Son slogan est "la voix des sans voix" mais, après 42 ans d'existence, le prestigieux quotidien libanais As-Safir risque se retrouver muet, triste illustration de la crise sans précédent des médias du pays, qui souffrent de la paralysie politique et de la forte baisse des financements accordés par des régimes aujourd'hui disparus ou vacillants après le Printemps arabe.
"La presse au Liban, qui fut pionnière dans le monde arabe, traverse la pire crise de son existence", assure Talal Salmane, fondateur et rédacteur en chef d'As-Safir.
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As-Safir et An-Nahar étaient les grands rivaux, le premier promouvant le nationalisme arabe et la cause palestinienne, le deuxième défendant la spécificité et la pluralité du Liban.