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France - Affaire Merah : de nouveaux éléments viennent impliquer les services de renseignement français…

France - Affaire Merah : de nouveaux éléments viennent impliquer les services de renseignement français… | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Amedy Coulibaly posant à côté d’une de ses armes. (Photo AFP)

 

 

 

Affaire Merah : de nouveaux éléments

viennent impliquer

les services de renseignement français…

 

Les développements judiciaires récents des attentats de janvier 2015 à Paris ont mis à jour une connexion trouble entre les services de la gendarmerie, et le réseau de trafic d’armes utilisé par Amedy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages de l’hyper marché kasher.

 

L’arrestation de la tête du réseau par la police judiciaire de Lille, Claude Hermant, ancien du service d’ordre du Front National, le DPS, a semé le trouble sur le rôle des services de gendarmerie.

 

Selon les déclarations de Claude Hermant, reprises par le journal La Voix du Nord, ce dernier aurait en effet agi en coordination avec les services de sécurité français. Des emails, cités par le journal régional semblent notamment confirmer la coopération entre des officiers de gendarmerie et Claude Hermant.

 

Ce dernier a également déclaré qu’il ne serait pas le « prochain Marc Fievet » allusion à un inspecteur des douanes français, infiltré sur ordre de sa hiérarchie dans un des plus importants réseaux de narco trafiquants à la fin des années 80, puis lâché par cette dernière suite à son arrestation.

 

Si les liens entre le DPS et le trafic d’armes ne sont pas nouveaux, l’ancien responsable du service d’ordre du Front National, Bernard Courcelle, fut mis en cause en 1996 avec le trafiquant belge Marti Cappiau dans une affaire de trafic d’armes au profit de la rébellion djihadiste tchétchène, la connexion entre d’un côté les services de la gendarmerie, et de l’autre, le preneur d’otages de la porte de Vincennes Amedy Coulibaly, soulève de nombreuses questions sur une éventuelle implication des services de renseignement.

 

Les liens positifs entre terrorisme et renseignement ne sont en effet pas nouveaux : le SDECE a procédé à de nombreux attentats sous fausse bannière dans les années 60 sous couvert de l’organisation « la main rouge ». Plus récemment, les services français auraient opéré en Syrie aux côtés des djihadistes opposés à Bachar-al-Assad. En 2012, lors de la prise de la ville d’Homs par l’armée syrienne aux milices djihadistes, au moins 13 officiers français auraient été capturés par les forces gouvernementales.

 

Aujourd’hui c’est l’affaire Merah qui refait surface, du fait notamment du rôle trouble et de l’implication des services de renseignements… Mohammed Merah, présenté par les autorités françaises comme un « loup solitaire » qui se serait « autoradicalisé » via Internet, avait commis une série d’attentats à l’arme légère en mars 2012 dans la région de Toulouse. Trois militaires, un à Toulouse, deux à Montauban avaient été assassinés, ainsi que trois enfants et un professeur d’une école juive. Il sera identifié le 20 mars 2012 et le RAID donnera l’assaut de son appartement le lendemain. Mohammed Merah sera tué au cours de l’intervention alors qu’il tentait de s’échapper par le balcon.

 

Cependant, comme dans le cas des auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, les frères Kouachi, Merah avait effectué plusieurs voyages au Moyen-Orient en 2010 et 2011 et aurait bénéficié d’une formation d’Al-Qaïda, notamment dans les zones tribales au Pakistan. Il aurait également combattu en Afghanistan avec les talibans contre les troupes de l’OTAN. Mohammed Merah aurait en outre voyagé en Syrie, en Jordanie et en Irak, comme le révèle le journal Le Monde qui le définit comme un « membre actif de la mouvance djihadiste internationale ». Il se situe donc loin du profil du « loup solitaire » autoradicalisé via Internet mis en avant par les porte-paroles gouvernementaux. Il est également surprenant que ses déplacements aient pu échapper à l’attention de la DGSE.

