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We are particularly sad to announce the death of our colleague Stéphane Abel, which occurred on Monday March 13, 2023.
Since 2003, Stéphane worked with M. Marchi in Bruno Robert’s team at I2BC, first during his PhD, then as a Marie Curie post-doc. He was recruited by the CEA in 2008 as a researcher, obtained his “Habilitation à Diriger des Recherches” at Université Paris-Saclay in 2017, and was recently promoted to “Directeur de Recherches” by the CEA.
Stéphane Abel was interested in multi-scale modelling and molecular dynamics simulations of biological processes. He developed and used atomistic and coarse-grained molecular dynamics to study the stability and function of membrane proteins in different environments (normal phase or reverse micelles, or phospholipid membranes). He also used quantum mechanical approaches to develop force field parameters for biomolecules and, in particular, the detergents used in membrane protein experiments.
In addition to his qualities as a researcher, Stéphane was an extremely endearing character. This little man suffered from a serious brittle bone disease, and his life was undoubtedly a long struggle – but Stéphane was never bitter. He had a sunny disposition, joyful and mischievous, and was never heard to complain. He had a sharp sense of humour that he often turned against himself, and he was of a constant and deep kindness.
He leaves a great void for all those who knew him and in particular for the computational biology community in which he was respected and loved.
Our thoughts go to his closest colleagues and particularly to his family.
Nous avons appris avec beaucoup d’émotion le décès de notre collègue Christophe Desbois, enseignant-chercheur à NeuroPSI et à l’école vétérinaire de Maison-Alfort, survenu le 4 décembre 2022. Christophe était une personne d’une grande gentillesse et un grand sens du collectif. Vétérinaire et expert en anesthésiologie, Christophe a, parallèlement à son travail à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, rejoint l’UNIC en 2011 puis NeuroPSI. Il a apporté son savoir à l’optimisation de la préparation et le maintien des animaux pour des expériences d’enregistrement intracellulaire de plusieurs jours. Dans l’équipe d’Yves Frégnac, il a participé activement à l’obtention et à l’analyse de données électrophysiologiques dans le cortex visuel du chat, données qui viennent d’être publiées. A NeuroPSI, il a rejoint l’équipe de Thierry Bal et ils allaient démarrer ensemble un projet sur les effets de la kétamine sur l’activité spontanée du claustrum. Récemment, il avait entamé avec le CEA et l’Université de Tours un projet comparatif multi-espèces sur les anesthésiants et l’ECG, projet qui restera malheureusement inachevé.
In memoriam : Jean-Stéphane Joly (1967-2022)
C’est avec une profonde émotion et une immense tristesse que nous avons appris le 17 septembre le décès de Jean-Stéphane Joly, directeur de recherches à l’INRAe, membre de l’Institut des Neurosciences Paris-Saclay et directeur de l’UAR TEFOR Paris-Saclay. Jean-Stéphane, ou Jean-Sté, était un personnage qui ne pouvait laisser indifférent. Malgré la maladie qui le rongeait depuis plusieurs décennies, Jean-Sté avait une énergie et une générosité débordantes, la joie de vivre, la passion communicative. Il aimait la science, il aimait le vin, il aimait la voile, et tout un tas d’autres choses parfois improbables comme les palmiers cycas et les poissons empaillés. Jean-Sté était ingénieur agronome, formé à l’INA de Grignon, tombé en amour pour la biologie du développement en rencontrant eve, un facteur de transcription à homéoboîte dont il avait étudié l’expression et la régulation pendant la gastrulation du poisson zèbre, lors de sa thèse avec Hubert Condamine à l’Institut Pasteur. Jean-Sté avait alors compris que les embryons de poissons étaient extraordinaires pour étudier le développement précoce des vertébrés. Avec Daniel Chourrout, à Jouy en Josas, il devient un pionnier d’un autre poisson modèle, le medaka. Puis il monte son équipe avec Franck Bourrat en 2000 à l’Institut de Neurobiologie Alfred Fessard à Gif sur Yvette. C’est la grande époque des cribles par hybridations in situ, et le projet européen “Embryos against Cancer” qui va lancer toute une carrière sur les “gènes de proli”, comme il disait. Il va alors diriger le travail de plusieurs générations de jeunes chercheurs sur la croissance, la morphogénèse et la biologie des cellules souches du toit optique, chez le medaka et le poisson zèbre. Jean-Sté avait aussi un énorme intérêt pour l’évolution, donc l’évo-dévo. Alors qu’à cela ne tienne, bien que Gif soit à plus de 400 km de la première station marine, il se lance dans l'étude de l'évolution du cerveau des chordés en développant le modèle ascidie, et en montant un élevage “inland”. Là aussi, il convainc des étudiants que “c’est génial” et il en sortira des articles influents sur l’évolution de la glande pituitaire, du stomodeum, et des organes circumventriculaires. Jean-Sté avait aussi un tropisme certain pour les développements méthodologiques. De la transgénèse par méganucléase ou par transposase à l’édition de génome par CRISPR-Cas9, des méthodes de transparisation aux stratégies d’atlas 3D, il aura toujours été parmi les premiers à en comprendre le potentiel, l’intérêt pour faire avancer la communauté. A chaque fois aussi, une volonté de développer des outils, de structurer l’offre, de construire des plateformes, d’organiser des infrastructures et de dialoguer avec les décideurs et les politiques. Il y aura d’abord l’UMS Amagen pour la transgénèse d’animaux aquatiques, créée avec Frédéric Sohm et Laurent Legendre, qui fournira à toute la communauté poisson française des lignées à façon. Il y aura ensuite l’infrastructure TEFOR et le réseau EFOR pour organiser et rassembler la communauté travaillant sur les organismes modèles hors rongeurs. Combien d’entre nous se sont rencontrés lors des journées scientifiques EFOR à Paris 14ème? Aujourd’hui, il laisse orphelin son dernier “bébé”, l’UAR TEFOR Paris-Saclay dédiée à l'édition du génome et au phénotypage par imagerie de modèles aquatiques. Jean-Sté était un pionnier en route pour l’exploration des frontières du savoir avec un émerveillement communicatif pour le vivant. Au-delà d’un caractère en apparence parfois brouillon, il avait l’intuition très sûre. Surtout, il abordait le travail scientifique comme la vie: avec passion et gourmandise. Promoteur d’une science “pas trop sérieuse”, réalisée avec un haut niveau d’exigence et de rigueur scientifique, mais qui privilégie la créativité et la quête du plaisir de la découverte. Jean-Sté laisse une famille scientifique nombreuse d’anciens thésards, post-docs et collègues endeuillés. Nous pensons aussi très affectueusement à sa femme Manue, à leurs enfants Marine et Paul et à son père. Sylvie Rétaux Patrick Lemaire
C’est avec une grande tristesse que les membres de la Faculté de Médecine ont appris le décès du Professeur Patrice Marie, professeur associé de Médecine générale, le 28 janvier 2022. Médecin généraliste à Châtillon (92), Patrice Marie a débuté sa collaboration avec la Faculté de Médecine, en 1989, comme maître de stage de Médecine générale. Il est ensuite devenu enseignant pour le 3e cycle de Médecine générale en 1992 et membre du Département de Médecine générale en 1994. Il a été nommé Maître de Conférences associé en 2002, puis Professeur associé en 2008. Son activité dans le Département de médecine générale de la Faculté a été marquante, jusqu’à son départ à la retraite en 2016. Il s’est impliqué notamment dans le cadre du nouveau DES de Médecine générale, pour lequel il a créé de nouveaux enseignements et un système de tutorat. Ainsi, les tuteurs sont non seulement des guides facilitant la formation et développant le projet professionnel des internes, mais également des enseignants pour améliorer la capacité des internes à résoudre des problèmes complexes, développer des stratégies de recherche documentaire et apprendre à travailler en équipe. Il a créé des séminaires de formation à la thèse et développé un partenariat avec les bibliothécaires de la Faculté pour former les internes à la recherche documentaire et bibliographique. Il a dirigé une soixantaine de thèses. A partir de 2002, il a été responsable de l’organisation des stages ambulatoires des internes. Pr Patrice Marie était Chevalier des Palmes académiques. Nous rendons un hommage appuyé à un médecin dévoué et attentif, à un enseignant rigoureux, à un ami qui s’est investi dans le développement du Département de Médecine générale. Nous exprimons toute notre sympathie au Docteur Martine Marie-Giroux son épouse, ancienne Maître de stage.
