Initiatives locales et paroles d'acteurs
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La Fabricothèque, la boîte à outils rochelaise pour la création d’entreprise

La Fabricothèque, la boîte à outils rochelaise pour la création d’entreprise | Initiatives locales et paroles d'acteurs | Scoop.it

Depuis 2016, elle s’appelait « La Fabrique à Entreprendre La Rochelle ». Depuis le début de l’année 2023, elle est devenue « La Fabricothèque », tout en conservant les mêmes attributions. Portée par la Mission Locale La Rochelle Ré Pays d’Aunis, elle s’adresse à tous les publics en lien avec la création et la reprise d’entreprise.

 

 « Aujourd'hui, nos financeurs sont la communauté d'agglomération de La Rochelle et la communauté de communes Aunis Atlantique," précise Anaïs Thibaud, coordinatrice du dispositif. « Notre action, c'est vraiment être la porte d'entrée pour tout porteur de projet en création ou reprise d'entreprise sur le territoire. Nous travaillons avec un réseau de 18 partenaires techniques véritablement opérationnels, que nous réunissons en plénière, tous les deux mois, pour évoquer les actions, dresser des bilans. Nos financeurs sont présents à nos rencontres, ce qui leur permet d’avoir une remontée de situation sur le plan économique. Entre chaque réunion plénière, les techniciens sont invités à participer aux groupes de travail sur lesquels ils souhaitent s’investir. »

 

Premier outil de sensibilisation de La Fabricothèque, la réunion « Etes-vous prêts à entreprendre ? », un passage obligé pour toute personne qui souhaite s'installer sur le territoire, qu’elle porte un projet, ou qu’elle ait une simple idée mais qu’elle ignore par où démarrer. Au cours de ces réunions d’information collective, une quarantaine par an, on lui présente les étapes du parcours du créateur type, les partenaires qui prendront en charge son accompagnement, le montage de son modèle et les questions financières.

 

Le deuxième axe de La Fabricothèque, c’est son agenda événementiel. Une à deux fois par mois, elle organise des ateliers spécifiques, pour 10 à 15 participants en présentiel, en fonction des besoins exprimés par les accompagnateurs. Créer son activité dans l'économie sociale et solidaire, comment convaincre un financeur ? Bien démarrer en vendeur ambulant, entreprendre autrement… autant de sujets abordés au cours d’une quinzaine de séances annuelles.

 

Un programme évolutif

 

Le programme est défini en novembre pour l'année suivante. C’est le bilan de l’année en cours qui détermine s’il est pertinent de reconduire une action.  « Un des avantages de La Fabricothèque c'est que, d'une année sur l'autre, on peut proposer des événements récurrents, comme on peut en abandonner certains pour en créer d'autres. Par exemple, nous avions un atelier qui s'appelait « comment démarrer en livreur coursier » que nous avions créé suite à la crise sanitaire. Mais on s'est rendu compte qu’il ne correspondait pas aux besoins du public. Nous avons simplement décidé de l’arrêter. »

 

Les ateliers sont complétés par des forums de tailles diverses, sur l'entrepreneuriat féminin, ou sur le thème « financer son projet autrement ». Ils offrent l’occasion aux participants d’entendre les témoignages de chefs d'entreprise, d’échanger avec eux, de participer à des activités ludiques. « Lors du forum « Financer son projet Autrement », nous avons proposé un « serious game » aux visiteurs. Nous les avons regroupés autour d’entités fictives pour qu’ils travaillent sur les solutions de financement. Ils devaient aller chercher des « Radisols », des billets fictifs, puis aller solliciter les partenaires sur leur stand. Chaque événement est complètement différent. »

 

Autre dimension importante, la sensibilisation des collégiens et lycéens à l'entrepreneuriat et à l'esprit d'entreprendre, en fonction des sollicitations des établissements scolaires. « Pour moi, les actions auprès des scolaires sont essentielles. Nous devons sensibiliser les jeunes, notamment quand leur cadre familial n’est pas propice. Plus tôt on leur parle d’entrepreneuriat, plus tôt on leur fait rencontrer des chefs d’entreprise, mieux c’est. On peut aussi utiliser des outils ludiques, des casques virtuels, des visites sur nos forums. L’idéal serait de pouvoir intervenir dans toutes les classes dès la 4e, au lycée et au lycée pro, même si c’est juste une demi-journée dans l'année. »

 

En matière d’accompagnement, La Fabricothèque porte une attention particulière aux publics issus des QPV, sans pour autant se focaliser uniquement sur eux, ce qui risquerait d’aboutir à l’effet inverse de ce qui est attendu. Elle fait également la promotion de l'entrepreneuriat féminin, avec la participation de réseaux comme Trajectoire d'entreprise au féminin, afin de casser certaines idées reçues qui font que, encore trop souvent, les femmes ne se sentent pas autorisées à créer leur activité.

 

Convaincre de l'importance de l'accompagnement à la création

 

Problème, les publics ne sont majoritairement pas convaincus qu’il soit important de se faire accompagner. Il y a quelques années existaient des dispositifs, notamment régionaux, qui proposaient un accompagnement assorti d’une petite aide financière. Les porteurs de projet venaient pour l’aide et découvraient l’importance de l’accompagnement. Aujourd'hui, les incitations financières sont moins nombreuses. Trop souvent, l’accompagnement est compris comme une perte de temps. Il faut convaincre les candidats que c’est la meilleure façon d’assurer la pérennité de leur affaire.