 

Dans ce contexte on peut se poser la question de savoir s’il aurait agi pour le compte ou avec l’aval des services de renseignement. C’est en tout cas ce que suggèrent les relevés téléphoniques de son smartphone qui ont révélé que le tueur de Toulouse était en contact régulier avec la DCRI. Entre le 22 octobre 2011 et le 19 mars 2012, il a en effet eu huit contacts téléphoniques avec l’agence de renseignement, comme le rapporte le journal Le Point. Les derniers contacts avec la DCRI se situent quelques heures seulement après la tuerie de l’école juive de Toulouse. Toutefois, la nature des liens entre la DCRI et Merah n’a pas été éclaircie à ce jour, alors qu’une enquête interne a été ouverte.

 

Début juin, l’affaire a brutalement refait surface avec le retour en France du père de Mohammed Merah et la médiatisation de l’action d’Albert Chennouf, le père d’une des militaires tué par le terroriste présumé.

 

Convaincu que les services de renseignement français cachent des choses sur leur véritable relation avec Merah, Albert Chennouf était entendu par la gendarmerie de Toulouse le 9 juin dans le cadre de sa plainte contre X pour « destruction de preuve ». En cause selon lui, des vidéos filmées par Mohammed Merah avec son smartphone au cours de ses négociations avec le RAID et dont son père affirmait être en possession. Selon ce dernier, elles prouveraient que son fils a été victime d’un complot et travaillait effectivement pour les services de renseignement français. Le père de Merah avait d’ailleurs porté plainte contre X en juin 2012 pour meurtre sur la base de ces vidéos, avant de renvoyer son avocate. Le terroriste présumé y déclarerait être innocent et s’être fait piéger par son contact au sein de la DCRI

 

Cependant, selon Albert Chennouf, les vidéos en question auraient été rachetées par le renseignement français au père de Mohammed Merah pour la somme de 30 000 €. Il tient ses informations des services de renseignement algériens qui l’ont abordé alors qu’il se trouvait à Alger en décembre 2012. Selon lui : « Ils m’apprennent que les documents vidéos qu’avait en sa possession le père de Mohammed Merah lui ont été achetés 30 000 € par les services français de la DGSE en échange de son silence. » Toujours selon Albert Chennouf, les 30 000 euros auraient permis au père de Mohammed Merah de faire l’acquisition d’un terrain de trois hectares en Algérie.

 

À la nouvelle du retour en France du père de Mohammed Merah dans le but de faire renouveler sa carte de séjour arrivée à expiration, Albert Chennouf a aussitôt tenté d’entrer en contact avec lui, sans succès. Les autorités françaises ont cependant rapidement pris la décision de l’expulser vers l’Algérie, au motif que son titre de séjour était périmé et qu’il était par conséquent en situation irrégulière. Il a été interpellé le 5 juin et reconduit le même jour en Algérie. Cet excès de zèle des autorités françaises à l’encontre d’un témoin essentiel dans le cadre de la plainte déposée par Albert Chennouf  a provoqué la colère de ses avocats qui ont exprimé : « leur indignation devant la précipitation dont ont fait preuve les autorités publiques alors qu’il était absolument impératif qu’il soit entendu concernant les vidéos enregistrées et l’argent monnayé en échange de son silence. »

 

La précipitation des autorités françaises à se débarrasser de ce témoin clef semble cependant valider les informations des services de renseignements algériens à Albert Chennouf, y compris dans leur conclusion très pessimiste : « Désolé, mais vous ne saurez jamais la vérité… » 

 

 

 

Par Guillaume Borel (arretsurinfo.ch) - mondialisation.ca – le 9 juin 2015.

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France - « De l’opération Merah à l’opération Charlie : les filières du renseignement en action ? »

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France

« De l’opération Merah à l’opération Charlie : les filières du renseignement en action ? »


La suite de notre enquête sur les attentats de Paris, en passant cette fois par l’affaire Merah.


Révélations fracassantes, dont personne ne parle, car elles démontrent le rôle trouble du renseignement français dans ces opérations.