Disparition de Bernard Rousseau, ancien Chef du Service de Chimie Bioorganique et de Marquage au CEA/Paris-Saclay
Bernard Rousseau nous a quittés subitement le 16 avril 2021 d’un arrêt cardiaque, il avait 67 ans. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon, Bernard Rousseau entre au CEA en 1979 pour y effectuer une thèse sur le thème du marquage au carbone 14 et au tritium des dérivés de l’acide mévalonique, thèse soutenue en 1982 sous la direction de Louis Pichat. Il est alors recruté au Laboratoire de Marquage au Tritium dont il devient rapidement le responsable. En 2007, il est promu chef du Service de Chimie Bioorganique et de Marquage et prend la suite de Charles Mioskowski, fonction qu’il assumera jusqu’en 2015. Sous son impulsion et grâce à son côté visionnaire, les activités scientifiques et notamment celles liées au marquage isotopique ont connu un essor considérable. Parmi ses contributions les plus notables, on pourra retenir les nombreuses voies de synthèses permettant le marquage de médicaments tels les stéroïdes ou le taxol, la synthèse du plus petit objet moléculaire chiral (méthyle), le développement de la RMN du tritium pour la mesure de distances interatomiques et le développement de nouvelles méthodes de tritiation par activation C-H. Son activité scientifique ne s’est pas limitée au marquage isotopique mais s’est étendue à de nombreux autres champs disciplinaires comme les cages moléculaires pour l’imagerie du xénon hyperpolarisé. Au cours de sa longue et riche carrière, Bernard a publié plus de 120 articles et a formé un très grand nombre d’étudiants, à qui il a su transmettre sa passion pour la science. La plupart d’entre eux ont accédé à des postes de responsabilité dans l’industrie ou la recherche académique. On ne peut évoquer la mémoire de Bernard Rousseau sans parler de l’homme lui-même. Bernard savait créer autour de lui une ambiance fraternelle et chaleureuse. Dévoué à son unité de recherche et à son personnel, il dégageait au quotidien une énergie et un enthousiasme communicatifs. C’était un plaisir que de travailler avec lui tant sa bonne humeur et son optimisme irradiaient. Au-delà de l’immense tristesse, sa disparition est une perte intellectuelle et humaine considérable pour tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et de le côtoyer. Il laisse derrière lui un héritage et une dynamique scientifiques que ses collègues auront à cœur d’entretenir et de faire perdurer.
C’est avec une profonde tristesse que les membres de la Faculté de Médecine ont appris le décès du Pr Jean Dormont, ancien Doyen de la Faculté de Médecine, le 1er février 2021. Immunologiste, Pr Jean Dormont est l’un des pionniers de la transplantation rénale. Il a étudié les aspects fondamentaux de l’immunologie en transplantation et s’est intéressé aux problèmes éthiques que soulèvent les greffes issus de donneurs vivants. Chef du service de Médecine interne à l’hôpital Antoine Béclère, il a également été directeur du laboratoire de néphrologie et immunopathologie (Université Paris-Sud/Inserm). De 1980 à 1988, il est Doyen de la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Sud. Puis il se met au service de la recherche sur le VIH et rejoint l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). Jean Dormont s’est également vu confier par Claude Évin, alors ministre de la Santé, la direction du groupe d’experts chargés d’actualiser les recommandations en matière de traitement du VIH de 1990 à 1996.
Nous avons appris la disparition récente de Jeannine Yon-Kahn, à l’âge de 93 ans. Jeannine était une personnalité remarquable de notre communauté scientifique, et tous ceux, très nombreux, qui l’ont connue comme enseignante et comme collègue, en gardent forcément le souvenir. Directrice de recherche au CNRS, Jeannine Yon-Kahn a dirigé jusqu’en 1995 l’équipe de recherche qu’elle avait constituée à Orsay au début des années 60 lors de la création de la faculté des sciences. De formation universitaire, Jeannine Yon a commencé sa carrière en 1951 comme stagiaire de recherche au CNRS à l’institut de biologie physico-chimique (Paris) sous la direction du professeur R. Wurmser. Ses premiers travaux consacrés à l’étude des protéases avaient pour objectif l’étude des processus catalytiques par des approches physico-chimiques. Elle a souvent dit que sa rencontre avec des personnalités exceptionnelles comme celle de Kaj Ulrik Linderstrom-Lang, auprès de qui elle a effectué un stage dans le Laboratoire Carlsberg au Danemark, puis celle de Jacques Monod avec qui elle avait créé un enseignement de 3e cycle à la faculté des sciences de Paris avait été pour elle d’un apport inestimable. Nommée Maître de recherches en 1961, elle crée alors le laboratoire d’Enzymologie physico-chimique et moléculaire hébergé par l’institut de biochimie implanté à Orsay. Dès 1963, elle obtient le label du CNRS, et lors de la création des UMR, son groupe intègre l’unité qui deviendra l’IBBMC à Orsay. Au cours des années 60 puis 70, son laboratoire devient une des équipes majeures et reconnues en enzymologie. Elle s’est attachée à ce que son équipe demeure à la pointe sur le plan méthodologique avec une utilisation très précoce d’approches comme la spectropolarimétrie, les cinétiques rapides (stopped flow) ou les méthodes de relaxation (T-jump). Dès 1980, elle réoriente ses travaux vers l’étude du repliement et de la dynamique des protéines et elle est l’une des premières en France à développer les approches de dynamique moléculaire et de modélisation. Ces questions très peu en vogue à l’époque (sans doute moins d’une dizaine d’équipe dans toute l’Europe) ont connu dans les années qui ont suivi un essor considérable. Sa contribution à l’organisation de la vie scientifique a été constante, avec sa participation au comité national de la recherche scientifique, la commission recherche du plan, le conseil d’administration de l’Université, le conseil du palais de la découverte ... Parallèlement à son activité de recherche au CNRS, elle a également eu une implication très forte dans l’enseignement universitaire de 2e et 3e cycles où elle a participé à la création d’un diplôme d’études approfondies d’enzymologie qu’elle dirigea pendant près de 25 ans. Sa carrière a été très productive ; au-delà des 250 publications et de la dizaine d’ouvrages qu’elle a écrits, elle a aussi contribué à former, au travers de ses enseignements, de ses fonctions de coordinatrice du DEA ou de directrice de thèse, un grand nombre de chercheurs et d’enseignants, et a eu un rôle important dans la création de la communauté de biochimie des protéines qui existe aujourd’hui. Jeannine était une silhouette et une personnalité que l’on « reconnaissait » : un chignon inaltérable, une tenue impeccable en toute circonstance, une façon de prendre la parole avec assurance qui captait l’attention. Tous ceux qui l’ont connue se souviennent sans nul doute de son allure, ceux qui l’ont côtoyée plus longuement se souviennent aussi de ses éclats de rire sonores, de sa curiosité de tout et de tous, de son appétit évident pour la science, mais aussi pour l’art, la cuisine, la culture en général.