 

Au besoin, le « Fabricochèque » peut constituer une incitation. Il s’agit d’une aide de 500 euros, destinée à tout porteur de projet qui réside en QPV ou qui souhaite s'y implanter. « Nous avons ouvert un peu nos critères d’attribution, du fait qu’il y a de plus en plus de personnes qui ont du mal à se faire accompagner avant création. Nous pouvons mobiliser le chèque pour celles qui ont besoin de retravailler leur modèle économique, 6 à 12 mois après le lancement de leur activité, sous réserve qu’elles acceptent notre accompagnement. »

 

« Parfois il arrive que nous soyons dans la dynamique d’aider les gens à faire le deuil de leur projet, de les amener à se rendre compte de manière concrète et opérationnelle que leur modèle économique ne tient pas la route. C’est important de ne pas pousser quelqu'un à créer à tout prix, qu’il en vienne à connaître un échec, et qu’il y laisse des plumes. Pas tant sur le plan financier que du point de vue de l'estime de soi. »

 

Au cours du premier semestre 2023, plus de 450 personnes sont passées par La Fabricothèque, entre la participation aux événements, les réunions d'information collective, l’attribution de chèques.  Pour aider les porteurs de projet à mieux se repérer, La Fabricothèque a élaboré un guide des partenaires qui présente leurs actions et champs d’intervention en détail. Pour chacun de ces partenaires, des pictogrammes indiquent à quelle étape ils peuvent intervenir, quel est leur champ de compétence, ce qu’ils peuvent faire en matière de construction du projet, de constitution d’un réseau, de montage financier, etc. 

 

« Nous adaptons nos outils en fonction des publics que nous rencontrons. Je pense que plus de porteurs de projets solliciteraient notre accompagnement s’ils étaient sensibilisés en amont, si on leur disait qu’il faut se méfier de ce qu’ils entendent parfois, que la création d’activité n’est pas inaccessible. Plus de 50% des entrepreneurs démarrent avec moins de 5 000€, et n'ont pas forcément de diplôme, il faut le faire savoir. Pour 2024, l’objectif de La Fabricothèque est d’étendre son territoire d’intervention à la communauté de communes de l’Ile de Ré et d’Aunis Sud, afin d’avoir exactement le même périmètre d’intervention que l’Espace Régional d'Information de Proximité (ERIP), porté lui aussi par la Mission Locale La Rochelle Ré Pays d’Aunis »

 

 

Pour consulter le programme, le guide et connaître tous les partenaires de La Fabricothèque :

www.lafabricotheque.com

 

 

 

 

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CitésLab, soutenir l’envie d’entreprendre en QPV

CitésLab, soutenir l’envie d’entreprendre en QPV | Initiatives locales et paroles d'acteurs | Scoop.it

BGE Limousin-Poitou-Charentes fait partie d’un réseau national dont l’objet principal est d'accompagner à la création d'entreprise, sans condition de profil, de diplôme ou de revenus. Les porteurs de projets sont accompagnés depuis le stade de l'émergence, leur idée de départ, jusqu'au « post-création », avec éventuellement une intégration de l’accompagnement en couveuse, une solution qui permet de tester son activité en toute sérénité. Pour ce faire, l’association porte plusieurs dispositifs pour un accompagnement à 360 degrés.

 

Parmi eux, CitésLab est un dispositif national déployé dans près de 800 quartiers. A Limoges, il s'adresse spécifiquement aux habitants des 9 quartiers prioritaires de la ville. Soutenu en Nouvelle-Aquitaine par le dispositif "Entreprendre, la Région à vos côtés",l est parti du constat que dans ces zones urbaines, les envies de création existent, mais qu’elles se heurtent à un certain nombre de freins périphériques : difficultés de maîtrise de la langue française, défiance vis-à-vis des démarches administratives, carence en informations sur les démarches… Difficile dans ces conditions d’oser se lancer ou d’assurer la pérennité d’un projet.

 

Pour Aymeric Chassin, chargé  de projet CitésLab, la première étape de la démarche est la phase de détection. Elle consiste à partir à la rencontre des habitants pour leur présenter le dispositif et leur proposer des rendez-vous d'accompagnement. Autant de publics qui ne vont pas naturellement pousser d’eux-mêmes la porte d’un acteur de l’accompagnement. « On leur explique qui on est, on leur pose des questions, pour savoir s’ils ont un jour envisagé d'entreprendre. Parfois je rencontre des personnes qui le veulent, mais qui ne savent pas forcément dans quoi elles souhaitent entreprendre, ni comment. L'idée c'est de leur fournir toutes les ressources et informations nécessaires pour qu’elles puissent avancer sereinement dans leur projet. On parle de projet de vie, pas forcément de création d’entreprise. L’essentiel étant que la personne soit en phase avec le projet qu'elle souhaite mener à l'instant T, que ce soit créer une activité, prendre un emploi, partir en formation… »

 

Le pari de l'entrepreneuriat

 

Cette phase de prospection est complétée par des actions de sensibilisation, des ateliers d’éveil à l'entrepreneuriat où sont abordés les grandes étapes, les freins, les motivations. Et des questions plus transverses sur l’utilisation des outils numériques et des réseaux sociaux. L'accompagnement en tant que tel se fait au long cours. « J’ai la chance de ne pas être astreint à un volume horaire précis. La durée de l’accompagnement, de 5 à 10 heures réparties sur plusieurs mois, dépend de la maturité du projet, de ce qu’on perçoit de la personne, de ce qu’elle veut faire après. Une autre partie de ma mission consiste à orienter les personnes vers les acteurs et financeurs qui pourront l'aider. L’idée, c'est vraiment d'être au centre de l'écosystème, d'avoir une vision globale sur celui-ciet de pouvoir le mettre à disposition du porteur au bénéfice de son projet. »

