Initiatives locales et paroles d'acteurs
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Pour les idées, rendez-vous à la Caserne

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Au début était une caserne. Une caserne à Poitiers, libérée par les pompiers en fin d’année 2020, après plus de 50 ans de bons et loyaux services. Mais son histoire ne s’arrête pas là. En quelque sorte, elle ne fait que commencer, puisqu’elle débute une nouvelle carrière en tant que tiers lieu, un projet collectif porté par l’association « La Caserne ». Elle est pour l’instant entrée dans une période « d’urbanisme transitoire » pendant laquelle de nombreux acteurs locaux réfléchissent à sa future configuration.

 

Parmi eux, plusieurs représentants de l’économie sociale et solidaire emmenés par la Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire de Nouvelle-Aquitaine (CRESS), qui ont lancé fin 2021 le concept de la « Gare à idées ». « Nous nous sommes retrouvés pour essayer de définir ce que nous voulions, ce que l’ESS pouvait apporter et ce que nous pourrions faire ensemble autour de ce nouveau lieu, » explique Laurence Fouin, directrice opérationnelle de France Active Nouvelle-Aquitaine. « Nous n'avons pas la prétention de regrouper aujourd’hui tous les acteurs de l’ESS qui pourraient intervenir, parce que le projet est très récent. L'idée générale, c'est de mettre en place un collectif pour accueillir les porteurs de projets sur le territoire de Grand Poitiers. »

 

Pour Virginie Charron, chargée de développement au sein de coopérative d'activité et d'emploi (CAE) Aceascop, « c'est aussi l'idée que cette chaîne propose aux créateurs d’activité, quels qu'ils soient, pas forcément ceux qui se destinent à l’ESS, d'avoir une seule et même porte d'entrée. On pourrait parler de guichet unique, un lieu d’accueil où ils peuvent venir faire un point de situation avec une personne qualifiée, et déterminer leurs besoins en termes d'accompagnement. Il faut surtout éviter d’envoyer les gens faire le tour des popotes, frapper aux portes les unes après les autres. »

 

Un travail commun

 

En début d’année, les partenaires ont investi collectivement un bureau partagé. Ils se répartissent les permanences, communiquent sur leur présence à l’intention des porteurs de projets. C’est également un moyen d’apprendre à se connaître, à mieux travailler ensemble, à développer quelques réflexes communs. Si les structures se connaissaient déjà, ont l’occasion de se croiser et de se rencontrer plus ou moins régulièrement, voire pour certaines de travailler ensemble, elles ne le faisaient pas jusqu’ici sur un même lieu et pour les mêmes projets. La Caserne leur offre l’occasion de donner une nouvelle dimension à leurs collaborations.

 

A ce stade, le collectif reste assez informel. Chaque structure a pris en charge un aspect du projet, la communication, la gestion des plannings, etc. Mais chacun est conscient que la gouvernance est un vrai sujet, et qu’il va falloir assez rapidement définir un pilotage, si ce n’est désigner un pilote principal. Ou encore créer une structure ad hoc, qui nécessitera des moyens dédiés. Selon Pauline Bonnaud-Deborde, chargée de communication de la CAE Consortium Coopérative, « a priori le ou les pilotes seront parmi les initiateurs du projet. Pour le moment, c'est un peu la CRESS qui impulse, en tout cas à qui on s'adresse en premier. Cela dit, sur certains groupes de travail, il y a des structures qui sont arrivées plus tard, qui n’étaient pas là à la naissance de la Gare, et qui sont assez actives. »

 

Les partenaires se sont donné un an pour mener la phase d'expérimentation, en alignant leur calendrier sur celui de la Caserne qui entre dans sa une longue phase de travaux. A terme, à l’horizon 2024, le lieu pourrait comporter un pôle restauration, un pôle logement, avec de l'hébergement social et une auberge de jeunesse, peut-être un cinéma, un bar associatif, etc.