Antonin Girardi fait partie des 6 humanitaires français·es tué·es au Niger le 9 août dernier.
Brillant alumni du département d'économie et de gestion, ancien assistant de recherche au sein du laboratoire CREST, il était spécialisé dans l’économie environnementale et géographique et s'était engagé dans plusieurs missions humanitaires.
L’ENS-Paris-Saclay s’associe à la peine de sa famille, de ses proches et de ses camarades normalien·nes qui ont souhaité lui rendre un dernier hommage. « Sa bienveillance, sa bonne humeur, sa vivacité, sa répartie, sa curiosité ou encore son engagement pour des causes justes, ont fait de lui une personne appréciée de tous, qui comptait aux yeux de beaucoup, comme le montrent les très nombreuses marques d’affection que nous avons reçues.Antonin était sensible, drôle, gentil et très attachant. Il allait spontanément vers les autres et brillait par son ouverture d’esprit, sa capacité d’analyse et sa justesse. Avec lui, nous partagions nos moments de doute, de questionnement. Il apportait un regard singulier sur ce qui l’entourait. C’était aussi une source inépuisable d’énergie, capable de rassembler autour de lui sans jamais se mettre en avant. Il nous partageait ses passions - sa culture du rap français en aura impressionné plus d’un - enthousiaste qu’il était d’apprendre et de transmettre. Il était un ami fidèle et précieux : un exemple d’empathie, de tolérance et de détermination. Nous l’aimons si fort qu’il nous est difficile d’imaginer la vie sans lui. Nous attendions avec impatience son retour en septembre et avions encore tant de choses à partager. Antonin était de ces rencontres que l'on n'oublie pas, il laisse en chacun de nous un souvenir de joie, de rire et d'amitié. Sa brutale disparition nous remplit de tristesse. Porté par sa volonté de venir en aide aux autres, il avait concrétisé son engagement et trouvé sa voie dans l’humanitaire ces deux dernières années. Il apportait beaucoup de joie à ceux qui l’entouraient en mission. Ce n’était que le début de tout ce qu’il aurait pu accomplir pour lui et les autres. Nous nous associons à sa famille et ses proches dans cette terrible épreuve. Notre peine est immense et l’heure est au deuil, mais nous garderons toujours en nous le sourire et la force d’Antonin comme un exemple pour contribuer à notre mesure à un avenir meilleur. »
Hommage à Isabelle Stücker
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition d’Isabelle Stücker des suites d’une longue maladie. Isabelle Stücker était directrice de recherche Inserm, co-responsable de l’équipe Cancer et Environnement du Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP), et spécialiste en épidémiologie des cancers. Dotée d’un extraordinaire dynamisme, elle avait conçu et mené plusieurs études de grande envergure destinées à l’étude des facteurs de risque des cancers du poumon, plus particulièrement l’étude du rôle des expositions professionnelles et des spécificités de ce cancer chez la femme. La qualité et la richesse des données qu’elle a recueillies sont à l’origine de nombreux travaux au sein de l’équipe où elle a exercé et dans le cadre de consortiums internationaux. Ces travaux se poursuivent encore aujourd’hui, malgré son absence, ce qui souligne la contribution majeure qu’elle a su apporter à ce domaine de recherche. Très investie dans l’enseignement (co-responsable du Master en Santé Publique de Paris-Sud) et d’un immense talent pédagogique, elle avait encadré de nombreuses thèses. Elle avait également été membre de nombreuses commissions et conseils scientifiques. Isabelle était une personne d’une très grande humanité, très investie dans les relations avec ses collègues, et dotée d’un sens de l’humour inoubliable, qualités qui lui avaient conféré une place unique au sein de son équipe, du CESP et de la communauté scientifique.
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Pierre Gadal, survenu le 26 octobre 2019 à l’âge de quatre-vingt-un ans. Après une thèse sur les galles et le métabolisme des tanins dans le laboratoire du Professeur Brunel à Toulouse, Pierre Gadal a été successivement assistant puis maitre-assistant à l’université Paul Sabatier, professeur à l’Université de Nancy I (1973-1981) et enfin professeur à l’Université de Paris-Sud jusqu’à la fin de sa carrière en 2003. Il a longtemps dirigé une équipe de recherche associée au CNRS (Physiologie végétale moléculaire) à Nancy puis à Orsay pour devenir enfin le premier directeur de l’Institut de biotechnologie des plantes (CNRS-Université Paris-Sud), dont il a été l’un des initiateurs. Cette structure a été très importante pour la recherche en biologie végétale sur le campus d’Orsay en région parisienne et a récemment contribué à la création d’une nouvelle unité de recherche sur les plantes (IPS2) au sein de Paris-Saclay. Il serait trop long de lister toutes les responsabilités pédagogiques et administratives que Pierre Gadal a exercées, mais au-delà de la direction d’unité de recherche, il fut aussi président de la section CNU 66 (Conseil national des universités) et directeur de l’école doctorale sciences du végétal de l’Université Paris-Sud. Pierre Gadal a eu une très grande influence dans le domaine de la physiologie végétale française et a d’ailleurs été distingué en 1998 par un prix de l’Académie des sciences pour l’ensemble de sa carrière scientifique. Ses contributions scientifiques et celles de son équipe ont bénéficié d’une très forte reconnaissance internationale en particulier pour l’étude moléculaire de la régulation des enzymes clés du cycle de photosynthèse en C4 (PEP carboxylase, NADP-malate déshydrogénase), des systèmes de régulation redox chez les plantes et des enzymes impliquées dans l’assimilation et le métabolisme de l’azote (glutamine synthétase, GOGAT) ou encore les relations carbone-azote chez les plantes (isocitrate déshydrogénase). Pierre Gadal et son groupe ont été leaders dans le domaine de la biochimie végétale, intégrant à l’aube des années 80 des approches techniques encore peu développées incluant en particulier le génie génétique et la biologie structurale. Pierre Gadal s’est éteint en octobre 2019 au terme d’une difficile maladie. Les réactions à sa disparition ont été unanimes : c’est un acteur majeur dans le domaine du végétal qui disparait. Il laisse une forte empreinte sur tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés, anciens étudiants et collègues, par son charisme et son enthousiasme, stimulant chacun à développer son esprit critique et à aller de l’avant, mais aussi par sa bienveillance envers l’ensemble des personnels de l’institut. Sa disparition est cruellement ressentie par tous.
