Et si le réchauffement climatique pouvait enrichir la biodiversité ? C'est la lueur d'espoir que laisse entrevoir une étude menée par Christian Parisod du laboratoire de botanique évolutive de l'Université de Neuchâtel, en collaboration avec les universités d'Oslo (Norvège) et de British Columbia (Canada). Des plantes de la région du Pôle Nord morphologiquement identiques cachent en réalité plusieurs centaines d'espèces en devenir. Des mutations infimes survenues au cours des changements climatiques de la dernière ère glaciaire auraient ainsi contribué à augmenter la biodiversité dans cette région du globe. Les conclusions de ce travail ont été publiées, récemment, dans la revue «PLOS ONE».
Via Stéphane NEREAU
Ainsi, «Draba nivalis» comprend en réalité plusieurs centaines d'espèces en devenir, dont les différences ne se voient qu'au niveau d'infimes réarrangements génétiques révélés par la génomique moderne. De nombreuses autres «espèces» arctiques montrent d'ailleurs des réactions similaires après la fonte des glaces, avec comme conséquence directe une multiplication du nombre d'espèces circumpolaires. De quoi remettre en question le préjugé qui veut que réchauffement climatique rime nécessairement avec appauvrissement de la biodiversité.