 

« On s'est dit, profitons de cette expérimentation du projet caserne pour expérimenter cette Gare à idées, en poser les contours. Effectivement c'est en train de se construire, on veut utiliser cette année pour évaluer les moyens à mobiliser pour mettre en œuvre et articuler notre idée, et voir comment elle pourrait être transférée sur d’autres territoires. C’est aussi l’occasion de gagner en interconnaissance, parce que la grande famille de l’ESS compte beaucoup de membres qui ne se connaissent pas, qui n’ont pas les mêmes méthodes. La gare à idées pourrait avoir le potentiel de créer des connexions entre toutes ces structures, ainsi qu’avec les autres acteurs. »

 

Répondre collectivement aux besoins

 

Pour l’instant, la Gare à idées ne dispose pas de financement particulier. Le projet est parti d’une envie de travailler ensemble. « Si demain nous constatons certaines limites, qu’il faut coordonner ou développer des actions, on ira en chercher, mais ça n’était pas notre porte d'entrée. On est plutôt partis du porteur de projet ou du bénéficiaire, et de comment à travers nos différentes offres, on peut encore mieux lui répondre ensemble. Il n’y a jamais eu de concurrence entre nous. »

 

Parmi les perspectives que se donnent les partenaires, aboutir à la création d'offres communes, notamment sur la partie sensibilisation. Exemple, chacune des structures peut être sollicitée par une mission locale pour intervenir et parler entrepreneuriat auprès d'un public jeune. « Très concrètement il pourrait être intéressant de faire de l'ingénierie commune, coordonner nos approches et rassembler nos moyens sur ce type d'intervention, où finalement tout le monde dit à peu près les mêmes choses. On ne prêche pas chacun pour notre paroisse, on œuvre tous pour le même objectif, notamment celui de faire connaître l’ESS et ses différents statuts.»

 

Pour construire une offre de services, mieux accompagner les porteurs de projets, la gare à idées doit avant tout répondre à un enjeu de visibilité. Vis-à-vis des publics, mais aussi vers les collectivités et tous les prescripteurs potentiels. C’est pourquoi elle a besoin d’un lieu pour matérialiser son existence.

 

« Si nous arrivons à rendre visible notre concept, on peut le proposer partout. Même s’il est très récent, il suscite déjà l'intérêt des collectivités. Nous sommes sollicités par des EPCI comme Grand Angoulême, qui entendent parler de la Gare à idée, qui veulent voir ce qui se passe. Ils ont l'habitude de nous voir indépendamment les uns des autres, là ils se disent qu’il il y a peut-être quelque chose à faire avec ce collectif et que ça peut être intéressant pour les porteurs de projet. Reste maintenant à relever le défi ».

 

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« Oser coder », ou comment inciter les femmes à découvrir le numérique

« Oser coder », ou comment inciter les femmes à découvrir le numérique | Initiatives locales et paroles d'acteurs | Scoop.it

Hauts de Garonne Développement est l’agence de développement économique de la rive droite de Bordeaux. Son cœur de métier, l'accompagnement à la création et au développement d'entreprise. Depuis 2013, la structure a choisi de faire un focus sur la mixité des métiers et de promouvoir auprès du public féminin sans emploi, des métiers porteurs mais peu féminisés.

 

« Le tissu économique est bien présent sur notre territoire, mais nous n’avons pas assez de personnes qualifiées en regard des besoins, » explique Virginie Rosa-Arsène, chargée de mission Diversité/Mixité. « Nous faisons le constat qu’il y a un souci au niveau de l'emploi des femmes. Une des solutions, c'est de s’adresser aux entreprises qui ont des métiers porteurs, mais peu exercés par les femmes. Beaucoup nous disent qu’elles ne peuvent pas en recruter puisqu’elles ne postulent pas. »

 

Parmi ces métiers porteurs, ceux du numérique forment une « niche » peu ou pas du tout investie par les femmes. Elles y sont très peu nombreuses, pourtant les entreprises disent vouloir en intégrer. Pour tenter d’y remédier, HDG propose depuis 2 ans, l’action « Oser coder le jeudi pour changer de vie ». Quatre fois dans l’année, elle consiste à organiser des matinées de découverte des métiers de développeuse informatique.