Via Loïc Lepiniec, Saclay Plant Sciences
18 mai 1939 - 3 novembre 2018
L'Académie des sciences a le profond regret de faire part du décès de Roland Douce, survenu le 3 novembre 2018, à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Il avait été élu correspondant de l’Académie le 11 juin 1990, puis membre le 28 octobre 1996, dans la section de Biologie intégrative.
Spécialiste de la biologie végétale, Roland Douce a consacré ses travaux au métabolisme de la cellule végétale. Il a conduit à une vision nouvelle de la dynamique et de l'incroyable flexibilité du métabolisme de la cellule végétale. Ses travaux ont été récompensés par la médaille d'argent du CNRS en 1982.
Professeur à l'université Joseph Fourier de Grenoble, Roland Douce a été directeur de la recherche à l’École normale supérieure de Lyon de 1995 à 1998 et directeur de l'Institut de biologie structurale de Grenoble de 2002 à 2004.
Il a été conseiller scientifique auprès d’établissements publics (CEA en 1979, INRA en 1990) et industriels (Établissements Rhône Poulenc Agrochimie en 1982).
Roland Douce était membre de la National Academy of Sciences et Fellow de l’American Society of Physiology and Molecular Biology of Plants. Il était officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'Ordre national du mérite.
Via Loïc Lepiniec, Saclay Plant Sciences
C’est avec une immense douleur que nous apprenons le décès brutal de notre collègue et ami Patricio Lebœuf, Directeur délégué à la recherche de l’Université Paris-Saclay. Après une lutte longue et très courageuse contre la maladie, Patricio a été victime, jeudi 29 juin, d’un accident cardiaque qui l’a emporté à l’âge de 57 ans. Patricio Lebœuf, ancien élève de l’Université de Buenos Aires, était membre du Laboratoire de Physique Théorique et de Modèles Statistiques, ou il a encadré 7 thèses. Depuis 2002, il était Directeur de Recherche CNRS. Patrick était un physicien théoricien remarquable, expert des matrices aléatoires, et mondialement connu pour ses travaux sur le chaos quantique, la localisation, la condensation de Bose-Einstein, et la superfluidité, concepts qu’il appliquait autant en physique de la matière condensée, la nanophysique, l’optique quantique, la physique des gaz ultra-froids, et la physique nucléaire. Il avait longtemps enseigné à l’Université Paris-Sud, ou il était responsable du Master 2 de Physique fondamentale et appliquée (M2), mention Champs, particules et matière, ainsi que la spécialité « Systèmes dynamiques et statistiques de la matière complexe ». Il était très actif dans le cadre du GDR « Dynamique Quantique ». L’engagement de Patrick Leboeuf pour le développement et la défense de la recherche scientifique, pour le collectif et la communauté scientifique, et pour l’avancement de la science était sans égal. Après une première nomination au Département Scientifique MPPU (Mathématiques, Physique, Planètes, Univers) du CNRS en tant que chargé de mission pour la Physique Théorique en 2007, Patricio est nommé directeur scientifique adjoint à MPPU à compter du 1er mars 2009. Il est alors chargé du suivi des laboratoires de la section 02 ainsi que des missions transverses sur la Physique théorique. Patrick assume, le 14 novembre 2012, le rôle de Directeur délégué à la recherche de la Fondation de Coopération Scientifique du Campus Paris Saclay. A partir du 1er janvier 2014, il devient Directeur délégué à la Recherche de l’Université Paris Saclay, ou il œuvre sans relâche à la construction de la collaboration scientifique entre les chercheurs des établissements du périmètre Paris-Saclay, rassemblés dans les Départements Scientifiques de l’Université Paris-Saclay. Suite au départ soudain de Patricio, c’est la communauté entière qui se retrouve endeuillée, triste, abasourdie. C'était un homme ouvert, passionné, optimiste, avec qui nous travaillions au quotidien pour l'avancement de la science. Par la présente, nous rendons hommage aux contributions scientifiques et sociétales majeures de Patricio, et au travail énorme qu’il a effectué en notre nom. Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches. Avec Patricio, nous perdons un grand physicien, et l’un de nos collègues les plus appréciés.
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Disparition de Jacques Myara
C'est avec beaucoup de tristesse que je vous annonce le décès de notre collègue Jacques Myara le 5 Janvier 2023. Jacques était diplômé Pharmacien de l'Université Paris-Sud en 1977 et ancien interne des hôpitaux de Paris. Il a obtenue une thèse de doctorat de 3ème cycle en 1982 puis un doctorat es-sciences pharmaceutiques en 1987. Jacques a débuté sa carrière à l'Université Paris-Sud comme assistant-stagiaire en 1982 puis assistant titulaire en 1984 dans le service de biochimie. Il est nommé Maître de conférences en 1989 puis Professeur des Universités en 1994. Il était par ailleurs praticien hospitalier à l'hôpital Broussais puis à l'hôpital Charles Foix. A ce titre, il a été intégré comme PU-PH en biochimie générale et clinique dans le CHU Pharmaceutique en 2008. Jacques faisait partie de l'équipe de biochimie de Alain Lemonnier et Nicole Moatti qui ont profondément marqué l'histoire de notre Faculté. J'ai connu Jacques à l'époque où nous partagions la même tour D4 et nous échangions sur nos thématiques respectives de recherche. Je garde de cette époque le souvenir d'un collègue dynamique et enthousiaste. La Faculté exprime ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses collègues. Adieu Jacques ! Marc Pallardy Doyen de la Faculté de Pharmacie UPSaclay
Nous avons appris avec beaucoup d’émotion le décès de Jocelyne Gaget, technicienne de laverie à l’institut des Neurosciences Paris-Saclay - NeuroPSI, survenu le 22 octobre 2022. Jocelyne Gaget est entrée au CNRS en 1984 et a effectué la plus grande partie de sa carrière au service laverie/préparation des milieux au bâtiment 32 de Gif-sur-Yvette, Institut Alfred Fessard (IAF), devenu Institut de Neurobiologie Alfred Fessard (INAF) puis Institut des Neurosciences Paris-Saclay (NeuroPSI) en 2015. Elle a en particulier beaucoup travaillé pour mettre en place l’infrastructure laverie et préparation des milieux pour l’élevage des drosophiles à Gif-sur-Yvette, et les équipes concernées savent ce qu’elles lui doivent. Jocelyne était une personne discrète, très impliquée dans son travail, rigoureuse et attentive, et a toujours eu à cœur de fournir un travail de qualité, sachant s’adapter aux besoins des équipes. Sa disparition brutale nous prive d’une collègue qui était appréciée de tous, et nous avons une pensée pour sa famille ainsi que pour ses proches collègues du service laverie.
