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La victoire de Marine Le Pen fait partie du projet djihadiste, par Gilles Kepel

La victoire de Marine Le Pen fait partie du projet djihadiste, par Gilles Kepel | Think outside the Box | Scoop.it

Pour le chercheur spécialiste du djihadisme Gilles Kepel, les inspirateurs des attentats de l’EI en France ont sciemment cherché à faire croître le vote pour l’extrême droite dans une stratégie de guerre civile religieuse.

 

 

Marianne : Vos travaux mettent au jour le projet djihadiste, à savoir tenter de fracturer les sociétés européennes, de provoquer la séparation puis l’affrontement entre les musulmans et les autres citoyens. Avez-vous pu constater dans la campagne électorale la réalisation « politique » de ce projet ?

 

Gilles Kepel : Le projet explicite des djihadistes, tel qu’on peut le constater en consultant leurs sites et leurs tchats, consiste à favoriser la victoire de l’extrême droite, afin de convaincre les musulmans que la France est un pays raciste, que l’intégration est une impasse et qu’il leur faut se rassembler derrière les plus radicaux d’entre eux.

 

L’intention est clairement indiquée dès 2005 dans le manifeste d’Abou Moussab al Souri, Appel à la Résistance Islamique Globale. On peut y trouver l’inspiration des attentats de Montauban et Toulouse, jusqu’à Paris et Nice, qui prévoit plusieurs étapes dans la montée d’une guerre civile sur une base politico-religieuse, dont celle de faire croître exponentiellement le vote d’extrême droite par des attentats de masse conçus comme des provocations destinées à fracturer la société. Dans cette perspective, les élections présidentielle et législatives de 2017 apparaissaient pour l’Etat islamique comme l’occasion de prendre le débat politique en otage.

"Les élections de 2017 apparaissaient pour l’Etat islamique comme l’occasion de prendre le débat politique en otage"

 

Jusqu’à présent, ce n’est pas un succès ?

 

Si les attentats avaient continué sur le rythme de 2015 et 2016, avec un nombre de victimes civiles jamais vu depuis 1944, on peut parier que Marine Le Pen serait arrivée en tête du premier tour ! Rappelons-nous comment, juste après l’assassinat du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées, on s’interrogeait sur le report possible de voix sur une candidate qui affichait le programme le plus ultra contre le terrorisme. Mais si cela ne s’est pas produit en effet, c’est parce que l’EI a été soumis à une offensive militaire au Moyen Orient qui a eu pour effet de bloquer ses frontières, d’empêcher la circulation de ses agents vers l’Europe. De plus, le principal coordinateur des attentats, le rappeur Roannais-Oranais Rachid Kassim a été tué par une frappe de drone sur le territoire du « califat » d’où il agissait, en février dernier. Dans son testament, il critique d’ailleurs le leadership de l’Etat islamique qui n’investirait plus assez dans le terrorisme en Europe.

La dernière opération d’envergure, avec la tentative par deux femmes de faire sauter une voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, suivie d’un poignardage contre un policier, a échoué le 4 septembre 2016. Depuis, l’investissement dans les technologies informatiques et la coopération avec les services américains ont permis de casser les codes des messageries électroniques, entraînant de nombreuses arrestations préventives. La France est redevenue, comme dans les années 1995-2012, un territoire où l’action des djihadistes est plus difficile qu’ailleurs. D’où la multiplication des actions en Allemagne, qui doit faire face à l’afflux de réfugiés venus du Moyen Orient, où l’action policière est moins coordonnée, et qui fait face à une montée, dans les sondages, de l’extrême droite sous la forme de l’AFD.

"La France est redevenue, comme dans les années 1995-2012, un territoire où l’action des djihadistes est plus difficile qu’ailleurs"

 

Pour en revenir à la fracture, dans la campagne présidentielle, ne voit-on pas se constituer un bloc identitaire, composé de catholiques revendiqués (vote Fillon), d’anti-immigrés « culturels » (vote Le Pen), face à des candidats flirtant avec le communautarisme au nom du multiculturalisme comme Benoît Hamon ou Philippe Poutou ?

 

C’est plus complexe que cela. En 2013, les conservateurs religieux de Sens commun et ceux de la Manif pour tous avaient bénéficié d’un soutien de la part des associations islamistes, très virulentes à l’encontre du mariage des homosexuels, alors que 90% des électeurs se déclarant musulman avaient voté pour François Hollande en 2012. Le sondage IFOP publié par l’hebdomadaire Le Pélerin à la suite du premier tour de la présidentielle constate que 10% des électeurs se déclarant musulman ont voté Fillon et 5% Le Pen ; 24% Macron ; 17% Hamon; 37% Mélenchon. Il y a donc une fragmentation du vote, et un fort « survote » pour Mélenchon et Hamon, mais du soutien pour Fillon et Le Pen quand même – par rapport aux résultats globaux du scrutin. En revanche on constate un enclavement croissant des quartiers populaires, du fait de la forte pression sociale qu’y exercent des salafistes cherchant à asseoir leur hégémonie par des codes culturels ou vestimentaires, corrélé par le chômage massif des jeunes et la prévalence des trafics. L’enjeu pourrait se révéler important lors des élections législatives, qui se dérouleront en juin, en plein ramadan. Marwan Muhamad, leader du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a d’ores et déjà annoncé qu’il délivrerait des labels « islamophobe », « moins islamophobe » aux candidats, pour orienter les votes des musulmans. Il n’est pas sûr que l’opération réussisse, mais cela démontre qu’il y a bien des acteurs qui cherchent à constituer une clôture communautariste. De son côté, Marine Le Pen cherche à se placer comme la représentante d’un peuple essentiellement atavique.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon n’a pas de référence communautariste, cela provient probablement de son éducation trotskiste, certes lointaine. Je n’en dirais pas autant de Benoît Hamon, élu de Trappes dans les Yvelines, qui s’est montré plus proche du multiculturalisme. Enfin, j’estime que la candidature d’Emmanuel Macron a pour objectif de dépasser cette fracture entre identitaires et communautaristes.

 

Vous critiquez les hommes politiques à qui vous reprochez de sauter comme des cabris en criant « laïcité ». Certes, mais que faire alors que nous n’avons aucun autre contrat sociétal possible ?

 

Ce que je veux dire, c’est on ne peut pas présenter la laïcité comme le fondement de la société. C’est plutôt son pinacle, son achèvement. Elle conclut une œuvre collective, elle ne la précède pas. La laïcité ne retrouvera son sens que lorsque les promesses républicaines seront tenues, en permettant notamment aux jeunes des quartiers populaires, où le taux de chômage atteint 40%, d’accéder aux savoirs et par là au marché du travail de notre société post-industrielle et digitale, leur donnant la possibilité de se définir et de se construire eux-mêmes, en échappant ainsi à la rétractation sur les identités particulières. C’est pourquoi j’estime qu’une réforme profonde de l’éducation devrait être la priorité du prochain quinquennat.

 

Hervé Nathan

Directeur adjoint de la rédaction
Jacques Le Bris's insight:

Gilles Kepel est professeur à Sciences-Po Paris, auteur de la Fracture(Gallimard 2016) et vient de publier la Laïcité contre la fracture ?(Privat, 2017)

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La reine Rania de Jordanie: 'Les musulmans modérés du monde entier en font trop peu pour stopper l'EI' 

La reine Rania de Jordanie: 'Les musulmans modérés du monde entier en font trop peu pour stopper l'EI'  | Think outside the Box | Scoop.it

Les musulmans modérés n’en font pas assez pour lutter contre les djihadistes de l’État islamique et leur idéologie “diabolique”, a déclaré la Reine Rania de Jordanie, à l’ouverture de l’université d’été du Medef, le syndicat des patrons français. La reine était l’invitée d’honneur de cette conférence qui se tient à Jouy-en-Josas, près de Paris.

 

“Nous sommes confrontés à une période de grand danger. Daech, le soi-disant Etat islamique, continue de propager son idéologie diabolique, et modifie la perception locale de notre région. Les musulmans modérés du monde n’en font pas assez pour gagner la lutte idéologique au coeur de cette bataille. Nous n’aidons pas activement Daech, mais nous ne les stoppons pas non plus. Nous ne pourrons pas nous confronter à eux tant que nous ne nous mettrons pas d’accord en tant que musulmans sur ce que nous voulons défendre.”, a dit la reine.

