Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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June 22, 2015 5:36 PM
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Nuits de Fourvière: Les Femmes savantes version psychédélique par Macha Makeïeff

Nuits de Fourvière: Les Femmes savantes version psychédélique par Macha Makeïeff | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Nuits de Fourvière: Les Femmes savantes version psychédélique par Macha Makeïeff



Des Femmes savantes en minijupe, qui mangent des Tuc dans un décor en formica : Macha Makeïeff a choisi d'installer Molière dans les années 70 pour montrer que cette pièce, loin d'être misogyne, parle de l'émancipation des femmes et ses limites. "Trissotin ou Les Femmes savantes" est montré aux Nuits de Fourvière à Lyon, de vendredi à mardi avant une tournée dans une vingtaine de villes de France.
"Un moment de grande folie d'émancipation"

"J'ai toujours été énervée à propos de ce que j'entendais sur la pièce et par ceux qui la qualifiait de misogyne. C'est quand même un très grand poète qui l'a écrite, un homme de la maturité deux ans avant sa mort, un homme plein d'ennemis et de désillusions qui a ce désenchantement des relations entre les hommes et les femmes", expliquait Macha Makeïeff jeudi, à l'issue de la répétition générale.
   
C'est pour montrer ces limites que la directrice du Théâtre de la Criée de Marseille a choisi les années 60/70, avec des femmes outrées qui dressent aussi en filigrane une critique du féminisme.

Cette période est "un moment de grande folie d'émancipation des femmes où même les hommes les plus rétifs se féminisaient, tellement ils ont eu peur de ce mouvement d'émancipation", relève-t-elle de sa petite voix calme.

De gauche à droite Ariste (Arthur Igual), Chrysale (Vincent Winterhalter) et Belise (Thomas Morris) dans "Trissotin ou Les Femmes savantes" de Macha Makeïeff. © Romain Lafabregue / AFP

Une esthétique ancrée dans les années 70

Macha Makeïeff avait déjà monté Les Précieuses ridicules avec son complice de toujours Jérôme Deschamps, avec lequel elle a notamment créé la mythique série Les Deschiens.
   
Dans sa mise en scène, beaucoup de choses passent par l'esthétique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est elle, artiste plasticienne, qui a
réalisé le décor et les costumes. Par leur accoutrement, elle ridiculise ces femmes qui veulent se marier à la philosophie.

La mère, Philaminte, interprétée par Marie-Armelle Deguy, est délicieusement hystérique, vêtue d'une inénarrable combinaison violette en velours assortie de bottines blanches vernies.
   
La belle-soeur Bélise, travestie par l'excellent ténor Thomas Morris, pousse la chansonnette à capella entre deux alexandrins dans des tenues d'un
vert navrant qui s'accorde à merveille avec sa coupe au carré grisonnante.
   
Quant à la fille, Armande (Maud Wyler), demi-chignon sur le sommet du crâne, minirobe rose et gilet moutarde, elle semble totalement dépassée à côté de sa soeur Henriette (Vanessa Fonte), tout droit sortie de "Chapeau melon et bottes de cuir", qui lit Paris-Match.

De gauche à droite Armande (Maud Wyler) , Philaminte (Armelle Deguy) et Belise (Thomas Morris) dans "Trissotin et Les Femmes savantes" de Macha Makeïeff. © omain Lafabregue / AFP
   
Une critique du féminisme qui n'épargne pas les hommes

Dans cette version psychédélique, sombre malgré les couleurs acidulées des seventies, les hommes en prennent aussi pour leur grade. Car ils sont dans un tel "désarrois devant l'illimité féminin, du plaisir, du désir, du désir de savoir".
   
C'est d'ailleurs parce, que pour elle, cette pièce parle autant des hommes que des femmes, qu'elle a repris le titre originel de Molière. Et à voir le Trissotin (Geoffroy Rondeau) en poète diva ridicule aux allures de Conchita Wurst, on se demande même si les hommes peuvent encore séduire les femmes.
   
"Justement, comme il y a un peu abus de faiblesse" (car Trissotin lorgne la dot de la famille et cherche à épouser Henriette en séduisant la mère par des poèmes scabreux), "il fallait que ce soit un personnage avec cette ambiguïté là".
   
La petite musique de Molière à la lettre

Rarement Molière aura été autant sorti de son époque et pourtant, rarement les alexandrins auront été si agréables à écouter. La scène y fait un peu : le petit théâtre antique de Fourvière dans l'air chaud et orageux du mois de juin.
   
Mais c'est surtout la diction qui impressionne, tellement fluide et moderne où pas un mot n'est écorché. "C'était une des données que je m'étais fixée et déjà, dans le choix de la distribution, ça s'est fait aussi là-dessus", insiste Macha Makeïeff. La troupe a été accompagnée d'une répétitrice, comme à l'opéra, car Molière, "c'est comme une partition, il est pas question de sauter une note".
   
La pièce "Trissotin ou Les Femmes savantes" est donnée aux Nuits de Fourvière de vendredi à mardi. Elle tournera ensuite dès l'automne à Orléans, Amiens, Tremblay-en-France, Nice, Reims, Saint-Denis, Créteil, Angers, Marseille, Tours, Saint-Nazaire, Tarbes, Montpellier, Maubeuge, Draguignan, Toulon et Perpignan.

 

 

Photo  © Romain Lafabregue / AFP

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March 17, 2015 3:21 PM
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Tartuffe ou l'Imposteur, mise en scène Benoît Lambert

Tartuffe ou l'Imposteur, mise en scène Benoît Lambert | Revue de presse théâtre | Scoop.it

L'histoire d'une famille recomposée au bord de la décomposition, sous les assauts redoutables d'un outsider. Quand Molière présente Tartuffe à Versailles pour la première fois en 1667, il a dans le collimateur les faux dévots et les dogmatiques. Benoît Lambert, nouveau patron du Centre dramatique national de Dijon, en livre une lecture différente : loin de l'image machiavélique du Tartuffe manipulateur, il campe un vulgaire capteur d'héritage, débouté à la fin. L'œuvre perd de sa noirceur effrayante, mais gagne en verve comique. L'ironie de Molière éclate à tout va, au fil d'alexandrins truffés de bombes à retardement... Cette version « matérialiste » est d'autant plus convaincante que c'est bien le duo d'Orgon, le maître de maison, et de Dorine, la suivante, qui tire la couverture à soi. Marc Berman et Martine Schambacher se mènent une lutte féroce avant que tout ne rentre dans l'ordre... social.


Emmanuelle Bouchez.

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March 14, 2015 12:40 PM
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Tartuffe, un « gueux » dans une famille bourgeoise

Tartuffe, un « gueux » dans une famille bourgeoise | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Fabienne Darge dans Le Monde :

 

Encore un Tartuffe ? Eh oui, encore un Tartuffe. La pièce de Molière a plus que jamais de quoi interroger notre présent, en ces temps où le fanatisme religieux fait son lit sur une forme de faillite morale, de perte de substance généralisée. Encore un Tartuffe, donc, mais celui-ci, créé par Benoît Lambert à l’automne 2014 en son Centre dramatique national de Dijon, et aujourd’hui présenté à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), éclate de vie et d’intelligence – ce qui n’avait pas forcément été le cas des dernières versions de la pièce que l’on a vues, signées par Luc Bondy et Galin Stoev.

Et surtout, ce Tartuffe renoue avec une dimension fondamentale chez Molière, qui a été bien oubliée ces dernières années : le rire. Molière est drôle, la vis comica est chez lui intelligence suprême. Et Dieu sait que l’on rit, dans ce Tartuffe, d’un rire à la fois clair, jaune et noir.

« Le jour où l’on rejouera Tartuffe, il faudra trouver un garçon charmant, inquiétant et très intelligent. On doit sentir depuis le début de la pièce que c’est un individu dangereux mais n’avoir pas de haine pour lui. Or, dans toutes les représentations de Tartuffe, dès le commencement, on le couvre de haine. Non. Il est charmant, inquiétant », écrivait Louis Jouvet en 1940, en une interprétation qui a servi de guide à Benoît Lambert.

 

 

Fabienne Darge pour Le Monde  ---> http://www.lemonde.fr/scenes/article/2015/03/12/la-revanche-sociale-de-tartuffe_4592510_1654999.html

 

Lire l'article entier dans son site d'origine

 

Tartuffe ou l’Imposteur, de Molière. Mise en scène : Benoît Lambert. Théâtre de la Commune, à l’Embarcadère (en face du théâtre), 5, rue Edouard-Poisson, Aubervilliers. Mo Aubervilliers-Pantin-Quatre chemins. Au retour, navette vers Paris du mardi au vendredi. Tél. : 01-48-33-16-16. Mardi et mercredi à 19 h 30, jeudi et vendredi à 20 h 30, samedi à 18 heures, dimanche à 16 heures, jusqu’au 29 mars. De 6 à 23 €. Durée : 2 heures. Puis tournée jusqu’à fin avril, à Auxerre et Dijon.