Notre collègue et amie Anne Collignon nous a quitté le 4 avril 2022 à l’âge de 73 ans. Emérite depuis 2016, elle était encore régulièrement parmi nous et sa disparition est un choc tant elle a compté pour notre communauté. Un choc et une très grande tristesse car Anne était appréciée pour sa générosité et sa disponibilité. Elle était Chevalier dans l'ordre des Palmes Académiques. Anne est pharmacien en 1971 et obtient un doctorat "ès-sciences pharmaceutiques" en 1981 intitulé "Obtention et étude d'anticorps antidigitoxine. Application au dosage de la digitoxine plasmatique". Elle entre à l'Université Paris-Sud en 1974 comme assistante en microbiologie à la Faculté de Pharmacie dans le service du Pr German, elle est ensuite nommée maitre de conférences en 1984 (microbiologie) puis Professeur en 1997 après avoir réussi le concours concours national d’agrégation en Bactériologie-Virologie. Anne intègre ensuite le corps des PU-PH des disciplines pharmaceutiques en 2008. Elle est promue à la classe exceptionnelle en 2011. Au niveau hospitalier, elle a principalement exercé ses activités hospitalières dans le service de microbiologie de l'hôpital Jean Verdier, dont elle a assuré la chefferie de juillet 1999 à novembre 2014. Sur le plan de la recherche, Anne a dirigée l'EA 4043 "Ecosystème Microbien Digestif et Santé" de 2001 à 2014 où elle s'intéressait aux interactions bactéries-hôte et bactéries-bactéries au sein de l'écosystème digestif dont une des fonctions est un effet barrière contre les micro-organismes pathogènes et en particulier son organisme fétiche : Clostridium difficile. Anne a aussi été responsable du pôle " Microbiologie et thérapeutiques anti-infectieuses" de l'Ecole Doctorale 425 "Innovation Thérapeutique: du fondamental à l’appliqué" de 2004 à 2014. Elle a été pionnière au sein de cette Ecole Doctorale qui est un des éléments clés de l'activité de recherche de notre faculté. Anne a été pendant toute ces années une "figure" de notre communauté, toujours prête à défendre sa discipline et son équipe mais dans un esprit de partage et de loyauté. Je garderais en souvenir tous ces moments que nous avons passé en jury d'école doctorale à discuter, à argumenter sur les projets, les candidats, les pôles mais toujours de manière constructive et dans l'intérêt de l'étudiant. Ces moments ont aussi été des moments de grande convivialité et de franche rigolade. Anne nous te regrettons déjà et merci infiniment pour tout ce que tu as donné et fait pour notre communauté. Marc Pallardy, Doyen de la Faculté de Pharmacie UPSaclay
Disparition de Michael Dubow
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition du Professeur Michael Dubow, le 14 août dernier. Après un doctorat à l'Université d'Indiana dans les années 1970 et un post-doc à Cold Spring Harbor sous la direction de Jim Watson, Michael Dubow a débuté sa carrière en 1980 comme professeur assistant à l'Université McGill au Canada, puis comme professeur associé en 1987 et professeur titulaire en 1991 au département de microbiologie et d'immunologie et au département de génétique humaine de cette université. Après avoir obtenu une disponibilité de 2 ans à l'Université de Metz, entre 1996 et 1998, il s'installe définitivement en France en 2002, créant une équipe de recherche à l'Institut de Génétique et de Microbiologie puis en 2015 à l'Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (I2BC). Les travaux réalisés et développés sous sa direction par son équipe à l'IGM ont initié des recherches innovantes dans le domaine de l'écologie microbienne. En effet, des données importantes concernant la diversité microbienne et phagique dans les milieux oligotrophes, peu étudiés jusqu'à présent, ont été obtenues. Grâce à ces travaux, une diversité insoupçonnée dans des environnements extrêmes, tels que les déserts, a été révélée. Travailler sur des particules de phages directement à partir d'échantillons de sable du désert représentait un véritable défi technique pour les extraire sans perturber leurs structures. La métagénomique fonctionnelle à partir du même type d'échantillons a également permis d'isoler de nouvelles enzymes. Tout au long de sa carrière, Michael Dubow a toujours été tourné vers l'avenir, montrant constamment son intérêt pour la génomique, la thérapie par les phages, la biodiversité des phages et des bactéries et son intérêt pour les applications (telles que la qualité de l'eau...). Il était un enseignant-chercheur très ouvert d'esprit, suivant l'évolution de nombreux champs disciplinaires. Il a beaucoup travaillé et "milité" pour le développement de la recherche interdisciplinaire "aux interfaces", notamment en participant à la création du master "Physique des systèmes biologiques" ou en proposant un cours optionnel du même nom en deuxième année de licence de biologie. Il a également donné des cours de "Sciences de la vie pour l'ingénieur" à Supélec et CentraleSupélec. Son intérêt pour l'interface physique-biologie va se poursuivre avec le développement d'un sujet sur l'étude des mécanismes de dégradation des biofilms par plasma froid à pression atmosphérique (en collaboration avec l'équipe GeePs de CentraleSupélec). Il est l'auteur de plus de 110 publications au cours de sa carrière. Il était membre de l'American Academy of Microbiology depuis 1994 et de la Royal Society of Medicine (UK) depuis cette année. Il est également l'auteur de plusieurs brevets et a participé à la création de 3 sociétés (Bomec Inc. ; PhageTech/Targanta Therapeutics Inc. ; Biolumine SA). Michael était également reconnu comme un professeur exceptionnel, apprécié par les étudiants pour ses cours vivants (expert en mime pour illustrer la biologie moléculaire des phages), toujours prêt à accueillir des doctorants étrangers dans son équipe, participant activement au Master délocalisé au Vietnam à l'Université de Ho Chi Minh Ville et aux soutenances de Master 2 des étudiants vietnamiens par vidéoconférence, mais aussi aux étudiants à l'interface Physique-Biologie. Michael avait une manière subtile d'éveiller la curiosité de ses étudiants, il savait les taquiner et les pousser à réfléchir en les provoquant, mais toujours avec gentillesse. Il les mettait souvent au défi en disant pendant un cours "vous croyez ou vous pensez ?... La croyance c’est pour le