Barrage de Sivens : l'élu EE-LV Guillaume Cros, molesté par la police, demande l'intervention de la ministre | Think outside the Box | Scoop.it


Guillaume Cros, président du groupe EELV au conseil régional


 

Le conseil général du Tarn a été envahi, ce matin, par des opposants au projet du barrage de Sivens. Ceux-ci ont demandé un moratoire au président du Conseil général, Thierry Carcenac, porteur du projet. L’intervention des gendarmes et de la brigade anti-criminalité s'est conclu par une évacuation musclée des manifestants. Au cours de celle-ci, Guillaume Cros, président du groupe EE-LV au conseil régional, a été "molesté, insulté et expulsé par les forces de l’ordre". L’élu raconte les faits.

Le dossier du barrage de Sivens continue de faire polémique. Les tensions entre opposants au projet du barrage de Sivens et forces de l'ordre ont pris une nouvelle ampleur depuis le début de la semaine. Ce matin, des manifestants installés dans les arbres de la zone du Testet ont été délogés. Dans le même temps, d'autres opposants pénétraient dans le conseil général du Tarn avant d'en être expulsés par la police et la B.A.C. Guillaume Cros, président du groupe EE-LV au conseil régional, était présent sur place. Lui aussi a été évacué par la force. Témoignage.

Que s'est-il passé aujourd'hui au Conseil général du Tarn exactement ?
Je suis arrivé au Conseil général du Tarn (à Albi, NDLR) ce matin vers 10h15. Il y avait des personnes assises devant le bureau de Thierry Carcenac. Des inscriptions avaient été écrites sur les murs et les manifestants criaient "Moratoire !" Peu après que je sois arrivé, la police et la B.A.C. ont commencé à intervenir. J’ai essayé de temporiser et d’apaiser les esprits en utilisant ma position d’élu. J’ai alors été insulté, saisi par les jambes et emmené hors des lieux. Tous les manifestants ont ensuite été expulsés.

Pensez-vous que cette intervention ait été commandée par une décision politique ?
De telles actions, comme celles qui ont lieu depuis lundi à l’intérieur de la zone du Testet, ne peuvent avoir été conduite sans que quelqu’un les ait décidées.

Envisagez-vous de porter plainte ?
Je vais voir. Certains me le conseillent. Ce qui me gêne, c’est que l’on sent une forme de criminalisation de l’action politique, avec de l’intimidation. C’était la première fois que je me faisais insulter par un policier. Humainement, c’est quelque chose de dur.

Que reprochez-vous à Thierry Carcenac ?
Nous sommes exaspérés par les décisions de Thierry Carcenac. La ministre de l’Écologie lui a tendu une perche qu’il a choisi de ne pas saisir (Ségolène Royal a demandé, dimanche 7 septembre, à Thierry Carcenac de vérifier "que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution soient remplies" NDLR). Il pourrait prendre la décision d’un moratoire sans pour autant perdre la face. Cet acharnement ne s’explique pas, c’est incompréhensible et cela devient de l’irresponsabilité politique. Thierry Carcenac va être comptable de ce qu'il va se passer.

Qu’attendez-vous de Ségolène Royal ?
Il faut que Madame Royal dise clairement les choses. Elle a envoyé deux inspecteurs sur place, censés permettre de rétablir un climat serein. Mais le dialogue ne peut être instauré tant que les machines sont encore sur place. De plus, il y a une radicalisation qui se fait des deux côtés. On risque une montée de la violence. Je suis déjà surpris qu’il n’y ait pas eus de blessés graves.

Propos recueillis par Adrien Serrière