 

3 matinées, 3 métiers

 

A chaque session, une dizaine de femmes sont invitées à découvrir un métier différent, 3 jeudis de suite : développeuse web, data analyste et agent de la cybersécurité. On leur explique l'environnement professionnel, les formations existantes. Elles peuvent entendre à des témoignages de femmes sur leur parcours de reconversion, et des présentations de centres de formation sur les métiers et la place des femmes. « Nous faisons la promotion de ces 3 métiers parce que nous savons qu’il y a énormément de recrutements et très peu de candidates. Mais notre premier objectif est faire sortir ces femmes de chez elles, qu’elles découvrent des choses et voient si ça leur convient. »

 

« Depuis des années, nous sommes connus des acteurs de l'insertion, nous sommes bien identifiés en tant que structure qui axe ses actions sur la promotion des métiers porteurs mais peu féminisés, qui ouvre les horizons professionnels des femmes. Cependant, il faut chaque année reprendre contact, faire des présentations lors des instances des partenaires. Notre rôle c’est de semer des graines. »

 

Du côté des participantes, aucun prérequis n’est exigé, à part la compréhension du français en raison du contenu qu’il faut pouvoir lire à l'écran, les énoncés de jeux proposés. Seule véritable condition, qu'elles n'aient pas peur de l’outil numérique et qu'elles sachent l’utiliser, ne serait-ce que pour faire une recherche ou autre tâche simple. « De toute façon, ça ne viendrait à l’idée de personne de venir découvrir les métiers du développement informatique sans jamais avoir touché un ordinateur. Le point commun des femmes qui s’inscrivent, c'est qu'elles sont curieuses. Elle se disent qu’elles vont essayer un domaine qu’elles ne connaissent pas, sans devoir s’engager dans la durée. D’ailleurs, elles sont libres de partir quand elles veulent. Pour moi, le fait de venir à la première réunion est déjà un pas en avant. »

 

« Ma grosse surprise, c’est que je pensais qu'on allait toucher beaucoup de jeunes filles, mais ça n’est pas le cas. Nous avons majoritairement des femmes de 30 à 55 ans, autant de personnes peu diplômées que diplômées en reconversion. Beaucoup de femmes matures avec une expérience antérieure. Leur expérience va servir à ces métiers, qu’elles soient anciennes couturières ou secrétaires parce qu’elles sont habituées à prendre les problèmes étape par étape. Pour le code c'est pareil, on fait étape après étape. »

 

La majorité des participantes assistent aux 3 séances. Après l’atelier, elles peuvent poursuivre à domicile, reprendre le diaporama qui leur a été présenté, consulter différents sites et tutoriels. Celles qui expriment leur envie de continuer sont aiguillées sur des formations de quelques semaines ou quelques mois, qualifiantes ou non, comme celle proposée par l’école Simplon, « les Hackeuses. »

 

Former des expertes

 

« Si je fais cette action, c'est parce que je suis convaincue que ça peut en amener certaines à l'emploi. Les entreprises ne cherchent pas des ingénieurs, mais plutôt des experts dans un domaine précis. Les formations courtes sont adaptées à cette demande. Suite à notre initiation, certaines entrent en formation qualifiantes (entre 6 et 12 mois), cela dépend de leurs aptitudes. Toutes n’ont pas vocation à devenir développeuses, mais je veux qu'elle fasse le choix en connaissance de cause. Que si elles ne poursuivent pas sur cette voie, c’est parce qu’elles ont essayé et que ça ne leur convenait pas. Et de dire au public, envisagez toutes les possibilités, ne les mettez pas de côté. »

 

« L'autre partie de mon activité, ce sont les vidéos de quelques minutes, des témoignages de femmes reconverties vers un métier porteur peu féminisé, que l’on peut voir sur notre site. Lorsque j’envoie des invitations, j’ajoute également des vidéos de femmes qui sont venues témoigner de leur reconversion pendant nos initiations. »

 

« Oser coder le jeudi pour changer de vie » ambitionne également de tordre le bras aux images véhiculées par les différents médias. Le développeur est trop souvent associé à la figure du « geek » un peu étrange et asocial. Pour convaincre les femmes, il faut avant tout déconstruire certains clichés, qui font notamment que, à l’inverse des garçons, les filles ne se dirigent pas vers des études techniques parce qu’elles ont intégré le principe que ce n’est pas pour elles. Même si pourtant, à l’origine, les femmes représentaient 30% des développeurs, aujourd’hui elles ne sont plus que 17%, nous sommes donc loin de la mixité.