dimanche, la pensée c’est pour la science". Michael était également reconnu pour son investissement au sein de l'Université Paris-Sud, en tant que membre élu puis vice-président recherche du département de biologie, mais aussi au sein du conseil scientifique de la Faculté des Sciences, au service des relations internationales de l'Université où il effectuait régulièrement des missions en Asie du Sud-Est. Il a également exercé des missions nationales en tant que membre du CNU65 et du conseil scientifique de l'Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRS. Au-delà de ses qualités de chercheur et d'enseignant, Michael Dubow était un homme profondément gentil. Il avait toujours le sourire aux lèvres, était toujours prêt à aider, et a été un relecteur attentif de nombreux travaux pour plusieurs équipes, corrigeant nos fautes d'anglais. Quelles que soient les mauvaises nouvelles, il était résolument positif, soutenant ses collègues dans la joie et la peine, nous mettant souvent en garde contre une américanisation excessive de notre société, comme il la connaissait si bien. Pour ceux qui avaient la chance de le rencontrer au quotidien, "Mike" était toujours ravi de bavarder de science bien sûr, mais aussi de tous les sujets de la vie tels que le sport (Ha ! le championnat de baseball américain...), la musique (surtout le Jazz), le cinéma (il était un vrai fan de Star Wars), la politique. Comme tous les humains, Mike avait une nature complexe et il est difficile de résumer cette complexité en quelques mots, mais il était un amoureux de la vie... une de ses phrases préférées qui le caractérisait le mieux était "la vie est belle". Sa disparition soudaine laissera un grand vide à l'Université Paris-Saclay. Sa grande silhouette, son accent, ses idées scientifiques prolifiques vont terriblement manquer, mais il a su planter suffisamment de graines ici et là, pour que ses idées et son esprit perdurent. Un livre d'or est disponible si vous souhaitez présenter vos condoléances à sa famille ou partager des souvenirs : https://montrealgazette.remembering.ca/obituary/michael-dubow-1083087222
Michel Caboche (1946-2021) était un acteur de premier plan de la recherche en biologie cellulaire et moléculaire végétale. Avec d’autres scientifiques de renom, il a contribué à faire du centre INRAE de Versailles un pôle mondialement reconnu pour ses travaux de pointe sur le fonctionnement du végétal. « Le métier de chercheur est captivant ». Ainsi commence le témoignage que livre Michel Caboche dans le volume 20 d’Archorales consacré aux biologistes du végétal du centre INRAE de Versailles. A partir de ce témoignage, et pour lui rendre hommage, le Comité d’histoire INRAE, en la personne d’Egizio Valceschini et de Pierre Cornu, a rédigé une courte biographie qui reconstitue la trajectoire et illustre les différentes facettes de ce scientifique hors pair. Michel Caboche, une courte biographie Michel Caboche est l’un des initiateurs du programme de génomique végétale Génoplante, qui associe les acteurs majeurs publics et privés du domaine. Il développe aussi l’Unité de Recherche en Génomique Végétale (URGV) sur le site de la Génopole d’Evry. « La Génopole d’Evry était un lieu très attractif pour la création de l’URGV dont j’ai été nommé directeur, en cumul pendant un temps avec mes fonctions de président du directoire opérationnel de Génoplante ».
Via Loïc Lepiniec
C’est avec une émotion très vive et une douleur immense que nous faisons part du décès soudain d’Agnès Delahodde, survenu le 8 novembre 2020. Agnès était unanimement appréciée et respectée de tous pour ses très grandes qualités humaines et scientifiques.
Agnès Delahodde a débuté sa carrière au Centre de Génétique Moléculaire de Gif-sur-Yvette par une thèse sous la direction de Claude Jacq. Elle montre en particulier qu’une des protéines codées par les introns mitochondriaux de levure possède une activité endonucléase. Elle est recrutée au CNRS après sa thèse, et rejoint avec Claude Jacq l’Ecole Normale Supérieure à Paris, où elle étudiera pendant 10 ans des pompes d’efflux de drogues, les protéines PDR de levure.
Entre 2000 et 2002 elle effectue un séjour sabbatique dans l’équipe de Stephen Johnston (Dallas, USA) où elle s’intéresse au protéasome et contribuera à mettre au point la technique du ChIP-on-chip.
A son retour en France, Agnès rejoint l’équipe de Monique Bolotin-Fukuhara à l’Institut de Génétique et Microbiologie à Orsay, où elle fonde ensuite son équipe consacrée à l’étude des fonctions et dysfonctions des mitochondries. Elle examine les relations entre protéasome et mitochondrie et débute aussi avec Agnès Rötig à l’Hôpital Necker une collaboration étroite, qui se poursuivra tout le long de sa carrière. Dans ce cadre, elle exploite la similarité entre la levure et l’homme pour démontrer le caractère pathogène de mutations dans une dizaine de gènes nucléaires humains et prouver leur implication dans des maladies mitochondriales. Outre le système levure, elle développe l’étude du nématode C. elegans pour découvrir de nouveaux gènes impliqués dans les fonctions mitochondriales.
Forte de ces modèles puissants et de ses connaissances sur les protéines PDR, Agnès a fait partie d’un réseau d’équipes financées par la Fondation pour la Recherche Médicale puis l’Association Française contre les Myopathies. Ce consortium vise à identifier des molécules-médicaments par repositionnement thérapeutique afin d’améliorer le quotidien des malades atteints de maladies mitochondriales. Ainsi depuis 15 ans, elle a constamment œuvré pour relier ses travaux très fondamentaux à des questions sociétales importantes en faisant le pont entre recherche académique et recherche médicale.
Toujours disponible et au service de la collectivité, Agnès a été directrice adjointe du Département de Biologie Cellulaire depuis la création de l'I2BC en 2015 et était membre de la Cellule "Déontologie et Intégrité scientifique" de l’Unité depuis 2020.
Tournée vers les autres, Agnès était une personnalité solaire, pleine de vie et passionnée par son métier. Son décès laisse un grand vide pour toute la communauté travaillant sur les dysfonctionnements mitochondriaux et pour les nombreux étudiants qu’elle a formés et accompagnés pendant toutes ces années, en conjuguant excellence et bienveillance.
