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Par La Voix de la Russie | « Dites-leur qu'on n'en peut plus, que la cocotte minute va exploser ».

Ce ne sont pas les formules d’obscurs révolutionnaires d’extrême gauche, mais au contraire l’une des phrases que le député Jean Lassalle a le plus entendu lors du tour de France à pied qu’il a effectué cette année afin d’aller a la rencontre des Français. 

Sans mauvaise foi aucune, ce représentant du Modem avoue que les Français n’ont plus confiance dans les politiques et affirme que les citoyens ne comprennent pas comment les élites ont pu laisser disparaître l’agriculture ou l’industrie, c’est à dire en réalité les emplois. Les plaintes sur l’insécurité sont légions et notre brave représentant politique aura pu lui-même s’assurer qu’elles ne sont pas inventées puisque lors de sa halte à Marseille, lui et son assistante seront victimes d’une violente agression en pleine rue qui vaudra à l’assistante de notre député de se faire violenter et arracher ses 3.000 euros (diantre !) de bijoux.

Le choc psychologique semble majeur puisque cette dernière semble ne pas en revenir que les gens autours n’aient pas réagi, affirmant : « Ce qui m'a vraiment surprise, c'est le manque de réaction autour de nous. Il y avait des gens partout, ils ont vu l'agression». Les assistantes de députés ne savent-elles pas qu’en France en 2013, on agresse des gens en pleine rue, on violente gratuitement des femmes dans le métro ou qu’on dépouille des cadavres ?

Alors, bien sûr, nous parlons là de la face sombre de la patrie de Voltaire, Jeanne d’Arc et De Gaulle, celle que les Français ne souhaitent visiblement plus voir. Ou en tout cas de moins en moins.

Une note de quatre pages, classée « confidentiel » et rédigée par le ministère de l'Intérieur, en date du 27 septembre, vient en effet de confirmer que la France gronde et que les Français seraient en « colère » et d’abord contre leur classe politique, la fiscalité et l’insécurité. Etre en colère en France en 2013 avec tout ce qu’ils subissent, c’est un moindre mal. C’est d’ailleurs déjà un miracle que les Français ne soient pas descendus dans la rue pour effectuer un authentique reset de la relation entre le peuple et ses élites, si tant soit est qu’elles puissent encore porter ce nom.

Trop c’est trop, et il y a bien un moment où le retour de bâton, comme on dit en français, va se faire sentir et où l’alternance primaire (« tu as dis noir donc je dis blanc ») ne bernera plus nos compatriotes. D’un point de vue historique, il est intéressant de se demander à quel moment le point de bascule devrait intervenir. Une hausse d’impôt de trop ? Une voiture brûlée de trop ? Une agression de trop ? Peu de gens savent que la guerre en ex-Yougoslavie a, dit la légende, commencé d’une querelle de voisins qui a fini par réveiller une colère profonde et surtout des haines ancestrales. Ce jour là, au cœur des Balkans, la cocotte minute a elle bien explosé.

Ce jour là, il faudra bien que nos chères élites aient une idée géniale pour éviter de se retrouver dans une bien encombrante mais pourtant traditionnelle situation en royaume de France : face à la guillotine. N