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Le spectateur de Belleville
June 29, 2024 1:52 PM
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Propos recueillis par Joëlle Gayot / dans Le Monde - 29 juin 2024 La dramaturge met en scène « Dämon. El funeral de Bergman » dans la Cour d’honneur.
L’artiste espagnole Angelica Liddell convoque l’esprit d’Ingmar Bergman dans la Cour d’honneur du palais des Papes avec un spectacle qui rejoue les funérailles du réalisateur suédois. Lire l'article sur le site du "Monde" https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/06/29/au-festival-d-avignon-angelica-liddell-je-suis-une-suicidaire-sans-suicide_6245422_3246.html Pourquoi avoir répété une partie de votre spectacle, « Dämon. El funeral de Bergman », à Stockholm, au théâtre Dramaten, que dirigeait Ingmar Bergman ? Je devais me laisser affecter par ce grand démon qu’était Bergman et me rendre à Stockholm, dans ses murs, pour être à l’écoute de son esprit. J’ai ressenti une émotion extrême en travaillant au Dramaten, en parcourant les corridors, les loges. Comme Andreï Tarkovski, Bergman est une figure tutélaire à l’ombre de laquelle j’ai grandi. Etre chez lui, dans son théâtre, a influé sur mes états d’âme. Nous allons dans la Cour d’honneur pour célébrer ses funérailles. Il en avait lui-même écrit le scénario, qui figure dans son testament. Il avait demandé à un artisan de lui construire le même cercueil que celui de Jean Paul II. Son enterrement était pauvre, élémentaire, sans vanité. Il haïssait le sentimentalisme et ne voulait pas de beaux discours. Est-ce un hasard si la pièce arrive après deux précédents spectacles consacrés à la mort de vos parents ? Depuis leur décès, je regarde tout autrement. Je suis dans un temps de funérailles. Et peut-être en train de faire mes adieux, car j’ai en moi la tentation de disparaître du plateau. Mettre en scène l’enterrement de Bergman, c’est ma façon de comprendre ma terreur face à la perte et face à la vie, même si la nécessité de représenter la mort veut dire que l’art est plus important que tout. La scène est-elle l’endroit où vous venez tuer une part de vous-même pour mieux vous réinventer ? C’est le lieu où je peux me suicider une fois, deux fois, trois fois et puis renaître sans cesse dans un cycle infini. Je suis une suicidaire sans suicide. Je suis lâche et peureuse dans la vie, et cela me contraint à me montrer courageuse et brave au théâtre. Le plateau est le seul endroit où je prends des risques. J’y habite la folie mais, derrière une forme de démence maîtrisée, il y a toujours, chez moi, une réflexion sur l’art. Défendre l’art, c’est passer par un état de destruction et une volonté d’anéantissement. Pour Tarkovski, être confronté à une menace totale d’extinction permet d’entrer en dialogue avec soi-même. Quant à Bergman, il disait que ses démons intérieurs tiraient des chars de combat. La seule façon de survivre, lorsqu’on vit avec ses démons, c’est de se mettre au travail. Nous ne sommes pas faits pour la vie. Nous sommes de pauvres gens qui doivent assumer leur humaine condition. L’instinct de rébellion qui m’anime depuis que je suis enfant se manifestera dans Dämon. Mais au fur et à mesure de la représentation, j’irai vers la compassion, c’est-à-dire vers la reconnaissance et l’acceptation de cet acte manqué que sont les êtres humains. Les gradins de la Cour qui incarnent le monde m’indiquent ce chemin de compassion. Sans doute ai-je en moi quelque chose de l’ordre du repentir, l’envie d’être pardonnée, le désir de mourir en paix. Il m’arrive d’imaginer que je suis en train de jouer et que quelqu’un tire sur moi et me tue. Mais je ne veux pas mourir sur scène. Je préférerais mourir dans mon lit. Dämon. El funeral de Bergman. Texte et mise en scène d’Angelica Liddell. Avec David Abad, Ahimsa, Yuri Ananiev, Nicolas Chevallier, Guillaume Costanza, Electra Hallman, Elin Klinga, Angelica Liddell, Borja López, Sindo Puche, Daniel Richard, Joel Valois. Cour d’honneur du palais des Papes, les 29 juin, 1ᵉʳ, 2, 3, 4, 5 juillet à 22 heures. Durée : 2 heures. Joëlle Gayot / Le Monde Légende photo : Angelica Liddell lors d’une répétition de « Dämon. El funeral de Bergman », le 24 juin dans la Cour d’honneur du Palais des papes. CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE
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Le spectateur de Belleville
November 18, 2017 6:22 AM
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PUBLICADO EN INSTITUT FRANÇAIS Angélica Liddell recibe las insignias de Caballero de la Orden las Artes y las Letras El 15 de noviembre de 2017, el embajador de Francia en España, don Yves Saint-Geours, concedió las insignias de Caballero de las Artes y de las Letras a la escritora, directora y actriz española Angélica Liddell, en la Residencia de Francia en Madrid.