Disparition de Jacques Tempé (1935-2020)
Jacques Tempé, né près de Colmar, région à laquelle il restait très attaché, est décédé le 29 juillet 2020 à 85 ans, à Saintes. A l’heure où les plantes génétiquement modifiées se développent partout dans le monde, mais restent un objet de débat en Europe, peu connaissent aujourd’hui la contribution majeure de Jacques à la découverte des transferts d’ADN des bactéries du genre Agrobacterium vers les plantes. Jacques Tempé s’était passionné pour la Biochimie, alors qu’il était encore étudiant à l’Institut National Agronomique, grâce au cours et à l’écoute du Prof. Henri Heslot. Une fois son diplôme obtenu, il avait rejoint l’Ecole Polytechnique pour un contrat avec le CEA dans le but de développer de nouvelles molécules mutagènes pour modifier des semences. Ce lien entre la Biochimie et les plantes l’a rapidement amené dans l’environnement de Georges Morel à l’INRA de Versailles où il a été recruté en 1963 et a réalisé sa thèse d’état soutenue en 1982. Georges Morel avait, dans le laboratoire de Roger Gautheret, montré que les cellules issues de tumeurs du collet de plantes (tabac) étaient immortalisées (elles étaient capables de se multiplier à la manière d’une tumeur, sans ajouts hormonaux) et qu’elles produisaient des molécules azotées spécifiques. Avec Arlette Goldmann-Ménagé et quelques autres collègues, Jacques Tempé a ainsi caractérisé biochimiquement un certain nombre d’opines (notamment l’octopine) molécules azotées que l’ADN transféré (ADN-T) à partir d’Agrobacterium fait produire à la plante à partir des substrats organiques produits par celle-ci. Ces opines sont ensuite métabolisées par la bactérie pour sa nutrition carbonée et azotée, la plante en étant incapable. Ces résultats, combinés à ceux des travaux d’Alan Kerr en Australie, de Jeff Schell et Marc van Montagu en Belgique et Mary-Dell Chilton aux USA, allaient aboutir, par le biais de riches collaborations, à la découverte du mécanisme moléculaire à la base du cycle de vie des bactéries pathogènes du genre Agrobacterium et au «concept d’opines». De nombreuses publications (Nature, Science, Cell, PNAS…) associant ces auteurs entre 1977 et 1982 ont abouti à la maîtrise d‘un mécanisme de transfert d’information génétique dite « recombinante » vers les plantes, grâce à la possibilité de désarmer les composantes responsables des symptômes tumoraux (hormones) et de la production des opines de l’ADN-T, et de les remplacer par une nouvelle information génétique à transférer. C’était le point de départ du développement des plantes génétiquement modifiées, dont les premières ont été générées quasi simultanément en Europe (groupes de Marc Van Montagu et Jeff Schell à Gand) et aux USA (groupe Nam Hai Chua, en collaboration avec Monsanto). La maîtrise de la transformation des plantes a tout d’abord révolutionné les travaux effectués dans nos laboratoires et l’analyse fonctionnelle des gènes (rôles et régulations) et de leurs produits (ARN et protéines). Elle a permis le développement rapide d’une «génomique fonctionnelle» par la création de banques de mutants d’insertion, d’abord chez la plante modèle Arabidopsis, puis dans un nombre important d’espèces cultivées. Elle constitue aujourd’hui l’un des outils de base des laboratoires en biologie, génétique et génomique végétale. La puissance de cet outil a évidemment été rapidement utilisée pour l’amélioration des plantes. Les disputes qui ont suivi, concernant les risques de l’usage des plantes génétiquement modifiées et maintenant « éditées » ont certainement limité la reconnaissance qui aurait dû être attribuée aux co-découvreurs de ce processus de transfert d’ADN à partir des bactéries phytopathogènes. Mais l’histoire reconnaitra qu’il s’agissait d’une découverte considérable, avec de vastes champs d’applications. La sole de plantes de grandes cultures génétiquement modifiées était en 2018 proche de 200 Millions d’ha (ISAAA), soit 12% des surfaces cultivées mondiales et plus que la sole cultivable en Europe ! Après ce travail remarquable, conduit d’abord avec Georges Morel puis par lui-même avec son équipe à Versailles, à Orsay, puis enfin à Gif sur Yvette où il a été très impliqué dans la création de l’Institut des Sciences Végétales en 1988, il a continué à animer des recherches sur les propriétés des agrobactéries. Son équipe a également travaillé sur la dynamique des micro-organismes, dont les agrobactéries et leurs exsudats, dans la rhizosphère afin de comprendre le fonctionnement et les interactions au sein du « microbiote rhizosphérique » (travaux conduits dans son équipe et ensuite sous leurs directions par Yves Dessaux, Denis Faure et leur équipe). Jacques Tempé aimait enseigner. Alors qu’il était Directeur de Recherches de Classe Exceptionnelle à l’INRA, il a relevé le challenge de postuler à un poste de Professeur de Pathologie végétale à l’Institut National Agronomique Paris-Grignon sur la chaire préalablement détenue par Alain Coléno, poste qu’il a obtenu en 1989. Les témoignages reçus de la part de ses étudiants à la suite de l’annonce de sa disparition sont élogieux et montrent l’impact que Jacques a eu sur leur devenir professionnel. Jacques Tempé était convaincu de la nécessité de former « par et avec » la recherche. Avec Claire Neema, actuelle Professeur de Pathologie végétale à SupAgro Montpellier, ils se sont investis dans le montage d’Unités d’Enseignement par la Recherche impliquant des mini-stages en laboratoire, la construction de projets de recherche encadrés ; et surtout de stages de longue durée, sous forme de césures de 2 fois 6 mois généralement. Jacques Tempé et Claire Neema utilisaient leurs carnets d’adresses des meilleurs laboratoires du monde entier pour y envoyer les étudiants dès leur 2ème année à l’Ecole. Cette approche sera ensuite largement copiée dans l’enseignement supérieur. Jacques Tempé a ainsi largement contribué à la découverte du transfert de l’ADN-T par les agrobactéries et par conséquent au développement de la génétique moléculaire végétale et à celui des Plantes Génétiquement Modifiées. Il considérait ces plantes comme un formidable outil pour le développement d’une agriculture moderne, productive et durable, basée sur des pratiques respectueuses de l’environnement et capable de répondre aux besoins croissants des populations. Par ailleurs, il s’est investi dans l’enseignement par passion, passion que les étudiant-e-s lui ont bien rendu. Il croyait énormément à un projet d’Institut des Sciences et Technologies du Vivant (ISTV), initié par André Berkaloff qu’il avait rejoint à Orsay. Il devait donc être très fier de voir le développement récent de l’Université Paris-Saclay, et la place prépondérante des sciences agronomiques et végétales au sein de cette grande Université. Nous, collègues, étudiants et amis avons donc une pensée très émue pour Jacques et sa famille qui doivent être fiers du travail accompli et de son impact aussi bien en recherche et formation, qu’en agriculture. M. Dron, Y. Chupeau, M. Delseny, et L. Lepiniec
Via Saclay Plant Sciences