 

Certains publics vont envisager la création d'entreprise parce qu’ils se trouvent à un moment de leur parcours professionnel où ils manquent de perspectives. C’est dans ces moments qu’un projet de création peut émerger, sans forcément qu’ils aient l'âme d'un entrepreneur. « J’ai un rôle à jouer sur ce qu'on appelle l'amorçage du projet. Mais aussi dans le « désamorçage ». Il faut pouvoir dire à tout porteur de projet que ce qu’il veut faire, compte tenu de sa situation, n'est peut-être pas forcément la meilleure option et que d’autres solutions peuvent être envisagées, comme une entrée en formation, ou le retour à l'emploi. »

 

Il peut aussi exister des inadéquations franches entre le porteur et son projet. Par exemple une personne qui veut ouvrir un restaurant mais n’a jamais cuisiné. « Notre travail, et celui des acteurs de l'accompagnement, c'est de lui faire comprendre, en douceur, qu’il ne suffit pas de voir un chef étoilé à la télévision pour envisager de monter un restaurant. On lui dit que ce serait bien de se former, de passer par une PMSMP. Cuisiner chez soi, c’est différent que de se projeter sur une activité professionnelle qui doit être rentable. »

 

Le cœur de métier de CitésLab est d’expliquer aux porteurs de projets que BGE Limousin Poitou Charentes n’est pas là pour faire à leur place, mais pour faire avec eux.  Le rôle de l’accompagnateur est de les mettre sur les bons rails, leur présenter les démarches à réaliser, identifier leurs besoins. A eux de contacter tous les acteurs autour de leur projet, d’acquérir un début de posture entrepreneuriale, de se poser les bonnes questions, de raisonner pragmatiquement.

 

D'abord répondre aux besoins

 

Beaucoup d’entre eux veulent que les choses aillent vite. Il est parfois difficile de mettre en place une démarche de structuration approfondie avec des personnes qui ont des besoins économiques urgents.  Avec un public aussi volatil, l’accompagnement peut ne peut pas dépasser quelques mois. Dans tous les cas, CitésLab existe pour déclencher une prise de conscience. Son défi principal, comme celui de tous les accompagnants, c’est de répondre de manière complète et efficace aux attentes de ce public, en un laps de temps assez réduit. « Au départ c’est une chose qui m’a un peu désarçonné. Je voyais des gens avec un bon profil, et les accompagnements n’allaient pas au bout. En échangeant avec d’autres intervenants, je découvrais qu’ils ne comprenaient pas forcément que monter un projet demande du temps, alors qu’ils avaient des impératifs immédiats. »

 

« Souvent, nos publics ont du mal à saisir qu’il ne suffit pas d’aller à l’Urssaf et créer une entreprise pour qu’elle génère du chiffre d’affaires. La phase de préparation et de réflexion n’est pas une évidence pour eux, alors qu’ils possèdent le savoir-faire. Ils ont aussi beaucoup d’idées reçues sur la posture, l’image du patron. Ils veulent créer pour ne plus avoir de chef, gagner de l’argent, trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Et ils s’illusionnent parfois sur les aides disponibles. Pour moi, un projet doit pouvoir être créé et se pérenniser sans aide extérieure. S’il est conditionné au fait de recevoir sur des aides, c’est que le modèle économique est à revoir. »

 

En complément, BGE Limousin Poitou Charentes s'est vu confier l'organisation du concours régional « Talents des cités », soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, initié par le ministère chargé de la Ville et Bpifrance. Ce concours offre un coup de projecteur aux acteurs de l’accompagnement, et valorise le parcours des porteurs de projet et entrepreneurs en QPV. 18 candidats sélectionnéssur 25 dossiers présents en 2022) se présentent dans 2 catégories. « Emergence » pour ceux qui sont dans la phase de création, « Création » pour ceux qui ont lancé leur activité depuis moins de 3 ans. Ces deux catégories englobent une grande diversité d’approches. Le jury nomme également 3 coups de cœur, pour récompenser des projets très qualitatifs qui méritent d’être encouragés. L’intérêt pour les candidats, outre un coup de pouce financier pour les lauréats, est de se faire connaître, de créer un effet d’entrainement et développer leur réseau.

 

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Du projet de création d’activité au projet de vie

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Depuis plus de 30 ans, AIRELLE fait de l’accompagnement à la construction de projets d’activité économique, essentiellement de la création et reprise de petites entreprises. L’association intervient à toutes les étapes d’un projet, de la définition de l’idée à sa concrétisation et à l’accompagnement post création, en passant par l’étude de l’environnement, la stratégie commerciale, les compétences à acquérir, etc.

