Scandale Euribor - Libor : amende record pour 8 banques, dont Société Générale | Bankster | Scoop.it

La Commission européenne a infligé mercredi des amendes à huit établissements financiers, dont la Société Générale, pour avoir manipulé les taux interbancaires en euros (Euribor) et en yens (Libor et Tibor), pour un montant total record de 1,7 milliard d’euros.

Le verdict est tombé et il s’avère lourd. La Commission européenne a en effet condamné à un montant d’amendes record de 1,7 milliard d’euros à huit établissements financiers pour avoir manipulé les taux interbancaires en euros (Euribor) et en yens (Libor et Tibor).

La Commission n’avait jamais jusqu’ici infligé des amendes pour un montant cumulé aussi élevé dans des cas d’entente et abus de position dominante, a souligné le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia. « Notre décision a une double ambition : punir et dissuader », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.

Au total, quatre institutions financières ont participé à l’entente concernant l’Euribor et six à celle concernant le Libor et le Tibor. Parmi les établissements visés figurent notamment la Société Générale. Visée uniquement dans l’enquête sur l’Euribor, la banque française été condamnée à une amende de 446 millions d’euros.

Deutsche Bank devra payer 725 millions d’euros

De son côté, Deutsche Bank, visée dans les deux enquêtes, devra à elle seule s’acquitter d’une amende totale de 725 millions d’euros. La britannique Royal Bank of Scotland (RBS), condamnée dans les deux affaires, devra payer 391 millions d’euros.

Dans le cas de l’Euribor, la banque britannique Barclays a bénéficié d’une immunité et ne paiera pas d’amende pour avoir révélé l’existence de l’entente à la Commission. Outre Deutsche Bank (466 millions d’euros) et Société générale, RBS a été condamnée à 131 millions d’euros.

Deutsche Bank, RBS et Société générale ont vu leurs amendes réduites de 10% pour avoir coopéré à l’enquête. Dans la même enquête, une procédure a été ouverte à l’encontre de la française Crédit Agricole, de la britannique HSBC et de l’américaine JPMorgan et se poursuivra dans le cadre de la procédure normale.

UBS et Rabobank épargnées

Dans le cas des taux d’intérêts libellés en yens (Libor et Tibor), la banque suisse UBS ne paiera pas d’amende après avoir révélé les infractions à la Commission. Outre Deutsche Bank (259 millions) et RBS (260 millions), sont concernés JPMorgan (80 millions), l’américaine Citigroup (70 millions) et le courtier britannique RP Martin (247.000 euros). Dans cette enquête, une procédure a été ouverte à l’encontre du courtier en liquidités Icap et se poursuit.

La banque néerlandaise Rabobank, qui a obtenu des accords à l’amiable pour payer 774 millions d’euros dans trois pays pour manipulation du Libor, n’a pas été condamnée par la Commission européenne car « elle n’était pas impliquée dans les activités de cartel selon notre enquête », a expliqué Joaquin Almunia.

L’affaire du Libor a déjà donné lieu à de très grosses amendes dans différents pays. UBS a déjà dû payer un milliard de francs suisses, RBS 600 millions de dollars et Barclays environ 450 millions de dollars. M. Almunia a précisé que la Commission enquêtait actuellement sur de possibles manipulations du franc suisse et « n’excluait pas d’autres investigations du même ordre sur des activités de manipulation des indices de référence ».