Les premières entreprises commencent à prendre au sérieux le risque de syndrome d’épuisement professionnel qui pousse les salariés à en faire trop. Cette usure à petit feu qui conduit certains à la dépression ou au suicide sera-t-elle un jour reconnue comme maladie professionnelle ?
A l’hôpital, un professionnel sur trois se trouve dans un état de tension important qui l’expose à un risque de burn-out. Voila ce que vient de montrer les résultats d’une enquête menée par l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) auprès de 18.000 agents et 2.000 médecins. Depuis quelques années, on entend de plus en plus souvent parler de ''Syndrome d’épuisement professionnel'' (SEP) communément appelé ''burn-out''. Cadres sous pression permanente, enseignants débordés, infirmières n’arrivant plus à faire face, agriculteurs étranglés par la situation financière de leur exploitation, les cas de ''craquage'' professionnels apparaissent ça et là et donnent parfois lieu à des suicides médiatisés. Si ces épisodes prêtent parfois à des réflexions mettant en cause la fragilité psychologique de la victime, leur augmentation laisse penser qu’ils sont surtout liés aux conditions de travail. D’ailleurs, certaines entreprises commencent à en prendre conscience. Par exemple, à la City de Londres, des grands groupes comme Google, AstraZeneca ou la Deutsche Bank mettent en place des programmes de thérapies douces pour atténuer la souffrance au travail.