Le discours de la Reine Rania a été accueilli avec un tonnerre d’applaudissements. Elle a indiqué qu’un quart des jeunes étaient au chômage dans la région, mais qu’au cours de la période 2005-2011, le nombre de start-ups avait été multiplié par 8.

Elle a exhorté les hommes d’affaires à investir au Moyen-Orient:

“Ma région a plus que besoin de votre amitié. (…) Les jeunes qui veulent réussir montrent que c’est souvent dans les endroits les plus sombres du monde que l’on remarque les plus belles étoiles”.

Nos jeunes ont besoin de possibilités de formation, d’opportunités d’emploi et aussi d’un peu de chance …  que quelqu’un croit en eux. Si nous ne créons pas 100 millions d’emplois d’ici 2020 dans la région, les jeunes à s’orienteront dans la mauvaise direction”, a poursuivi Rania de Jordanie.

“L’échec n’est pas une option, car si nous échouons face à ces extrémistes, la région sera rapidement dévastée”, a-t-elle conclu.

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Comment l'Etat islamique est né, dans un camp de prisonniers américain

Comment l'Etat islamique est né, dans un camp de prisonniers américain | Think outside the Box | Scoop.it

Des prisonniers dans le camp irakien de Bucca, le 20 avril 2008. 

 

Un camp de prisonniers américain en Irak a-t-il contribué à la création de l'Etat islamique (EI) ? C'est ce qui ressort de la lecture d'un long format du "Guardian" (en anglais donc) intitulé "Isis : the inside story" ("EI : l'histoire vue de l'intérieur") et publié jeudi sur le site du quotidien britannique.

Un article qui s'appuie principalement sur le très fort témoignage de Abu Ahmed, jeune djihadiste incarcéré à l'été 2004 à Bucca, au sud-est de l'Irak, et devenu, comme beaucoup de prisonniers détenus en même temps que lui, un des leaders du groupe EI dix ans plus tard.

Abu Ahmed a largement participé au lancement de l'EI, dont il était un des maillons essentiels à ses débuts, écrit en introduction Martin Chulov, grand reporter au Moyen-Orient pour le "Guardian" depuis 2005. Chulov aura eu besoin de deux ans pour finir par convaincre l'homme de s'exprimer publiquement, sans doute motivé par l'évolution inquiétante de l'organisation terroriste et son emprise grandissante sur la région.

Bucca, c'est l'un de ces fameux camps américains (comme Guantanamo ou Abou Ghraib) – décrits parfois comme des camps de concentration – situé près de la frontière koweitiennequi a abrité jusqu'à 28.000 détenus privés de tous droits, avant sa fermeture en septembre 2009. Une forteresse en plein désert.

Voici quelques extraits de ce remarquable récit au long cours du "Guardian". De l'arrivée d'Abu Ahmed – son nom de guerre - à Bucca jusqu'à l'évolution de l'EI aujourd'hui, en passant par Abou Bakr al-Baghdadi, nouveau chef de l'Etat islamique, considéré actuellement comme le plus dangereux leader terroriste sur la planète.


A propos de l'arrivée au camp de Bucca, Abu Ahmed raconte à Martin Chulov :

J'avais peur de Bucca pendant tout le trajet jusqu'à ma descente d'avion. Mais quand je suis arrivé là-bas, c'était bien mieux que ce que je m'étais imaginé. A tout point de vue."

Les premiers contacts entre détenus :

"Nous n'aurions jamais pu nous retrouver tous ensemble comme ça à Bagdad ou n'importe où ailleurs. Ca aurait été incroyablement dangereux. Ici (à Bucca), nous n'étions pas seulement en sécurité, mais nous étions également à quelques centaines de mètres de tout l'état-major d'Al-Qaïda."

Sa première rencontre, en 2004, avec Abu Bakr al-Baghdadi, dans le camp de Bucca :

"A l'époque déjà, c'était Abu Bakr. Mais personne n'a jamais pensé qu'il deviendrait un leader", raconte Abu Ahmed. Pourtant, alors que Baghdadi se montre distant avec les autres détenus, les geôliers américains vont en faire un de leurs interlocuteurs privilégiés pour régler les conflits du quotidien entre prisonniers. "Ca faisait partie de son action", se souvient Ahmed. "Mais j'avais l'impression qu'il cachait quelque chose, un côté obscur qu'il ne voulait pas montrer aux autres. Il était à l'opposé des autres princes qui étaient beaucoup plus accessibles."

Chulov dresse ensuite un portrait de Baghdadi, descendant d'une grande lignée et jeune leader d'un petit groupe d'insurgés sunnites – qui se sont dressés contre les forces américaines et la majorité chiite en Irak après la chute de Saddam Hussein. L'homme a fini par gravir les échelons dans l'ombre de l'ancien ennemi public numéro un, Abu Musab al-Zarqaoui, jusqu’à devenir le chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), rebaptisé aujourd'hui Etat islamique. Un homme qui en juin dernier s'est autoproclamé "calife" de l'EI, appelant les musulmans du monde entier à lui prêter allégeance.

"Baghdadi était quelqu'un de très calme. Il a du charisme. Vous pouviez sentir qu'il était quelqu'un d'important. Mais il y en avait d'autres qui l'étaient encore davantage", poursuit Abu Ahmed. Sauf qu'après s'être mis les Américains dans la poche, il a commencé à poser problème. "Plus le temps a passé, plus il s'est retrouvé au centre des problèmes du camp. Il voulait être le leader de la prison. Et quand j'y repense, il a beaucoup appliqué la doctrine 'diviser pour mieux régner' pour obtenir ce qu'il voulait, c'est-à-dire un statut. Et ça a fonctionné."


aucun risque, les Américains l'ont libéré. Abu Ahmed :

Il était très respecté par l'armée américaine. S'il voulait rendre visite à quelqu'un dans un autre camp, il pouvait, mais pas nous. Et pendant ce temps-là, une nouvelle stratégie, qu'il menait, était en train d'émerger juste sous leur nez. Et c'était de bâtir l'Etat islamique. S'il n'y avait pas eu de prison américaine en Irak, il n'y aurait pas d'EI aujourd'hui. Bucca était une usine. Elle nous a fabriqués. Elle a construit notre idéologie".

Les liens entre détenus et l'émergence de l'EI :

"En prison, tous les princes se rencontraient régulièrement. Nous sommes devenus très proches entre codétenus. Nous connaissions les capacités de chacun. Nous savions ce que chacun pouvait ou ne pouvait pas faire et comment les utiliser, quelle que soit la raison… Nous avions tellement de temps pour nous asseoir et tout planifier", explique Abu Ahmed.

C'était l'environnement idéal. Nous avons convenu de nous rassembler une fois dehors. Et c'était simple de garder le contact. Nous avons tous écrit des infos sur l'élastique de nos boxers (caleçons). Quand nous sommes sortis, nous avons repris contact. Tous ceux qui étaient importants pour moi étaient notés sur l'élastique blanc. J'avais leurs numéros de téléphone, le nom de leurs villages. C'était vraiment simple. A partir de 2009, beaucoup d'entre nous ont repris leur activité. Sauf que cette fois, nous le faisions mieux. Les boxers nous ont permis de gagner la guerre."

Selon le gouvernement irakien, 17 des 25 principaux leaders de l'Etat islamique qui mènent la guerre en Irak et en Syrie ont passé du temps dans les prisons américaines entre 2004 et 2011, écrit le "Guardian". Certains, transférés des Etats-Unis, ont même bénéficié de spectaculaires évasions, comme celle d'Abu Ghraib en 2013, lors de laquelle 500 détenus se sont évadés, dont de nombreux djihadistes aguerris. De quoi bâtir une armée, renforcée par le recrutement de nouveaux insurgés, motivés à l'idée de combattre les forces américaines, coupables d'abus à tous les niveaux (arrestations, détention, torture…).

En 2010, Martin Chulov expliquait déjà que, selon un général irakien, Ahmed Obeidi al-Saedi, 80% des anciens prisonniers du camp de Bucca rejoignent les rangs des différents groupes terroristes à leur sortie.

