujours évoluer.
Pour la Revue Education & Formation, Bruno De Lièvre Avril 2013
Des adolescents en situation de décrochage, identifiés ou non, sont pris en charge par des structures qui relèvent de la pédagogie spécialisée ou de la transition école-métier.
Cette étude à visée descriptive, réalisée en Suisse dans le canton de Vaud, observe les alliances qui favorisent la mise en œuvre des mesures pédagogiques. Les professionnels interrogés - responsables pédagogiques et praticiens - décrivent les réseaux qui se structurent selon des paramètres liés à la proximité, à l’intensité et à la fréquence, évoquant les nœuds, liens et flux constitutifs des réseaux d’alliances. Dans ces milieux professionnels, souvent marqués par une culture importante de la concertation, les alliances se vivent dans différents types de relations où la complémentarité des rôles devrait permettre une « réparation » de la pédagogie, si ce n’est de l’individu.
Les entretiens de recherche ont été enrichis par une carte des alliances tracée par les répondants et filmée.
« L'eau prend toujours la forme du vase. » Proverbe Japonais
La pénurie des enseignants dans différentes disciplines (langues, mathématiques, etc.) conduit nos institutions à confier une mission d'enseignement à des individus dont ce n'est pas la vocation initiale. Si ceux-ci deviennent enseignants par intérêt, s'y passionnent même pour beaucoup, il arrive que certains fassent ce choix par défaut. D'autres font ce choix de vouloir devenir enseignant et suivent les chemins qui y mènent. Hélas, l'entrée en carrière n'est pas toujours bien vécue. Les décrochages sont importants (autour des 40 % selon différentes recherches) alors que l'entrée dans le métier ne fait que commencer.
Ce numéro e-299 met en avant une série de recherches qui analysent cet état de fait, pour le comprendre, pour proposer des ébauches de réponses à ce phénomène de désaffectation et aussi le relativiser. En effet, des actions sont menées à divers échelons pour accompagner les enseignants débutants, pour les encourager, les entourer. Et puis, tous ne quittent pas toujours leur classe parce qu'ils ne s'y sentent pas bien mais parfois aussi parce qu'ils poursuivent d'autres formations, approfondissent leur connaissance du métier ou prennent d'autres responsabilités au sein de leur école.
Joachim De Stercke (Service de Pédagogie Générale et des Médias Educatifs de l'Université de Mons), dont la thèse en cours porte sur une manière de catégoriser les enseignants en début de carrière, a coordonné ce numéro dans lequel interviennent :
Des spécialistes du décrochage des enseignants comme Joséphine Mukamurera (Université de Sherbrooke) et Stéphane Martineau (Université du Québec à Trois-Rivières) qui font le point sur les dispositifs d'induction au Québec.
Christelle Devos (Université catholique de Louvain) qui traite du mentorat et de ses perceptions par les enseignants qu'ils soient ou non débutants.
France Dufour (Université du Québec à Montréal) et Roch Chouinard (Université de Montréal) qui mettent en évidence une alternative au mentorat, un dispositif de renforcement de compétences qui s'adresse directement aux enseignants en début de carrière.
Des collègues suisses (Jeanne Rey et Jacqueline Gremaud) qui explicitent comment le temps partiel peut devenir une manière d'assurer un travail collaboratif conduisant les jeunes enseignants à persister. Sandrine Biémar et coll. (Haute-Ecole Libre Mosane) qui décrivent comment un dispositif d'encadrement peut s'adresser aussi aux enseignants du supérieur et pas seulement à ceux du fondamental ou du secondaire.
Enfin, des formateurs d'enseignants nous font part de la manière dont, pendant leurs premières années, un dispositif de soutien peut être mis en place (Jean-Marc Vifquin et Christian Watthez de la Haute-Ecole Louvain-en-Hainaut ) et de quelle manière ces nouveaux enseignants le vivent (Marc Labeeu Haute-Ecole Galilée).
Ces multiples points de vue sur la thématique de la formation et l'accompagnement des enseignants montre bien combien celle-ci est cruciale. D'une part, pour les enseignants, qu'ils soient ou non débutants, ils se sentiront soutenus, valorisés et reconnus si l'offre de formation leur permet de développer les compétences que la société exige qu'ils exercent. D'autre part, pour les élèves et les étudiants qui bénéficient de leurs services, si nous souhaitons former des apprenants de haut-niveau qui deviendront des hommes et des femmes responsables, ils doivent être formés par des enseignants de qualité qui sont à la hauteur des enjeux personnels, humains et sociétaux d'aujourd'hui. Les adultes de demain seront le reflet de la qualité de la formation qu'ils reçoivent aujourd'hui. A nous de leur offrir un tremplin plutôt qu'une bouée de sauvetage.
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