 

« Cette question me touche et je ne veux pas faire les choses à moitié. Alors je me suis formée pour mieux convaincre les femmes sur le terrain. Je ne vais pas leur présenter toute l’histoire du numérique depuis les origines, aller dans le détail, mais je peux répondre à leurs questions, et j’ai des arguments à leur donner lorsque j’entends certains gros clichés. » 

 

Autre écueil, le sexisme dans les entreprises du numérique. Ces dernières commencent à se former et à être alertées par des comportements qui finissent le plus souvent par rebuter les rares filles ingénieures, qui sont nombreuses à partir en raison d’une ambiance parfois difficile. « Nous faisons de la sensibilisation à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes auprès des entreprises. Ce sont des collectifs humains qui ne sont pas étanches aux stéréotypes de la société. Lorsque ces stéréotypes portent préjudice au business, c'est là qu’elles se réveillent. Elles ont bien compris que leur image est très importante, particulièrement pour les recrutements. »

 

 

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Promouvoir la « green technology » et ses métiers

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Sur son site Internet, Ecocène affiche clairement son ambition : éveiller les consciences et inspirer un futur plus souhaitable. Domaine d’activité de cette association paloise, la sensibilisation, la vulgarisation et l’éducation à l’environnement et au développement durable auprès du grand public, des écoles, des collectivités et des entreprises.

 

Parmi les projets qu’elle anime, « Green Tech » est une action financée dans le cadre de l’appel à projets régional «Expérimentations et innovations territoriales en matière d'orientation » ainsi que par Erasmus+ car elle rassemble plusieurs partenaires européens : Sargantana (Saragossse) structure de promotion du développement durable dans les régions rurales, GAL Molise (Italie), une agence de développement local qui vise à dynamiser la région de Campobasso, et eFuturo (Lisbonne), un organisme d’orientation professionnelle. « Les 4 partenaires ont des visions un peu différentes de la Greentech, » décrit Pauline Madec, médiatrice scientifique. « Ce qui nous a permis de développer une définition globale. »

 

A l’origine du projet, les nombreuses sollicitations reçues par Ecocène venant d’un nombre croissant de jeunes et d’adultes en reconversion qui souhaitaient être sensibilisés aux enjeux environnementaux. Particulièrement lors de la crise sanitaire, qui a poussé beaucoup d’entre eux à vouloir s’orienter vers un emploi qui a du sens plutôt qu’un « emploi qui paie ». L’association a entrepris, à son échelle, de proposer une réponse à ces demandes.

 

Le projet a débuté en septembre 2019. « Par nos recherches menées avec l’université de Pau, nous avons constaté que les gens voulaient avoir de plus de plus de métiers en rapport avec la green technology au sens large. Nous avons basé notre action sur 4 objectifs : sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux, former et outiller à la green technology, promouvoir toutes les initiatives sur notre territoire. Environ 200 ont été recensées. Pour finir, créer des outils ludiques d’information destinés aux enseignants, documentalistes, animateurs. » Tous ces outils ont été regroupés sur un site Internet (https://www.greentechproject.eu/). Ils sont disponibles en cinq langues (anglais, français, espagnol, portugais, italien).

 

Sensibiliser les jeunes

 

« La sensibilisation à l’environnement auprès des jeunes est un préalable. Nous avons élaboré un test assez ludique, un peu comme le code de la route, pour aborder les problématiques existantes, donner des idées aux jeunes qui voudraient se lancer. Nous mettons à disposition des ressources de sensibilisation, surtout en anglais, des livres, des podcasts, des documentaires. Notre partenaire espagnol a aussi créé un test psychologique, avec des psychologues professionnels, qui permet de se diriger vers tel ou tel métier en fonction de ses compétences et caractéristiques personnelles. »

 

Autre outil, un guide d’orientation aux formations de la Greentech, soit 25 identifiées en Nouvelle-Aquitaine, 71 sur les territoires de tous les partenaires. Des formations qui vont du Bac +2 à la thèse, en passant par la formation professionnelle, sur 5 thématiques différentes : développement durable et Innovation, gestion du territoire, gestion de l'énergie et énergies renouvelables, protection et gestion de l'environnement, changement climatique et pollution.