 

En Corrèze, elle accompagne ainsi environ 350 personnes par an. « Notre principe, c’est de les aider à prendre des décisions qui sont justes pour elles, » estime Miriam Guzy, co-directrice. « Notre but ça n’est pas la création d’entreprise en elle-même, mais que les personnes recueillent assez d’éléments pour décider de poursuivre ou pas. » Beaucoup concrétisent, mais certaines s’arrêtent en cours de route, parce qu’elles ne se sentent pas prêtes à prendre un tel risque, ou que ça n’est pas compatible avec leur vie familiale, leurs compétences, etc. « Le but est aussi de les aider à répondre à la question du « comment j’y vais », à acquérir les réflexes, la manière de penser d’un chef d’entreprise. C’est permettre aux personnes de monter en autonomie et d’avoir les bons outils. »

 

AIRELLE s’adresse essentiellement à des demandeurs d’emploi, des bénéficiaires du RSA et des personnes en insertion, puisqu’un des fondements de l’association est le droit à l’initiative pour tous. Pour elle, les compétences entrepreneuriales sont importantes dans tous les domaines. Elles peuvent servir dans la vie quotidienne, sur le plan personnel autant que professionnel. « C'est quelque chose que l’on cultive dans notre travail au jour le jour, mais qu'on voudrait davantage formaliser et mesurer dans le parcours que l’on met en place. »

 

Un recours accru aux outils numériques

 

« Notre accompagnement est essentiellement individuel mais depuis quelques années nous avons introduit de plus en plus de collectif, sous forme d’ateliers. Compte tenu de la période, nous nous sommes saisis de l’outil numérique, plus que nous l’avions fait auparavant. C’est une réponse aux problèmes de mobilité sur nos territoires. Mais notre public ne maitrise pas forcément l’outil, en plus des carences en termes d’équipement et de réseaux. »

 

Fin 2020, l’association a déposé un dossier auprès du Fonds Régional pour l’Innovation dans la Formation, afin de modifier en profondeur le parcours d’accompagnement qu’elle propose. Elle prévoit notamment de créer une plateforme numérique ainsi que la mise en place d’un réseau de points d’accès numériques à usage de ceux qui ne disposent pas du matériel ou des compétences, en s’appuyant d’abord sur les espaces numériques existants.

 

« Parmi nos porteurs de projets, nous avons des salariés qui ont des horaires très peu flexibles. D’autres ont des problèmes de garde d'enfants. Le distanciel permet de pallier leurs contraintes et de répondre à des problèmes d'emploi du temps. Le maître-mot c'est de garder notre capacité d'adaptation. Le numérique doit être un outil au service de cette capacité d'adaptation des parcours. »

 

Dans les grandes lignes, il s’agirait de mettre en place une plateforme de type Moodle, avec des fonctions d’échange entre les conseillers et les porteurs de projet, des boîtes à outils mises à disposition, un forum pour les porteurs de projets et les chefs d'entreprise, etc. L’outil sera testé dans un premier temps sur le public d’AIRELLE, le but à terme est qu’il soit étendu à d’autres publics (Pôle emploi, missions locales).

 

Le nouveau parcours sera testé sur une cohorte d’utilisateurs, sur la base du volontariat, afin de décider quels seront les éléments à intégrer dans les pratiques de l’association.

 

« Par ailleurs, nous avons envie de prendre du recul sur nos pratiques et de structurer un parcours d’accompagnement qui soit très lisible. Beaucoup de nos façons de faire sont tacites. Le soutien du FRIF est l'occasion de mieux les formaliser, d’identifier des blocs de compétences de façon à pouvoir mieux expliquer notre service à l'extérieur. On ne parlera pas seulement d'accompagnement, mais aussi de formation. »

 

L'apport des indicateurs d'évaluation

 

Le parcours de formation nouvelle formule s’étendra sur 2 mois, avec des entrées et sorties permanentes. Il comportera du travail collectif et du coaching individuel, avec à parts égales du distanciel et du présentiel. « La nouveauté, c'est que les choses seront mesurables. Le travail sur des blocs de compétences avec lesquels on identifie très précisément ce qu'on propose aux participants d'acquérir sera plus explicite et les progressions plus faciles à évaluer. » Construit par blocs de compétences, le parcours individualisé mobilisera différentes modalités pédagogiques, notamment digitales : classe virtuelle, MOOC, accès aux forums et conférences. 

 

« Nous sommes organisme de formation depuis très longtemps, mais on ne fonctionnait pas exactement comme un organisme de formation, du moins sur la partie administrative. Voilà longtemps que l’on sait qu’il nous faut des indicateurs parce que nous évoluons dans un environnement qui est de plus en plus concurrentiel et que nous avons besoin de communiquer. Nous devons nous remettre un peu au goût du jour. »

 

Depuis septembre, l’association a engagé un travail de remise à plat de son offre, d’établissement d’un référentiel de compétences, et de conception d’un cahier des charges pour la plateforme numérique. Toute la démarche s’effectue en parallèle du travail déjà engagé pour la certification Qualiopi. « Nous avons le souci de faire converger ces approches. Les contenus vont globalement rester les mêmes qu’auparavant. C'est dans la forme que va avoir lieu le vrai bouleversement.  Nous voulons que ce parcours bien formalisé serve aussi à des personnes qui n'ont pas de projet de création d'entreprise, afin d’acquérir un ensemble de compétences utiles. Notre ambition c’est qu’il soit pertinent pour n'importe quel parcours d'insertion professionnelle. »

 

« Nous utilisons déjà beaucoup la pédagogie active, la pédagogie inversée, le « apprendre en faisant ». Je pense qu'il faut qu'on le garde. L'interrogation que j'ai par rapport à notre public, c'est que si on utilise le terme de formation, il y a un risque que certains soient rebutés. Actuellement, les personnes accompagnées montent en compétences sans s'en apercevoir. Très clairement il faut qu'on reste sur un mode participatif. Au travers du travail sur le projet, les gens apprennent mieux parce qu'ils sont motivés par leur projet et qu'ils sont dans l'action. »

 

Au-delà d’introduire un plus grand formalisme dans ses pratiques, AIRELLE veut se mettre en capacité d'aller chercher des financements pour la formation professionnelle, et ainsi de continuer à accueillir tout porteur de projet dans un parcours modulable capable de répondre à la diversité des situations. Pour l'instant il ne concerne que la Corrèze, mais sa volonté est qu’il soit transférable à terme sur d’autres territoires.