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February 17, 2015 12:49 PM
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17 février 1673. Molière ne meurt pas sur scène. Mais dans son lit, étouffé par son sang. | Site mobile Le Point

17 février 1673. Molière ne meurt pas sur scène. Mais dans son lit, étouffé par son sang. | Site mobile Le Point | Revue de presse théâtre | Scoop.it
17 février 1673. Molière ne meurt pas sur scène. Le récit de sa dernière journée (Publié par Le Point)
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December 2, 2014 4:25 PM
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Tartuffe ou l’imposteur (Molière / Benoît Lambert)

Tartuffe ou l’imposteur (Molière / Benoît Lambert) | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur le blog "Au poulailler" : 

 

« Si vous étudiez Tartuffe depuis Molière jusqu’à nos jours, vous verrez, dans ce qu’on dit de la pièce à chaque époque, qu’elle est devenue le reflet antireligieux d’une époque. Et cela subsiste encore. Quand une erreur s’est imposée à ce point, comment faire ? » C’est à partir de cette réflexion de Louis Jouvet[1] que Benoît Lambert construit sa relecture de Tartuffe. Le traditionnel faux dévot n’est plus l’homme répugnant et dangereux qui fait éclater une cellule familiale solide et vertueuse en embobinant le naïf Orgon, mais un gueux charmant qui entre dans le délire d’un bourgeois excessif et profite de ses offrandes le temps qu’il peut. L’aspect anticlérical de l’œuvre est ici effacé pour mettre en lumière sa dimension sociale, la lutte des places, la confrontation des systèmes de valeur des classes, et la possibilité in fine de perturber l’ordre établi.

Car si Tartuffe est dangereux, c’est parce qu’il s’immisce dans une classe qui n’est pas la sienne, parce qu’il fait éclater au grand jour la décadence morale de son chef et finit même par porter atteinte à sa propriété privée, valeur bourgeoise par excellence. L’intervention royale sert alors ici à écarter le perturbateur de la hiérarchie en remettant chacun à la place qui lui est destinée : le gueux en prison et la haute à la prière pour que plus rien ne bouge.

 

Myrto Reiss pour le blog "Au poulailler"

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE 

 

Tartuffe ou l’imposteurTexte de Molière, mise en scène de Benoît LambertDu 6 au 22 novembre 2014, puis du 21 au 23 avril 2015, Théâtre Dijon BourgogneDu 10 au 25 mars 2015 au Théâtre de la Commune (Aubervilliers)Tournée jusqu’en avril 2015Renseignements : www.tdb-cdn.com

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November 26, 2014 8:11 AM
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« Le Misanthrope » de Molière, mise en scène de Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille

« Le Misanthrope » de Molière, mise en scène de Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par le blog "Un fauteuil pour l'orchestre" :

 

Décapant ! Thibault Perrenoud signe une mise en scène de haute volée, dynamique, d’une énergie affolante. Et sacrément intelligente. C’est une plongée en apnée dans la psyché humaine avec toutes ses ambivalences, ses ambiguïtés. Alceste n’est pas plus misanthrope que vous et moi. C’est un homme en crise dans une société en crise, société du paraître qu’il dénonce avec rage. C’est un Alceste écorché, à vif, dans l’urgence d’un profond malaise. Les personnages sont dépoudrés, décorsetés, désamidonnés, dépouillés de toute affectation pour en atteindre l’essence même et disséquer leurs affects. Et si Alceste finit littéralement à poil c’est qu’il s’est dépouillé, lambeaux après lambeaux, de ce qui l’engonçait, pour atteindre la vérité. Sa vérité. La vérité toute nue n’étant plus une métaphore. Cette mise en scène c’est un tourbillon, un carrousel mondain affolé où les personnages se cognent, aveuglés ou lucides, violemment les uns aux autres. Amour, amitié, haine, cruauté, jalousie… C’est une spirale où la couleur des sentiments affolés claque sous le vernis, vernis qui craque de tout côté et émiette les personnages. La langue aussi claque. Langue on le sait superbe, alexandrins dont les comédiens s’emparent avec une aisance confondante. On pourrait pinailler d’entendre soudain une langue contemporaine qui brutalement s’immisce sans crier gare. Qu’importe en fait. Quand les sentiments s’épuisent la langue s’essouffle. On sursaute devant cette audace crâne d’entendre Alceste dire soudain comme à court d’argument à l’instant de la rupture « Dégage ». C’est que la langue aussi est un artifice dont il faut s’ébrouer. C’est audacieux mais le « chiche » de Thibault Perrenoud est gagnant. Ce n’est pas moderniser la pièce mais simplement démontrer sa toujours modernité.

 

Denis Sanglard pour le blog "Un fauteuil pour l'orchestre"

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

 

Autre critique , signée Alban Orsini, pour Culturopoing, exprimant un avis diamétralement opposé : http://www.culturopoing.com/scenes-expos/le-misanthrope-m-e-s-thibault-perrenoud

 

 

  Et aussi : critique de Philippe Person pour le blog "Froggy's Delight" : http://www.froggydelight.com/article-15508-Le_Misanthrope.html

 

Le Misanthrope (L’Atrabilaire amoureux) de Molière
mise en scène, Thibault Perrenoud

Théâtre de la Bastille
76 rue de la Roquette
75011 Paris
Du 18 novembre au 20 décembre 2014 à 19h, dimanche à 15h
Relâche les 20/23 et 27 novembre, 1er et 7 décembre
Réservations 01 43 57 42 14
www.theatre-bastille.com

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November 12, 2014 7:01 PM
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Jérémy Lopez réinvente Scapin avec génie

Jérémy Lopez réinvente Scapin avec génie | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Paru dans le blog "Hier au Théâtre" :

 

Laurent Brethome, jeune metteur en scène associé au Théâtre Jean Arp de Clamart, nous convie à une farce noire en revisitant intégralement Les Fourberiesde Scapin. De l’ami Molière subsiste une dénonciation des bourgeois cupides et démiurges. Pour le reste, ce classique subit un lifting en règle et se débarrasse avec agilité de la lourdeur « Commedia dell’arte ». Centrée sur la solitude d’un valet abandonné de tous, pathétique même dans son désarroi, cette version restera dans les annales pour la cohérence et la modernité de sa lecture et pour son interprète-titre, le fabuleux Jérémy Lopez. Voyou au grand cœur, ressort sur pattes le pensionnaire du Français a eu raison de s’écarter quelque temps de la maison de Molière pour justement s’emparer d’une comédie quelque peu délaissée… Un must see ! 

De nos jours, sur les docks d’un port de commerce à Marseille ou à Naples… Scapin, domestique d’une intelligence renversante, domine son petit monde. Aussi bien les pater familias avares et idiots que leurs enfants enragés d’amour et désespérés. Tout bonnement indispensable, le valet tire et embrouille les ficelles de ses manigances implacables, impliquant notamment un sac à bastonnade célébrissime.

 

Finies les perruques et les poudres, place aux loubards en tout genre et racailles louches. Impossible de ne pas penser aux ambiances koltésiennes (Quai Ouest, Dans la solitude des champs de coton) avec cette version corrosive et outrancière où les trafics règnent en maître. On rit jaune avec Laurent Brethome. Massacre à la tronçonneuse pour référence, slashers à gogo : Scapin en mode film d’horreur burlesque, sur fond d’hémoglobine jouissif. On ne s’ennuie pas une seconde ici, les joyeux drilles de la compagnie Le Menteur volontaire brille par leur justesse et leur réactivité. Mais, évidemment, Jérémy Lopez domine la distribution avec une gourmandise de jeu délectable. On n’aurait pu rêver Scapin plus intense. Le jeu clownesque du jeune comédien sied à merveille au rôle de ce bouffon cérébral. Son acuité du monde révèle un état de désabusement profond : combattant l’injustice des puissants, son impuissance au fond l’accable et le vernis de la rigolade s’écaille. Le final de la pièce rejette toute apparence de comédie pour sombrer dans une tragédie amère. Ce magicien des affaires amoureuses, tout ensanglanté, ne participera pas aux deux mariages et à la liesse générale.  « Et moi, qu’on me porte au bout de la table, en attendant que je meure. » : l’ultime réplique de Scapin résonne cruellement. Laissé pour compte comme un vulgaire cabot jeté sur la route; Jérémy Lopez agonise sans aucune reconnaissance. Désillusion terrible pour cet homme qui aura tout donné pour les autres.