 

« Nous avons également voulu créer un jeu des idées reçues, une quinzaine, le but étant de susciter un débat entre participants. Parce que le mot Green Tech est un concept mal connu, dans lequel on projette tout et n’importe quoi. Le lieu commun est souvent de l’associer uniquement à l’innovation, au progrès scientifique, aux robots et au numérique. Mais nous voulions montrer que c’est une définition réductrice, que l’innovation ne peut à elle seule régler le problème du dérèglement climatique. »

 

« La Green Tech, ça peut être des actions quotidiennes assez simples. C’est avant tout l’envie d’améliorer les choses de façon concrète, pas forcément avec l’utilisation des nouvelles technologies. » Pour Ecocène, elle repose sur plusieurs critères, dont l’innovation fait partie, mais aussi l’écologie, l’économie, la durabilité, le local, le social et le solidaire, un ensemble de critères qui visent à ce qu’aucune minorité ne soit délaissée.

 

La valeur de l'exemple

 

Pour appuyer sa démonstration, l’association a réalisé des interviews d’acteurs de la Green Tech. Parmi eux la société Toxi Plan, spécialisée en toxicologie, qui développe une application permettant d’identifier l’empreinte écologique d’un produit, l’entreprise Micronutris, éleveur d’insectes pour la consommation humaine, et Pau Béarn Pyrénées Energies Services qui gère le réseau de chaleur de la ville de Pau.  Le message est simple : eux l’ont fait, pourquoi pas vous ?

 

Tous les outils seront rassemblés dans un livret au format poche, pour montrer que le domaine est accessible à tous, sur le modèle de « l’histoire dont vous êtes le héros. » On y trouvera les formations, les ressources, le test de sensibilisation, etc. « Dès le début nous avons voulu nous adresser à tous les publics. Pour nous, pas besoin d’un haut niveau d’études. Un entrepreneur qui développe des produits locaux fait de la Green Tech autant qu’un ingénieur créant une nouvelle source d’énergie renouvelable. »

 

En ce début d’année, Ecocène va organiser des réunions avec des acteurs, animateurs et documentalistes pour, dans un premier temps, tester ses outils et vérifier qu’ils sont bien accessibles. La volonté est de toucher le maximum d’acteurs de l’orientation. « Initialement, un évènement rassemblant les partenaires devait se dérouler en Espagne. De notre côté, nous allons regrouper des gens sur notre territoire, afin de mesurer l’impact de nos actions et développer d’autres formations. Nous commencerons par des territoires test, petit à petit et voir l’ampleur que ça prend. On ne peut pas trop s’éparpiller, notre idée est de rayonner au maximum à 300 km autour de nous. »

 

« Nous sommes amenés à former des gens à tel ou tel aspect, mais c’est la première fois que nous abordons l’orientation professionnelle en tant que telle. La Green Tech est un sujet tellement ouvert que les gens sont un peu perdus. Notre but est vraiment de sensibiliser les jeunes aux gestes environnementaux, et d’éviter qu’ils tombent dans le « greenwashing ». Nous voyons plus de femmes dans nos conférences, notamment en santé environnement, mais nous avons envie de changer ça, de montrer que ces enjeux concernent vraiment tout le monde. »

 

 

Ecocène présentera ses outils lors d'une visioconférence le 20 janvier prochain 

 

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Mieux se connaitre pour mieux s’orienter

Mieux se connaitre pour mieux s’orienter | Initiatives locales et paroles d'acteurs | Scoop.it

L’une est sophrologue, l’autre dirige une agence de communication. Mères d’adolescents toutes les deux, elles ont constaté que, s’il existe des salons étudiants avec beaucoup d’informations, il n‘existait rien de comparable pour les plus jeunes, de 14 à 16 ans. Il y a 3 ans, elles ont décidé de créer l’association Teen’s Up, dans le but de créer un évènement avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine*, la mairie de Bordeaux, la chambre de métiers et de l’artisanat, la Macif.

 

Dans un premier temps, elles ont réalisé un micro-trottoir auprès d’une centaine de jeunes pour recueillir leurs opinions sur les sujets qui les intéresseraient. De cette démarche sont ressorties 4 thématiques : préserver la planète, se connaître, s’orienter et s’engager. C’est autour de ces sujets que l’association a lancé son premier salon en 2020. Il devait se tenir en présentiel, mais les circonstances l’ont transformé en rencontre virtuelle, à laquelle ont participé une dizaine d’établissements, pour environ 850 connexions aux ateliers à distance.