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Création d'entreprise, un levier pour la mobilisation

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Barbara Valbonesi est responsable de secteur Emploi et activités collectives à la Mission Locale de l'Agenais, de l'Albret et du Confluent. Elle coordonne le projet « J’entreprends mon projet d’avenir » qui est lauréat du PIC 100% inclusion.

 

Qu’est-ce que le projet « j'entreprends mon projet d'avenir » ?

C'est un projet porté par un consortium dirigé par l'association nationale des groupements de créateurs (ANGC), qui pilote un réseau de 49 groupements portés essentiellement par des missions locales, des Maisons de l’emploi et des PLIE. Elle est à l'origine de la création d'une démarche d'accompagnement vers l'entrepreneuriat, qu’elle diffuse depuis une vingtaine d’années. La singularité de leur méthodologie, c’est qu’elle peut s’appliquer à des publics éloignés de l'emploi.

 

Pourquoi avez-vous rejoint cette démarche ?  

La Mission Locale de l'Agenais, de l'Albret et du Confluent a rejoint le réseau en 2018, nous étions les seuls en Nouvelle-Aquitaine. Plus récemment, la Mission Locale de Saintonge Romane et celle de Limoges ont suivi. Depuis des années, on souhaitait proposer à notre public une réponse aux besoins d’aide à la création d'activité sur notre territoire, mais ça ne fonctionnait pas. Nous arrivions seulement à orienter vers les structures d'accompagnement à la création, mais rien ne se passait. Il y avait un trou dans la raquette entre l'orientation et l'arrivée. Quand l’ANGC nous a présenté sa démarche, on a été séduits parce qu’elle était fondée sur la pédagogie de l'action, c'est à dire que nous utilisons le levier de l'entrepreneuriat comme prétexte à l'insertion.

 

Quels sont vos publics ?

Nous nous adressons à des publics peu ou pas qualifiés, de tous âges, parfois complètement décrocheurs de toute proposition d'insertion. Ce sont des gens qui vont plutôt essayer de construire un emploi qui leur ressemble. Dans le cadre de « j'entreprends mon projet d’avenir », nous proposons des parcours d’une durée maximum de 15 mois. A la fin de ce parcours, soit la personne fait le deuil de son projet, soit elle le poursuit, par exemple en suivant une formation. Elle peut aussi simplement le mettre entre parenthèses, le temps de trouver des solutions financières.  

 

Nous allons chercher les invisibles, les personnes qui sont peu demandeuses d'aide, mais qui ont tout de même une envie de faire. Nous saisissons cette envie, qui n'est pas forcément un projet au départ, parce que souvent elles n’osent pas en parler de peur d’être jugées. Nous les accompagnons d'un point de vue général, global. On travaille sur la confiance en soi, c'est ce que nous faisons toujours en tant que mission locale. Le plus souvent, nous les aidons à faire le deuil de leur projet, notamment quand on constate que la création est un prétexte à ne pas accepter la difficulté d'un poste de salarié, ou parce qu'elles ont été abîmées par une expérience professionnelle et qu’elles pensent que la solution est de créer leur propre emploi. Nous essayons éventuellement de les réconcilier avec leur métier d'origine ou un autre métier.

 

Est-ce que l’approche par la création d'activité vous permet plus facilement de toucher les « invisibles » ?  
Je pense que c'est intéressant d'aller chercher ces publics invisibles ou sortis de l'accompagnement, parce qu'on s'intéresse spécifiquement à la personne et à ses projets. On ne lui propose pas une offre de services clés en main. On part de cette personne et on va d'abord l'écouter. Le PIC c'est avant tout aller vers. Quand on parle d'aller vers nous, c'est aussi aller sensibiliser des structures pour qu'elles nous envoient des publics. Ça peut être des éducateurs de rue, des mairies, des associations sportives, des commerces des zones rurales ou des quartiers politiques de la ville, des structures IAE, dans les épiceries solidaires. On va dans ces lieux faire de la sensibilisation, pour donner envie d’aller plus loin à ceux qui veulent rêver.

 

Comment les abordez-vous ?

Nous leur expliquons qu’on ne va pas leur donner des réponses techniques, mais les aider à prendre de la distance avec leur projet. Et surtout les aider à l’écrire. La méthodologie comporte trois étapes. La première consiste pour le porteur de projet à se concentrer sur lui-même, apprendre à se connaître. C’est une sorte de bilan de compétences, avec valorisation de son parcours, de ses savoir-faire et savoir-être, les formations qui pourraient compléter ses compétences. On aide la personne à se fixer elle-même des objectifs. La deuxième étape, c’est la description du projet et sa faisabilité. On les aide à comprendre ce qu’est une étude de marché, ils cherchent à en savoir plus sur le métier visé, sur la concurrence éventuelle, sur le secteur. La dernière étape consiste à faire un lien avec la réalité, par des rencontres avec les professionnels, des enquêtes métiers, des stages, ou même une expérience en emploi.

 

Faut-il comprendre que la création d’activité est surtout un prétexte ?