Pour sûr, on se souviendra de ces Fourberies de Scapin ! Laurent Brethome déroule sa vision sombre de la farce moliéresque en ciblant sa lecture sur l’isolement d’un valet dont l’intelligence hors du commun causera sa perte. L’actualisation pertinente sur fond de violence sociale des propos du père de la comédie classique s’avère haletante de bout en bout. Un pur régal. Foncez-y absolument.

 

Paru dans le blog Hier au théâtre

 

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October 21, 2014 2:22 PM
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Schiaretti révolutionne l’approche du rôle d’Agnès dans L’Ecole des femmes. Sensationnel! | Les lendemains de la générale - Lexpress

Schiaretti révolutionne l’approche du rôle d’Agnès dans L’Ecole des femmes. Sensationnel! | Les lendemains de la générale - Lexpress | Revue de presse théâtre | Scoop.it

C’est l’histoire d’un homme qui a si peur d’être cocu qu’il élève une oie bĺanche pour en faire une femme si bête qu’elle n’aura pas l’idée de le tromper. Et bien sûr, ça ne marche pas. Mis en scène par Christian Schiaretti, ce tube de Molière acquiert ici une dimension sensationnelle. Et totalement inattendue.

D’abord parce que la scénographie de lanternes japonaises et de paravents peints nous indique un autre monde, lointain, exotique et cependant familier. Ce monde, Robin Renucci l’ouvre plus largement encore en adoptant, sous un maquillage outré, un style de jeu évoquant la puissante étrangeté du théâtre traditionnel japonais. Il n’est pas jusqu’au jeune prétendant d’Agnès dont la tête blessée, ceinte d’un bandage blanc, ne rappelle les kamikazes du Soleil levant.

Comédien passionnant, Renucci explore, d’année en année, les ressorts les plus cachés de l’art de la comédie. Il fuit le naturel pour trouver dans l’artifice une vérité plus grande. Son exigence est un peu celle d’un Jouvet de notre temps. On se souvient de son Don César ténébreux (Ruy Blas) et on admire tout autant cet Arnolphe rieur et sombre, aussi juvénile dans son amour que sénile en son erreur.

Le plus stupéfiant n’est pas là mais dans la conception du personnage d’Agnès ( étonnante Jeanne Cohendy). Gobe-lune, gourde et toute molle dans sa robe de faille bleue,  Agnès lit les fameuses maximes sur le mariage et découvre, dans ce catalogue d’interdits détaillés, l’existence de plaisirs qu’elle ne soupçonnait pas. Peu à peu, loin de l’accabler, cette lecture la galvanise et c’est remplie de joie et de confiance en la vie qu’elle sourit, comme une fleur enfin au soleil.

Plus de trois siècles après la création du rôle, Christian Schiaretti a donc eu cette intuition formidable: ce n’est pas tant l’amour qui émancipe Agnès, que la lecture. Les hommes le savent bien qui, longtemps, ont craint pour leurs femmes l’influence des romans. Molière n’y avait peut-être pas pensé? Pas sûr… Gageons que cette interprétation enthousiasmante fera des émules. L.L.

 

  Laurence Liban pour son blog "Les lendemains de la générale" avec l'Express CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE 

L’Ecole des femmes de Molière

TNP de Villeurbanne (Rhône-Alpes). Jusqu’au 7 novembre puis en tournée avec les Tréteaux de France

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October 3, 2014 6:37 PM
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Les Fourberies de Scapin - Brethome / Teaser

Les Fourberies de Scapin Mis en scène par Laurent Brethome

 

Cie Le Menteur Volontaire + d'infos sur : http://www.lementeurvolontaire.com/

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September 23, 2014 6:59 PM
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Tartuffe se porte bien

Tartuffe se porte bien | Revue de presse théâtre | Scoop.it

« Il y a des gens qui font collection de Tartuffes » écrivait François-Régis Bastide en 1969. Je commence à être de ces « gens pas tout jeunes » qui se livrent à des comparaisons. Eh ! bien, je vous le dis : voilà unTartuffe réussi ! Il ne manque pas un jeu de scène, pas un accessoire, un geste de mains, un toucher d’étoffe, une caresse, une toux.

Tartuffe (Michel Vuillermoz), se porte bien. Il n’est ni « gros », ni « gras », mais il a la mine égrillarde, le sourire narquois et le regard coquin. Pour  Galin Stoev, qui met en scène la comédie de Molière, plus personne n’est à sa place dans la famille d’Orgon (Didier Sandre). Est-ce depuis la mort de sa femme ? Sa nouvelle épouse, Elmire (Elsa Lepoivre), n’a aucune autorité sur les enfants du premier lit, Mariane (Anna Cervinka), et Damis (Christophe Montenez). Dorine (Cécile Brune) s’est substituée à la mère défunte et tient la dragée haute au maître qui se laisse manipuler par Tartuffe, lequel convoite la femme, la fille et la fortune.

 Danielle Dumas pour son blog D. Dumas, théâtres

 

 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE 

 

 

Tartuffe de Molière

Mise en scène de Galin Stoev

Comédie-Française, salle Richelieu

0825 10 1680

jusqu’au 17 février

www.comedie-francaise.fr

 

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July 21, 2014 8:42 AM
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Gwenaël Morin, le permanent du spectacle

Gwenaël Morin, le permanent du spectacle | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Pendant ce temps. Gwenaël Morin et sa troupe devraient présenter un Molière chaque soir du mardi au vendredi et les quatre Molière d'affilée, le samedi.

 

Pendant ce temps, à Lyon, Gwenaël Morin rase les murs. Il est metteur en scène et directeur du Théâtre du Point du jour. Tous ses spectacles ont été annulés. Les acteurs sont fâchés, les spectateurs déçus et les pouvoirs publics ayant accordé des subventions, surpris. Il donne rendez-vous dans un café discret, prend place à bonne distance de l'entrée.

Encore un intermittent qui fait grève ? Vous n'y êtes pas : c'est exactement le contraire. Gwenaël Morin a introduit en France le théâtre permanent. Son truc, c'est de jouer tout le temps, sans décors, sans costumes, sans éclairage. « Ce que je cherche, dit-il, c'est la beauté et la permanence, par-dessus le temps et la mort. » Il parle du théâtre comme d'un haut-fourneau dont jamais le feu ne doit s'éteindre. Il parle de jouer « à corps perdu, aveuglément, au risque de tout perdre mais aussi de toucher le beau, l'inattendu ». Parce qu'au théâtre, du moins dans les pièces des autres, tout est toujours trop prévu. Quel paradoxe, ce spectacle vivant où tout est réglé comme du papier à musique !

De fait, un imprévu s'est produit le 4 juin alors que sa troupe jouait Ajax, de Sophocle, pendant le festival des Nuits de Fourvière. Une comédienne a glissé sur le sol mouillé et s'est déchiré les ligaments du genou. Interruption de la pièce, annulation des dates suivantes. Six jours plus tard, nouvel essai. La comédienne joue assise. Mais l'orage gronde. Après trente minutes de jeu, alors qu'Ajax s'exclame : « Ô obscurité, ma lumière ! (…) Je ne suis digne désormais d'être secouru ni par les dieux ni par les mortels. La puissante fille de Zeus me tourmente jusqu'à la mort. Où fuirai-je ? Où m'arrêterai-je ? », à ce moment, donc, le ciel se déchire et la pluie battante met en fuite les spectateurs. Le metteur en scène tente d'encourager ses acteurs par de grands gestes mais ses batteries sont déjà plates. Dans la foulée, il annule tout : Ajax et les deux autres Sophocle que sa troupe devait jouer jusqu'à fin juillet.