En su discurso, el embajador elogió a Angélica Liddell por su carrera: varios de sus libros se tradujeron al francés y su obra fue premiada en varias ocasiones (recibió por ejemplo el Premio Nacional de Literatura Dramática en 2012). Francia quiso honrar el trabajo «de una autora y creadora cuya contribución literaria y artística nos parece esencial», como declaró el embajador de Francia.
DISCURSO DE ANGÉLICA LIDDELL
«Ha sido en los teatros franceses donde he podido gozar de los momentos más hermosos de mi vida, no solo de mi profesión, sino de mi vida. Las cinco obras estrenadas en el Festival de Aviñón, (ningún escenario más bello que el Claustro de los Cármenes), las cuatro obras estrenadas en el Teatro del Odeón de Paris. Amo Aviñón por encima de todas las cosas, amo el teatro del Odeón de París por encima de todas las cosas. Cómo no recordar también ese Ricardo III que estrené en una pequeña sala española para ocho personas y culminó su existencia en los Campos Elíseos, en el teatro del Rond Point, como le corresponde a un Ricardo III, tal vez para avisar del peligro de esos bufones siniestros que aspiran ferozmente al poder. Si digo que amo el teatro, tengo que decir que amo Aviñón y amo París, con toda la complejidad, las aristas y las contradicciones del amor, hasta llegar incluso al suicidio estético, a la inmolación. Si no volviera a hacer teatro nunca más, si no volviera a trabajar nunca más en Francia, me daría por satisfecha con esos cinco años apasionantes, con esa pelea fabulosa entre Los caprichos de Goya y El columpio de Fragonard, como si una horda de monstruos negros danzaran epilépticos alrededor de la pareja que retoza en el jardín, esos cinco años donde he intentado introducir los sudores del alma teresiana en el corazón mismo del racionalismo, cinco años donde marché acompañada por un precioso ejército de actores a una fragorosa batalla, una guerra inolvidable en busca de la belleza. De esas peleas ha surgido el diálogo más emocionante, intenso y vivificante que he podido experimentar jamás, a veces inevitablemente doloroso. «Gracias a todos los teatros franceses que le abrieron sus puertas a una sombra. Intentaré devolver el valor de este reconocimiento redoblando el amor, el trabajo y el sacrificio, tres actos de fe sin los cuales no existiría la misa escénica. Y puesto que entregar la vida es entregar muy poco, le entregaré a Francia mis cenizas, que es la materia de la que está hecho el arte oscuro de los herejes. Si hubiese una hoguera para mí, quiero ser Juana.» Angélica Liddell 15 de noviembre de 2017 Residencia de Francia en Madrid
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Le spectateur de Belleville
December 7, 2014 7:21 PM
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«Publié par Libération : You Are My Destiny», piqûre de mystique A l’Odéon, l’Espagnole fait une lecture ritualisée et écarlate du viol de Lucrèce par Tarquin. Par Philippe Lançon L’amour, c’est quoi ? Une excavation violente, souvent belle, rarement infinie, toujours impossible, ni propre sur elle ni sur les autres. C’est le centre de gravité, et de déséquilibre, du nouveau spectacle de l’Espagnole Angélica Liddell. On avait vu, cet été, les répétitions à Rennes (lire Libération du 15 septembre). L’Odéon présente le résultat. Il donne l’impression de n’être pas plus fini qu’un corps malade débordé par le mouvement de ses organes : saturé, obsédant, répétitif, gargouillant, à la fois immobile et en perpétuel mouvement exagéré. Il dure 2 h 20. C’est trop long… et ça ne l’est pas, puisqu’il s’agit d’une messe, longue comme celle de Pâques ; un rituel splendide et chiant avec ses gestes, ses prières, ses signes, ses processions, ses homélies, son chœur, ses enfants de chœur, ses vierges folles et sanglantes, ses maîtres de cérémonie, ses inquisiteurs, ses images florentino-sulpiciennes. Il faut donc, pour accepter ce grand capharnaüm de sons, images et lumières, se mettre dans la peau - à vif, la peau - d’un croyant, d’un môme et d’un sauvage. Ce qu’on voit est résumé par une phrase de la Fiancée du fossoyeur, le formidable journal de cette corneille mystique au travail, tenu ici et là pendant la gestation du spectacle, au soleil d’Antonin Artaud et d’Emily Dickinson. Amsterdam, 12 novembre 2013 : «Je me donne à la vertu avec la même passion qu’au désordre.» Et vice versa. Essaim. On est dans une Venise de carton-pâte, sur la place Saint-Marc. Trois chanteurs ukrainiens, des gars du Donbass, chantent a cappella et au balcon des doges tantôt des airs baroques italiens, tantôt des airs populaires russes. Ce qu’on voit dessous, sur la grande scène, est inspiré par le viol de Lucrèce par Tarquin, célèbre