A propos de la guerre menée par l'EI en Irak :

Abu Ahmed : "Il y avait une raison pour débuter cette guerre. Ce n'était pas parce qu'ils sont chiites mais parce que les chiites ont poussé pour cette guerre. Les Américains leur ont facilité la reprise en main de l'Irak et leur ont donné le pays. Il y avait une coopération entre eux."


A propos d'Al Zarqaoui et de l'évolution toujours plus meurtrière de l'EI :

Zarqaoui était très intelligent. Il était le meilleur stratège que l'Etat islamique ait eu. Al-Baghdadi était sans pitié. Il est le plus sanguinaire de tous. Après que Zarqaoui ait été tué (dans un raid américain en avril 2010), tous ceux qui aimaient tuer encore plus que lui sont devenus plus importants au sein de l'organisation. Leur compréhension de la charia et de l'humanité était très médiocre."

Le rôle grandissant de Baghdadi et l'extension du conflit à la Syrie :

"Quand la guerre civile en Syrie est devenue sérieuse, ce n'était pas compliqué de transférer toute cette expertise à une autre zone de conflit", explique Abu Ahmed. "Les Irakiens sont les plus nombreux parmi les militaires ou les chouras de l'EI maintenant. Et c'est à cause de toutes ces années passées à se préparer pour un tel événement. J'ai sous-estimé Baghdadi. Et les Etats-Unis ont sous-estimé le rôle qu'ils ont joué dans ce qu'il est devenu."


 

Abu Ahmed évoque son propre engagement au sein de l'EI :

Martin Chulov raconte qu'à travers ses nombreux entretiens avec Abu Ahmed, celui-ci a exprimé le désir de quitter le groupe. Mais il n'a pour l'instant pas osé prendre le risque de franchir le pas.

"La plus grosse erreur que j'ai commise, ça a été de les rejoindre. Ce n'est pas que je ne crois pas au djihad. J'y crois. Mais quelles sont mes autres options ? Si je pars, je suis mort."

Et sa famille avec lui, probablement. Comme d'autres dirigeants au sein du groupe terroriste le plus dangereux du monde, Abu Ahmed a été pris dans un engrenage, un cercle vicieux, explique Chulov. D'abord la lutte contre une armée d'occupation, et maintenant une guerre qui s'étale sur deux pays.

"Il y en a d'autres qui ne sont pas des idéologues. Des gens qui ont démarré comme moi, à Bucca. Et puis tout ça nous a dépassés. On ne peut plus l'arrêter maintenant. C'est hors de contrôle. Même pour Baghdadi ou l'un de ses proches."

 

Nicolas Buzdugan

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Fuir la Syrie par le trou d’une aiguille

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Des combattants du groupe Etat islamique ordonnent à des Syriens massés près de la frontière turque de retourner chez eux, le 13 juin (AFP / Bülent Kiliç)

 

AKÇAKALE (Turquie), 15 juin 2015 – Cela fait près d'une semaine que nous sommes ici, à Akçakale, à la frontière turco-syrienne. En face de nous, nous pouvons voir la ville syrienne de Tall Abyad, au cœur d’une féroce bataille entre le groupe Etat islamique qui la tient et les forces kurdes qui cherchent à la reprendre. Des milliers de personnes fuient les combats et essayent de rejoindre la Turquie, où quelque 1,8 million de Syriens ont déjà trouvé refuge. Mais le 10 juin, après avoir laissé entrer plus de 13.500 habitants de Tall Abyad, les autorités turques, craignant d’être débordées par un afflux massif, ont fermé la frontière.

(...)


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L'EI s'avoue vaincu à Kobané | Le groupe État islamique

L'EI s'avoue vaincu à Kobané | Le groupe État islamique | Think outside the Box | Scoop.it

Kobané s'est vidée de sa population civile durant des mois de violences qui l'ont complètement détruite. Les Kurdes ont finalement repris la ville cette semaine des membres du groupe État islamique.



Pour la première fois, des membres du groupe armé État islamique (ÉI) ont admis leur défaite dans la ville syrienne de Kobané.

Dans une vidéo publiée tard vendredi par l'agence de nouvelles pro-ÉI Aamaq, deux combattants avouent que les frappes aériennes de la coalition internationale sont la principale raison de leur retrait forcé de cette ville disputée depuis des mois.

Lundi, des militants et autorités kurdes avaient affirmé que les combattants islamistes, qui ont déjà contrôlé la moitié de la ville frontalière, étaient tous partis.

L'échec du groupe État islamique à Kobané est majeur pour les extrémistes, qui ont rencontré dans la ville une opposition des Kurdes et de la coalition aérienne plus grande qu'ils ne l'espéraient.

D'intenses combats entre des combattants kurdes et des membres du groupe État islamique ont lieu depuis l'automne à Kobané, située à la frontière turco-syrienne. La ville s'est vidée de sa population civile durant ces mois de violences.

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Ce que cache la menace "État islamique"

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Des membres de l'État islamique, incluant son chef militaire, Abu Omar al-Shishani (à gauche) et le cheikh Abu Mohammed al-Adnani (en flouté).


Au-delà des clichés, le chercheur Peter Harling livre ses vérités dérangeantes sur les origines et l'essor de l'organisation État islamique.

 

L'effroyable assassinat de l'otage Hervé Gourdel au nom de l'organisation État islamique a définitivement fait entrer ce groupe djihadiste dans l'esprit des Français, et renforcé la détermination de François Hollande à frapper ses positions en Irak. Mais qui est vraiment ce groupe ultra-radical ? Qui a contribué à son essor ? Pourquoi continue-t-il à faire des émules dans le monde et comment en venir à bout ? Directeur du projet Égypte-Syrie-Liban du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group, le chercheur Peter Harling, qui a vécu et travaillé pendant sept ans en Irak, livre au Point.fr ses vérités sur la guerre contre l'organisation État islamique. Dérangeant.

 

Le Point.fr : La détermination de François Hollande à frapper l'organisation EI en Irak est-elle, selon vous, la bonne stratégie ?

Peter Harling : La question n'est pas le niveau de détermination de François Hollande, mais la nature de cet adversaire et la pertinence des moyens utilisés pour l'affronter. Annoncer qu'on vengera en Irak ou ailleurs un meurtre qui s'est joué en Algérie ressort de la politique spectacle, des relations publiques, et non d'une quelconque stratégie.


 

Ce groupe a tout de même appelé à tuer les "méchants et sales Français".

En Occident, Daesh (Peter Harling emploie ce terme péjoratif également choisi par le gouvernement français pour désigner le groupe EI, NDLR) réveille tout un imaginaire du terroriste génétiquement programmé pour incarner et commettre le mal. Cela permet de faire l'impasse sur la politique : c'est comme s'il existait un certain type d'individu qu'il fallait détruire pour régler le problème, d'où des solutions militaires prédominantes. Mais, justement, Daesh attire des gens dont on ne peut pas faire une typologie rigide, et surtout voit sa capacité de mobilisation s'accroître à la faveur des frappes occidentales. Daesh est le réceptacle de toutes sortes d'imaginaires.

 

Qu'entendez-vous par là ?

Certains Européens désorientés, tentés par l'hyper-violence, trouvent dans la mise en scène des crimes du mouvement une sorte d'idéal radical et viril. En Syrie ou en Irak, Daesh peut être perçu comme un simple allié nécessaire face à des agressions nombreuses, venant d'un gouvernement sectaire, vu comme une sorte de force d'occupation à la solde de l'Iran, par exemple. Daesh exprime aussi des frustrations aussi diverses que profondes avec l'ordre existant, à un moment où il n'existe pas d'alternative puisque les élites séculières sont laminées, les courants islamistes "mainstream" ont échoué et des structures étatiques fragiles sont dépecées dans une logique du "chacun pour soi".

 

Comment les populations sunnites voient-elles cette organisation ? Un groupe terroriste ou un libérateur du joug chiite ?