« On n'arrête pas le théâtre permanent pour un genou, reconnaît, piteux, Gwenaël Morin dans ce café des bords de Saône. C'est pourtant ce qui s'est passé. Les acteurs n'ont pas compris. Ils m'ont dit que c'était du délire. Ça me fait tellement mal de les avoir plantés. »

Dans l'opinion publique, le burn-out est une pathologie qui concerne davantage les médecins urgentistes, les profs de banlieue et les opérateurs en Bourse que les metteurs en scène. Sans doute parce qu'à force d'associer les mots « acteurs » et « intermittents », l'idée s'est installée que cette catégorie socioprofessionnelle aurait une relation distante au travail et à l'effort. Qu'ils répètent vaguement, font grève, jouent un peu, pointent à l'intermittence et songent à la saison suivante. Evidemment, rien de tout cela n'est vrai pour Gwenaël Morin qui, à force de jouer sans relâche, a craqué. « Une goutte a fait déborder le vase, dit-il en cherchant ses mots.C'est inexplicable, inextricable. Je flippe, je m'épuise, je casse tout. »

A écouter ce démiurge en petits morceaux, on comprend qu'une des raisons de l'épuisement de Gwenaël Morin, c'est d'être resté le seul, en France, à pratiquer le théâtre permanent. « J'ai monté une troupe payée tout le temps, pour jouer tout le temps, dans un théâtre ouvert tout le temps. C'est quand même pas incongru, pas révolutionnaire, non ? Pourquoi tout le monde ne fait pas ça ? »


« JOUER JUSQU'À L'ÉPUISEMENT »

Ça, comme il dit, ce sont près de vingt spectacles montés en cinq ans (record à battre), depuis l'expérience d'un théâtre gratuit à Aubervilliers en 2009 jusqu'à la responsabilité du Théâtre du Point du jour à Lyon en 2013, en passant par de longues nuits au Théâtre de la Bastille à Paris durant lesquelles s'enchaînent les pièces de Fassbinder, Molière, Racine, Büchner, Shakespeare. Pas de costume, pas d'éclairage, pas de sonorisation et, pour tout décor, des slogans au feutre sur du papier scotché qui rappelle les oeuvres du Suisse Thomas Hirschhorn, dont le metteur en scène est très proche. Comme si cela ne suffisait pas, Gwenaël Morin a pris l'an dernier la charge de jeunes sortis du Conservatoire à qui il a fait jouer Molière sans interruption, avec des rôles tirés au sort. En octobre, ils devraient présenter un Molière chaque soir du mardi au vendredi et les quatre Molière d'affilée, le samedi.

Tout cela rencontre un énorme succès public : des salles combles, des places à 5 euros, pas de réservation. « Combien de fois un directeur de théâtre m'a dit : “Je ne peux pas te programmer trois fois, j'aurai pas le public.” Je réponds qu'on s'en fout, qu'on est subventionné, qu'on peut jouer jusqu'à l'épuisement, que quelque chose finira par se passer et le public par venir ! Et ça marche, mais on me dit : “Morin, tu montes des Molière, c'est facile à remplir.” Qui a dit qu'il fallait des trucs difficiles à remplir ? Qu'est-ce qui compte, l'expérience du théâtre, ou l'orgueil de défendre un auteur qui n'intéresse personne ? »

Une heure est passée. Gwenaël Morin s'anime, s'enflamme à défendre son théâtre frugal et permanent dont il oublie qu'il a été interrompu. Ça lui revient. Il s'accuse d'inconséquence, d'égoïsme. Se souvient qu'il n'a pas passé un seul jour de vacances avec ses enfants. Dit qu'il ne sait pas comment il va relancer tout ça. Et soudain, repart à l'attaque. « Les autres, ils paient des employés pour prendre des réservations alors que leur théâtre n'est jamais plein ! On organise la pénurie. On organise l'exclusion ! Le vrai luxe du théâtre, c'est la générosité des acteurs, leur disponibilité quotidienne. A Avignon, si la pièce est bien, on ne peut pas la voir. Si on arrive à entrer, c'est qu'on n'est pas dans le bon spectacle. Pourquoi ? Pourquoi ? »


Serge Michel pour Le Monde 

serge.michel@lemonde.fr

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May 4, 2014 9:47 AM
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La troupe du Point du Jour donne un coup de jeune à Molière. Bluffant !

La troupe du Point du Jour donne un coup de jeune à Molière. Bluffant ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Théâtre. Une « École des femmes » restituée, non sans humour, dans toute sa cruauté et sa violence.

 


Avec « L’École des femmes », le théâtre du Point du Jour remet Molière sur le métier. Par crainte d’être trompé, Arnolphe décide d’épouser Agnès, une jeune ingénue qu’il a élevée dans l’ignorance. Mais mal lui en prend ! Cet « autoportrait » de Molière (son avant-dernière pièce) n’a rien perdu de sa modernité, si l’on veut bien considérer un désir d’hymen avec une ravissante idiote et le peu de considération que le barbon a pour l’autre sexe. Le choix de cette pièce ne doit rien au hasard.

Ce texte forme, avec « Tartuffe », « Don Juan » et « Le Misanthrope », une trilogie présentée à l’automne dernier, la clé de voûte de l’œuvre de Molière. Ces quatre pièces rappellent aussi l’aventure d’Antoine Vitez qui avait constitué une compagnie d’une douzaine de comédiens qui, pendant plus de sept mois, a répété ces quatre pièces, par la suite jouées successivement, avec l’idée que chacune d’entre elles est l’histoire d’une journée. Projet annoncé pour le mois d’octobre prochain au Point du Jour : une pièce par soir, du mardi au vendredi, et l’intégrale le samedi !

Pour ce quatrième volet, Gwénaël Morin a fait appel aux douze comédiens, issus du Conservatoire de Lyon, à l’origine de cette aventure. Avec une différence, le metteur en scène leur a laissé la bride sur le cou, n’intervenant que pour les derniers réglages.

Le résultat est à la hauteur du culot et du talent de ces jeunes interprètes. Ni décor, ni costumes, un texte mis en bouche sans fioritures, de manière parfois brutale en écho à la violence du sujet qu’il aborde. Une troupe soudée, qui ose quelques coupures dans les mots pour créer des effets comiques.

Julien Michel (Arnolphe) et Chloé Giraud (Agnès) mènent l’affrontement avec un mélange de panache et de dérision qui rajeunit Molière.

 

Jusqu’au 31 mai.

Théâtre du Point du Jour, 7, rue

des Aqueducs Lyon 5e. 5 €. www.lepointdujour.fr

 

 

Antonio Mafra pour Le Progrès de Lyon

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April 21, 2014 3:18 PM
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"Le Misanthrope" de Molière, mise en scène de Clément Hervieu-Léger - YouTube

On a tous en mémoire le Misanthrope de Molière. Depuis quelques jour, la Comédie Française nous invite à redécouvrir ce texte dans ce qu'il a peut-être de plus douloureux : un homme qui refuse le mensonge face à un autre qui accepte le compromis.

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March 28, 2015 4:43 PM
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Martine Schambacher, Anne Cantineau, Sarah-Jane Sauvegrain : trois désirs d’actrice

Martine Schambacher, Anne Cantineau, Sarah-Jane Sauvegrain : trois désirs d’actrice | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Martine Schambacher, détonante Dorine

 

Metteur en scène d’une toute autre envergure, Benoît Lambert dirige à Dijon le théâtre de Bourgogne. Il monte « Tartuffe », quelques mois après celui, passionnant, proposé par Luc Bondy à l’Odéon. La pièce se prête à bien des interprétations et celle de Lambert tient tout autant la route. Lambert se détache du temps de Molière et de l’hypocrisie religieuse que l’auteur dénonçait. Transposé dans une époque plus contemporaine, son Tartuffe est un malfrat, un affairiste, là pour piquer le pognon des riches (en l’occurrence celui d’Orgon, genre industriel ou banquier), un « voyou sympathique » ose dire Benoit Lambert. N’exagérons rien. Cependant il est assez piquant et même réjouissant de voir cette mise en scène après avoir lu dans la presse les comptes rendus d’audience croquignolets du procès autour du fric de madame Bettencourt.    

Dans « Tartuffe », il y a un personnage qui joue un rôle particulier, c’est Dorine, la suivante de Marianne, la fille d’Orgon qui aime Valère mais que le père veut marier à Tartuffe. Bien plus qu’une suivante, c’est un démiurge, une meneuse de revue, c’est elle qui, sans la ramener,  manigance tout en prenant soin de tout le monde. Toute la sympathie de Molière va à cette ingénieuse servante. Et tout cela, dans la proposition de Lambert, est porté au pinacle par l’actrice Martine Schambacher. Il faut la voir veiller aux grains, servir des petits verres, inventer des petits gestes de vie et offrir un brouet d’humanité à son personnage. Benoit Lambert avait déjà travaillé avec elle en la mettant en scène dans le formidable « Que faire ? » qu’elle jouait en tandem avec François Chattot. Il savait ce qu’il faisait en la choisissant, et c’est avec sa complicité que l’actrice, mine de rien, infléchit le spectacle, et fait de Dorine, plus qu’ailleurs, le pivot de la pièce.

 

Publié par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog de Mediapart :

 

Il arrive que des spectacles soient infléchis par l’amour qu’un metteur en scène porte à une actrice, à un acteur, ou à un couple formé par un acteur et une actrice (toutes les combinaisons sont possibles), il arrive que le spectateur reçoive cet amour comme une offrande et l’honore de ses feux. Trois spectacles récents déploient les ailes de ce désir.