histoire romaine dont Shakespeare a fait un interminable poème. Dans des lumières généralement rouges comme le sang de la suicidée, une suite de tableaux vivants jalonne l’itinéraire d’une double Lucrèce, à poil ou non, entourée d’hommes qu’elle regarde souffrir, qu’elle aime, d’enfants qu’il s’agit de tuer. L’une des dernières tirades, dite par Liddell, donne le sens moral du spectacle : «Et voilà comment un violeur fit de moi son amante. Car, de tous les hommes qui m’entouraient, père, époux et ami, fanatiques de ma vertu, esclaves de leurs ambitions, avec sur leur couteau mon sang encore chaud, le seul qui ait parlé d’amour, le seul qui n’ait pas parlé de patrie, le seul qui n’ait pas parlé de gouvernement, le seul qui n’ait pas parlé de guerre, le seul qui n’ait pas parlé de politique, le seul qui ait préféré tout perdre en échange d’un instant d’amour, c’est le violeur, c’est Tarquin.» Voilà l’idée : ni les hommes ni la société ne devraient pouvoir imposer à la femme une définition de la vertu que son amour, à mort, n’a pas expérimentée. Au début et à la fin, des scènes fantastiques jaillissent d’on ne sait où (si, on le sait : des visions déchaînées de cette artiste qui ose à peu près tout, jusqu’à saccager son goût et vautrer son talent dans la plus extrême complaisance). Ainsi, les onze hommes prennent le relais des enfants qui disparaissent pour battre du tambour, de plus en plus fort, pendant d’interminables minutes, comme à la semaine sainte. Puis ils se mettent à l’équerre, dos au mur, les cuisses de plus en plus souffrantes, tandis que Lucrèce les observe sans bouger, ou regarde son portable. Il ne se passe rien, ça dure, ça dure… ça dure trop - comme si la souffrance physique de ces hommes devait attiser l’impatience du spectateur. Puis Liddell s’approche d’eux, les lèche et les soulage un par un, avec une serpillière, trempée dans un seau, qu’elle finit par leur mettre sur la tête. Musique de messe, sons de cloche assourdissants : essaim d’abeilles dans l’oreille interne. Les onze s’allongent, prennent chacun leur serpillière et reculent vers le public à genou, en se fouettant comme des flagellants. Postillons d’eau sale : les premiers rangs sont vaporisés. La scène est poussée aux limites du temps supportable. Aucune échappatoire de bon goût, de tempérance n’est laissée au spectateur. Les hommes se relèvent, se collent au mur, se dénudent et prennent chacun un bouquet de fleurs, qu’ils tiennent dans des positions différentes : splendide tableau, du Mapplethorpe Renaissance. Qui sait, comme elle, sublimer le kitsch sans en faire du vulgaire second degré ? Goulot. Les vingt dernières minutes sont, elles aussi, réussies. Les hommes réapparaissent, vêtus comme des doges noirs, fixes comme des statues. Un faux Christ et une fausse vierge nus, qui se frappait un peu plus tôt les seins à mains nues, s’allongent la tête sur les genoux de deux d’entre eux. Deux autres approchent, oignent les corps et les constellent, avec une lenteur infinie, de feuilles d’arbre. Jésus a l’air du Christ mort de Champaigne. Les Ukrainiens rabâchent Lucrezia de Haendel. Puis les doges noirs se remettent à poil et s’enlacent par couple et une vieille bagnole descend du ciel, un lion ailé et sanglant sur le toit. Musique : You Are My Destiny, sublime et populaire bluette chantée en 1958 par Paul Anka. Entre ces deux moments, il y a de tout et de trop. Et ceci : face au public, après avoir bu au goulot de la bière encore et encore et s’en être aspergée, Liddell chante au micro un chant religieux espagnol. Au début, c’est un flamenco ; puis cela devient la caricature d’un flamenco, quelque chose d’enfantin, d’éperdu, de grotesque, qui le défigure. Comme dit Rimbaud dans Une saison en enfer : «Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux - et je l’ai trouvée amère - et je l’ai injuriée.» Journal de Liddell, Mexico, 23 mars : «Certains intrépides reproduisent l’enfer, mais moi, je suis l’enfer.» Mais le diable, ici, boite un peu. D’une part, l’artiste a pour l’essentiel renoncé à ce qui fait une partie de sa force : son talent d’écrivain. Le texte, ici, fait silence. D’autre part, son personnage semble régulièrement flotter dans le rituel qu’elle impose, comme une figure de trop : une orpheline ou une folle circulant dans les allées de l’église, entre piliers, regards de duègnes et troncs de messe. Limites d’un spectacle à quoi l’on peut reprocher tout ce qu’on veut, tout ce qu’on peut, sauf d’être anodin. YOU ARE MY DESTINY (LO STUPRO DI LUCREZIA) d’ANGÉLICA LIDDELL Théâtre de l’Odéon (75006). Jusqu’au 14 décembre. Rens. : www.theatre-odeon.eu Autre critique, parue dans le blog "Hier au théâtre" : https://hierautheatre.wordpress.com/2014/12/04/les-lumieres-du-viol-dangelica-liddell/ Autre critique : Philippe du Vignal pour Théâtre du blog : http://theatredublog.unblog.fr/2014/12/08/you-are-my-destiny/ Autre critique : Corinne Denailles pour Webthéâtre : http://www.webtheatre.fr/You-are-my-destiny-d-Angelica