Les deux ! Le monde arabe sunnite connaît une sorte de crise existentielle. La région a pour l'instant raté, pour ainsi dire, sa sortie de l'ère de régression qui l'avait caractérisée sous la domination de l'Empire ottoman, qui a cédé le pas au colonialisme, à des ingérences occidentales tous azimuts et la création traumatisante d'Israël. Les grands mouvements émancipateurs, qui ont d'abord été d'immenses sources d'inspiration, ont vite dégénéré en coteries autocratiques et cleptomanes. Leurs alternatives islamistes, articulant diverses visions d'avenir séductrices mais utopistes, ont échoué lamentablement dès qu'il s'agissait de les mettre en oeuvre en pratique.

Le Printemps arabe, ce moment fulgurant, splendide, qui devait offrir à la région sa rédemption, sa nouvelle chance, a lui aussi viré au désastre. Il faut imaginer les sentiments de confusion, d'échec, d'amertume, d'injustice et d'humiliation qui en découlent. Ajoutez-y la violence inimaginable pratiquée par le régime syrien, sans aucune réaction sérieuse en Occident. Ajoutez-y l'ampleur de la crise humanitaire qui s'est ensuivie. Ajoutez-y le spectacle navrant des courants réactionnaires en Égypte, dans le Golfe et ailleurs. Ajoutez-y enfin les provocations constantes qui viennent du monde chiite, qui, lui, est dans une phase ascendante générant une forme d'hubris. Au total, très peu de gens aiment Daesh, mais il n'y a que lui.

 

Comment l'organisation a-t-elle réussi à s'emparer de tels pans de territoires ?

Daesh se glisse dans un vide. Il s'est imposé dans le nord-est de la Syrie principalement parce que le régime syrien s'était retiré de cette zone largement désertique. Il a pu prendre le contrôle de Mossoul, en Irak, parce que les autorités centrales n'y étaient présentes qu'à travers des élites locales vendues à Bagdad et un appareil de sécurité pléthorique mais sectaire, cynique et incompétent. De la même manière, Daesh a récemment pénétré au Nord-Liban, dans une frange particulièrement négligée du pays.

En revanche, Daesh ne consacre pas ses ressources - limitées - à des tentatives d'expansion vouées à l'échec, c'est-à-dire dans des zones où le mouvement peut s'attendre à une vraie résistance. Voilà pourquoi il a toujours été absurde de penser que l'organisation allait marcher sur Bagdad, bien défendue par des milices chiites, ou prendre d'assaut Erbil, fief des factions kurdes. De la même façon, elle ne s'attaque pas non plus sérieusement au régime syrien. Au contraire, il impose son hégémonie dans les zones qu'il domine, éradiquant tout compétiteur potentiel en milieu arabe sunnite.

 

Qui est coupable, selon vous, de la montée en puissance de cette organisation ?

Tout le monde y a participé : les Iraniens, en soutenant les régimes syrien et irakien dans des politiques qui visaient expressément à la radicalisation des sunnites, de façon à discréditer et combattre toute opposition au nom d'une prétendue "guerre contre le terrorisme", puis en encourageant un djihad chiite qui ne pouvait que renforcer son pendant sunnite. L'Occident, en encourageant un soulèvement syrien auquel on a fait miroiter notre solidarité et notre soutien, mais qu'on a essentiellement laissé livré à lui-même face à des formes et des niveaux de violence extrêmes. La Turquie, qui jusqu'à récemment a ouvert ses frontières en grand à quiconque prétendait aller combattre Bachar el-Assad. Les monarchies du Golfe, qui ont financé l'opposition syrienne de façon velléitaire et désordonnée, ce qui a profité - indirectement pour l'essentiel - aux djihadistes.

 

Est-ce le massacre des minorités chrétiennes et yazidis en Irak qui a réellement motivé l'intervention américaine ?

Daesh massacre à tour de bras. Mais ses combattants ont également procédé à des exécutions de masse au sein de tribus arabes sunnites, et personne n'a pipé mot. Ils ont aussi décapité bien des combattants alaouites (de Bachar el-Assad, NDLR). Sans compter que d'autres horreurs sont perpétrées par des acteurs qui n'en paient pas le prix : le régime syrien a causé la mort par malnutrition de très nombreux civils, enfants compris, dans des quartiers encerclés à cette fin. Du reste, je ne vois pas très bien comment des frappes aériennes contre Daesh, découplées de toute mesure concernant les autres souffrances, terribles, que connaît la région par ailleurs, vont assurer l'avenir des chrétiens ou des Yazidis.

 

Comment, alors, venir à bout de l'organisation État islamique ?

La première chose à faire serait de rompre avec la temporalité médiatique. On frappe subitement, de toute urgence, une menace que l'on a vue croître pendant deux ans, dans une indifférence totale. Le vrai tournant qui a précipité l'intervention, c'est l'attention de nos médias, autour de thématiques percutantes : le martyre des chrétiens d'Orient, la barbarie suprême mise en scène dans des décapitations d'Occidentaux et la "guerre contre le terrorisme". C'est cela qui a déclenché une riposte militaire qui, à mon sens, relève d'une "ritualisation" du conflit : tout comme Daesh se donne en spectacle, avec un talent redoutable et pervers de publicitaire, nous nous mettons en scène dans une sorte de lutte eschatologique contre le mal.

Or, Daesh est un adversaire tout à la fois limité en taille, profondément ancré dans la psyché régionale et interconnecté avec des enjeux très sérieux liés aux conflits de la région. Il va falloir du temps, du doigté, des moyens considérables et une vraie réflexion stratégique pour affronter cette organisation. Pourquoi se précipiter et multiplier les erreurs, qui seront autant de facteurs aggravants ? Pour ne prendre qu'un exemple : au moment où l'on vole au secours des chrétiens d'Irak, soi-disant à grand renfort d'armes très coûteuses, l'ONU annonce qu'elle va réduire son aide alimentaire aux réfugiés syriens. Comment cette population brimée, dépossédée de tout va-t-elle comprendre cette décision ?


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En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI

En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI | Think outside the Box | Scoop.it

Des Musulmans à Berlin lors de la journée des "Musulmans contre la haine et l'injustice", qui s'est déroulé dans tout le pays le 19 septembre 2014


 

Journée contre la haine et l'injustice en Allemagne, marche en Norvège, campagne Twitterà travers le monde lancée d'Angleterre, et appels en France contre l'organisation Etat islamique : des musulmans en Europe se mobilisent contre les jihadistes en Irak et en Syrie.

Effrayés par EI, des musulmans craignent d'être assimilés aux actes commis et la radicalisation de certains de ses membres. La mobilisation est toutefois variable selon les Etats.

En Angleterre, la Fondation Active Change a lancé un hashtag "Pas en mon nom" (#notinmyname) qui encourage les twittos musulmans à faire des messages anti-EI. La campagne est un succès avec des milliers de messages sur Twitter venant de toute la planète.

En France, "les musulmans condamnent de manière très ferme cet "Etat" qui n'a rien d'islam", affirme à l'AFP Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans de France, un des initiateurs d'appels lancés récemment contre EI par des responsables religieux, des mosquées et des associations.

Mais il reconnait que la plus grande communauté musulmane d'Europe est restée "silencieuse dans sa majorité. Pourquoi? Pour une raison très simple: ils en ont ras-le-bol de l'islamophobie, de la discrimination".

"Si nous sommes arrivés à cette situation c'est à cause de la démission (...) des hiérarques musulmans à travers le monde", analyse Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. "Le vocabulaire, les mots de l'islam ont été confisqués par des criminels et des terroristes. Les mots fatwa jihad, califat? ont été dévoyés. Jihad était un effort dans la voie de Dieu, c'est devenu un synonyme de barbarie", souligne-t-elle.

- 'No-Future' -

Et s'il admet que des jeunes sont "tentés par le jihad" en raison de "facteurs endogènes" à l'islam comme "le manque de formation des imams" ou "de discours surannés", il rappelle que la radicalisation est aussi une "réponse au malaise ou à la crise".

Pour Abdelasiem El Difraoui, auteur de "Al-Qaïda par l'image" (Editions PUF), "Le musulman moyen est affolé, effrayé"; EI est "une secte qui n'a plus grand-chose à avoir avec l'islam, cela va à l'encontre de l'orthodoxie sunnite".

