#ParlonsVrai : le Brexit peut il bloquer Hinckley point ? | Re Re Cap | Scoop.it

Nouvelles incertitudes autour de Hinckley Point.

 

Le Brexit va poser des questions nouvelles auxquelles il n’est pas certain que EDF ait pensé. En effet, la sortie de l’union européenne implique ipso facto la sortie d’Euratom. Ce traité fait partie de l’acte de constitution de l’union et il est inclus, même s’il n’en a pas été réellement question, dans le référendum du 24 juin 2016. Du reste, le texte de retrait présenté à la Chambre des Communes le 25 janvier 2017 le confirme. Cela signifie donc que l’Angleterre va quitter Euratom et devra donc remplir seule les obligations en termes de sécurité nucléaire. Elle devra mettre en œuvre ses obligations gouvernementales et industrielles dans le domaine nucléaire ce qui signifie notamment assurer les règles de sécurisation qui concerne tout le cycle du nucléaire depuis les matériaux fissiles jusqu’aux technologies. Aujourd’hui, le dispositif d’Euratom a donné lieu à un accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique située à Vienne , accord qui permet un contrôle très allégé par rapport aux règles appliquées aux autres Etats extérieurs à l’union européenne. Les opérateurs nucléaires doivent faire des contrôles précis des stocks, des mouvements transport de matériaux nucléaires, se soumettre aux inspecteurs de la Commission pour vérifier les déclarations.

 

La sortie du Royaume-Uni d’Euratom change la donne. Le Royaume-Uni va tout d’abord devoir confier à un organisme national le soin d’effectuer les contrôles antérieurement effectués par Euratom. Ce qui bien entendu a un coût considérable pour l’administration britannique et qui la conduira également à devoir augmenter sa contribution au budget de l’agence de Vienne qui devra nécessairement effectuer sur le territoire britannique les contrôles qui étaient antérieurement faits par Euratom.

Mais le plus important n’est sans doute pas là et le plus gênant est très certainement les conséquences sur Hinkley Point qui risque d’être bloqué pour un bon moment. En effet, du fait de la disparition d’Euratom, le Royaume-Uni est dans l’obligation de passer des traités bilatéraux avec chacun des pays avec lequel il souhaite commercer. Chaque traité est négocié bilatéralement mais les cinq vainqueurs de la guerre de 1945 ont chacun leur mot à dire , de plus ce qui signifie que cela peut prendre du temps. Si toutes ces questions ne sont pas réglées dans les deux ans de négociations de l’article 50, cela signifie tout simplement qu’il ne peut plus y avoir de poursuite de chantiers internationaux de Royaume-Uni. Avec la sortie de Toshiba du marché nucléaire mondial, restent Rosatom, Areva et Général Hitachi qui serait désormais sous embargo. De plus, le Royaume-Uni va rencontrer des difficultés avec les États-Unis qui ont signé un acte unique avec l’union européenne dont le Royaume-Uni sortira. Cela lui interdira tout échange avec des sociétés nord-américaines sans qu’un accord spécifique n’ait été négocié avec les États-Unis démontrant à ce pays la sécurité de tous les échanges commerciaux avec des pays tiers dont la Chine.

 

En définitive, alors que Jean-Bernard Lévy a affirmé le il semblerait qu’il ait parlé un peu vite le 24 juin 2016 en affirmant que le Brexit n’avait aucun impact sur sa stratégie.

 

Vous connaissez mes engagements politiques, mais ma vie ne se limite pas à de la politique politicienne. Avocate, j’ai plaidé dans de nombreuses affaires liées à la défense de notre environnement. A travers de nombreux ouvrages j’ai décrypté le monde tel qu’il est et proposé des solutions pour améliorer certes notre environnement, mais aussi les conditions de vie de ceux qui le peuplent, de tous ceux qui espèrent mieux y vivre, de vous, de moi, de nous citoyens.