Compte-rendu du webinaire consacré au Grand Paris organisé par Pierre Mansat qui a œuvré auprès de Delanoë pour amorcer une ouverture de Paris sur son territoire métropolitain. Il est assez stupéfiant de voir comment la métropole commençait à émerger au début des années 2010 avec le syndicat Paris Métropole et connaît depuis la création de la Métropole du Grand Paris un coup d'arrêt majeur. Le premier mandat d'Hidalgo a été un coup de frein à l'idée métropolitaine, la MGP a été conçue sans disposer de moyens de mutualisation. L'absence de la question métropolitaine lors des municipales et l'élection grotesque de son président dans la foulée soulignent à quel point la question est en retard. Pourtant, les enjeux sont énormes. L'absence de vision globale, de mutualisation entre les territoires livrent la métropole aux intérêts privés. La question des compétences techniques gérées par les grands syndicats en toute opacité a été abordée lors du webinaire, mais reste peu intégrée à la réflexion territoriale.

L'architecture de la métropole parisienne est bancale depuis l'origine. Sous la présidence Hollande, il était difficile de pousser Paris à sortir de son isolement, il fallait éviter de créer une entité ayant un poids politique penchant à droite. La simplification a constitué en la création d'un monstre hors du droit commun, rajoutant une strate au mille-feuilles, avec des Territoires assumant à peu près toutes les compétences techniques sans disposer du début d'un financement propre pour les assumer, dépendant de fait des communes et dans une moindre mesure de la Métropole.Cette dernière, sans moyens à la hauteur de son territoire, sans poids politique (la farce de l'élection de son président en a souligné la faiblesse) ne peux vraiment porter les enjeux métropolitains. Il était impossible de constituer d'emblée une vraie métropole compte tenu des enjeux et de l'histoire du territoire, mais à son élection, Macron avait envisagé de réformer la métropole, Guillaume Gouffier-Cha ayant déjà planché sur le sujet. La proposition a du sens, mais elle arrive dans un tempo pas évident, non portée par le Gouvernement. Son intérêt est de ne pas remettre en cause les EPT, qui ont eu le temps de se structurer.

L'immense majorité des communes françaises ne sont de fait plus en mesure de suivre les évolutions technico-réglementaires. La complexification croissante du droit, les transferts de compétences, la fin de l'ingénierie publique, la baisse des subventions, les comportements de plus en plus consommateurs exigeants des administrés  font que les petites communes ne peuvent plus exercer pleinement leurs responsabilités. Elles doivent faire plus avec moins, sans disposer des compétences techniques et juridiques internes. Les intercommunalités exercent de plus en plus ces compétences, mais ne bénéficient pas de la légitimité de l'élection directe de leur exécutif. La légitimité première reste celle de la commune. Les communes fusionnées répondent pour partie à ce besoin d'atteindre une masse critique, mais avec le risque de prise de distance par rapport à la population. La France a beaucoup de communes, mais elle a aussi un vaste territoire avec une forte dispersion de l'habitat. L'articulation bassin de vie (interco) et proximité (commune) reste mal pensée en jouant l'opposition entre ces 2 strates plus que leur complémentarité.