Ils se sont promenés dans un village normal | Bugarach | Scoop.it
De retour de Bugarach, chez des amis dans le Carcassonnais : le couple témoigne.

 

Marc et Isabelle Stoquert habitent Bourges. Elle est aide-puéricultrice et lui dirige une entreprise de réinsertion sociale. Si le Cher leur est cher, Bugarach aussi, non pas tant pour la fin des temps, prévue le 21 décembre, et qui les fait se bidonner joyeusement, mais plutôt pour les paysages.

"Il y a vingt ans, nous avions fait un tronçon du 'Sentier cathare' : Duilhac-Montségur qui transite par Bugarach et l'endroit nous avait plu quand on l'avait traversé", confie Marc. Évidemment, comme des millions de terriens, le couple a lu sur internet toutes ces histoires de fin du monde.

"Mais quand on a réservé notre séjour pour l'été, c'est le dépaysement qui nous motivait, précise Isabelle, on voulait y revenir depuis longtemps". Début août, ils se sont donc offert une cure au "Presbytère" (une vieille demeure aménagée en chambres d'hôtes). "Ce n'est pas cher et la cuisine est à base de produits du terroir". Marc sait de quoi il parle : avant de s'occuper de réinsertion, il a dirigé un jardin biologique, près de Bourges.

Un groupe genre secte

"A Bugarach, nous avons rencontré un maraîcher 'bio' avec lequel nous avons discuté de tout sauf de la fin du monde. Il a plutôt parlé de ses problèmes notamment des paysans du coin qui ne veulent pas vendre leurs terrains. Résultat, il ne peut pas s'agrandir. Bref, il y a plus grave que l'apocalypse... Qui pour bien des gens d'ici reste, disent-ils, 'un truc de journalistes'".

À cette nuance près que le "truc" émane d'un site internet dont notre titre a signalé le contenu (sur un mode humoristique) dans ces mêmes colonnes le 30  novembre 2010. Et les fantasmes ont fait le reste. "L'année dernière, les villageois ont été choqués de voir des journalistes japonais dans leur village alors que selon eux, ils auraient dû être présents dans leur pays pour couvrir la catastrophe du tsunami", confie Isabelle. Décidément, ces journalistes...

Pendant son séjour, le couple berruyer s'est offert l'incontournable du lieu : une randonnée sur le pic. Oui, mais... "Nous n'avons pas vu de gens bizarres. Les randonneurs qu'on a croisés étaient normaux. En fait, pour être franc, à Bugarach, tout est normal. En trois jours, on n'a rien noté de spécial. Cela dit si on veut vraiment voir des gens pas très clairs, mieux vaut aller à Rennes-les-Bains. Alors là, c'est impressionnant ! Sur la place du village, en prenant le café, on a vu un type habillé en blanc qui racontait comment il fallait faire pour survivre à la fin du monde. On a vu aussi un groupe de personnes habillées dans des sortes de sacs à patates, genre secte...". Ah, quand même ! Il n'empêche, Bugarach, un village normal : bizarre...

 

[Note du Curateur] Ce RAS à Bugarach m'inspire un proverbe berruyer : il est vrai que 5 minutes avant l'Apocalypse, ce n'est toujours pas l'Apocalypse !