Lundi matin, le sénateur candidat Jean-Pierre Plancade a présenté son projet futuriste de « voitures volantes » à Toulouse. Accompagné de l’Américain Jerry Sanders, CEO de l’entreprise Skytran, il a détaillé les modalités de ce moyen de transport inédit en France. Voire au monde.Skytran, entreprise privée américaine partenaire de la Nasa, travaille depuis dix ans sur ce projet. A l’heure actuelle, Tel Aviv, Netanya (Israël) et Kerala (Inde) étudient sa mise en place dans leurs rues, ou plutôt dans leur ciel. Mais il n’a encore jamais été réalisé nulle part. Pour le candidat à la mairie de Toulouse, Jean-Pierre Plancade, l’implantation de ces « voitures volantes », comme il les appelle, témoigne d’un « changement de conception des transports en commun, car il s’agit d’un transport collectif individuel. » Concrètement, le Skytran se compose de cabines contenant 2 à 4 personnes, sur rail aérien et fonctionnant par électromagnétisme. La vitesse moyenne avoisinerait les 100 km/heure et la « voiture » ne s’arrêterait sous aucun prétexte, car une deuxième ligne est prévue en cas d’incident ou d’arrêt à une station. D’un point de vue pratique, le Skytran est extrêmement séduisant, «il est possible de réserver sa cabine via un smartphone, dès que l’on part de chez soi », détaille le candidat, puis de laisser sa voiture au parking de la station. Comme il sera intégré à Tisséo, le tarif du voyage s’alignera sur le métro et le tram. Ce mode de transport est en outre écologique : «Il utilise l’énergie de deux sèche-cheveux », révèle Jerry Sanders.
« Non, vous ne rêvez pas, c’est réalisable »
A Toulouse, Jean-Pierre Plancade prévoit l’installation de ce système sur les « 40 km du périphérique», avec comme objectif de « capter 20% du trafic ». En d’autres termes, les « voitures volantes » s’arrêteraient aux portes du centre-ville, en reliant les villes de la banlieue toulousaine au métro. La question qui brûle les lèvres est celle du coût. Jean-Pierre Plancade annonce un programme en matière de transport ambitieux, avec notamment la construction d’une troisième ligne de métro « et la préparation d’une quatrième. » Connaissant le déficit de Tisséo, le projet est-il viable ? « Un km de métro coûte 90 millions d’euros, un km de tramway, 25 millions, un km de BHNS (Bus Haut Niveau de Service), 10 millions et un km de Skytran, 5 millions (7 millions selon le document transmis par Jerry Sanders) », répond le sénateur PRG. Sachant qu’une voiture coûte environ 20 000 euros. Si Jean-Pierre Plancade est élu, il lancera donc un appel d’offre pour la réalisation de ce projet. Ce ne sera pas « forcément un système Skytran » mais de « type Skytran », qui verrait le jour à Toulouse. Cela pourrait impliquer l’acquisition d’un brevet, « et on pourrait même percevoir des royalties dessus ! », s’emballe le candidat. L’objectif serait d’assembler les voitures sur Toulouse, avec des pièces importées des Etats-Unis et de Suède notamment. L’activité créerait entre « 3000 et 5000 emplois », selon lui.
Dans ce contexte électoral, où la surenchère des propositions est de mise, on pourrait d’embler ranger ce projet dans la case « extravagance de campagne », mais Jean-Pierre Plancade ne se laisse pas démonter : « Non, vous ne rêvez pas, c’est réalisable. A Toulouse, on sait construire des satellites et des systèmes embarqués, ce transport représente le savoir-faire de la ville. » Une question demeure néanmoins. Pourquoi ce projet imaginé depuis une décennie par la recherche américaine n’a-t-il jamais été réalisé aux Etats-Unis ? « Les avocats américains sont très procéduriers, certains attaquent systématiquement tous les nouveaux projets pour les retarder. C’était une volonté de Skytran de ne pas commencer l’exploitation de ce système aux Etats-Unis », avance Jerry Sanders, lui-même avocat.