Il souligne que la radicalisation est l'oeuvre d'une "infime minorité". "Avant on avait les cheveux verts pour aller choquer sa grand-mère. On était punk maintenant c'est plus chic de devenir jihadiste. C'est une forme du No-Future, mais il y a aussi le fait que la jeunesse adore une certaine forme d'ultraviolence", dit-il à l'AFP.

"Merah (auteur de plusieurs meurtres en 2012 en France), Nemmouche (auteur présumé d'un attentat meurtrier en mai au musée juif de Bruxelles), ce sont des cas pathologiques, des petites frappes jihadistes, ils avaient Zéro connaissance des textes. Ils devaient connaitre quelques sourates et c'est tout. Ils se radicalisent à une vitesse folle et n'ont pas le temps d'apprendre les textes. C'est de +l'Instant Mujahidin", ajoute-t-il.

"Il ne faut pas céder à la tentative de déstabilisation psychologique de EI", conclut-il.

En Allemagne (4 millions de musulmans, soit 5% de la population), quelques 2.000 mosquées, à Berlin, Hambourg, Munich ou Hanovre, ont participé vendredi à une journée "Musulmans contre la haine et l'injustice", à l'appel de l'une des principales organisations de la communauté.

Les images avec des musulmans priant notamment à Berlin, dans Kreuzberg, surnommée la petite Istanbul, ont marqué mais le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) relève qu'il existe "un sentiment d'hostilité croissant envers les musulmans". Et Fazli Altin, président de la fédération islamique de Berlin de regretter "que des gens qui ont grandi et été éduqué ici, qui font partie de cette société, doivent encore expliquer qu'ils ne sont pas des criminels".

Spécialiste de l'islamisme, Ahmad Mansour assure que la majorité des musulmans ne soutiennent pas EI, mais certains refusent de voir que l'islam radical peut venir "de leurs rangs. Beaucoup de jeunes pensent qu'EI n'existe pas, que c'est un complot de l'Occident pour discréditer l'islam", explique-t-il dans le quotidien Die Zeit.

Parmi les autres mobilisations, quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé fin août en Norvège à une marche à l'appel de jeunes musulmans derrière lesquelles se sont rangées les principales organisations musulmanes du pays. L'action de prévention est aussi dans les mosquées, selon les imams.

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Esclave sexuelle de l’État islamique à 17 ans, elle raconte l’innommable !

Esclave sexuelle de l’État islamique à 17 ans, elle raconte l’innommable ! | Think outside the Box | Scoop.it

Par Annabel Claix  - Une jeune Yézidi de 17 ans, détenue par l'État islamique avec quarante autres femmes et petites filles, témoigne des abus quotidiens dont elles sont toutes l’objet depuis que les extrémistes islamistes les utilisent comme esclaves sexuelles.

 

Le 3 août dernier, Mayat (nom d’emprunt, ndlr) était enlevée par des djihadistes de l’État islamique lors d’une offensive contre la ville de Sinjar au nord de l’Irak. Aujourd’hui encore otage, elle subit les assauts sexuels quotidiens de ses geôliers dans un village près de Mossoul.

Des otages équipées de GSM
« Si j’ai demandé que mon véritable nom ne soit pas publié, c’est parce que je ressens trop de honte vis-à-vis de ce que l’on me fait faire ici. Une partie de moi voudrait mourir mais l’autre partie caresse toujours l’espoir d’être un jour sauvée et de pouvoir embrasser à nouveau mes parents ». Voilà les terribles propos de l’adolescente tels qu’enregistrés par un journaliste de La Repubblica. Le quotidien italien a en effet pu contacter la jeune fille par téléphone pour l’interviewer grâce au numéro de GSM que ses parents (qui se trouvent actuellement dans un camp de réfugiés kurdes) lui ont communiqué.

Faire régner la terreur en les forçant à raconter
Une interview téléphonique d’une otage de l’EI dans la presse occidentale peut surprendre. Mais Mayat explique que là aussi, il s’agit de la volonté de ses ravisseurs. Dans un premier temps, tous les téléphones portables des jeunes filles et femmes kidnappées ont été saisis. Mais les djihadistes ont « changé de stratégie », explique-t-elle, en décidant de rendre les GSM aux esclaves sexuelles afin qu’elles soient pour le monde une vitrine de la terreur chère à l’État islamique. Les jeunes femmes racontent en effet les viols, les coups, l’enfer vécu et pérennisent de la sorte la peur de l’EI qui règne dans la région et dans le monde.

Des « surhommes »
« Pour nous détruire encore plus, ils nous forcent à raconter à nos parents les détails sordides des atrocités qu’ils nous font subir. Ils se moquent de nous et se sentent indestructibles. Ils se prennent pour des surhommes mais ce ne sont que des individus sans coeur ».

Les enfants abusées devant leurs mères
La bestialité des islamistes n’a pas de limite. « Nos tortionnaires n’épargnent personne. Ni les femmes avec des enfants en bas-âge pas plus que les petites filles de moins de douze ans. Certaines fillettes sont devenues muettes à force d’être abusées et ont été emmenées par les djihadistes. Beaucoup de mères ont tenté de se suicider après ça ».

Viols collectifs trois fois par jour
Mayat explique aussi à La Repubblica les circonstances de ces odieux viols. Les femmes sont emmenées au premier étage du bâtiment pour être violées. Les membres de l’EI procèdent à des viols collectifs sur chaque femme, différents groupes de jihadistes se succédant trois fois par jour. « Ils nous traitent comme des esclaves. Ces hommes nous battent et nous menacent de mort si nous osons résister. Parfois j’espère qu’ils me frappent assez fort pour me tuer », relate Mayat.

Marquées à vie
Les violeurs sont tantôt des combattants vieux et aguérris, tantôt de très jeunes soldats qui viennent d’arriver de Syrie. « Si ces tortures devaient prendre fin un jour, ma vie sera toujours marquée par les horreurs qui ont eu lieu ici. Même si je devais survivre à tout cela, je ne sais pas comment je pourrais rayer de ma mémoire les abominations dont j’ai été l’objet », témoigne encore l’adolescente.

Supplier d’être abattues
« Nous avons déjà demandé à de nombreuses reprises à nos geôliers de nous exécuter. Mais ils refusent car apparemment nous avons trop de « valeur » pour eux. Nous sommes leur butin de guerre, leurs choses. Mon seul espoir est que les Peshmerga (combattants kurdes armés) viennent nous délivrer. Je sais que les Américains bombardent. Je veux qu’ils se dépêchent et éradiquent l’EI parce que je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir supporter tout ça. Ils ont déjà assassiné mon corps. Maintenant ils vont tuer mon âme », conclut Mayat, 17 ans, pour achever son déchirant témoignage.

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Source The Independent

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Kamel Kabtane: "Les islamistes de l'EI portent préjudice à l'ensemble des musulmans"

Kamel Kabtane: "Les islamistes de l'EI portent préjudice à l'ensemble des musulmans" | Think outside the Box | Scoop.it
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane a été le premier responsable musulman français à s'être expressément dressé, mardi, contre l'Etat islamique. Entretien


On reproche beaucoup aux musulmans français leur silence face aux actes de barbarie de l'Etat islamique (EI) . La Grande Mosquée de Paris a certes manifesté sa solidarité avec les Chrétiens et Yézidis persécutés dans un communiqué, mais sans nommer l'EI. Pensez-vous que votre prise de position va délier les langues?

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Les musulmans de France ne peuvent pas continuer à parler du bout des lèvres, à accepter que des gens venus d'un autre âge viennent imposer une vision de l'islam qui n'est absolument pas la leur. Nous devons nous exprimer haut et fort parce que nous ne sommes pas d'accord et parce que, sinon, on nous accusera d'être complices, ce qui mettra en péril notre sécurité et fournira un carburant à l'islamophobie, véritable poison. Déjà, certains doutent de notre loyauté et l'extrême-droite trouve là de puissants arguments.  

Comment votre communiqué a-t-il été reçu dans la communauté musulmane?

