Les rentiers de la monarchie - La Vie des idées | Essentiels et SuperFlus | Scoop.it

Comment financer les guerres du XVIIe siècle sans affaiblir la réputation financière de l’État ? C’est le dilemme que devait affronter la monarchie absolue, partagée entre la tentation de faire défaut et la nécessité de continuer à emprunter à faible coût auprès de ses rentiers. Dans un livre remarquable par la sûreté de son analyse, Katia Béguin suggère que la monarchie française, notamment sous le règne Louis XIV, symbole du pouvoir absolu, a sciemment cherché à renforcer les garanties que l’État offrait aux détenteurs de capitaux afin de leur emprunter les ressources dont le gouvernement avait besoin pour financer ses armées. À première vue, l’objectif n’est rien moins qu’évident, la notation financière des Bourbons n’ayant jamais été des plus brillantes : car l’histoire des guerres en France est aussi celle d’emprunts forcés et de banqueroutes partielles – on dirait de défauts souverains de nos jours – de chambres de justice destinées à faire rendre gorge aux financiers et créanciers du roi. En bref, le financement de la gloire du roi posait fondamentalement la question des droits individuels, droits toujours proclamés lorsqu’il s’agissait d’emprunter aux sujets leur argent, mais systématiquement bafoués quand il fallait payer les intérêts ou rembourser le capital...

 


Via Alcofribas