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December 2, 2014 4:21 PM
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Publié par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog : Avant toute autre chose, comment ne pas dire que le nouveau spectacle d’Angélica Liddell, « You Are My Destiny », sous-titré « Lo Stupro di Lucrezia » (« Le Viol de Lucrèce », son titre primitif), est, de bout en bout, traversé par l’amour ? Que la douceur, tôt ou tard, y canalise la violence ? Que ce spectacle, constamment baigné de beauté, est un baume pour toutes les plaies qui le traversent ? Que ce cœur (et ces corps) mis à nu comme à chaque rendez-vous avec cette femme bouleversante nous bouleverse cette fois peut-être plus encore ? Elle apparaît devant le rideau légèrement entrouvert dans une robe à balconnet comme en portent les princesses qui vont au bal et les jeunes femmes en porcelaine qui tournent sur elles-mêmes quand on ouvre ces boîtes anciennes d’où sort une musique cristalline. Mais elle porte en haut une veste de cuir noire. Mi-ange, mi-démon, une Angélica en cache toujours une autre. Elle nous dit avoir quitté Venise il y a cinq ans, « humiliée », éprouvant « un insupportable dégoût » à l’égard de son « propre corps » et de « sa propre existence ». C’est là, à Venise, qu’elle avait écrit « La Maison de la force » qui allait laisser le Festival d’Avignon 2010 sous le choc. Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue 89 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE INFOS PRATIQUES"You Are My destiny (Lo Stupro di Lucrezia)"Conception et mise en scène : Angélica LiddellThéâtre de l'Odéon, dans le cadre du Festival d »automne, spectacle en espagnol et italien surtitré en français, du mardi au samedi 20 heures, dimanche 15 heures, du 3 au 14 décembre« Le Cycle des résurrections (“ Epitre de saint Paul aux Corinthiens ”, “ You Are My Destiny (Le Viol de Lucrèce) ”, “ Tandy ”) suivi de “ La Fiancée du fossoyeur ” (journal), éditions Les Solitaires Intempestifs, 180p., 15 euros.
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July 9, 2013 1:24 AM
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« Ping Pang Giu » comme toutes les pièces de Liddell est un capteur de sensations (ce qu’elle aime de la Chine, c’est la « peau » des Chinois dont elle est « accro »), un attrape-mouches de références artistiques et de séquences biographiques : « Ping Pang Qiu » convoque à la fois l’histoire d’Orphée et d’Eurydice et « La Chinoise » de Jean-Luc Godard (film naguère projecté pour la première fois dans la Cour d’honneur du Palais des papes), ne manque pas d’ironiser sur ces Français naguère béats devant la Chine de Mao et cite plusieurs scènes vécues du voyage refondateur effectué par Angélica Liddell à Shanghai. Du théâtre écorché vivant en ce sens que l’histoire du spectacle entre dans la pièce et la grandit." Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue89 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Photo (c) Gerardo Sanz ET aussi : Critique de Marie-Christine Vernay parue dans Libération : http://www.liberation.fr/theatre/2013/07/08/angelica-liddell-sort-de-ses-gongs_916851 Laurence Liban pour son blog "Les lendemains de la générale" : http://blogs.lexpress.fr/theatre/2013/07/08/angelica-liddell-brulee-par-la-rage-todo-el-cielo-sobre-la-tierra-le-syndrome-de-wendy/ Sylvain Saint-Pierre pour le blog Le Tadorne : http://www.festivalier.net/2013/07/angelica-liddell-5/ "Pin Pang Qiu" et "Todo el cielo sobre la tierra" Par Angélica Liddell « Ping pang Giu », Festival d'Avignon, Gymnase du lycée Mistral à 15 heures jusqu'au 11 juillet, le spectacle sera repris du 29 oct. au 2 nov. au Théâtre Saint Gervais (Genève). « Todo el Cielo sobre la tierra », cour lycée Saint-Joseph à 22 heures, jusqu'au 11 juillet, le spectacle sera repris du 20 nov. au 1er déc. à l'Odéon dans le cadre du Festival d'Automne puis les 6 et 7 déc. au Parvis de Tarbes, les 13 et 14 déc. au deSingel à Anvers. Les textes de pièces sont publiés aux éditions Les Solitaires intempestifs
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January 18, 2020 7:52 PM
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Par Eric Demey dans La Terrasse 19 décembre 2019 Spectacle rituel, lamento funèbre en l’honneur de sa mère défunte, Madre d’Angelica Liddell propose une expérience théâtrale extrême.