A Lyon, à en juger par les coups de fil que j'ai reçus pour l'instant, très bien. Le recteur de la Mosquée de Saint-Etienne, Larbi Marchiche, a lui aussi fait une déclaration identique, dans un communiqué. [Après l'interview, l'Union des Mosquées de France a aussi publié un communiqué dénonçant "l'insupportable instrumentalisation de la religion musulmane"] En revanche, le Conseil français du culte musulman (CFCM) n'a pas réagi. Moi, je dis à tous les responsables musulmans de France : "Prenez vos responsabilités." Il faut appeler un chat un chat. Les islamistes de l'EI portent préjudice à l'ensemble des musulmans.  

Pourquoi ne vous êtes-vous pas exprimé plus tôt? La montée du terrorisme islamiste ne date pas de cet été...

En juin dernier, nous avons organisé à la Mosquée de Lyon avec l'Institut français de civilisation musulmane un séminaire sur la radicalisation et le djihadisme, auquel ont participé des spécialistes et des imams. Mais, comme souvent avec l'islam, cette rencontre a eu très peu d'écho dans les médias. En France, la parole des musulmans est encore loin d'être entendue.  

Quelles suites aura votre communiqué, d'après vous?

J'ai dit ce qu'il fallait dire. J'attends maintenant de ceux qui s'estiment les représentants de la communauté qu'ils se mettent en avant. J'ai lancé l'idée d'un grand rassemblement à Paris, associant l'ensemble des sensibilités musulmanes, pour dire non à l'EI. J'espère qu'il verra le jour.



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Trump gives Pentagon 30 days to develop strategy to defeat ISIS in Iraq & Syria

Trump gives Pentagon 30 days to develop strategy to defeat ISIS in Iraq & Syria | Think outside the Box | Scoop.it

President Donald Trump has signed an executive order directing the US military to develop a preliminary plan to defeat Islamic State in both Iraq and Syria. He discussed the issue earlier in a telephone conversation with Russian President Vladimir Putin.

“It is the policy of the United States that ISIS be defeated,” reads the order published on the White House website on Saturday. “Within 30 days, a preliminary draft of the Plan to defeat ISIS shall be submitted to the President by the Secretary of Defense.” 

The comprehensive plan should include guidelines on the use of public diplomacy, information operations, and cyber strategies “to isolate and delegitimize ISIS [Islamic State, formerly ISIL] and its radical Islamist ideology.”

It will also seek to identify “new coalition partners in the fight against ISIS and policies to empower coalition partners” to fight Islamic State and its affiliates.

The number of proposed measures “would depend upon the political risk that the president is willing to take when we do certain things that could exacerbate things with Russia or Turkey,” one defense official told Washington Post on Monday. 

Earlier in the day, Trump and Putin had their first telephone conversation, in which they expressed their mutual intent to cooperate on combatting Islamic State.

“The presidents have spoken in favor of establishing a real coordination between the US and Russian actions in order to defeat ISIS and other terrorist organizations in Syria,” the Kremlin statement said.

https://twitter.com/KremlinRussia_E/status/825460950237077504

 

Putin emphasized that “for over two centuries Russia has supported the United States, was its ally during the two world wars, and now sees the United States as a major partner in fighting international terrorism.”

Both leaders have also agreed to work out a time and venue for a possible meeting, according to the statement.

 

 

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Putin & Trump signal new Russia-US partnership with 1st phone call on ISIS, trade & Ukraine

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L'Etat islamique voudrait planifier un "holocauste nucléaire" sur l'Occident et exterminer 500 millions de personnes

L'Etat islamique voudrait planifier un "holocauste nucléaire" sur l'Occident et exterminer 500 millions de personnes | Think outside the Box | Scoop.it

Selon un journaliste allemand ayant passé du temps au sein de l'organisation terroriste, l'Occident ne mesure pas la gravité de la situation.

  

L'Occident ne mesure pas l'ampleur de la situation, l'Etat islamique est beaucoup "plus dangereux et organisé" que nous le pensons selon Jürgen Todenhöfer, un journaliste allemand qui a passé plusieurs jours au sein de l'organisation terroriste en Irak et en Syrie. Celui-ci affirme que le groupe terroriste aurait bien l'intention de déclencher une sorte de tsunami nucléaire contre l'Occident et d'éradiquer "tous les non-croyants". En outre, l'Etat islamique voudrait balayer l'ouest de la surface de la terre avec un "holocauste nucléaire" et prévoirait d'exterminer 500 millions de personnes.

"Tous les chiites, Yazidi, les hindous, les athées et les polythéistes doivent être tués" selon Jürgen Todenhöfer. Le journaliste considère qu'il s'agit de l'organisation terroriste la plus dangereuse au monde. L'Occident "ne mesure pas la menace à laquelle il fait face" et sous-estime le risque "considérable" que représente l'Etat islamique.

Jürgen Todenhöfer raconte qu'il a échangé pendant des mois avec l'organisation terroriste via Skype, avant que celle-ci n'accepte de le recevoir. "J'avais vu les terribles vidéos de décapitation", explique le journaliste. "C'est justement ça qui m'a posé le plus gros problème lors de mes négociations. Au cas où, j'avais fait mon testament avant de partir". Le journaliste allemand décrit la vie sous le califat comme un enfer. "Les gens vivent dans des casernes, dans des maisons bombardées. Je dormais sur un matelas en plastique à même le sol, j'avais de la chance". Selon lui, les vidéos de décapitation servent à asseoir l'autorité du groupe sur la population.

"Je ne vois personne capable de les arrêter. Seuls les Arabes le peuvent. Je suis revenu très pessimiste" a déploré Jürgen Todenhöfer. "Ils sont extrêmement brutaux. Non seulement ils coupent des têtes, mais ils parlent également d'une stratégie de nettoyage religieux. Voilà leur philosophie officielle : ils parlent de 500 millions de personnes qui ont à mourir". Les Occidentaux et tous les musulmans modérés qui approuvent la démocratie, devraient être tués selon le groupe extrémiste. Plus grave encore, Jürgen Todenhöfer explique que l'Etat islamique est certain de gagner ce combat. "Il ya un enthousiasme presque palpable et une confiance de victoire que je n'ai jamais vus dans d'autres zones de guerre". "L'Etat islamique veut conquérir le monde" et "l'Occident ne mesure pas le danger que représente" le groupe terroriste. 


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L’État islamique assure être en mesure d’acquérir l’arme nucléaire

L’État islamique assure être en mesure d’acquérir l’arme nucléaire | Think outside the Box | Scoop.it

L’État islamique serait-il en mesure d’acquérir l’arme nucléaire ? C’est en tout cas ce qu’il assure dans Dabiq, l’un de ses magazines de propagande. Libération, qui relaye l’information, explique que la personne désignée comme étant l’auteur de l’article, l’otage britannique John Cantlie, reconnaît que le scénario est « tiré par les cheveux » mais qu’il est « infiniment plus possible aujourd’hui qu’il ne l’était il y a tout juste un an ».

 

« L’État islamique a des milliards de dollars dans ses caisses donc il peut appeler ses filières au Pakistan pour acheter une bombe nucléaire grâce à des revendeurs liés à des officiels corrompus de la région. Et s’il ne s’agit pas d’une bombe, pourquoi pas quelques milliers de tonnes d’explosifs au nitrate d’ammonium ? C’est assez simple à fabriquer », écrit l’auteur de l’article.

 

Les différents médias qui ont relayé cette information soulignent que Daech aurait énormément de mal à mettre son projet à exécution. Conflict-News considère même ses chances comme « ridiculement basses ». Selon Joe Cirincione, un spécialiste du nucléaire, auteur d’une tribune dans pour le Huffington Post, le risque n’est toutefois pas nul et il est nécessaire de renforcer la protection des sites nucléaires.

 

L’auteur supposé de cet article, John Cantlie, est l’un des plus anciens otages de l’État islamique. Journaliste, il est apparu dans plusieurs vidéos et « reportages », a priori contraint et forcé, pour le compte de l’organisation terroriste.

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L’Etat islamique à la « conquête » d’Istanbul

L’Etat islamique à la « conquête » d’Istanbul | Think outside the Box | Scoop.it

L’Etat islamique poursuit sa redoutable opération marketing et lance Konstantiniyye, un magazine mensuel en turc, également disponible gratuitement en ligne. Le premier numéro est paru le jour de la date d’anniversaire de la conquête de Constantinople par les Ottomans, le 29 mai 1453, fêté en grande pompe en Turquie.

