Lorsque je suis devenue enseignante de philosophie, j’ai pu constater une large résistance à l’introduction des pédagogies actives dans l’enseignement de la philosophie en terminale1. Quelles sont les justifications et les logiques philosophiques qui sous-tendent ce refus ? L’ancien doyen de l’Inspection de philosophie Jacques Muglioni2 est certainement l’un de ceux qui a le mieux explicité par écrit les raisons de son refus des pédagogies actives et la manière dont il concevait l’enseignement de philosophie. De manière générale, il est possible de dégager plusieurs éléments dans cette doctrine pédagogique dominante plus ou moins explicite de l’enseignement de philosophie en classe terminale. Cette doctrine s’inscrit dans le cadre des pédagogies traditionnelles et nombre de défenseurs se présentent comme des républicains contre ce qu’ils appellent le « pédagogisme » (...)
A quoi doit-on former ?
- A des compétences = savoir transposer, adapter des savoirs dans la diversité des situations, puis poursuivre la construction de ses raisonnements,
- ou à acquérir des réponses que l’on oubliera une fois l’épreuve de l’examen passée ?
Par ailleurs, tous les pédagogues et les neurologues s’accordent sur le fait que le cerveau n’est pas une simple boite dans laquelle on enferme des savoirs. La pratique des enseignements peut-elle ne pas prendre en compte la façon dont socialement et cognitivement le cerveau se construit ?