Confrontée à la mort de ses deux parents, à peu de temps d’intervalle, Angelica Liddell a bâti un diptyque leur rendant hommage, Una costilla sobre la mesa : Madre sera joué en alternance avec Padre pendant un mois au Théâtre de la Colline. Un événement, comme toutes les apparitions de l’artiste espagnole sur nos scènes, celle dirigée par Wajdi Mouawad témoignant à cette dernière d’une remarquable fidélité. D’après le dossier de presse, Madre et Padre relèvent tous les deux d’un théâtre cérémoniel, le premier puisant son inspiration dans les rites religieux d’Estrémadure, région d’origine de la mère d’Angelica Liddell, tandis que le deuxième prendra un tour davantage philosophique en s’appuyant sur des écrits de Gilles Deleuze. En effet, Madre, que nous avons découvert à Lausanne, est un long lamento funèbre qui s’organise notamment autour du rite des empalaos de Valverde de la Vera. On voit ainsi au cœur du spectacle l’artiste performeuse se faire nouer à une croix par une corde, comme lors de ces fameux empalaos, une séance lente et oppressante à l’image d’un spectacle qui appuie ses effets.
Quand le cri remplace les mots
A l’horizon, un théâtre cathartique, qui renoue avec les cérémonies religieuses d’antan et d’ailleurs, quelque chose de ce fameux théâtre de la cruauté porté par Artaud, référence régulière des travaux de Liddell. Et derrière cet horizon, l’exploration des pulsions enfouies, des blessures inguérissables et des angoisses inexpugnables, parmi lesquelles notre rapport à la mort. On peut se réjouir de l’intégrité, voire de la radicalité, de la proposition de l’artiste espagnole. On peut même certainement être happé par cette cérémonie tripale, où le cri remplace les mots parce que « les mots ne correspondent jamais à ce qu’ils s’efforcent d’exprimer » comme l’écrivait Faulkner dans Tandis que j’agonise convoqué sur scène par Liddell. On peut également être sensible à la beauté des costumes traditionnels, à celle du chant déchirant de Nino de Elche, de la danse aux accents butô d’Ichiro Sugae. A ce mélange d’esthétique baroque, traditionnelle et surréaliste à la fois. Mais l’on peut aussi s’épuiser des propos hermétiques, puis des plaintes interminables de l’artiste espagnole. L’on peut se poser des questions sur l’exhibition de sa douleur, sur l’instrumentalisation des « figurants » longuement immobiles sur des chaises, sous des draps. L’on peut s’interroger sur ce qu’il y a là à partager, sur la place que peut occuper le spectateur face à un torrent doloriste ultra sonorisé. On peut. L’universelle douleur de la perte d’une mère, la singulière culpabilité de l’enfant quand il n’est plus possible de se réconcilier, la déréliction de l’individu moderne privé de Dieu par nul autre que Liddell ne seront ainsi traduits.
Eric Demey Una costilla sobre la mesa : Madre écrit d’Angelica Liddell du Samedi 18 janvier 2020 au Dimanche 9 février 2020 Théâtre de la Colline 15 rue Malte-Brun, 75020 Paris Le samedi à 20h30, le dimanche à 15h30. Tel : 01 44 62 52 52. Durée : 1h30. Spectacle vu lors du festival Programme Commun à Lausanne.
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January 4, 2015 7:26 PM
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Publié par Inferno-magazine Angélica Liddell renonce à la scène espagnole. Selon El Pais, dans un article paru ce 14 décembre dernier, la metteuse en scène Angélica Liddell, dont on a pu voir dernièrement au Festival d’Automne la dernière création « You are my destiny (Lo stupro di Lucrezia) », dénonce le désintérêt des institutions de son pays et renonce à se produire sur les scènes espagnoles.