Nous avons entre 6 à 10% de projets qui débouchent sur une création. C'est peu, mais ce n’est pas le premier objectif visé. Nous avons en revanche plus de 50% de taux de sortie en emploi ou en formation, et ce sont des chiffres à peu près similaires à d’autres dispositifs d'insertion. Notre approche, c'est d’apprendre aux gens à faire seul, à comprendre et décrypter le panorama de la création d'activité. Nous continuons à faire notre métier historique, à être un carrefour d'information, d'orientation et de relations avec les partenaires du territoire. Avec cette action, nous restons dans la même logique, mais sur la partie entrepreneuriale. Nous intervenons comme un préalable à l'accompagnement, nous préparons les personnes à pouvoir comprendre les réponses techniques en matière de garantie financière ou de fiscalité qui leurs seront données plus tard par d’autres partenaires.

 

Quelles sont les différences avec vos approches habituelles ?

Le PIC nous a permis d'expérimenter de nouveaux outils. En revanche, ça demande des moyens qui ne sont pas évidents à mettre en place. Aujourd’hui, nous avons deux conseillères entièrement dédiées au groupement de créateurs, et un local conçu comme un espace de coworking. Il est commun avec l’ERIP, puisqu’il s’adresse au même public et que les ateliers correspondent tout à fait à ce qu'on propose pendant la première phase de l'accompagnement.

 

Ce qui est prégnant, c'est le besoin de se rassembler. Les gens travaillent ensemble. Pourtant ce sont des profils entrepreneuriaux qui disent vouloir créer leur propre entreprise seuls. Sauf qu’ils ont besoin de se rassembler et de collaborer, au point parfois de créer des projets ensemble. Ces publics ont avant tout besoin d’écoute et de réponses adaptées, donc personnalisées. Notre travail c'est aussi de les orienter vers les bons interlocuteurs. Ce travail autour d'un projet, que ce soit de manière individuelle ou collective, a complètement révolutionné notre manière d'aborder les choses au sein de notre structure. On s'est inspiré de cette méthode pour modifier notre manière d'accompagner les publics.

 

Combien de personnes avez-vous accompagné depuis le début ?

Notre objectif initial était de quatre-vingts personnes par vague de 18 mois. Depuis septembre 2020, nous en sommes à 181, il nous reste du temps puisque nous finissons le 31 août. En fait, toutes les structures qui ont rejoint le projet ont dépassé les objectifs, nous comptons 920 participants pour l’ensemble des 10 structures qui ont intégré le PIC. Certaines personnes sont déjà sorties, d’autres ont créé leur entreprise, d'autres encore ont repris un emploi ou une formation.

 

Quelle suite envisagez-vous de donner à ce projet ?

Nous savons que nous répondons vraiment à une demande. Notre objectif c'est d'arriver à stabiliser le projet, et ça n’est pas évident. Pour la suite, notre idée est de former l'ensemble des conseillers de la mission locale à la méthodologie du groupement de créateurs, de manière que chacun d’entre eux, quand il accueille un jeune, soit dans la logique de l’inscrire dans une dynamique de projet. Peut-être que nous devrons être moins ambitieux qu’aujourd’hui en termes d'outillage. Fin 2023, nous projetons de créer une « Flashcoop ». C'est une coopérative éphémère labélisée, qui dure une semaine, et qui permettrait de vivre l'expérience de l'entrepreneuriat de A à Z, de la création de l’idée à la commercialisation d’un produit avec des publics féminins des Quartiers Politique de la Ville. Nous avons obtenu un financement du Fonds Régional PAREF financé par l’Etat, la Région et BPI France.

 

 

Cet article est publié pour le compte de "La Place", la plateforme collaborative créée par la DGEFP, dédiée aux acteurs du Plan d’Investissement dans les Compétences et du PACTE de la Région Nouvelle-Aquitaine : https://www.cap-metiers.pro/pages/552/Place.aspx

 

 

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De la création d’activité en milieu coopératif

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Davina HUNDERT est directrice de l’association parisienne Cités Coop, une coopérative d’activité et d’emploi qui propose un accompagnement personnalisé à la création d’activité. L’association est lauréate de l’appel à projets national du PIC « 100% inclusion ». Ouverte au public depuis l'été 2020, elle vient d’ouvrir une antenne à Bordeaux.

 

Comment est née Cités Coop ?

Cités Coop est une initiative née au sein de Cité Caritas en 2017. A l’occasion de deux « journées de l'innovation » qui ont réuni tous les acteurs autour de l’association, nous avons évoqué les besoins qui n’étaient pas ou mal couverts afin de trouver une solution à ces manques. Dans le cadre de nos échanges, une animatrice qui travaillait en centre d'hébergement d'urgence pour femmes nous a parlé des ateliers qu’elle animait autour de la couture, de la cuisine et de la création de bijoux. Les femmes y montrent des vraies compétences. Y compris des personnes migrantes qui souhaiteraient créer leur activité, mais qui ne trouvent pas de dispositif adapté.

 

Nous sommes sortis de ces journées de l'innovation en nous disant qu’il fallait que l’on trouve une solution pour l’accompagnement de ces publics, et quelle forme il serait possible de lui donner. Avant cela, nous avons mené des enquêtes auprès des publics hébergés dans les centres d'hébergement à Paris pour vérifier si le constat de l'animatrice était partagé par les personnes accueillies. Effectivement il y avait chez elles une volonté de création d'activité.

 

Vous avez fait le choix de vous constituer en coopérative, pourquoi ?

Nous avons fait ce choix après une petite expérimentation de coopérative éphémère en 2018 pour modéliser notre accompagnement. Le modèle des coopératives d'activité et d'emploi nous paraissait le plus adapté. Notamment parce qu'il est le plus sécurisant pour démarrer une activité avec l'utilisation du contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE), puis du contrat d'entrepreneur salarié (CESA) quand l'activité devient rentable. Avec le CAPE, la personne n’a pas besoin de se créer de statut et elle garde ses droits antérieurs. Comme son chiffre d'affaires tombe sur le compte professionnel de la coopérative, il ne vient pas impacter ses ressources. Cela lui permet de constituer un petit coussin de sécurité sur le début de l'activité, avant de pouvoir se verser une rémunération.