Sarah-Jane Sauvegraiin, belle Marianne

Pourquoi Frédéric Bélier-Garcia qui dirige le nouveau théâtre d’Angers a-t-il  mis en scène  « La caprices de Marianne » d’Alfred de Musset ? Pour une jeune actrice, qui apparaît tout de blanc vêtue, au centre de la scène quand le rideau se lève, Sarah-Jane Sauvegrain l'interprète de Marianne. Elle sort du Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique, c’est probablement son premier grand rôle. Un beau rôle.

L’obéissante Marianne a fait un mariage de raison avec un homme plus âgée qu’elle. Le timide Célio en pince pour elle, il délègue auprès de la belle, Octave, un cousin de Marianne laquelle va tomber amoureuse de ce cousin noceur et buveur. Un amour non payé de retour. Vilar avait exhumé cette pièce parfaitement romantique avec Gérard Philipe dans le rôle d’Octave et Geneviève Page dans celui de Marianne. Après la mort de Gérard Philipe, un coffret réunissant plusieurs 33 tours  donnait de larges extraits sonores de plusieurs spectacles du TNP, le coffret figurait dans la discothèque de mes parents et j’entends encore la voix de l’acteur se casser sur le final « Je ne vous aime pas Marianne, c’était Célio qui vous aimait ».

 

Lire l'article entier ---> http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-thibaudat/260315/martine-schambacher-anne-cantineau-sarah-jane-sauvegrain-trois-desirs-d-actrice

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March 16, 2015 6:37 PM
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Tartuffe en toute fidélité

Tartuffe en toute fidélité | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Armelle Héliot pour son blog du Figaro "Le Grand Théâtre du Monde"

 

Benoît Lambert a réuni une distribution solide pour mettre en scène à nouveau une des grandes pièces de Molière. Il accompagne son travail de longues analyses. Mais l'essentiel est sur le plateau : intelligence et énergie.

Un classique traité avec probité, fidélité. Une mise en scène qui n'appuie sur aucune interprétation rigide et qui laisse le génie de Molière s'épanouir simplement.

Qui veut voir une histoire de famille plutôt qu'une charge contre les faux dévots, qui veut entendre le point de vue des femmes et l'aveuglement de certains hommes, verra tout cela : c'est au coeur de l'écriture de Molière d'être irisée de plusieurs significations possibles.

Ce travail sur Tartuffe après Les Fourberies de Scapin et Le Misanthrope est une création faite dans le cadre de la programmation du centre dramatique de Dijon dont Benoît Lambert est directeur.

 

Lire l'article entier d'Armelle Héliot : http://blog.lefigaro.fr/theatre/2015/03/tartuffe-en-toute-fidelite.html



Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, salle de l’Embarcadère (en face)  à 19h30 les mardi et mercredi, à 20h30 les jeudi et vendredi, samedi 18h00, dimanche 16h00 (01 48 33 16 16). Durée : 2h00. Jusqu’au 29 mars. Puis à Auxerre, les 8 et 9 avril et à Dijon les 21, 22, 23 avril.

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March 9, 2015 5:29 PM
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Tartuffe ou l'imposteur, de Molière mise en scène Benoît Lambert

Le Tartuffe, Molière, mise en scène Benoît Lambert, au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers du 10 au 29 mars

http://lacommune-aubervilliers.fr/tartuffe-ou-l-imposteur

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December 9, 2014 5:42 PM
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"Le Misanthrope", mise en scène Thibaud Perrenoud

"Le Misanthrope", mise en scène Thibaud Perrenoud | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 Vu par arte , reportage vidéo de 2mn

 

Le "Misanthrope", pièce la plus jouée de Molière, écrite il y a quatre siècle, peut elle encore toucher le public d'aujourd'hui ? La compagnie Kobal't fait le pari que oui.

Le "Misanthrope" est la pièce la plus représentée de Molière. Rien que La Comédie Française l'a jouée près de 2500 fois. Tout le monde connaît l'histoire d'Alceste qui rejette le monde et ses compromissions. Ce qu'on connait moins, c'est son amour fou pour Célimène que dépoussière la mise en scène, un rien déjantée, de la Compagnie Kobal't au Théâtre de la Bastille à Paris. Le reportage de Lionel Jullien et Alexis de Favitski   -


Cliquez sur le lien pour voir le reportage vidéo : http://info.arte.tv/fr/theatre-un-misanthrope-dejante#sthash.Jqrs0bmL.dpuf

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November 28, 2014 6:41 PM
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«Georges Dandin», sacré parano

«Georges Dandin», sacré parano | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Libération :

 

Quoiqu’inspiré par le Jura natal du metteur en scène Hervé Pierre, Georges Dandin ressemble ce soir à un paysan russe : grosse et fausse barbe rousse, carcasse solide et droite plantée sur le plateau. Son litron de blanc pourrait être une bouteille de vodka tue-mouche. Il ne lui manque que la toque, la neige et les bottes pour jouer dans l’Ours, de Tchekhov.
Jérôme Pouly interprète ce moujik aux poches pleines et au cœur troué : plus une ombre de grotesque en lui. Dandin, le péquenot français enrichi qui a commis l’erreur d’épouser une «sang bleu» pour s’anoblir, le bonhomme qui a voulu péter plus haut que son cul est ici purifié par sa colère, par l’impuissance de cette colère. La sottise, les désirs, les blessures, la méchanceté et la vanité des autres dansent la gigue autour de sa violence immobile, contenue, comme des lutins autour d’un chêne. Et lui, qui est aussi tout ce qu’ils sont, sans rémission, n’est soudain plus que ça : le dindon exaspéré d’une farce qu’il a voulue, qu’il subit et qu’il commente.

«Maux cuisants». Il rumine et paraphrase sa fureur devant une immense cabane de bois sombre, au fond de la forêt, dans une splendide scénographie d’Eric Ruf. Sa femme Angélique et lui vivent à l’étage, comme dans les vieilles maisons birmanes. A certains moments, la percussion qui accompagne les brefs intermèdes dansés rappelle le gamelan indonésien. Il y a aussi de la flûte. On est au théâtre, donc ailleurs. En 1668, Molière a conçu Georges Dandin ou le mari confondu pour un grand divertissement royal donné à Versailles, afin de célébrer la paix d’Aix-la-Chapelle. Une chansonnette, murmurée a cappella et en clôture par Simon Eine, est ce qui reste des ballets qui suivaient : «Je souffre des maux cuisants/ C’est de n’oser dire/ Tout ce que je sens.» Les acteurs nous regardent comme marionnettes au repos. On a salement fait sa fête à Dandin. Elle est finie.

Contrairement à ce qu’affirme la chansonnette, ce paysan perverti par lui-même ose dire ce qu’il sent. Il ne fait même que ça. Il commente, disions-nous : le commentaire n’appartient pas à l’homme d’action. C’est pourquoi la pièce de Molière, avant tout, est une démonstration paranoïaque. Aucune évolution de caractère, répétition infernale des situations : dès la première réplique, tout est là, conscient, annoncé. S’adressant à lui-même autant qu’à nous, le public, se confondant avec le personnage qu’il craint d’être devenu mais veut être, Dandin a tout compris de son erreur, de son malheur. Cette compréhension est la seule cause d’orgueil qui lui reste. «Vous l’avez voulu, Georges Dandin…» Il chérit son malheur comme seul peut le faire un homme qui a voulu perdre, mais il s’en plaint : c’est une victime antipathique. Les trois actes qui suivent ne font que démontrer et redémontrer ce qu’il a dit : il a épousé une femme au-dessus de sa condition, qui le déteste et va le tromper. Le paranoïaque Dandin attend de la réalité qu’elle confirme sa vision, et il fait tout pour qu’elle le fasse. Il vit un cauchemar dont il ne veut sortir à aucun prix. Au fond, il a payé pour ça.

Ainsi il veut qu’Angélique soit une «carogne», une «méchante femme». Or, comme Agnès et Célimène, Angélique estune jeune femme sincère. Elle ne veut pas être la pouliche que ses parents ont vendue à un homme qu’elle n’aime pas et qui ne lui a rien demandé. Et elle le lui dit : «Comment, parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements, et qu’on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.» Molière aime la jeunesse et c’est elle, une fois de plus, qui tient le seul discours qui soit digne, car épris de liberté. Claire de La Rüe du Can la joue avec ce qu’il faut d’ingénuité ambiguë, de sauvagerie suspendue. On doit ignorer le fond d’Angélique, mais aimer sa volonté de vivre.