Konstantiniyye n’est pas le premier instrument d’une propagande soigneusement mise en scène par l’Etat islamique. Sa revue en arabe, Dabiq, lancée en 2014, a ensuite été déclinée en anglais, en russe et dans une version française dénommée Dar Al-Islam. L’organisation terroriste se sert de son puissant organe de communication, l’éditeur Al-Hayat Media, pour relayer ses idées dans le monde et in fine recruter ses prochains combattants.

Avec 46 pages en couleur, illustrées de photos des plus beaux monuments stambouliotes, Konstantiniyye rassemble tous les codes d’un magazine traditionnel. Son contenu, en revanche, propose une autre vision de la Turquie. On y trouve des articles encourageant la destruction des idoles et des analyses critiquant vivement la démocratie. À la page 41, une photo du caricaturiste français Luz vient alimenter la propagande anti-Charlie Hebdo. « En Turquie, le public est réceptif à ce genre de discours », estime Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste du Moyen-Orient. Le 16 janvier, une manifestation de soutien aux frères Kouachi avait réuni une centaine de personnes devant la mosquée Fatih à Istanbul.

 
L’EI renforce son réseau multinational

Revendiquant sa dimension populaire et globale, le magazine souligne dans un éditorial sa volonté de faciliter l’accès pour les Turcs aux « informations, articles et vidéos » publiés par l’Etat islamique. Selon Wassim Nasr, « cette revue s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie des djihadistes de l’Etat islamique : utiliser la communication comme outil de recrutement ». En déclinant ses publications dans plusieurs langues, le « califat » vise un public plus large et mondialisé. L’organisation a progressivement élargi son champ de propagande aux populations occidentales anglophones et francophones, puis russophones. L’appel au djihad se propage désormais en Turquie, en Asie centrale et en Asie du Sud, où le calife autoproclamé, Abou Bakr Al-Baghdadi, a notamment fait traduire son discours en bengali. L’Etat islamique a en outre diffusé en juin sur Internet une vidéo à destination des Balkans, prônant une conquête de l’Europe du Sud par les « armées de l’islam ». A travers ses propres canaux médiatiques, l’EI parvient ainsi à s’adapter aux populations locales pour recruter des djihadistes.

 

En publiant une revue en turc, l’Etat islamique manifeste d’autant son désir d’expansion en Anatolie. Dans un article intitulé « Immigration », l’organisation enjoint formellement les musulmans de Turquie à gagner les territoires du « califat ». Ingénieurs, professeurs et soldats sont invités à émigrer vers l’Etat islamique. « Ils recrutent massivement et à tous les niveaux, y compris des Kurdes et des Turkmènes d’Irak », ajoute Wassim Nasr. En mai, un rapport de l’ONU a recensé au moins 1 300 Turcs répartis dans des groupes djihadistes dans le monde.

Une conquête idéologique

Konstantiniyye ne reconnaît pas la prise d’Istanbul par le Sultan Mehmet II en 1453 et appelle à une « vraie » conquête de Constantinople, « sans guerre ni sang ». Cette fois, l’Etat islamique n’incite pas ses sympathisants à prendre les armes mais à s’emparer de la cité d’Istanbul par une action spirituelle. « La conquête de Constantinople est un objectif symbolique que l’EI n’a jamais caché, poursuit le spécialiste. L’organisation vise idéologiquement la Turquie mais ce n’est pas une déclaration de guerre ».

En ne proférant aucune menace directe contre la sécurité de la Turquie, l’Etat islamique fait finalement fait passer un message explicite : « Si vous ne vous mêlez pas de nos affaires, nous ne nous mêlerons pas des vôtres tant que vous ne devenez pas des apostats ». Mais la récente défaite électorale des islamo-conservateurs du parti AKP de Recep Tayyip Erdogan pourrait mettre à mal une sorte de « pacte de non-agression » informel entre la Turquie et l’Etat islamique dénoncé notamment par certains laïques et Kurdes.


  • Ghalia Kadiri

 
Jacques Le Bris's insight:

Lire aussi : Clips, Facebook, Twitter… l’EI, une com' moderne au service du djihad


Lire aussi : En Turquie, Erdogan est obligé de trouver des alliés

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Les talibans pakistanais se rallient à l’Etat islamique

Les talibans pakistanais se rallient à l’Etat islamique | Think outside the Box | Scoop.it

Les talibans pakistanais se sont ralliés samedi à l’Etat islamique et ont appelé les activistes de toute la région à soutenir la cause du mouvement djihadiste en faveur de l’instauration d’un califat transnational.

“ Oh frères, nous sommes fiers de vos victoires. Nous sommes avec vous dans la joie comme dans la peine ”, dit Shahidullah Shahid, porte-parole du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), dans un message transmis à l’occasion de l’Aïd el Adha.

“ En ces jours troublés, nous vous invitons à la patience et à la persévérance, plus que jamais nécessaires maintenant que tous vos ennemis sont unis contre vous.

“ De grâce, renoncez à toutes vos rivalités. Tous les musulmans du monde nourrissent de grands espoirs à votre sujet (...) Nous sommes avec vous. Nous vous fournirons des moudjahidine et tout le soutien possible ”, ajoute-t-il dans ce communiqué en ourdou, en pachtou et en arabe adressé à Reuters.

Rien n’atteste pour le moment l’existence de liens concrets entre le TTP et l’Etat islamique, mais des membres du mouvement actifs en Syrie et en Irak ont été vus récemment distribuant des tracts à Peshawar, capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa, l’une des “ agences tribales ” du nord-ouest du Pakistan frontalière de l’Afghanistan. Des drapeaux de l’EI ont par ailleurs été vus dans le cachemire indien.

(Source Reuters)

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Assassinat d’Hervé Gourdel : pourquoi la décapitation ?

Assassinat d’Hervé Gourdel : pourquoi la décapitation ? | Think outside the Box | Scoop.it
Hervé Gourdel a été assassiné hier, décapité par les djihadistes de Jund al-Khilafa. À l'images des autres otages qui ont subi le même sort, qu'est-ce qui motive ces islamistes à recourir à cette pratique barbare ?


 


"Barbarie", "crime", "effroi", "choc"… Dans les journaux ce matin, les expressions ne manquaient pas pour tenter de qualifier l’assassinat d’Hervé Gourdel, décapité en Algérie par un groupe de djihadistes ayant prêté allégeance à l’Etat Islamique.

Les images traumatisantes de la scène précédant l’exécution ont fait le tour des médias et de nombreux internautes se sont empressés de visionner en ligne la mise à mort du quinquagénaire niçois (la vidéo affiche déjà 30.000 vues).

> A lire aussi : Otage français en Algérie : qui est Hervé Gourdel ?

Si le caractère innocent de la victime a de quoi émouvoir, la façon dont elle a été exécutée dépasse l’entendement. Dès lors, une question se pose. Pourquoi les djihadistes pratiquent-ils la décapitation ? Une question à laquelle Planet.fr a tenté de répondre.   

 

La dimension religieuse et historique

La décapitation en elle-même ne peut pas se réduire à un quelconque héritage religieux. L’administration de cette pratique par la justice française jusqu’à l’abolition de la peine de mort montre que ce que l’on qualifie de pratique "barbare" avait cours jusqu’en 1981 sans être inspirée par des motivations religieuses.

Or, dans le cas d’Hervé Gourdel, le caractère religieux de l’acte ne peut-être nié. Cependant le Coran ne compte que deux mentions de la décapitation (sourate 8, verset 12 et sourate 47, verset 4). Et encore… S’agissant de "frapper les cou" pour ces uniques exemples, seule une surinterprétation des textes laisserait entendre qu’il s’agirait, effectivement, de couper des têtes.

En fait, si depuis les années 90 en Algérie (GIA) en passant par les années 2000 en Irak (Al-Qaïda) jusqu’aux exactions commises aujourd’hui par le Daech, on décapite ses "ennemis", c’est parce que le caractère symbolique de "l’agneau de sacrifice" a surtout une portée médiatique et psychologique très puissante.

