"Le même scénario, immuable, semble se répéter après chaque tuerie ou attentat perpétré par des « musulmans ». Au concours de superlatifs des politiques et médias pour condamner l’attaque, répond une fuite en avant raciste et sécuritaire du gouvernement qui vise des musulman-e-s à qui on demande par ailleurs – ou qui se sentent obligé-e-s – de se désolidariser de l’acte commis par l’un des « leurs ».
Le dernier épisode en date de ce rituel de la désolidarisation mis en place par les instances officielles de l’ « islam de France », est peu glorieux. A la suite du meurtre particulièrement violent d’un homme d’église de 86 ans, Jacques Hammel, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a invité les musulman-e-s à assister partout où ils et elles le pouvaient à la messe du dimanche. Un geste symbolique conçu comme un moment de partage et de fraternisation, mais qui a parfois pris des allures de cérémonie de soumission.
A Aubervilliers, par exemple, un prêtre s’est adressé aux musulman-e-s présent-e-s pour leur demander « d’abolir certains versets violents du Coran ». Un rabbin présent au même office a quant à lui pris la parole pour regretter que « les Arabes ne condamnent pas davantage les attentats djihadistes[1] ».
Les images de musulman-e-s prenant l’hostie ou se prosternant devant un prêtre ou un curé ont ainsi tourné en boucle durant le week-end dernier. Si la plupart de celles et ceux qui ont participé à ces offices étaient animé-e-s de bonnes intentions, nous sommes nombreux à avoir jugé ces images dégradantes. A y avoir vu une énième humiliation des musulman-e-s, un épisode de plus à mettre au chapitre du ressentiment. Et l’on sait comment l’exploitation du ressentiment peut mener aux pires horreurs." (...)
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