 

Quelle est la nature de votre accompagnement ?

Nous avons un taux d'encadrement qui est quasiment le double de ce qui se pratique habituellement. Notre accompagnement socioprofessionnel intervient en début de parcours sur la levée des freins périphériques. C’est vraiment de l'accompagnement social pur et dur. En fin de parcours, au cas où l'activité ne deviendrait pas rentable, la personne peut formuler un nouveau projet professionnel avec tout ce qu’elle a appris pendant son parcours.

 

Notre pari, outre notre objectif que les personnes développent une activité qui finisse par être rentable et qu'elles puissent en vivre, c’est que le parcours entrepreneurial qu’elles vont suivre peut leur servir de levier pour une réorientation professionnelle. On y aborde beaucoup de sujets :  gestion, comptabilité, numérique, communication démarche commerciale. C’est un parcours riche en apprentissages, ainsi qu’en découverte métier.

 

Quels sont vos publics ?

Nous visons un public PIC au sens large. Nous avons aussi environ 30% d'entrepreneurs hors PIC qui n'ont pas de difficultés particulières, mais qui peuvent venir chez nous. Après une grosse année d'expérience, on constate que les publics sont plutôt des gens issus de quartiers politiques de la ville, des demandeurs d'emploi de très longue durée et des jeunes en difficulté. On commence aussi à toucher des seniors à la retraite, qui cherchent des compléments d'activité sans forcément vouloir un salaire complet.

 

Nous sommes sur des publics peu qualifiés, parfois avec des difficultés à parler français. Sur les premiers ateliers on n’arrive pas à parler tout de suite de business plan et à rentrer dans le dur du sujet. Nous expliquons notre approche aux entrepreneurs un peu plus classiques, on se rend compte que la mission sociale de notre structure les intéresse aussi. Aider ceux qui ont un peu plus de difficulté, ça a beaucoup de sens pour eux. Ils acceptent que la pédagogie soit un peu plus lente, qu'ils avancent un peu moins vite mais au bénéfice d'un collectif qui est enrichi.

  

Comment les publics vous connaissent-ils ?

Les personnes peuvent arriver vers nous si elles sont accompagnées par un professionnel de l'emploi ou du social. Nous commençons aussi le sourcing direct en QPV. Nous faisons au minimum une réunion d'information collective, pour expliquer notre accompagnement, nos outils et le fonctionnement coopératif parce qu'il est vrai qu'il n'est pas si simple à appréhender.

 

Nous recevons les personnes intéressées pour un diagnostic autour de leur projet. Elles ont parfois besoin d’un accompagnement en amont avant de commencer. Si une personne se sent prête, nous effectuons un diagnostic socioprofessionnel. S’il n’y a aucun obstacle et qu’elle a envie de venir, nous lui proposons une semaine d'intégration. Pendant les mois qui suivent, elle doit assister à une série d'ateliers obligatoires selon son projet. Elle bénéficie d’un accompagnement individuel, avec des rendez-vous réguliers pour suivre le lancement de l'activité. La suite dépend de la façon dont elle se développe, s'il y a besoin de corriger l'offre ou d'aller chercher de nouveaux clients, etc.

 

Vous avez reçu combien de personnes ?

Pour l'instant nous avons accompagné une vingtaine d'entrepreneurs.  Notre objectif est d'en toucher 180 sur 3 ans à Paris et à Bordeaux. Nous pouvons aller un peu au-delà si nous recevons beaucoup de demandes. Dans notre dispositif la sortie positive c'est la signature du CESA, la création d'entreprise, un accès à l'emploi ou à la formation qui, finalement, débouchent sur une orientation qui convient aux personnes. Il faut surtout qu’on limite très fortement le nombre d’entre elles qui sortent sans solution. Même si c'est inévitable puisqu’il y en a toujours qui abandonnent. L’un des enseignements de cette année, c’est que certains publics ont du mal avec ce qu’on peut appeler un « frein de légitimité. »

 

Qu’envisagez-vous pour la suite ?

La priorité du moment c'est d'arriver à toucher les bonnes personnes pour que le projet ait du sens. Le message que nous voulons faire passer aux prescripteurs, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de l'entreprenariat, que ça n'est pas nécessairement risqué. Des dispositifs comme le nôtre permettent de sécuriser des parcours, ça n’est pas une mise en danger de la situation de la personne quand elle est déjà précaire. Et ça n'est pas plus risqué que d'aller faire une formation où rentrer en IAE.

 

En Nouvelle-Aquitaine, la création de l'antenne de Bordeaux était une occasion qui s’est présentée à nous. Nous n’avons pas envisagé, pour l'instant, de nous développer sur un autre territoire. Il faut que l'on stabilise le modèle et nous verrons après 2023 s'il y a d'autres territoires qui ont envie de créer localement une structure similaire.