Sa dernière oeuvre ne pourra donc être vue sur les plateaux madrilènes ou barcelonais, la trublionne Liddell, artiste jusqu’au bout des ongles et superbe grande gueule- ayant décidé de ne plus accorder ses faveurs à un pays dont elle estime que les institutions ne lui octroient pas l’intérêt qu’elle mérite, ni les subsides nécessaires au montage de ses coûteuses créations, aux innombrables acteurs et performeurs. « Je suis arrivée à un point de mépris que l’on ne peut supporter. L’occultation et le désintérêt délibérés à l’égard de mon travail ont été systématiques. Je n’ai obtenu le respect pour la première fois de ma vie que lorsque je suis partie travailler à l’étranger », expliquait-elle il y a quelques jours dans son hôtel parisien. « Le contraste a été brutal et la blessure sera difficile à guérir. Là, actuellement, cela me semble irréversible, parce que je me sens lésée ». Pourtant tout n’a pas été que mépris dans sa patrie. Par exemple, son oeuvre Perro muerto en tintorería avait triomphé au Centre Dramatique National en 2007. « Ce qui ne se sait pas est que, après cela, j’ai passé un an sans travailler. J’ai dû partir pour animer des ateliers en Amérique du Sud. Comme compagnie, il nous semblait impossible de survivre »… » Et le Prix National, une reconnaissance maximale de l’État : ne lui a-t-il pas suffi ? « On m’a fait une grâce et je l’ai reçue avec plaisir, comme une vengeance navajera contre certaines personnes. Le paradoxe consiste en ce que, tandis qu’ils me dédiaient une thèse et qu’ils me donnaient des prix, mes spectacles n’étaient programmés dans aucun théâtre espagnol ». Se refusera-t-elle à revenir même s’ils (les directeurs de théâtres, les programmateurs espagnols) l’appellent ? « Je l’ai déjà fait », répond Liddell. Il y a quelques mois elle a renoncé à porter You are my destiny au Festival « Primavera » de Madrid, malgré sa « reconnaissance éternelle » au public madrilène et à son directeur artistique, Ariel Goldenberg, qui avait programmé ses oeuvres dans les éditions antérieures. « Je l’ai profondément regretté, mais je sais que nous nous retrouverons un jour », relativise Goldenberg, dont le festival a vu son budget réduit à un tiers ces dernières années. Bref, Angélica est furieuse à juste titre de cette éviction qui ne s’avoue pas telle d’une scène espagnole sans doute encore trop marquée par la bienséance catholique et le « bon goût » bourgeois mâtiné de nostalgie post-franquiste… A l’image d’un pays qui sous couvert de « crise » du capitalisme, jette à la rue des milliers d’artistes privés de commandes et de subsides, venant rejoindre les millions d’Espagnols déjà sur le pavé, qui n’ont que leurs yeux pour pleurer un gouvernement dont l’obscurantisme, le populisme et le conservatisme surpassent de loin tout ce que n’avait jamais connu l’Espagne en matière de régression sociale et de misère depuis quatre décennies. Marc Roudier, pour Inferno magazine Article en espagnol d'El Pais disponible en cliquant sur le titre ou la photo
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December 3, 2014 11:13 AM
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Publié par Le Monde : Angélica L., ange et démon en blanc et noir, entre ombre et lumière, extase et enfer. Espagnole. Furieuse, rageuse, ravageuse, telle qu’on a pu la voir dans ses spectacles présentés en France, depuis 2010 et cette faramineuse Casa de la fuerza qui fit trembler les vieilles pierres d’Avignon. Et douce, lumineuse, éclatant à tout moment d’un rire gai et franc, quand elle reçoit dans son hôtel parisien, à deux jours de la première de sa nouvelle pièce, You Are my Destiny (Lo Stupro di Lucrezia). Il est 10 heures du matin, elle porte une longue robe noire à haut de dentelle comme les mantilles des pèlerins de Semaine sainte, les ongles rouge sang.
Longtemps, Angélica a été en colère. Contre le monde. Et contre elle-même. Dans El Año de Ricardo, version très personnelle du Richard III de Shakespeare, elle se scarifiait. Dans Todo el cielo sobre la tierra, elle se masturbait et éructait sa haine des mères, de sa mère, coupable à son endroit d’on ne sait quel péché. « Je la déteste. Au fond, tout mon travail est une vengeance contre le ventre maternel. »
En comparaison, sa nouvelle création, présentée en avant-première à Rennes en novembre, semble (presque) apaisée, baignée dans les chants célestes de la Lucrezia de Haendel, interprétés par trois séraphiques chanteurs ukrainiens.