Badinage. Les parents d’Angélique, les Sottenville, sont des petits nobles de province, vaniteux et sots, parfaitement joués sans excès de ridicule par Catherine Sauval et Alain Lenglet. La suivante d’Angélique, Claudine, est un autre point fort du spectacle : une garce extraordinaire, toute en ruse et détestation des hommes, dont la puissance doit beaucoup à l’interprétation méchante et ramassée de Pauline Méreuze, qui vient d’entrer à la Comédie-Française. Pierre Hancisse joue avec une arrogance retenue le galant d’Angélique, Clitandre, un sale type en toile de fond. Finalement, Georges Dandin a l’entourage qu’il mérite. Et lorsqu’Angélique, prise au piège de son badinage forestier, lui tend une main pour se faire comprendre et pardonner, il ne veut surtout pas la prendre. Pour parfaire sa démonstration, il ne peut que la mordre et la rejeter. Le paranoïaque est un chien enragé.

Philippe LANÇON pour Libération

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

Georges Dandin de Molière 

Mise en scène d’Hervé Pierre, scénographie d’Eric Ruf. Théâtre du Vieux-Colombier, 21, rue du Vieux-Colombier, 75006. Jusqu’au 1er janvier. Rens. : www.comedie-francaise.fr

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November 19, 2014 6:59 PM
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Reprise : « L'Avare » à Aubervilliers

Reprise : « L'Avare » à Aubervilliers | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde :

 

Le spectacle de PeterLicht d'après Molière, L'Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire, mis en scène par Catherine Umbdenstock est repris, jusqu'au 7 décembre, à La Commune, Centre dramatique national d'Aubervilliers.

Nous republions ci-dessous la critique de ce spectacle parue au moment des représentations dans le cadre de Théâtre en mai à Dijon (en mai 2014).


Molière contre l'apathie des trentenaires

A Dijon, L'Avare flirte avec l'activisme anticapitalisme et brocarde la passivité d'une génération.

En voilà un qui n’est pas superstitieux. Benoît Lambert, le directeur du Centre dramatique national de Dijon, a invité treize jeunes compagnies à Théâtre en mai, le festival qui se tient jusqu’au 1er juin et fête allègrement ses 25 ans. Quand il a été créé, par François Le Pillouer, ce festival a ouvert une voie, en donnant à des metteurs en scène la possibilité de se faire connaître, et reconnaître par l’institution. Aujourd’hui, on ne compte plus les festivals consacrés à l’émergence, et l’état d’esprit a changé, comme l’explique Benoît Lambert (42 ans) : « Ma génération a eu une double injonction, politique et esthétique : vous ne ferez pas mieux que nous, nous disaient en substance nos prédécesseurs. »

Les nouveaux venus, eux, ne s’encombrent pas : « Fuck le vieux », pouvait-on lire sur le ventre d’une comédienne, à Dijon, lundi 26 mai. Il faut dire qu’elle jouait dans un spectacle qui valait le déplacement : L’Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire.

Cet Avare a une double origine : française, avec son auteur historique, Molière, et allemande avec son auteur contemporain, PeterLicht. Comme on s’en doute, PeterLicht est le pseudonyme d’un activiste qui a décidé de vivre masqué, sinon caché. Il ne donne pas d’indications sur sa biographie, vit à Cologne, compose de la musique, dessine et écrit, en privilégiant des thèmes dont témoignent les titres de deux de ses albums, Chants de la fin du capitalisme, et Mélancolie et société. En 2010, le Théâtre Gorki, qui est le plus vivant de Berlin, actuellement, a présenté sa pièce, Der Geizige, soit L’Avare, d’après Molière. C’est cette pièce que nous fait découvrir Catherine Umbdenstock, une Alsacienne de 31 ans qui mérite d’être connue.

Après avoir étudié le théâtre en France, Catherine Umbdenstock est allée l’apprendre à Berlin, où elle a suivi les cours de la célèbre école Ernst Busch. Quand elle en est sortie, en 2012, on lui a demandé quel pays elle allait choisir. « Aucun, a-t-elle répondu, je veux travailler entre les deux. » Elle a alors fondé une compagnie, Epik Hotel, qui réunit des Allemands et des Français. Dans L’Avare, Marianne est jouée par Charlotte Krenz, dont la très légère pointe d’accent donne encore plus de relief au poème d’amour que lui dit Cléante : « Marianne, tu es la liberté, tu es belle. » Evidemment, quand PeterLicht s’adresse ainsi à Marianne, ce n’est pas seulement à l’amoureuse de Molière, mais aussi à la figure de la liberté qu’il rend hommage.

Squatter la maison d'Harpagon
Car il en veut, de la liberté, cet auteur-là. Et pas qu’un peu. Il réclame la révolution, et fait la sienne en réécrivant un classique qui lui permet de s’adresser directement à la nouvelle génération : mais que faites-vous donc là, sans bouger, au lieu de tout faire péter ?, leur dit-il, en résumé. Et encore, ce « tout faire péter » est poli. PeterLicht manie l’insulte et le langage grossier avec un appétit rageur.

Il n’est pas tendre avec les trentenaires du XXIe siècle, dont il dénonce l’apathie. Il les décrit en train de squatter la maison d’Harpagon et de se livrer à des occupations pubertaires, tout en hurlant que ça ne va pas du tout, que l’argent est fait pour circuler, et que « le vieux » doit leur en donner, parce qu’ils veulent « faire leur vie ».

Mais « faire leur vie », c’est quoi ? Ils ne le savent pas. En revanche, ils savent qu’ils sont jeunes, et que ça ne durera pas. Ils pourraient se révolter, et sans doute en ont-ils envie. Mais ils ne trouvent pas ce qui pourrait fédérer leur révolte. Alors, ils attendent. Régulièrement, Cléante va demander de l’argent à son père. Il revient à chaque fois en disant qu’il n’en a pas obtenu. Et rien ne change, sinon que, au fil du temps, le petit groupe, qui était soudé, se délite…

Cette vacuité est particulièrement à l’œuvre dans le spectacle de Catherine Umbdenstock, qui a apporté quelques modifications à la pièce de PeterLicht, avec son accord. Elle a ainsi enlevé le personnage d’Harpagon, à qui les jeunes gens s’adressent sans qu’on le voie, parce qu’« en rendant invisible Harpagon, on rend notre ennemi invisible. C’est peut-être nous, cet ennemi ».

Catherine Umbdenstock a également féminisé L’Avare, en faisant jouer Valère par une comédienne. C’est celle qui porte, écrit sur son ventre, « Fuck le vieux ». Comme les autres, elle joue sur une corde raide, dans un spectacle où les réactions du public sont importantes.

Lundi 26 mai, il y avait des scolaires dans la salle. Il fallait introduire un peu de pédagogie, ce qui n’était pas gagné, ni sur le fond ni sur la forme, qui réinvente, sans le savoir, l’esthétique décomplexée des années 1970. Du coup, il y eut un certain nombre de moments creux, pendant lesquels on se demandait à quoi tout cela pouvait bien mener. On l’a su quand on eut quitté la salle : un sentiment nous poursuivait, il aurait pu s’appeler « Mélancolie et société ».

L’Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire, de PeterLicht d'après Molière. Mise en scène : Catherine Umbdenstock. La Commune, Centre dramatique national d'Aubervilliers, 2, rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers. Tél. : 01-48-33-16-16 Jusqu'au 7 décembre, mardi et mercredi à 19 h 30, jeudi et vendredi à 20 h 30, samedi à 18 heures, dimanche à 16 heures. Tarifs : de 6 à 23 euros. lacommune-aubervilliers.fr

Brigitte Salino (Dijon, envoyée spéciale)
Journaliste au Monde

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October 29, 2014 10:58 AM
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Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan

Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan | Revue de presse théâtre | Scoop.it
La Comédie-Française reprend le Dom Juan mis en scène par Jean-Pierre Vincent à l'automne 2013. Un spectacle alors particulièrement apprécié par Le Monde, dont nous republions la critique.

 

Il y a, comme cela, des soirs où l'on sait pourquoi on aime le théâtre. Des soirs où l'on se dit qu'il est décidément étonnant et magique, cet art qui toujours fabrique du neuf avec du vieux, du présent avec de l'histoire. A 70 ans, Jean-Pierre Vincent signe ainsi avec Dom Juan une de ses plus belles mises en scène, offrant à la Comédie-Française une ouverture de saison aux petits oignons. La pièce de Molière, le mythe, que chacun connaît à des degrés divers, retrouvent une fraîcheur, une jeunesse – et donc une acuité – réjouissantes, et bienvenues.

Cette jeunesse est d'abord celle de Dom Juan lui-même, joué par un excellent acteur, qui n'a cessé, depuis sept ans, dans la troupe du Français, d'affirmer et d'affiner son talent : Loïc Corbery. Son Dom Juan fera date, non seulement parce que le comédien y déploie la finesse et la liberté de son jeu, mais parce qu'il tranche nettement avec l'image que l'on a du personnage, telle qu'elle s'est formée dans la période contemporaine à travers les grands interprètes du rôle : Michel Piccoli (dans la version réalisée pour la télévision par Marcel Bluwal en 1965), Ruggero Raimondi (dans le film-opéra de Joseph Losey en 1979), Gérard Desarthe (dans la mise en scène de Roger Planchon en 1980) et Andrzej Seweryn (dans la mise en scène de Jacques Lassalle en 1993).