 

« Notre objectif c'est aussi de valoriser les associations du territoire qui interviennent bénévolement, » précise Sandrine Bocquet, cofondatrice avec Virginie Perrot. « Nous ne voulions pas faire un 2e salon de l'étudiant avec des écoles de commerce ou mettre en avant une formation particulière. Teen’s Up s'adresse plutôt aux élèves de 3e et de seconde, mais c'est ouvert à tous. »

 

4 thèmes, 4 parcours 

 

En 2021, la manifestation a pu avoir lieu physiquement, dans les locaux de la Région et ceux de la bibliothèque Meriadeck, prêtée pour l’occasion par la mairie. Les associations partenaires participaient sous l’égide d’une de ces 4 thématiques. Elles avaient la possibilité de proposer une conférence, un atelier ou un stand, en fonction des moyens humains disponibles sur la journée. Les professeurs inscrivaient leurs classes sur un des 4 parcours proposés, avec des animations, des conférences, des témoignages de jeunes. Elles pouvaient ensuite déambuler dans les stands. Cette édition 2021 a accueilli des classes issues de 32 établissements (lycées, lycées professionnels et collèges), pour un total de plus de 2 000 jeunes.

 

Un des parcours est spécifiquement dédié à l’orientation, les autres sont d'une nature légèrement différente. « Nous pensons qu’un jeune n'est pas qu'une orientation. Avant de choisir telle ou telle formation, il nous paraît important de l’aider à définir ce qu’il aime, en quoi il est bon, ce qui l’attire. » C’est pourquoi l’association a privilégié la présence de professionnels, des « ambassadeurs métiers », qui viennent présenter leur métier et les formations qui peuvent y mener.

 

« Nous avons constaté que les jeunes se dirigent souvent vers le métier de papa, de maman, de l'oncle ou de la tante. Notre moteur à toutes les 2, c'est de planter des graines, de leur ouvrir le champ des possibles, particulièrement aux jeunes en difficulté. Dans le même esprit, nous avons aussi apporté notre soutien à l’organisation de l'événement de la Cité éducative en termes de communication, gestion des flux, ainsi que pour identifier, contacter les professionnels et planifier leur venue pour témoigner de leur métier. Il s’adressait uniquement aux élèves du Grand Parc, un quartier de Bordeaux. Ça n'était pas un événement Teen’s Up, mais ça allait tout à fait dans le sens de notre démarche. »

 

Pour les éditions futures, Les 4 thématiques vont être conservées. L’orientation garde une place prépondérante. Elle permet notamment d’aborder les idées reçues sur les métiers masculins et féminins, de mettre en avant les métiers de l'artisanat. L’idée générale n'est pas tant de les aider à faire leurs choix de matières après la terminale, la première ou la 3e, mais plutôt de les inspirer et de les inciter à se projeter plus loin. Les ateliers « se connaître » ont également connu un vif succès, tandis que les associations « planète » et « engagement » avaient monté des stands ludiques qui ont plu aux visiteurs, comme un atelier de dégustation d’insectes ou un simulateur de deux roues.

 

« L'orientation et « se connaître » restent les 2 sujets principaux. Sans doute en raison d’un certain malaise chez beaucoup de jeunes. Je pense sincèrement que pour choisir une orientation, choisir de s'engager, aborder l’écologie, il faut d'abord se connaître soi-même. C'est ce que je mets en avant. Mais les 4 thématiques plaisent. « Planète » est vraiment un gros sujet, les jeunes sont très investis sur le sujet qui les préoccupe beaucoup plus que les adultes. »

 

Le principe proposé aux classes par Teen’s Up consistait en un temps de préparation de l’évènement, un temps pour le vivre et un temps pour expérimenter. Les classes avaient à leur disposition un kit de préparation, des questions pour chaque parcours. Chacune d’entre elles avait la possibilité de choisir un défi parmi un liste, et de les présenter le jour du salon sur un stand dédié. Les défis les mieux réalisés et les classes les plus investies se voyaient offrir une séance de sophrologie au sein de leur établissement.

