La Provence 14/11/2011 - Ils ne l'ont pas digéré. Le 30 septembre dernier, un arrêté ministériel rendait obligatoire "la présence de produits d'origine animale dans chaque repas servi" à la cantine. Une mesure qui devrait entrer en application dans tous les établissements à compter du 1er septembre 2012. Furieux, les défenseurs des animaux dénonçaient illico un texte qui, selon eux, porte atteinte "à la liberté des élèves et de leurs parents qui souhaitent une alimentation plus saine, plus solidaire et plus respectueuse de la vie animale…".
Hier après-midi, à l'appel d'un collectif regroupant diverses associations végétariennes, une vingtaine de militants sont passés à l'action. En rang d'oignon sur le Vieux-Port, portant un tee-shirt noir bardé du slogan "Je refuse de manger des animaux", ces activistes ont brandi une pancarte réclamant l'abrogation de ce décret voté "sous la pression de l'industrie agroalimentaire". "Nous ne demandons pas qu'il n'y ait que des menus végétariens ou végétaliens à la cantine, précise Charlotte Clément, de l'association Alarm, mais simplement que nos enfants aient le choix. En plus, cela répondrait aux problèmes des familles, qui, par convictions religieuses, sont demandeurs de repas non carné." Un combat acharné dans lequel le collectif a trouvé un allié de circonstances : la Ville de Marseille qui propose dans ses écoles, depuis la rentrée 2011, un menu sans viandes, répondant ainsi aux suppliques des familles juives et musulmanes. "Nous nous préparons à désobéir au cas où les repas sans viande viendraient à être rayés de la carte", à d'ores et déjà fait savoir Danielle Casanova, l'adjointe au maire UMP chargée de l'Éducation.
Laurent D'ANCONA