Dom Juan est jeune, et même juvénile, et cela change tout. Ce n'est plus le libertin d'âge mûr défiant le ciel et la société, le séducteur insatiable et irrésistible à la Casanova. Corbery est un « jeune premier », identifié comme tel. Dès lors, la pièce se recadre autrement. Elle conte le chemin accompli par un gandin d'abord gouverné par son désir et qui, de rencontre en rencontre, découvre, rêveur, presque sidéré, l'absolu de sa soif de liberté.

CLARTÉ ET CLASSICISME ASSUMÉS

De la mise en scène de Jacques Lassalle – elle aussi remarquable, jouée qu'elle fut pendant plus de dix ans au Français –, il a beaucoup été dit à l'époque qu'elle était un « diamant noir ». Celle de Jean-Pierre Vincent est une pierre blanche, comme celles, très belles, qui délimitent le bord du plateau, tout au long de la représentation. Mise en scène d'une clarté et d'un classicisme assumés, où jamais ne se relâche la tension calme avec laquelle ce Dom Juan 2012 assume son rôle de révélateur des berlues humaines – religieuses, amoureuses…

C'est ainsi un magnifique portrait de libre-penseur que dessinent Jean-Pierre Vincent et son équipe, dans l'espace sobre conçu par Jean-Paul Chambas, où l'harmonie des couleurs, la beauté des lumières (Alain Poisson) et des costumes (Patrice Cauchetier) concourent au raffinement de l'ensemble. Certaines scènes de la pièce retrouvent une force souvent négligée, comme celle, saisissante, de la séduction des deux jeunes paysannes par Dom Juan. Mais aussi attirant soit-il, Dom Juan-Corbery n'est pas seul dans cette affaire. Il est notamment accompagné par le formidable Serge Bagdassarian, qui, tout en montrant la truculence requise, compose un Sganarelle que l'on n'avait jamais vu si fidèle. Formidable aussi, comme toujours, Pierre Louis-Calixte.

Si ce Dom Juan résonne de façon troublante, en nos temps où la religion et le blasphème suscitent débat, Jean-Pierre Vincent, lui, a choisi : son Dom Juan ne disparaît pas dans les flammes de l'enfer, après avoir serré la main du Commandeur. Passé un moment d'évanouissement, il se relève et, espiègle, quitte tranquillement la scène du théâtre, accompagné de son loyal Sganarelle. Le chemin vers la liberté est toujours à ouvrir. Superbe fin. Infidèle à Molière, Jean-Pierre Vincent ? Allons donc.

Dom Juan ou le Festin de pierre, de Molière. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, Paris 1er. Tél. : 0825-10-1680. Tarifs : 26 (moins de 18 ans) et 41 euros. Du lundi au jeudi et samedi à 20 h 30, dimanche à 14 heures. Jusqu'au 16 décembre. Durée : 2 h 45.

Fabienne Darge
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October 15, 2014 10:13 AM
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Dans l'« Ecole des femmes », Robin Renucci fait entendre la vraie voix de Molière

Dans l'« Ecole des femmes », Robin Renucci fait entendre la vraie voix de Molière | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Au TNP de Villeurbanne, le comédien donne au personnage d’Arnolphe un côté émouvant et comique.

 

« J’ai cru la mitonner pour moi », dit Arnolphe d’Agnès, ajoutant que « la femme est le potage de l’homme ». Molière l’a mijoté aux petits oignons, cet Arnolphe que tous les grands comédiens rêvent de jouer, et qui est devenu le prototype du phallocrate.

 

Il l’a d’autant mieux mis sur le gril, sans doute, que, comme toujours, il part de ses propres angoisses et de ses propres fantasmes : en 1662, quand il écrit L’Ecole des femmes – sa première grande comédie en vers –, Molière épouse Armande Béjart. Elle a vingt ans de moins que lui. Elle est immédiatement suspectée d’être la fille qu’il aurait eue avec Madeleine Béjart, sa compagne de toujours, et non la sœur cadette de celle-ci. Trois siècles et quelques plus tard, l’énigme n’est pas résolue, mais ce qui est sûr, c’est qu’Armande Béjart en a fait voir de toutes les couleurs à Molière, qui s’est retrouvé dans le rôle du vieux mari jaloux.

Molière, en tout cas, affronte ses abîmes par le rire. De l’histoire du barbon qui devient l’arroseur arrosé, il a fait une des comédies les plus drôles de notre répertoire, même si, ces dernières années, elle a été montée plutôt de façon noire – c’est une tendance générale, depuis quelques temps, que de penser que la comédie ne pense pas.

 

SCÉNOGRAPHIE LÉGÈRE ET POÉTIQUE

Christian Schiaretti revient donc à la lettre du rire, dans cette mise en scène concoctée comme un bon plat de ménagère à l’ancienne, qui fait le plein dans la grande salle du Théâtre national populaire, à Villeurbanne (Rhône), après avoir tourné un peu partout avec les Tréteaux de France. La scénographie légère et poétique de Fanny Gamet s’accompagne du classicisme superlatif des costumes de Thibaut Welchlin (un poil de décalage ne nuirait pas).

Sans être révolutionnaire, tout cela tiendrait parfaitement la route, ne serait l’étrange Agnès de Jeanne Cohendy. Le talent de la jeune comédienne n’est pas en cause, chez qui l’on note une forte personnalité, une puissance indéniable. Mais le choix de faire d’Agnès une paysanne assez simplette et lourdaude n’apparaît pas comme un décalage bien nécessaire. Agnès doit quand même avoir de la grâce… Sinon comment comprendre qu’elle rende fou le vieil Arnolphe et le jeune Horace ?

 

LA PLUS LONGUE PARTITION DE NOTRE RÉPERTOIRE

On a connu des Ecoles qui tenaient sur leur Agnès ; celle-ci tient sur son Arnolphe, très bien joué par Robin Renucci. L’acteur aborde la partition – la plus longue de notre répertoire – avec une finesse et une aisance remarquables dans le passage de la farce au drame. Jacques Copeau, qui a inspiré Christian Schiaretti pour sa mise en scène, disait d’Arnolphe que« c’est au moment où il souffre le plus qu’il va devenir le plus ridicule ».

 

Le barbon a aussi de la noblesse, une vérité dans la souffrance, une fragilité. C’est bien ainsi que Robin Renucci le joue : son Arnolphe touche autant qu’il fait rire. Et là, c’est vraiment Molière qu’on entend.

 

 

Fabienne Darge pour Le Monde

 

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L’Ecole des femmes, de Molière. Mise en scène : Christian Schiaretti.

 

Théâtre national populaire, 8, place Lazare-Goujon, Villeurbanne. Tél. : 04-78-03-30-00. Du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures, jusqu’au 7 novembre. De 13 € à 24 €. Durée : 2 heures.

 

 

 

 

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September 26, 2014 11:56 AM
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Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz

Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Le « mystère » Tartuffe incarné par Michel Vuillermoz


LE MONDE | 26.09.2014 à 10h19 • Mis à jour le 26.09.2014 à 10h52 |
Par Fabienne Darge


Tartuffe est inusable, incassable, increvable. Dans notre monde qui fait le grand écart entre intégrismes religieux et vide spirituel, il ne cesse de revenir sur le devant de la scène. Le voir réapparaître à la Comédie-Française, en cette ouverture de saison de la salle Richelieu, à Paris, n'a donc rien de bien original. Originale, en revanche, la mise en scène que signe Galin Stoev l'est – pour ne pas dire déroutante. Comme souvent avec ce metteur en scène d'origine bulgare, qui vit en Belgique et en France depuis plusieurs années, la proposition est à la fois d'une finesse indéniable, et un peu trop cérébrale. C'est un Molière où l'on ne rit pas beaucoup que celui-là.

La machine de guerre lancée par l'auteur du Tartuffe en 1664 contre les faux dévots et l'hypocrisie se transforme ici en un étrange et fantomatique jeu de rôle et de masques. On se croirait chez Marivaux, dans le boudoir de Marie-Antoinette, dans une fête galante un peu spectrale à la Antoine Watteau, comme l'attestent les somptueux costumes signés par Bjanka Adzic Ursulov, qui appartiennent au XVIIIe siècle bien plus qu'au XVIIe.