 

Par Julien Teil - LIEN

 

Le livre de Marc Reisinger Opération Merah est passé totalement inaperçu. Ni la presse traditionnelle, ni les sites internet d’information alternative ne semblent avoir été tenus au courant de la sortie de cette excellente enquête aux éditions La muette. Marc Reisinger, psychanalyste, a eu le courage et la patience de collecter, synthétiser et confronter toutes les informations publiées dans la presse sur l’affaire Merah pour finalement en arriver à une thèse qui a de quoi effrayer : ce qu’il appelle « l’opération Merah » aurait en réalité été orchestrée par Nicolas Sarkozy et ses proches (parmi lesquels le truculent Bernard Squarcini) dans le but d’aider à sa réélection.


Mais voilà, une mauvaise évaluation de Merah aurait conduit au bain de sang de l’école Ozar Hatorah, Merah étant in fine nettement plus imprévisible que la DCRI ne le pensait.

  

Même s’il ne peut prouver que l’affaire retourne d’une telle manipulation étatique, l’auteur montre précisément ce qui cloche dans le récit officiel tout en étayant ses démonstrations par de solides sources.


C’est ainsi qu’il démontre avec brio que les transcriptions édifiantes des bandes fournies par l’avocate de Mohamed Merah au journal algérien Echorouk, et que notre ami Paul-Éric Blanrue avait été le premier à publier en français, sont bel et bien authentiques.


Ainsi, Merah qui clamait avoir été manipulé par un certain « Zouhir » travaillant pour la DCRI, aurait bien été manipulé par les services français et probablement avec l’aide de son frère Abdelkader Merah à propos duquel Marc Reisinger écrit :

 

« Il a été interrogé à neuf reprises par les policiers de la SDAT (Sous direction antiterroriste), ainsi que deux fois par le juge d’instruction sans que rien n’émerge de ces interrogatoires, comme s’il était placé sous sarcophage [...] Le curriculum d’Abdelkader donne l’impression qu’il pourrait s’agir d’un indicateur manipulé par les services de renseignement. Comme Olivier Correl [NDLR L’Émir blanc ariégeois supposé à la tête du réseau toulousain], il a bénéficié d’une remarquable impunité dans le procès de la filière jihadiste de Toulouse en 2009. Le fait qu’il n’existe aucune photo de lui sur internet, à part un portrait flouté, laisse soupçonner un travail de « communication négative », comme les services de renseignement l’assurent auprès des agences de presse, pour protéger leurs agents.


Abdelkader aurait-il été un indicateur traité, plus ou moins à son insu, pour piloter l’action suicide de son jeune frère ? »

 

Une question pertinente à laquelle l’auteur, prudent, ne prétend pas apporter de réponse. Mais si de telles suspicions autour d’un homme lié aux désormais fameuses filières irakiennes surprennent au premier abord, il faut tout de même avouer que leur longévité a de quoi étonner puisqu’en 2015 c’est la mère de ces filières qui a été à l’origine des attentats de Paris.

 

 

Un réseau âgé de plus de dix ans à l’origine du jihadisme en France ? 

 

Comme nous le soupçonnions depuis maintenant plusieurs mois, Boubaker El-Hakim (qui est l’homme clé de la filière irakienne du XIXe arrondissement) est désormais sérieusement suspecté d’avoir des liens avec les attentats de Paris et avec l’entraînement des frères Kouachi. Nous avons questionné dès le mois de février le parcours de ce jihadiste singulier qui, entre 2003 et 2005, voyageait dans des hôtels de luxe tout en étant suivi par la DST. Un parcours qui n’est point cohérent pour un jihadiste et auquel il faut ajouter le rôle surprenant de la Préfecture de Police de Paris que nous avions dévoilé. Cette dernière avait en effet délivré un nouveau passeport à Boubaker alors qu’il était déjà à l’époque considéré comme un homme dangereux et suivi par les services français (et par les autorités syriennes qui l’avaient expulsé une première fois). Boubaker était-il à l’époque utilisé à son insu pour infiltrer les filières irakiennes ou s’agissait-il de plus que cela ? 

