Business et humanitaire sur la crise au Mali | Actualités Afrique | Scoop.it

adis, certains investisseurs internationaux prenaient la carte de l’Afrique et cochaient en rouge les zones sensibles. A éviter. Aujourd’hui, face à la concurrence, la plupart ont appris à faire des affaires dans les régions à risque. Ils font du business avec la crise malienne : synthèse.

 

La plupart des spécialistes du Mali sont unanimes sur un point : avant le coup d’Etat du 21 mars qui a conduit à la chute d’Amadou Toumani Touré, l’économie nationale - minée par la corruption de l’élite politique et l’expansion de l’économie informelle - était plongée dans une crise profonde. En 2011, la croissance réelle s’est repliée à 1.1 %. En cause, la chute de la production agricole, l’envolée des cours des produits alimentaires et des hydrocarbures, auxquelles se sont ajoutées la guerre en Libye et la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. En accélérant l’effondrement de l’institution étatique, les islamistes ont contribué à redessiner le marché malien, et même sous régional, en favorisant le business de la guerre.

 

Sur le plan humanitaire, les associations et ONG internationales guettent le moindre départ de pandémie, de pénurie d’eau potable ou de famine pour lancer les collectes de fonds. Les chasseurs d’images traquent déjà les photos de femmes et d’enfants malnutris ou sans abris qui illustreront les affiches des prochaines campagnes de fundraising. Dans la crise humanitaire qui ne manquera pas de survenir en cas d’intervention militaire étrangère, les fabricants de médicaments et de matériels de premiers secours ainsi que les industriels de l’eau tels que Severn Trent, pour n’en citer qu’un seul, anticipent de bonnes affaires grâce aux commandes des ONG, des grands pays donateurs et des agences spécialisées de l’ONU.