Mais la Liddell reste hérétique à jamais. S’inspirant de l’histoire de Lucrèce, violée par Tarquin un demi-siècle avant notre ère, racontée par Tite-Live et Shakespeare, peinte par Titien, Véronèse, Tintoret ou Cranach, elle ne trouve rien de mieux que de montrer la fragilité du violeur, et le désir de la victime pour son bourreau. C’est une chose qui a toutes les chances d’être mal comprise, par les temps qui courent.
Cérémonie intime et collective « Pour moi, Tarquin n’est pas un bourreau, un criminel. C’est un homme qui tombe amoureux, qui sait reconnaître la beauté et en souffre. Je veux parler du danger qu’il y a à reconnaître la beauté, de la tentation et du danger de l’extase. Le théâtre, pour moi, est le lieu où on peut s’approcher de la complexité de l’âme humaine. Il ne s’agit pas de parler du juste ou de l’injuste, du moral ou de l’immoral, mais d’approcher un mystère. Pourquoi ne pas pouvoir parler d’une femme qui tombe amoureuse de son violeur ? Pourquoi ne pourrait-on pas tisser une sorte de tissu que l’on tendrait au-dessus de l’enfer, et à travers lequel on pourrait le voir ? La poésie ne peut pas dépendre de l’idéologie ou de la justice. Sans le mal, l’homme n’aurait pas de destin… »
Seule une fille de militaire élevée sous le franquisme en Espagne peut encore donner un véritable sens à cette notion, si galvaudée aujourd’hui, de transgression. La Liddell, dans son enfance solitaire dans les casernes où était muté son père, a eu pour principal ami un livre qui s’appelle la Bible. Angélica est contre Dieu. Tout contre.
Plus que jamais, ce spectacle-là ressemble à une cérémonie intime et collective, sur laquelle elle règne avec une liberté souveraine, en maîtresse du jeu en robe de princesse vert d’eau, ou en grande prêtresse en robe noire ouverte sur son sexe dénudé et lisse. Devant la façade baroque et kitsch d’un palais de Venise, elle y orchestre le choc entre forces pulsionnelles et douceurs divines, en des images souvent surréalisantes, qui ne sont pas sans évoquer quelques autres grands d’Espagne.
Angélica règne sur les hommes, dix hommes puissants qui tapent comme des sourds sur des tambours, et à qui elle fait ensuite souffrir le martyre, leur imposant de s’asseoir à l’équerre contre le mur pendant de longues minutes. Son spectacle est un bien étrange jeu entre le féminin et le masculin où, comme toujours chez elle, l’innocence et la grâce se fraient un chemin à travers l’enfer. Rassurons les amateurs, la Liddell s’y livre aussi à une de ces performances stupéfiantes dont elle a le secret, s’enfilant un nombre impressionnant de bouteilles de bière et s’aspergeant copieusement du même liquide, en une forme de transe.
« J’ai tué Dieu » En vraie mystique, Angélica Liddell « passe par le corps pour atteindre l’esprit ». La metteuse en scène espagnole tient aussi sur son son blog un journal intime en textes et en images, bientôt publié aux éditions Les Solitaires intempestifs. Elle s’y met en scène, (dé)couverte de voiles noirs ou blancs, les mains noires, la chair blanche modelée et le visage en extase comme dans une statue du Bernin, accompagnant ces photos d’extraits de psaumes ou de poèmes d’Emily Dickinson. Angélica Liddell, c’est un peu la rencontre sur une table de dissection de Thérèse d’Avila et de Nina Hagen.
« Bien sûr que j’appartiens à l’Espagne noire, constate-t-elle en souriant, radieuse comme une madone brune. J’ai une relation très étroite avec la peinture de mon pays, avec Ribera, Zurbaran et Goya, qui ont été les maîtres de mon apprentissage esthétique et éthique. Pour moi, l’hérésie procède du sacré. J’ai tué Dieu, mais j’en suis aujourd’hui à un moment de mon existence où j’ai besoin de créer mon propre sentiment du sacré, ainsi que le préconisait Antonin Artaud. Le théâtre a à voir avec le sacrifice, depuis son origine, et pour moi il a à voir avec le sacrifice d’Isaac et avec l’arrivée de l’ange qui le sauve. Le théâtre est le lieu de l’apparition de l’ange, qui empêche que le sang soit répandu. »
Il est aussi le lieu de l’apparition de la beauté, pour cette femme inconsolable de la laideur du monde. « Je n’ai pas grandi au milieu des belles choses, souffle-t-elle, mais au milieu d’une forme d’ignorance et de barbarie très profondes. Mes grands-parents, paysans, étaient illettrés, mais je les aimais, ils m’ont appris à travailler jusqu’à l’épuisement. Mais ma mère, mon Dieu, ma mère… j’ai mis quarante ans à assumer qu’elle soit aussi retardée. »
Avec You Are my Destiny, elle dit avoir entamé son « cycle de la résurrection ». Le théâtre est aussi une oraison. Priez et criez pour nous, Angélica pleine de fureur et de grâce, offerte en sacrifice pour qu’enfin advienne une beauté salvatrice et rebelle, comme dans ce Stupro di Lucrezia, le plus beau spectacle de Liddell depuis La Casa de la fuerza, dont il serait l’envers rédempteur.