 

 

Cet article est publié pour le compte de "La Place", la plateforme collaborative créée par la DGEFP, dédiée aux acteurs du Plan d’Investissement dans les Compétences : https://www.cap-metiers.pro/pages/552/Place.aspx

 

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Transformation numérique, l'approche d'Atelier Lan Berri

Transformation numérique, l'approche d'Atelier Lan Berri | Initiatives locales et paroles d'acteurs | Scoop.it
Le cœur d’activité d’Atelier Lan Berri (ALB - Anglet) est l’accompagnement à la création d’activité, la transmission et la création d’entreprise sur le Sud de la Nouvelle Aquitaine. Depuis 3 ans, la structure a engagé la transformation numérique de ses produits et services. Aujourd’hui, cette SCOP est cheffe de file d’un groupement de structures qui appartiennent toutes à l’Economie Sociale et Solidaire, groupement qui intervient dans le cadre du dispositif régional « Entreprendre, la Région à vos côtés. » 

« L’idée est que les accompagnements des porteur(euse)s de projets que nous avons effectué avec différents dispositifs de formation professionnelle et de modalités de financement, ont évolué avec le temps, » décrit Amandine Lafferrairie, coopératrice. « Ce qui nous parait important, c’est de sécuriser et moderniser notre expérience, nos contenus créés depuis plus de 20 ans. Nous construisons un parcours multimodal qui met en musique des temps de travail en présentiel, à distance, synchrone, asynchrone, en formation et en autoformation, en individuel et en collectif. Toutes ces modalités combinées pour arriver à un parcours pédagogique qui soit pratique et qui évolue avec les outils, les attentes et les disponibilités des bénéficiaires. » 

Le projet de transformation numérique, soutenu par le Fonds Régional pour l’Innovation dans la Formation (FRIF), comportait 3 phases. Il a commencé par une période d’ingénierie pédagogique au cours de laquelle le contenu de formation a été remanié et restructuré en différentes séquences et activités. En ce qui concerne le support technique, le choix s’est porté sur la plateforme Moodle, jugée la plus adaptée pour l’avenir. Elle présente l’intérêt d’être un outil libre et dynamique, fidèle à la philosophie d’ALB. Elle est également très accessible puisque les outils déjà disponibles grâce à la communauté, permettent une utilisation facilitée pour tout type de public, qu’il soit initié ou non au numérique.

Une deuxième phase de développement technique s’est achevée fin septembre, au cours de laquelle un travail a été effectué avec des partenaires et fournisseurs locaux. Enfin, une phase d’expérimentation est engagée en partenariat avec une autre structure, Andere Nahia, un collectif d’accompagnement de femmes entrepreneures. Il s’agit de mettre à disposition un « parcours complet de formation multimodal à distance ». Les bénéficiaires seront « des échantillons » de porteur(euse)s de projet du dispositif « Entreprendre, la Région à vos côtés ». Leurs avis seront recueillis afin de pouvoir modifier et améliorer le service. 

« En termes de volume, le Groupement Territoires et entreprises 64 accueille autour de 300 porteurs de projets par an sur le département. Ils peuvent nous être envoyés par Pôle emploi ou d’autres prescripteurs, ou s’adresser à nous directement. Il n’y a pas de profil type, nous avons des demandeurs d’emploi, des salariés, des retraités, tous les cas de figure. Nous sommes tenus d’accueillir et d’informer toute personne qui se pose la question à moins de 30 km de chez lui sur le territoire. » 

Le projet est exclusivement développé par Atelier Lan Berri dont les formations abordent les questions de création d’entreprise, en particulier les statuts juridiques, la réponse aux marchés publics, la création d’un outil de gestion financière appropriée au TPE/PME qui reprend les notions de seuil de rentabilité, de compte de résultat, la protection des données personnelles, etc… Pour ce qui relève spécifiquement de la création d’entreprise, Atelier Lan Berri ne disposait pas d’une plateforme dédiée, mais avait déjà intégré dans ses pratiques des contenus dématérialisés et des espaces de stockage partagé depuis une dizaine d’années. Beaucoup de ses actions pouvaient déjà être qualifiées de formations à distance.

« Les outils que nous utilisions par le passé étaient déjà satisfaisants, mais il est important d’évoluer en la matière et de proposer l’ensemble de nos prestations au travers d’une plateforme globale et complète. Nous accompagnons tout type de projets, pas exclusivement ceux qui relèvent de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Les actions d’accompagnement passées étaient organisées sur des temps de formation beaucoup plus longs (8 à 10 semaines), dans lesquelles des temps en présentiel, en travaux dirigés, hors les murs du lieu de formation, auraient pu être déjà considérés comme étant à distance. 

Il y avait plusieurs avantages à faire évoluer le produit, à commencer par centraliser la diffusion des contenus sur une plateforme compatible RGPD, au lieu de créer un stockage en ligne par groupe avec lequel il est difficile de protéger les données personnelles. Par ailleurs, l’utilisation d’un outil libre pour partager des contenus protégés par des licences de bien commun et les diffuser sur tous les types d’appareils numériques permet au plus grand nombre d’y avoir accès. 

La dimension ESS est toujours présente dans la démarche d’Atelier Lan Berri. Par exemple, la question du partage de responsabilité de l’entrepreneur(euse), l’ancrage de l’activité sur le territoire, la mise en réseau sont des facteurs qui sécurisent la création d’entreprise et permettent d’augmenter les chances de pérenniser l’activité. 

« Rien ne nous obligeait à mener ce projet de numérisation. Il nous parait cependant indispensable aujourd’hui de proposer un catalogue de formation en ligne avec des modalités à distance adaptées au tissu entrepreneurial de notre territoire (96% des entreprises de la communauté d’agglomération Pays Basque ont moins de 10 salarié(e)s). C’est également un moyen très concret de participer au développement du numérique par la mise à disposition d’un outil adapté et facilement appréhendable par nos publics. » 




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