 

Lors de son procès (en compagnie de Chérif Kouachi) en 2008, il a été condamné à une lourde peine. Il a finalement été libéré, quelques mois avant la date prévue, en janvier 2011 et suite à sa bonne collaboration avec les services de renseignement d’après le mensuel Le Courrier de l’Atlas. Aussitôt, il s’envole pour la Tunisie, qui vit au même moment le commencement de sa longue descente dans l’enfer du jihadisme, un enfer où Boubaker va devenir un roi. Boubaker a-t-il été utilisé une seconde fois par les services français, cette fois en Tunisie ? On l’ignore, mais cela aurait de quoi inquiéter, car quatre mois après les excellents sites internet Tunisie Secret et Mondafrique, c’est désormais le Parisien sous la plume du journaliste Adrien Cadorel qui affirme :

 

« [les frères Kouachi] se sont rendus au cours du premier semestre 2012 en Tunisie, où [Boubaker] était alors présent, afin d’y suivre un entraînement militaire. »

 

Cette nouvelle, devrait logiquement orienter l’enquête vers la Tunisie et de façon inévitable vers la Libye et enfin la Syrie où Boubaker est depuis devenu une icône de Daesh. Or si les frères Kouachi se sont entraînés en Tunisie et cela grâce à leur ami Boubaker El Hakim (qui un an auparavant collaborait avec les services français), on doit s’interroger sur le rôle exact des services de renseignement, et pas seulement français. Car il faut aussi replacer un évènement totalement passé inaperçu aux yeux des Français dans ce nouveau contexte : l’arrestation d’un tunisien, Abdelkarim Labidi.

 

 

 

Quel est le rôle des autorités ?

 

Ce commissaire de la police aérienne tunisienne, qui avait été promu de façon inexplicable à cette fonction par le gouvernement d’Ennahdha, a fait l’objet d’un mandat de dépôt dont la date d’émission est remarquable : le 8 janvier 2015, soit le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo. Officiellement, ce mandat, émis par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, est relatif à sa participation à l’assassinat de l’homme politique tunisien de gauche Mohamed Brahmi, assassiné par des jihadistes en 2013, parmi lesquels Boubaker El Hakim. Mais ce mandat semble obéir à d’autres raisons, car cela faisait des années que Labidi utilisait ses fonctions pour faciliter les voyages aériens de centaines de combattants ainsi que ceux de l’ex-Émir d’Al Qaïda, Abdelhakim Belhadj qui souhaite visiblement voyager discrètement en Tunisie bien qu’en France il soit officiellement reçu au Quai d’Orsay.

 

Labidi a-t-il facilité les voyages des frères Kouachi comme il l’avait fait pour aider Boubaker à fuir la Tunisie ? Depuis son arrestation, rien n’a filtré, mais sa date suggère un lien. D’après Fayçal Chérif, historien et spécialiste des questions militaires et sécuritaires « ce cas est verrouillé par le Ministère de l’Intérieur » tunisien. On l’a compris : les autorités françaises et tunisiennes ont des choses à cacher et Labidi ne fait que s’ajouter à la longue liste d’individus arrêtés dans la foulée des attentats de Paris et ayant des relations avec les autorités. 

 

Emmanuelle, la gendarme convertie à l’Islam chargée de la formation des agents de renseignements au fort de Rosny sous Bois ; Amar Ramdani, son compagnon (complice le plus proche d’Amedy Coulibaly) qui échappait depuis 2013 de façon inexplicable à un mandat d’arrêt européen ; Claude Hermant, un proche des milieux identitaires lillois, indic de la gendarmerie (qui aurait fourni des armes à Coulibaly) ; un douanier de la DNRED lié à Claude Hermant (qui aurait joué un rôle dans ce trafic) ; et enfin Abdelkarim Labidi, l’homme qui avait les moyens de faire voyager discrètement n’importe quel jihadiste via Tunis.