 

L’impact psychologique et médiatique

Sur BFM TV ce jeudi 25 septembre, le spécialiste Jacques Servent insistait sur cette "action de terreur" qui peut compter sur une "caisse de résonnance médiatique" pour choquer les opinions publiques occidentales.

Semer le doute chez les occidentaux, terroriser les populations hostiles au djihad, intimider les décisionnaires par des actes de barbarie, telles sont les objectifs qui motivent ces actes inqualifiables.

La décapitation est donc une arme de communication utilisée par les djihadistes pour déstabiliser les pays ennemis. Antoine Basbous, fondateur de l'Observatoire des pays arabes interrogé par Francetv Info, précise que cela "permet de compenser le manque d’hommes" de ces groupes.

 

"C’est moins de forces, plus d’effets" poursuit-il en évoquant les nombreuses décapitations qui sont exécutées chaque jour dans l’Etat Islamique. La mise en scène par la vidéo montre bien que l’acte a été pensé dans une stratégie de diffusion. Une décapitation sans image aurait eu, de facto, beaucoup moins d’impact.   

 


La détermination djihadiste

Mais derrière cette stratégie de communication terroriste, se cache également un message politique. Celui de la détermination des djihadistes. Pour Alain Rodier cité par France TV Info, ces décapitations font office de "carte de visite dans la compétition entre les mouvements radicaux".

Selon lui, il s’agit dans ces cas de montrer aux autres qu’on "ne fait pas de prisonniers" ce qui expliquerait ce que la chercheuse Myriam Benraad qualifie de "surenchère dans l’horreur". En résumé, plus un groupe islamiste verse dans l’atroce et l’abominable, plus il sera considéré par ses pairs comme "pur" et déterminé dans le combat qu’il mène.

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L'Etat Islamique appelle à tuer des civils - Le Courrier de L'Actu

L'Etat Islamique appelle à tuer des civils  - Le Courrier de L'Actu | Think outside the Box | Scoop.it

L'Etat islamique a appelé lundi ses partisans à riposter aux attaques aériennes lancées par la France et les Etats-Unis dans le nord de l'Irak en s'en prenant à leurs ressortissants.

"La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu'il soit Français, Américain ou d'un de leurs pays alliés", déclare le porte-parole du groupe, Abou Mohamed al Adnani, dans un message audio diffusé lundi et repéré par le groupe de surveillance SITE.

"Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munition, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le", poursuit-il.

La France a mené vendredi ses premières frappes contre des cibles de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak. L'aviation américaine est entrée en action contre les djihadistes au début du mois d'août.

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Effroi et répulsion chez les musulmans face aux décapitations de l’EI

Effroi et répulsion chez les musulmans face aux décapitations de l’EI | Think outside the Box | Scoop.it

En utilisant de manière spectaculaire la décapitation, l'État islamique cherche à terroriser la communauté internationale et la population sous sa botte, mais cette pratique provoque la répulsion chez les musulmans que l'EI prétend représenter.
Les militants de l'EI affirment être « les seuls vrais musulmans » et ont recours au meurtre et au chaos comme tactique psychologique pour terroriser les autres gens, assure Asma Afsaruddin, professeur au département d'études des religions de l'Université d'Indiana, aux États-Unis. Diffuser les vidéos mettant en scène le supplice de Steven Sotloff et celui de son collègue James Foley ont « un objectif très clair : l'intimidation », explique Rita Katz, directrice de Site, un groupe privé qui suit les mouvements extrémistes. La décapitation est devenue le mode opératoire de l'EI contre ses adversaires, qu'il s'agisse des soldats gouvernementaux irakiens ou syriens, ou des militants antirégime qui s'opposent à ses méthodes brutales. Et ce procédé s'est révélé efficace. La peur a jeté sur les routes en Irak comme en Syrie des centaines de milliers de personnes, et en Irak de nombreux soldats ont fui sans combattre.


Le nouvel usage de la décapitation
L'usage par les jihadistes de la décapitation n'est pas nouveau : le premier Occidental à subir ce supplice fut Daniel Pearl au Pakistan en 2002. Il a été ensuite pratiqué par les groupes affiliés à el-Qaëda en Irak, qui fut le précurseur de l'EI sous la houlette d'Abou Moussab al-Zarqaoui. Avec sa mort lors d'un raid américain en 2006 et le rejet de cette organisation par les tribus sunnites, cette méthode avait décliné. Mais elle est revenue en force avec l'émergence de l'EI et la création d'un « califat » à cheval sur la Syrie et l'Irak. Pour la directrice de Site, les vidéos ont un but publicitaire afin de « recruter une petite minorité de musulmans radicalisés impressionnés par cette violence. Elle l'interprétera comme une sorte de victoire ».
Mais chez une très large majorité des 1,1 milliard de sunnites musulmans, les méthodes brutales de l'EI suscitent répulsion et colère. « Les actes et les pratiques de l'EI sont totalement étrangers au message de la foi musulmane », assure cheikh Khaldoun Araymit, secrétaire général du Conseil suprême de la loi islamique au Liban. « L'islam c'est la compassion et l'amour et la communication avec l'autre. Les actes haineux commis par l'EI non seulement contredisent l'islam mais l'offensent », a-t-il déclaré à l'AFP.

 

Sur les réseaux sociaux
De nombreux musulmans expriment des sentiments similaires sur la Toile, dénonçant sur Facebook et Twitter chaque méfait commis par l'EI, qu'il s'agisse de la crucifixion de Syriens ou la vente à des jihadistes de femmes yazidies kidnappées en Irak. Les dignitaires religieux musulmans affirment qu'il n'y a pas de crime pour lequel la religion prescrit la décapitation, mais cette pratique fut répandue par les musulmans et non-musulmans durant les guerres à l'époque de Mohammad et après. « La décapitation fut souvent utilisée comme sentence de mort dans les affaires criminelles dans l'histoire islamique », souligne Haidar Ala Hamoudi, un expert de la loi musulmane et professeur de droit à l'université de Pittsburgh. « Son usage était répandu, car elle était considérée comme moins douloureuse que les autres formes d'exécution », a-t-il expliqué. Ce type de supplice demeure en Arabie saoudite, provoquant les critiques des associations de défense des droits de l'homme. Al-Azhar, la plus haute autorité religieuse sunnite, a également rejeté l'EI et ses pratiques. « Ces actions criminelles n'ont rien à voir avec l'islam. Elles n'ont aucun fondement dans la loi islamique. Ces gens ne représentent pas l'islam », a affirmé à l'AFP cheikh Abbas Shoman.
Sur le Net et à la télévision, des musulmans usent de la satire pour se moquer de l'EI, sous la forme de caricatures, chansons ou sketches. Le groupe libanais « Le grand défunt » a ainsi collectionné 40 000 vues sur YouTube avec sa dernière chanson, qui raille l'EI. « En vue de réduire les embouteillages, faites-vous sauter au nom de Dieu », chante le groupe, suscitant des rires dans le public.


Enfin, la communauté musulmane de France, la plus importante d'Europe avec 3,5 à 5 millions de membres, a condamné hier les « terroristes » responsables de la décapitation de Steven Sotloff. « Les musulmans de France condamnent sans réserve de tels actes barbares qui suscitent l'horreur et la stupéfaction, et demandent que les nations s'unissent pour éradiquer ces exactions mortifères qui dénaturent gravement la religion musulmane », a réagi Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, dans un communiqué.

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Jacques Le Bris's insight:
  • A partir de 42'45"" enfin un "Responsable" musulman appelle à s'opposer clairement à la barbarie des extrémistes djihadistes, Kamel Kabtane s'étonne aussi, comme moi, du silence du Conseil français du culte musulman [CFCM] sur ce sujet.


Nota : Corinne Lepage a appelé nos concitoyens à se positionner clairement sur ce sujet

http://le.rassemblement.citoyen.toulouse.midi-pyrenees.over-blog.com/2014/08/soutenons-les-chretiens-d-orient.html


Sur Twitter c'est simple, il suffit de RT ici


Cet appel du Mufti de Lyon est bien le premier à y répondre.

J'espère de tout mon coeur que cet acte de bravoure ne restera pas isolé !



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