 

Déployer le concept en Nouvelle-Aquitaine

 

« Les associations partenaires étaient très satisfaites, d’autant plus qu’elles participent parfois à des événements où elles ne voient que très peu d’élèves. Il reste beaucoup de choses à améliorer, mais le bilan est largement positif. Par exemple, nous avions constaté l'année précédente que les jeunes décrochaient si les formats étaient trop longs. Nous étions initialement partis sur 45 minutes de conférence, nous avons réduit à 30 minutes. »

 

Au regard des résultats, la Région a proposé à Teen’s Up de déployer la manifestation sur Poitiers et Limoges. Les deux cofondatrices se déclarent passionnées par ce projet, mais ne comptent pas arrêter leur activité respective. Pour les aider à préparer l’avenir, elles envisagent d’embaucher une jeune fille qu’elles avaient déjà recruté en alternance pour l’édition 2021.  

 

Objectif affiché, passer à 3 000 visiteurs à Bordeaux en novembre prochain, si la place disponible le permet. « Dans ces conditions de développement nous avons également besoin de locaux, que la mairie devrait mettre à notre disposition. Poitiers s'annonce assez bien, nous avons déjà pris un certain nombre de contacts. Ce que l’on cherche, c'est une personne sur place qui connait les établissements, qui peut aller à leur rencontre. Nous avons aussi trouvé une personne à Limoges. Le CRIJ est également d’un bon soutien. Virginie et moi nous faisons beaucoup de bénévolat, même si nous avons une aide financière, mais il nous serait difficile de tout gérer. C’est pour ça que nous avons besoin de quelqu’un d’entièrement disponible pendant 2 mois. »

 

 

https://teens-up.com/

* Dans le cadre de l’appel à projets « Expérimentations et innovations territoriales en matière d’orientation. »

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Multiplier les capteurs pour repérer les publics

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Gamra HANNA est chargée de mission démarche « RE-PAIR » à l’association Transitions 64, qui porte le PLIE Ouest Béarn (Mourenx). Le dispositif « RE-PAIR », qui veut dire à la fois « repérer » et « réparer », a été  lauréat du PIC « repérer et mobiliser les publics invisibles. » de  janvier 2020 à  décembre 2021

 

D’où vient le projet RE-PAIR ?  

C'était d’abord une logique PLIE. La logique PLIE, c’est de recevoir des personnes qui viennent vers nous avec une prescription de Pôle emploi ou d’autres partenaires. Nous avons voulu les interroger sur la visibilité qu'elles ont des services présents sur notre territoire. Il en a résulté que ce public, même suivi dans le cadre d'un accompagnement renforcé, ne s’y retrouvait pas toujours dans le maillage des différents services, des actions ou des structures qui peuvent l’aider. La réflexion est en partie venue de là.

 

Comment avez-vous procédé pour le mettre en place ?

A l’origine, nous avions pris contact avec la communauté d'agglomération qui porte le PLIE de Pau, pour réfléchir à une façon d’améliorer la visibilité des services d’accompagnement social et professionnel auprès d'un public qui en est éloigné.

 

Ensuite, en 2019, bien avant de penser à répondre à l’appel à projets de l’Etat, nous avons mené une réflexion avec plusieurs partenaires du réseau de l'accompagnement social et professionnel sur la question de comment aller vers ces publics qui sont éloignés de nos structures et qui ne sont pas forcément identifiés. Nous avons été accompagnés par un cabinet de design thinking qui nous a amenés à prendre un peu de distance sur nos pratiques habituelles et à sortir de nos zones de confort. Ce groupe de réflexion a ensuite constitué le consortium qui a porté RE-PAIR.

 

Quel est son principe ?

Il nous paraissait intéressant de mobiliser les services et les commerces de proximité en lien avec ces publics. Par exemple le petit PMU du coin, qui a l'habitude de recevoir des personnes sans emploi, sans accompagnement, qui se confient parfois aux gérants. Ces commerçants, les associations et services de proximité, forment un réseau de « capteurs » potentiels qui sont donc amenés à rencontrer des personnes en difficulté. Notre idée était de les solliciter, de former comme une chaîne de solidarité, pour qu'ils relaient l'information à leurs usagers sur notre démarche, en leur expliquant qu’elle peut les aider dans leurs difficultés.

 

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons engagé ce qu'on appelle un facilitateur de parcours. Son rôle c'est de faire la prospection auprès de ces services et commerces de proximité, de constituer ce réseau de capteurs. Il reçoit les publics orientés par les capteurs avant de les diriger vers des structures d'accompagnement social ou vers l’emploi. Il est situé en amont de cet accompagnement social qui vise à lever des problématiques de santé, d’isolement, de logement, de situations de handicap…

 

Si vous devez faire appel à ce réseau de capteurs, est-ce un constat d'échec du réseau traditionnel ?

