Ces Français qui font grimper les prix de l'immobilier à Londres | Immobilier | Scoop.it

 

Ces derniers mois, de nombreux contribuables ont élu domicile outre-Manche. Et ils "vampirisent" certains quartiers londoniens. Notamment ceux qui sont proches des écoles françaises.

 

"Si je traine en bas de chez toi, je fais chuter le prix de l’immobilier", rappait Booba dans sa chanson Boolbi. A Londres, depuis plusieurs mois, il semblerait qu’expatriation des Français rime au contraire avec hausse de l’immobilier. "Il y a quatre ans, une école français a été créé à Fulham, (un quartier de Londres) et l’an dernier, nous avons constaté une augmentation des prix de 12% dans ce quartier. Or, cela n’a rien d‘une coïncidence, on peut réellement affirmer qu’il y a un rapport de cause à effet", note Marie-Cécile Boulle, dirigeante de l’agence immobilière londonienne Boulle International dont le cœur de la clientèle est constitué par des Français voulant s’installer dans la capitale britannique.

 

En deux ans, la proportion de Français qui ont fait leur baluchon pour Londres a augmenté de près de 30% selon l’agence immobilière. "Cette année nous avons fait face à une demande croissante de familles françaises désireuses de s’installer à Londres. Ils ne sont pas les seuls, (70 % des capitaux investis dans l’immobilier londonien sont d’origine étrangère), mais les Français sont en train de vampiriser certains quartiers de Londres."

 

 

"S’il faut investir quelque part dans Londres, c’est là"

 

Or, selon Boulle International, "En réponse à la recrudescence d’expatriés, une nouvelle école française ouvrira ses portes à la rentrée 2015 et accueillera 1.000 élèves." Ce nouvelle établissement devrait voir le jour à Wembley, au Nord-Ouest de Londres, et   à quelques encablures du stade mythique, autrefois appelé "le temple du football" qui a fait place au moderne Wembley Stadium en 2007. Conséquence : "C’est bien sûr un pari mais selon moi, s’il faut investir quelque part à Londres, c’est dans ces quartiers qu’il faut le faire, même si la hausse du prix de l’immobilier ne sera pas immédiate", affirme Marie-Cécile Boulle. Selon Boulle Interntional, il s'agirait d'un quartier populaire, que l’on qualifierait de "banlieue" en France.

A en croire l'agence immobilière, la construction de cette école française, va aussi permettre de déboucher quelque peu le goulot d’étranglement constitué par les Français intéressés par un exil londonien. Ce nouvel établissement scolaire devrait en effet également proposer un second lycée où les enseignements seront dispensés dans la langue de Molière.

 

Et ce manque de lycée français à Londres freine actuellement l’expatriation française. "Il n’y en a qu’un seul, qui fait également collège. Et il y a des années où il n’y avait aucune place en classe de seconde pour les élèves arrivant d’un autre établissement. Or, avant de s’exgrimperiler, de nombreuses familles attendent d’être sûr que leurs enfants pourront aller dans un lycée français", remarque-t-on du côté de Boulle International.

 

 

Un effet "expatriés français"

 

Plus globalement, il y a un réel effet "expatrié français" à Londres, selon l’agence. Car si le prix du mètre carré à Londres entame son dixième trimestre consécutif de hausse, l’augmentation est encore plus marquée dans les quartiers investis par les Français. En un an, les prix de l’immobilier londonien ont ainsi augmenté de 6,2 % en moyenne, mais la hausse frôle les 10% dans les secteurs où résonne l’accent tricolore, selon les données de Land Registery.

 

Dans le lot, on retrouve la Frog Valley (la vallée des grenouilles) qui correspond au coin de South Kensington où se situent l’institut, le consulat, de nombreux commerces français et le seul lycée français existant à Londres pour l’instant. "Un investisseur qui a acheté en 2009 un appartement 2 pièces de 55m2 près du lycée français de South Kensington pour 525.000 livres sterling (soit 618.000 euros) et qu’il a revendu 830.000 livres sterling (soit 977.000 euros) en Mars 2013, soit une plus-value de près de 60% en seulement 4 ans", prend pour exemple Boulle international.

Autres quartiers recherchés par les Français selon l’agence immobilière : Earl's Court, Kensington, Chelsea, Fulham, Clapham, Brook Green, Chiswick, Ealing et Hampstead.

Des quartiers qualifiés par l’agence de "bobo-chic" au "huppé en devenir" avec une nuance pour les quartiers à l’Est plus jeunes et populaires et davantage assimilables aux "18e et 19e arrondissement de Paris."

 

 

Des départs qui n’appellent plus forcément des retours

 

Si de plus en plus de Français décider de faire leurs valises pour Londres, les raisons de leur arrivée ont également évolué ces dernières années. "La typologie de nos clients s’est considérablement modifiée. Avant, c’étaient essentiellement des expatriés, c’est à dire des salariés que leur entreprise – pour l’essentiel du secteur bancaire ou de celui du luxe – envoyait ici pour quelques années. Ils ne venaient pas pour s’installer durablement", se souvient Marie-Cécile Boulle. "Alors qu’aujourd’hui, ce sont beaucoup de jeunes actifs et d’entrepreneurs qui viennent tenter leurs chances à Londres et qui sont ici pour faire leur vie."

 


Via Julien Arthapignet (AdN Family)