Les dates 1966 Naissance à Figueras (Catalogne), la ville de Salvador Dali.
1993 Création de sa compagnie, Atra Bilis (« Bile noire »).
2010 Découverte au Festival d’Avignon, avec La Casa de la fuerza (« La Maison de la force »).
2013 Tournée dans toute l’Europe, y compris Avignon, de Ping Pang Qiu et Todo el cielo sobre la tierra (El sindrome de Wendy).
2014 Création de You Are my Destiny (Lo Stupro di Lucrezia).
You Are my Destiny (Lo Stupro di Lucrezia), de et par Angélica Liddell (texte aux Solitaires intempestifs, 192 p., 15 €). Festival d’automne, Théâtre de l’Odéon, place de l’Odéon, Paris 6e. Tél. : 01-53-45-17-17 ou 01-44-85-40-40. Mo Odéon. Du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 15 heures, jusqu’au 14 décembre. De 8 € à 38 €. En espagnol et italien surtitré en français. Durée : 2 h 20. www.theatre-odeon.eu et www.festival-automne.com
Fabienne Darge Journaliste au Monde
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Le spectateur de Belleville
November 22, 2014 12:23 PM
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Le Cycle des résurrections : Épître de saint Paul aux Corinthiens suivi de You are my destiny (Le viol de Lucrèce) Tandy et du journal La Fiancée du fossoyeur
J’avais besoin de détruire la joie, tout le temps, pour pouvoir contempler quelque chose de sublime, même au prix de ma tranquillité. Et pour cela, il me fallait le blesser sans arrêt. Le blesser sans arrêt. Car ce n’est que blessé que je le supportais. Car ce n’est que blessé que je l’aimais. À quoi bon vouloir le calme ? Très peu pour moi. Je préfère être un oreiller de braises, son oreiller de braises.
Trois pièces et un journal : deux formes d’écriture qui sans cesse coïncident dans le temps et dans les mots. Le Cycle des résurrections et La Fiancée du fossoyeur tiennent tout à la fois de la confession intime et de la chronique poétique.
En 2009, l’Espagnole Angélica Liddell créait avec sa compagnie Atra Bilis La Maison de la force où six femmes disaient leur douleur, abordaient la violence des relations à l’autre quand cet autre est un homme. Au centre de la pièce, le monologue enragé d’Angélica Liddell évoquait un voyage à Venise, une ville devenue pour elle épicentre de la cruauté intime et collective. Cinq ans plus tard, Liddell retrouve une Venise plus lumineuse, pour y camper son spectacle You are my destiny (Lo stupro di Lucrezia) (You are my destiny (Le viol de Lucrèce)), sorte d’envers rédempteur de La Maison de la force, selon ses propres mots.
You are my destiny (Lo stupro di Lucrezia) d'Angelica Liddell, Odéon-Théâtre de l'Europe à partir du 3 décembre, dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.
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Le spectateur de Belleville
June 30, 2013 10:54 AM
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La 67e édition du Festival d’Avignon, dont Dieudonné Niangouna est l’un des artistes associés, veut faire entendre « des énergies autres ». Dieudonné Niangouna est avec Stanislas Nordey, l’un des deux artistes associés de cette édition 2013. À la carrière de Boulbon, il offre avec Shéda une grande fresque métaphorique, âtre de la parole et de la pensée porté par un chœur de quatorze comédiens et musiciens africains et européens. Dieudonné Niangouna sera encore présent dans un « oratorio électrique », Sans doute, conçu par Jean-Paul Delore au fil de nombreuses rencontres glanées ces dernières années d’Afrique du Sud au Brésil, des deux Congo au Japon, du Mozambique à la France. Le chorégraphe congolais DeLaVallet Bidiefono, enfin, se saisit d’un texte de Niangouna, Au-delà, pour transposer dans les corps la brûlure d’une énergie violente, grave et pourtant pleine d’espoir. Paru dans la revue Mouvement CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
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