Je ne crois pas. RE-PAIR est complémentaire. Et même avec notre démarche, nous aurons de toute façon toujours des personnes qu'on ne pourra pas amener vers de l'accompagnement. L'idée c'est justement d'élargir le plus possible pour rendre visible ce qui existe en termes de d'action d'accompagnement de de services. C’est plutôt une complémentarité. 

 

A force de recevoir des personnes orientées dans le cadre de la démarche, nous avons eu confirmation qu’il existe un énorme manque de visibilité des services. Et que les publics se posent des questions du genre, « si je vais là est ce que vraiment ça va m'aider ou est-ce que ça va encore plus complexifier les choses ? Je suis inscrit à Pôle emploi, je ne dois surtout pas oublier de m'actualiser et d’aller aux rendez-vous avec ma conseillère. »  Je crois que c'est vraiment la première hypothèse, la complexité, une difficulté à comprendre et à s'approprier le fonctionnement des dispositifs.

 

Comment vous avez choisi vos capteurs ? Est-ce qu’il y a des commerces plus adaptés que d’autres ? 

Comme nous sommes dans une démarche expérimentale, nous avons évolué au même rythme qu’elle. Nous avons forcément réadapté et réajusté notre approche en cours de route. Au départ, nous voulions faire une prospection tous azimuts. Petit à petit on s'est aperçu que, effectivement, il y avait des commerces qui étaient plus appropriés que d'autres. Par exemple nous avons élargi notre éventail vers les agences intérimaires, les associations caritatives, le tissu associatif social.

 

Nous avons aussi sollicité les agences immobilières auxquelles nous n’avions pas pensé initialement. Et puis, nous avons constaté que, effectivement, elles pouvaient nous envoyer du public parce qu’elles connaissent des locataires qui sont en difficulté de paiement de loyers. Nous avons aussi revu certains de nos aprioris, comme l’image d’Epinal du boucher de quartier sympa qui connaît tout le monde, mais ça n’est pas là que nous avons trouvé le plus de disponibilité.

 

Au bout d'un certain temps, nous avons remarqué qu'on avait ce qu'on appelle des capteurs actifs, ceux qui nous envoient du monde, qui restent en lien, qui sont engagés, qui nous disent que la démarche les intéresse. Et des capteurs qui font partie du réseau, mais qui pour l'instant ne nous ont envoyés personne. Comme nous sommes en quelque sorte dans une démarche commerciale sur un territoire relativement rural, on fait des relances directes, on passe leur dire bonjour, etc.

 

Justement, quel accueil avez-vous eu de la part de tous ces professionnels ?

Nous avons été très étonnés par leur implication. Globalement, nous avons reçu un très bon accueil des capteurs, qui nous ont confirmé qu’il leur arrivait de manière régulière de recevoir dans leur commerce, dans leur club de basket ou de tennis, des personnes dans une situation compliquée. Les gens leur parlent, mais ils n’ont pas de réponse à leur donner. Ils comprennent qu’avec le dispositif RE-PAIR, ils sont en mesure de donner un numéro de téléphone et de leur conseiller d’appeler pour trouver de l’aide.

 

Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Mettre en route la démarche en 2020 a été un peu compliqué, puisque nous allions solliciter les capteurs commerce dans une période qui a été particulièrement tendue pour eux. Mais ça nous a permis de prendre le temps de construire les outils de communication, de mobiliser tous les partenaires pour leur faire savoir qu’on allait peut-être orienter les gens vers eux. On a vraiment mis en place la logistique de la démarche pendant cette période-là. La prospection n’a pu commencer réellement qu’en septembre 2020.  

 

 

Ndlr :

Depuis le 31/12/2021, l’association Transition et la Mission Locale des territoires de Mourenx /Oloron/Orthez mettent en œuvre ensemble la démarche TRANSMISSION qui a pour objectif de repérer et de mobiliser les publics dits invisibles dans le cadre de la convention 2021/2023.

 

 

Cet article est publié pour le compte de "La Place", la plateforme collaborative créée par la DGEFP, dédiée aux acteurs du Plan d’Investissement dans les Compétences : https://www.cap-metiers.pro/pages/552/Place.aspx

 

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