Le personnel hospitalo-universitaire de la Faculté de médecine Paris-Saclay a la profonde tristesse d’apprendre le décès du Professeur Michel Reynaud, ce 27 juin 2020, à 70 ans. Professeur émérite de psychiatrie et d’addictologie à la Faculté de médecine, Michel Reynaud, par ses travaux, ses réflexions et son engagement sans faille a créé la discipline de l’addictologie en France et l’a toujours portée avec conviction, détermination et humanisme. Ancien interne et ancien chef de clinique des Hôpitaux de Paris, Michel Reynaud est nommé en 1990 PU-PH de Psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand. En 2000 il devient chef de service à l’Hôpital Universitaire Paul Brousse (Villejuif) prenant ses fonctions universitaires à Paris-Sud. En 2001 il créé en ce même hôpital « l’Albatros : le Centre d'Enseignement de Recherche et de Traitement des Addictions », une référence nationale de l’Addictologie universitaire. A son départ en retraite, Pr Michel Reynaud devient Président du Fonds Actions Addictions qu’il a créé en 2014, et fonde le portail « Addict'Aide : le village des addictions ». Un outil numérique apprécié pour sa rigueur et son engagement auprès de tous les acteurs de l’Addictologie. Ancien Président de la Fédération Française d’Addictologie, il fut Conseiller pour la politique psychiatrique à la Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins, puis Conseiller de la politique addictologique auprès de la Direction Générale de la Santé et de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT devenue la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives - MILDECA) et fut l’auteur de nombreux rapports ministériels. Sur le plan universitaire, le Pr Michel Reynaud fut également Président du Collège Universitaire National des Enseignants en Addictologie, coordinateur du Diplôme d’études spécialisées complémentaires d’Addictologie et de plusieurs Diplômes universitaires. Il termina sa carrière universitaire en tant que membre de la sous-section de Psychiatrie et Président de l’Intersection d’Addictologie au Conseil National des Universités. Parmi ses dernières actions pour promouvoir et soutenir de nouvelles formes de sensibilisation et d'information pour lutter contre les addictions, le Pr Michel Reynaud s’impliqua dans les réseaux sociaux pour s’adresser aux jeunes, développa un escape game pour lever le voile sur l’alcoolisme au féminin, et se mobilisa à l’occasion de la 1ère édition en 2020 de l’opération Dry January – Le Défi De Janvier pour inviter chacune à s’interroger de manière ludique sur son rapport à l’alcool. Le Pr Michel Reynaud n’en avait pas fini avec le combat de sa vie. Il appelait de ses vœux la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention des addictions en France, trop souvent empêchée par des enjeux économiques, la reconnaissance de l’addiction comme ALD (Affection longue durée), ou encore le développement de la téléconsultation pour permettre à toutes les personnes dépendantes une détection précoce et une prise en charge rapide (aujourd’hui seules 20% des personnes addictes sont prises en charge en France).
Disparition de Hervé Daniel
Notre collègue Hervé Daniel est décédé le vendredi 22 Novembre après une longue lutte contre la maladie. Hervé Daniel était professeur de neurosciences à l'Université Paris-Sud. Il enseignait les neurosciences à tous les niveaux. Il dirigeait l'équipe de pharmacologie et biochimie de la synapse à l'Institut des Neurosciences Paris-Saclay sur le campus d'Orsay. Ses travaux de recherche concernaient le cervelet, plus particulièrement les bases fondamentales de la transmission et de la plasticité synaptique et les interactions neurone-glie. Hervé Daniel était électrophysiologiste, en priorité par la technique du patch-clamp sur tranche de cervelet de rongeur. Son équipe a combiné le patch-clamp avec les mesures optiques de calcium cytosolique, la pharmacologie et, plus récemment avec des approches d'optogénétique et des nanobodies. Hervé Daniel était cofondateur et coresponsable du master Signalisation Cellulaire et Neurosciences. Il était fortement impliqué dans la création du Master Biologie-Santé dès 2004. En tant que vice-président enseignement du département de biologie à la Faculté des Sciences de 2005 à 2016 il a eu un rôle majeur dans la construction de l'offre de formation en biologie, bien au-delà des neurosciences. Il était aussi très fortement impliqué dans l'Ecole doctorale Biosigne depuis 2004. Beaucoup d'étudiants, de doctorants et d'encadrants de l'ED Biosigne ont connu Hervé Daniel en tant qu'enseignant, membre de jury ou collègue chercheur. Il était un mentor inlassable pour certains. Hervé Daniel s'est beaucoup investi dans la transformation de l'université et la construction de l'université Paris-Saclay. Il voyait l'opportunité mais aussi les dangers et les difficultés à faire converger les ambitions de cette nouvelle université avec la réalité des universités en France. Hervé Daniel était entièrement dévoué à son métier. Il poursuivait ses activités d'enseignant, de chercheur et ses multiples responsabilités avec une grande intégrité et rigueur.
Nous apprenons avec tristesse le décès de notre collègue Muriel Tichit, membre du conseil du département SDV. Recrutée à l'Inra, département Sciences pour l'Action et le Développement, Muriel Tichit était Directrice de Recherche à l'INRA et a travaillé depuis la fin des années 1990 à l'UMR SAD-APT (Inra/AgroParisTech, Paris et Grignon). Ses travaux de recherche, internationalement reconnus, portaient sur la gestion durable des écosystèmes cultivés, en appliquant des théories et modèles d'écologie à des problématiques agronomiques. Elle était très investie dans les travaux d'interfaces entre disciplines, prenant une part très active notamment au LabEx BASC de l'université Paris-Saclay. Nous pensons à sa famille et à ses proches auxquels nous présentons nos plus sincères condoléances.
C’est avec une profonde émotion que nous vous faisons part du décès de Monsieur Gilles Chiocchia, directeur de l’unité Inserm 1173 / UVSQ « Infection et Inflammation chronique » (2IC), survenu le 27 mars 2018. C’est en 1995 que Gilles Chiocchia a été recruté à l’Inserm en tant que chargé de recherche, à la suite de son post-doctorat en Immunologie effectué au Cornell Medical Center Lab, situé aux États-Unis. Suite à l’obtention de son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) en 2002 à l’Université Paris- Descartes, il devient chef d’équipe l’année suivante à l’Institut Cochin, où il prendra la direction du Département d’Immunologie en 2007. En parallèle de son activité en tant que praticien hospitalier à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt, il dirigeait depuis 2012 le comité de pilotage du centre de recherche Simone Veil à l’Université de Versailles-Saint-Quentin, et depuis 2015 l’unité Inserm/UVSQ 1173, située à Montigny-le-Bretonneux. Cette unité de recherche, qui comporte trois équipes (dont une qu’il co-dirigeait avec Maxime Breban), avait pour principale thématique les relations entre infection et inflammation, en particulier articulaire. Gilles était par ailleurs représentant de l’Inserm au Comité de Pilotage Inter-organisme (COPIO) depuis 2011, membre du Conseil Académique de la ComUE Paris-Saclay, du conseil d’Administration de l’UVSQ et directeur des plateformes technologiques de la Faculté des Sciences de la Santé de l’UVSQ. Reconnu pour ses grandes qualités professionnelles comme personnelles, il avait à cœur d’accompagner autant que possible ses collaborateurs dans la réussite de leurs projets. Nous adressons à son entourage proche ainsi qu’aux membres de son unité de recherche notre plus chaleureux soutien en cette période douloureuse.
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