 

 

Question : les autorités ont-elles décidé de mettre un terme aux activités d’un réseau dont les objectifs étaient inavouables, tels ceux dénoncés par le livre de Marc Reisinger, Opération Merah ?

 

Dans les deux cas, les auteurs ont été tués et ne pourront rien révéler des dessous de l’affaire. Marc Reisinger consacre un chapitre entier au compte Twitter que Merah avait ouvert et qui aurait été immédiatement censuré par les autorités afin d’éviter toute révélation ennuyeuse. De même, dans les deux affaires les échanges des tueurs avec la presse et les autorités ont été en partie censurés. Pourtant, Chérif Kouachi, comme Mohamed Merah, avaient vite affirmé connaître les services secrets. Les autorités elles, clamaient n’avoir que très peu d’informations sur ces hommes.

 

En réalité, les auteurs des attaques étaient parfaitement connus des services de sécurité du monde entier. D’après les journalistes Eric Pelletier et Jean-Marie Pontault, entre janvier et août 2011, la DRRI de Toulouse aurait sollicité l’aide de 17 services étrangers concernant Mohamed Merah. Quant aux frères Kouachi, ils étaient de véritables stars du jihad et leur amitié avec Boubaker El Hakim n’a jamais été un mystère, d’autant plus que l’homme était manifestement bien plus qu’un loup solitaire, mais plutôt un personnage au profil proche de celui d’Abdelkader Merah, le grand frère de Mohamed.

 

Tous deux sont de la même génération (ils ont un an d’écart) et ont fait leur entrée dans le jihad lors de la séquence irakienne. Ces deux affaires ont donc pour même origine une séquence connue pour son rôle crucial dans le développement du jihadisme en France. Mais les cellules irakiennes recèlent un mystère bien plus grand que celui de simples réseaux d’acheminement de jihadistes, sinon comment expliquer leur exceptionnelle longévité étant donné ce qu’en disait le chef de la SDAT Louis Caprioli au JT de France 2 le 10 octobre 2004 :

 

Et le risque pour nous, c’est qu’ayant reçu une formation, ils soient embrigadés par un, ou des émirs sur place […] et qu’ensuite ils se déploient aussi bien en France qu’en Europe pour monter des cellules et commettre des attentats » 

 

Si le risque était si bien évalué il y a maintenant 11 ans, comment expliquer l’exceptionnelle survie de ces filières ? Certes, les moyens juridiques pour leur mettre un terme ne sont pas illimités, mais les ramifications dont elles bénéficient au sein des autorités sécuritaires françaises et étrangères laissent plutôt penser, comme le suggère le livre de Marc Reisinger, que certaines filières sont volontairement maintenues par les services pour des raisons inavouables. Ce n’est d’ailleurs pas un secret puisque Reisinger cite des policiers qui avaient déclaré à l’AFP que Merah avait « le profil de cette minorité » de Français parfois « envoyés par les services secrets faire le Jihad ». Or de telles pratiques nécessitent une certaine organisation. Quant aux buts recherchés par la DCRI qui apparaît aux commandes, quels sont-ils ? Seulement infiltrer des réseaux ou également manipuler des hommes en les dirigeants vers de funestes destins comme le laisse entendre le livre de Reisinger ?

 

Si dans l’affaire Merah, sa thèse est de très loin la plus crédible et la plus documentée, il faut également constater que l’affaire Charlie semble s’orienter jour après jour vers un scénario identique. Or depuis la première édition d’Opération Merah en juin 2014, aucun média n’a daigné parler du travail de Marc Reisinger. Ce proche des milieux israéliens dispose pourtant d’un blog sur le Times of Israel et l’on se souvient de l’émotion suscitée par les attentats de Toulouse et de Paris au sein de la communauté juive francophone.


Dans de telles conditions, comment le livre de Marc Reisinger peut-il passer inaperçu ?

 

 

 

Par Julien Teil (journaliste d’investigation) - blanrue.blogspot.fr – le 17 mai 2015.

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