UNE PERSONNIFICATION DU MANQUE

Le beau décor d'Alban Ho Van organise un trouble jeu de doubles et de reflets. Deux grands miroirs jumeaux ouvrent l'espace vers de mystérieux arrière-fonds, derrière le salon d'apparat où vit la famille d'Orgon. C'est quasiment en puritain que Galin Stoev les montre, d'ailleurs, les membres de cette famille. Ils boivent, papillonnent et tourbillonnent, faisant vibrer l'air dans le sillage des jupes démesurément gonflées de Mariane et d'Elmire, ou des froufroutants jabots de dentelle de Cléante.

C'est sur ce vide intérieur des personnages que prospère Tartuffe, comme un reflet noir et glacial du néant d'autrui, à commencer par celui d'Orgon. Le personnage du faux dévot n'est pas, ici, montré comme un homme méchant, malveillant ou arrogant. A vrai dire, il n'a pas de relief, de personnalité particulière. Il est comme un trou noir, une personnification du manque, qui aspirerait toutes les formes de vie et d'amour qui passeraient à sa portée, sans en retirer le moindre plaisir. Détruire, dit-il.

Galin Stoev tient son parti pris avec une grande cohérence. D'autant plus qu'il est servi par d'excellents acteurs qui font étinceler la langue de Molière, qu'il s'agisse de piliers de la troupe du Français ou de nouvelles recrues. Michel Vuillermoz incarne admirablement cet « homme en creux », ce mystère opaque qu'est Tartuffe selon Galin Stoev : il réussit le tour de force d'être d'une densité, d'une présence incroyables dans le rien qu'il figure.

UNE ELMIRE AUX GESTES CASSÉS

Elsa Lepoivre est une Elmire aux gestes cassés, longue silhouette anguleuse semblant se cogner contre les murs, contre la folie de son mari, contre un mal qui lui échappe. Anna Cervinka, nouvelle pensionnaire de la Maison, est une Mariane tout à fait étonnante, décalant son personnage de jeune première avec une ironie fantasque, avant de laisser éclater la douleur d'une jeune fille sous le joug de l'autorité paternelle, qui l'enserre comme les longs rubans rouges lacés de manière de plus en plus étroite autour de sa taille.

Dorine est jouée par une Cécile Brune que l'on n'avait pas vue en aussi grande forme depuis longtemps, et qui emmène les seules parties comiques du spectacle – « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». On a été moins convaincu par Didier Sandre, grand comédien vitézien que l'on se réjouissait de voir arriver dans la troupe du Français, mais dont l'Orgon reste imprécis, flou dans son dessin – à l'image de son costume en décalage avec ceux des autres personnages, costume clair droit sorti des spectacles claudéliens d'Antoine Vitez.

Ainsi nous voilà, saluant la subtilité du point de vue de Galin Stoev, mais pas très « tartuffiée » par ce Tartuffe. On ne nous ôtera pas de l'idée que, pour les néophytes comme pour les vieux routiers de la pièce, une bonne dose de premier degré, de concret et de « vis comica » est indispensable au plaisir moliérien. Qui trop embrasse l'idée du vide peut bien malgré soi être aspiré par elle.

Tartuffe, de Molière. Mise en scène : Galin Stoev. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, à Paris. Tél. : 0825-10-16-80. A 14 heures ou 20 h 30, en alternance, jusqu'au 17 février 2015. De 5 € à 41€ . Durée : 2 h 15. www.comedie-francaise.fr

Fabienne Darge
Journaliste au Monde

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September 21, 2014 12:13 PM
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"Le Tartuffe", mise en scène Galin Stoev, à la Comédie-Française

"Le Tartuffe", mise en scène Galin Stoev, à la Comédie-Française | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Galin Stoev, L’attraction du vide - Journal La Terrasse

 

 

Pièce fascinante tant elle donne prise aux interprétations, Le Tartuffe de Molière offre une inépuisable matière de travail. Le metteur en scène et acteur Galin Stoev retrouve la troupe du Français pour sonder ce classique dans toute sa complexe opacité.



Entretien avec Galin Stoev réalisé par Gwénola David pour La Terrasse


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May 14, 2014 6:58 PM
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Le Misanthrope, mise en scène Clément Hervieu-Léger

Le Misanthrope, mise en scène Clément Hervieu-Léger | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Salle Richelieu, le metteur en scène Clément Hervieu-Léger crée une version vibrante du Misanthrope de Molière. Entre hauteur de l’évocation théâtrale et puissance de l’incarnation.

 

 

Mystère et force de l’invisible. Voici les termes qui viennent à l’esprit au sortir du Misanthropemis en scène par le pensionnaire de la Comédie-Française Clément Hervieu-Léger. Mystère de l’humain, d’abord, qui s’incarne sur le plateau de la salle Richelieu à travers toutes sortes de teintes, de nuances, donnant naissance – dans une vérité elle aussi mystérieuse - aux fulgurances, aux mouvements de la vie. Force de l’invisible, ensuite, de ces choses qui s’imposent, impressionnent, en gardant leur part d’énigme : impact d’un regard, d’un geste, grâce d’un corps à corps, résonances d’un temps, réverbération d’un silence. Clément Hervieu-Léger ne réduit pas le théâtre à un principe, une mécanique ou une idée. Il fait surgir sur scène des espaces-temps d’une profondeur et d’une justesse surprenantes. On se souvient de ses premiers pas en tant que metteur en scène de théâtre (La critique de l’Ecole des Femmes de Molière, en 2011, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française ; L’Epreuve de Marivaux, en 2012, spectacle créé à la Scène nationale Evreux-Louviers, puis présenté au Théâtre de l’Ouest Parisien). Ces propositions fortes, inspirées, contenaient déjà toute l’évidence que l’on retrouve, aujourd’hui, dans ce Misanthrope.

 

  Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse 

 

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LE MISANTHROPE

du 12 avril 2014 au 17 juillet 2014

Comédie-Française Salle Richelieu
Place Colette, 75001 Paris, France

 

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April 24, 2014 8:45 PM
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"Le Misanthrope" de Molière, mise en scène Clément Hervieu-Léger

"Le Misanthrope"  de Molière, mise en scène Clément Hervieu-Léger | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Salle Richelieu, le metteur en scène Clément Hervieu-Léger crée une version vibrante du Misanthrope de Molière.  Entre hauteur de l’évocation théâtrale et puissance de l’incarnation.


ystère et force de l’invisible. Voici les termes qui viennent à l’esprit au sortir du Misanthropemis en scène par le pensionnaire de la Comédie-Française Clément Hervieu-Léger. Mystère de l’humain, d’abord, qui s’incarne sur le plateau de la salle Richelieu à travers toutes sortes de teintes, de nuances, donnant naissance – dans une vérité elle aussi mystérieuse - aux fulgurances, aux mouvements de la vie. Force de l’invisible, ensuite, de ces choses qui s’imposent, impressionnent, en gardant leur part d’énigme : impact d’un regard, d’un geste, grâce d’un corps à corps, résonances d’un temps, réverbération d’un silence. Clément Hervieu-Léger ne réduit pas le théâtre à un principe, une mécanique ou une idée. Il fait surgir sur scène des espaces-temps d’une profondeur et d’une justesse surprenantes. On se souvient de ses premiers pas en tant que metteur en scène de théâtre (La critique de l’Ecole des Femmes de Molière, en 2011, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française ; L’Epreuve de Marivaux, en 2012, spectacle créé à la Scène nationale Evreux-Louviers, puis présenté au Théâtre de l’Ouest Parisien). Ces propositions fortes, inspirées, contenaient déjà toute l’évidence que l’on retrouve, aujourd’hui, dans ce Misanthrope.

Les fulgurances, les mouvements de la vie

Une évidence qui n’a rien de polie ou de prévisible. Quelques aspects de cette mise en scène pourront même, c’est possible, irriter certains spectateurs. Une manière de lenteur qui fait se prolonger certaines scènes, leur conférant une dimension parfois chorégraphique, parfois opératique, parfois cinématographique. Une propension à la noirceur, qui agit comme un voile, venant atténuer l’emprise de la comédie… Mais rien de tout cela ne tombe jamais dans la futilité ou la complaisance. Touche par touche, faisant preuve d’une grande maîtrise des moyens et des enjeux de la pièce, Clément Hervieu-Léger crée un spectacle vibrant, sensuel, sensible. Au sein d’un espace monumental dans lequel on entre et sort de toutes parts (la scénographie est d’Eric Ruf, qui interprète également le rôle de Philinte), Loïc Corbery (Alceste), Georgia Scalliet (Célimène), Florence Viala (Arsinoé), Adeline d’Hermy (Eliante), Serge Bagdassarian (Oronte), Louis Arene (Acaste), Benjamin Lavernhe (Clitandre), Yves Gasc (Basque) et Gilles David (Du Bois) sont les remarquables protagonistes de ceMisanthrope tout en finesse, tout en intelligence.

 

 

Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse

 

 


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